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Sonnets
Sagesse, force et beauté
10 Isis.
Voie du silence et du secret Isis sait
La gardienne du livre de révélation
Profonde bienfaitrice met ses actions
Au service de la vie spirituelle sacrée
Le souffle va et vient pour savoir quel côté
Elle possède l'eau qui reflète sa fonction
En silence révélant la chose par réflexion
Connue antérieurement mais oubliée.
L'appétit de connaissance intellectuelle
Tue l'esprit empêchant d’entrer dans l'éternel
Voilà pourquoi les livres sont dès lors déchirés
Le monde intérieur découvert par l'intuition
Quand devient vaine la pensée et la discussion
Dans la nuit la conscience enfin écoutée.
11 Noces royales.
Mercure et soufre la reine tournée vers le roi
Pour procéder à une alchimie familiale
Dont résulte la rouge pierre philosophale
Après Jakin le temporel Boaz la foi
Sur la conscience règne la divine voix
Quand à l’encontre de la force l'esprit cavale
Sur la masse l'énergie l’emporte frontale
Lorsque le volatil gagne contre le poids.
Un signe manifeste la confusion
Qui s'empare de l'actuelle génération
Plus de différents sexes plus de compassion
Toutes les valeurs fuient au fond de l'océan
Et aspirant à combler le vide béant
Du monde le feu obtient régénération.
12 El sixième jour.
Lune aspects doubles socle du central pilier
Selon ce qui m'anime sert le mal ou le bien
Je suis ce que je pense et ce qui m'advient
D’abord crée dans le mental puis réalisé
Cœur de la pensée et jour de l'oisiveté
Le nouveau survient dès transition de l'ancien
Par le juste milieu le sol équilibré
Second monde où tout le réel engendré.
De l'air le premier et le dernier souffle part
La vie terrestre de la vie céleste sépare
A l'incarnation du corps tombeau de l'esprit
Naissance et transition sur la terre et au ciel
Voyage d'Egypte vers la terre d'Israël
Du ciel et de la terre portes d'infini.
13 Boaz.
De la mystique réunir la profondeur
La sagesse gnostique et l’œuvre magique
Ose mettre en route l’autorité tragique
Savoir être son propre volontaire auteur
De la contrainte refuser de singer l’acteur
Renoncer à la marche au repos statique
Alors s'installe le divin nom béatifique
Dans l’espace laissé libre pour ce bonheur.
Quand disparaissent les personnelles opinions
La voie de développement et la mission
Dans le vide créé le nom Dieu prend place
Mise en croix lorsque l'esprit a horreur du plein
De même la nature craint le vide enfin
Les oppositions trônent face à face.
14 Jakin.
Cinquième plaie de la voie cardiaque
Miséricorde et rigueur partent en conflit
Amour du prochain et de la hiérarchie
Purification vers l'union mystique
A Dieu s'élève toute prière christique
Puis divinement oxydée elle rejaillit
Devenant pour l’humanité le fruit béni
Par Melchisédech roi juste extatique.
Soufre rouge et énergie expansive
Part du centre force masculine active
Mercure blanc par toute chose arrosée
Force féminine passive quand des deux
L'équilibre garde la voie du milieu
Provenant d'entre les deux piliers opposés.
15 L’arbre sec.
Décharné l’arbre sec aux branches dépouillées
Révèle la tristesse d’un monde à bout
Et la mort qui devant les obstacles échoue
Tous les possibles présents néanmoins cachés
La sève intériorisée cesse de monter
De l’arbre sol isolé au milieu du tout
Plante tes racines dans la nourricière boue
Afin du statique au changement passer.
Quand minuscule clarté dans le noir néant
L'arbre sec manifeste le retour du conscient
Qui ouvre la porte du temple infini
Le vaniteux ne discerne pas la chaleur
Très faible qui annonce la grande lueur
Car tout dépend du regard jeté sur la vie.
16 Inspiration du cinquième jour.
Réveille toi visite la partie la meilleure
Afin que souffle l’esprit de Dieu advenu
Si tu es jugé digne le moment venu
Que resplendissant il pénètre en ton cœur
El shaddaï souverain mystique intérieur
Parle et transmet tous les ordres convenus
Sur le plan psychique seul espoir devenu
Evoquant eau air terre feu les quatre lueurs.
Si tu entends l'appel de Dieu te rectifiant
Qui transforme en diamant d'or pur éclatant
Le charnier matière immonde et plomb
Eve volatile voie humide de l'heure
Effectue le caché et mystérieux labeur
Visite l'âme dans le tréfonds le plus profond.
17 L’aigle.
Au pied de la montagne le débutant
Visualisant la figure du sommet flou
Entreprend l’escalade dont il voit le bout
Le chantier de réalisation commençant
Témoin de la lumière l’aigle vigilant
Ouvre le chemin qui découvre d’un seul coup
De l’âme perdue les paysages si doux
Vision du cœur traversant les accidents.
Espace torturé du néant extérieur
Où le néophyte se perd néant intérieur
Trop aveuglé par l'égoïsme sauvage
Rentre en toi-même afin de discerner
Au plus profond la pâle lueur qui renaît
Prémisse du don offert à la fin du voyage.
18 Aimer.
Pour transmuer de l’or en posséder il faut
Pour aimer le monde il convient d’abord
D’aimer le prochain puis se libérer encore
De l’illusion de tous les nombreux défauts
Choisir entre sensualité et cœur chaud
Richesse luxure et pouvoir ou alors
Pauvreté obéissance chasteté dès lors
Que soi rendre les autres aussi réels beaux.
Moi vivant toi ombre créatures d'ego
Alors vous existez moins réellement égaux
Moi et toi ombres éteindre l'égoïsme
Devenir soi-même ombre évaporée
Moi toi vivants permets d'étendre l'agapè
A tous les existants comme à soi-même.
19 Ora et labora.
Victorieux sur les épreuves affreuses
Le maître de lui-même refuse les hommages
Adorant l'idée au-dessus de son image
Faisant rayonner plus l‘aura lumineuse
Maître des éléments solitude silencieuse
Due non à l'extérieur mais aux outrages
Victoire remportée par soi en tant que mage
Ne dépend pas des faveurs sentencieuses.
Mégalomanie identifie Dieu et je
Le culte de soi constitue le dernier piège
Du moi gonflé à outrance comme boursouflure
Aveugle au soi des sois au-dessus de moi
En éprouvant le petit je centre de soi
Comme soi suprême et non simple créature.
Tags : soi, vie, voix, dieu, toi
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