• Théophile Ferré (1846-1871) : Clerc d’avoué et comptable. Militant blanquiste. Préside le Comité de Vigilance de la salle Perot. Le 26 mars, il est élu au Conseil de la Commune. Il siège à la commission de la Sûreté générale. Le 1° mai, il est nommé substitut du procureur de la Commune et le 13 mai délégué à la Sûreté générale. Il vote pour la création du Comité de salut public. Fusillé en même temps que Louis Rossel et Pierre Bourgeois au camp de Satory à Versailles le 28 novembre 1871.Voici la lettre adressée par Ferré à sa sœur avant de mourir :

    « Maison d’arrêt cellulaire de Versailles, n° 6.

    Mardi 28 novembre 1871, 5h. 30° matin.

    Ma bien chère sœur,

    Dans quelques instants je vais mourir. Au dernier moment ton souvenir me sera présent ; je te prie de demander mon corps et de le réunir à celui de notre malheureuse mère.

    Si tu peux, fais insérer dans les journaux l’heure de mon inhumation, afin que des amis puissent m’accompagner. Bien entendu aucune cérémonie religieuse ; je meurs matérialiste comme j’ai vécu.

    Porte une couronne d’immortelles sur la tombe de notre mère.

    Tâche de guérir mon frère et de consoler notre père ; dis-leur bien à tous combien je les aimais.

    Je t’embrasse mille fois et te remercie mille fois des bons soins que tu n’as cessé de me prodiguer ; surmonte la douleur et comme tu me l’as souvent promis, sois à la hauteur des événements. Quant à moi je suis heureux, j’en vais finir avec mes souffrances et il n’y a pas lieu de me plaindre. Tous mes papiers, mes vêtements et autres objets doivent t’être rendus, sauf l’argent du greffe que j’abandonne aux détenus moins malheureux.

    Tout à toi.

    Ton frère dévoué,

    Th FERRE. ».

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  • Edouard Drumont (1844-1917) : Journaliste, écrivain, polémiste. Antidreyfusard, nationaliste et antisémite. Fondateur du journal La Libre Parole. Créateur de la Ligue nationale antisémite de France en 1890. Auteur de La France Juive, livre paru en 1886, qui connaîtra un immense succès. Drumont fait du capitalisme une création juive, ce qui lui vaudra une grande sympathie dans les milieux de gauche. Il critique le cosmopolitisme de ce qu’il appelle la race juive, ce qui s’oppose pour lui au nationalisme fort qu’il défend. Il lance le 20 avril 1892 La Libre Parole, avec comme sous-titre : « La France aux Français ».

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  • Gaston Pierre Dacosta ou Da Costa (1850-1909) : Blanquiste. Pédagogue. Substitut du Procureur Raoul Rigault qui assurait la direction de la police, il participe aux événements de la capitale jusqu’à la chute des insurgés. Condamné à mort en 1872, certaines sources indiquent qu’il aurait tenté de faire fléchir ses juges en dénonçant certains de ses camarades. En janvier 1873, Da Costa voit sa peine commuée en travaux forcés à perpétuité au bagne de Nouvelle-Calédonie où il est envoyé aussitôt, sur l’île Nou. En 1889, proche des boulangistes de gauche. Publie en 1904 ses souvenirs en trois tomes, « La Commune vécue. 18 mars-28 mai 1871 ».

    Il relance après son amnistie le journal blanquiste Ni Dieu Ni Maître. En 1895, candidat aux municipales à Grenelle, sous une étiquette « socialiste anticléricale et anti-internationaliste », puis en 1896, comme candidat « socialiste nationaliste ». Antidreyfusard libre-penseur, membre du Parti Républicain Socialiste Français. Adversaire du suffrage universel : « A quel républicain d’éducation fera-t-on croire que les voix de cent, de mille, de cent mille imbéciles valent celle d’un citoyen éclairé ».

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  • Gustave Paul Cluseret (1823-1900) : Général. Sorti de Saint-Cyr, il prit part en 1848 à la répression des émeutes de juin ; ultérieurement, il combattit en Crimée, puis à la guerre des Deux-Siciles sous la conduite de Garibaldi, enfin à la guerre de Sécession, avec les nordistes, où il fut nommé général aux Etats-Unis. Membre reconnu de l’Internationale, bakouniniste. Il a pris part aux soulèvement de Lyon et de Marseille. Délégué à la guerre, ce qui fait de lui le chef de toutes les armées communalistes. Elu au Conseil de la Commune le 16 avril. La Commune lui confia le 3 avril la direction de la guerre. Mais quelques semaines plus tard, il fut accusé de trahison et incarcéré à Mazas. Remplacé par Louis Rossel le 1° mai. Acquitté le 21 mai, trois jours après il réussit à s’enfuir et gagna les Etats-Unis, tandis que le 3° Conseil de guerre le condamnait à mort par contumace. Rentré en France après l’amnistie, il fut élu député de Toulon en 1888. Il évolua dès lors vers le nationalisme et, lors de l’Affaire Dreyfus, prit parti contre les révisionnistes. A publié en 1887-1888 : Mémoires du général Cluseret.

    Député boulangiste du Var. Antisémite militant. En 1887, il entraîne une partie des blanquistes dans une alliance avec la Ligue des Patriotes de Déroulède. Collaborateur du journal antisémite de Drumont, La Libre parole. Antidreyfusard. En 1885, avec d’autres députés d’extrême gauche, il dépose un projet de loi de limitation du droit des naturalisés. En 1896, il dépose un projet de loi de limitation du droit au travail pour les étrangers. En 1899, il fait partie des 198 députés qui demandent au gouvernement « quelles mesures il comptait prendre pour arrêter la prédominance des juifs dans les diverses branches de l’administration française ». Opposant, comme Louise Michel, au suffrage universel. « La résultante logique, fatale, de la situation faite par le suffrage universel au prolétariat est son effacement » (Cluseret, Mémoires).

     

     

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  • Zéphyrin Rémy Camélinat (1840-1932) : Ouvrier bronzeur et ciseleur. Employé par Charles Garnier à l’Opéra. Lors de la Commune de 1871, il se voit confier l’organisation de la poste, puis il est nommé directeur de la Monnaie de Paris. Ami de Pierre-Joseph Proudhon. Fondateur de l’AIT, un des quinze membres de sa commission administrative. Un des dirigeants de la section parisienne de la 1° Internationale. En septembre 1871, il réussit à passer en Angleterre et fut condamné l’année suivante à la déportation dans une enceinte fortifiée. Après l’amnistie, il rentre en France et fut élu député en 1885. En 1920, il adhéra au Parti Communiste. Devient candidat aux élections présidentielles en 1924.

     

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