• SOCIALISME OU BARBARIE : LE MONDE A VENIR (Partie 3)

    L’ennemi principal, en philosophie, c’est l’idéalisme. L’une des formes principales de cet idéalisme, c’est la religion chrétienne.

    Au cours de vingt siècles d’histoire, la religion chrétienne était souvent un masque qui pouvait aussi bien recouvrir l’idéalisme que le matérialisme : d’où les luttes intestines au sein du christianisme.

     

    SOCIALISME OU BARBARIE : LE MONDE A VENIR (Partie 3)

     

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    Un dieu qui fait tout par la seule parole : un mot de lui, et il crée la chose. Rien de plus étranger à la classe laborieuse et de plus commun à la classe exploiteuse que ce dieu-là. L’esclave, le serf et le prolétaire créent toutes les richesses et pour ce faire, ils dépensent beaucoup de labeur. Le maître d’esclaves, le propriétaire foncier et le bourgeois accaparent toutes les richesses et nient le rôle fondamental et premier de la classe laborieuse ; ils commandent et on leur obéit. Alors ils finissent par croire à la toute puissance de leurs paroles qui, pour ainsi dire, créent la chose. Ils nient l’intermédiaire entre leur parole et la chose et s’imaginent, tels des dieux, qu’il leur suffit de vouloir pour créer et maintenir un monde à leur image.

     

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    Dis-moi qui tu adores, je te dirai qui tu es. Les dieux grecs ressemblaient aux membres de la classe aristocratique : ces dieux vivent dans un monde éthéré, mangent, boivent et s’amusent comme des nobles. Ils sont en dehors du monde réel, celui du travail et de la lutte. Ils ont les vertus et les vices de la classe aristocratique grecque : ils sont divisés, à l’image de la Grèce d’alors, et se battent entre eux, par l’intermédiaire des « mortels ».

    Par leurs conditions, seuls des demi-dieux tels Hercule, Prométhée, Sisyphe, etc. devaient paraître proches du peuple : souvent ces demi-dieux « populaires » reproduisent, par le mythe, un aspect de la condition humaine du peuple : révolte, labeur, fatalisme, punition de la part de la classe supérieure, des maîtres envers l’esclave révolté, etc.

     

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    L’ennemi principal, en philosophie, c’est l’idéalisme. L’une des formes principales de cet idéalisme, c’est la religion chrétienne.

    Au cours de vingt siècles d’histoire, la religion chrétienne était souvent un masque qui pouvait aussi bien recouvrir l’idéalisme que le matérialisme : d’où les luttes intestines au sein du christianisme.

     

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    Après avoir critiqué la religion, encore faut-il éliminer l’esprit religieux. Lorsque l’esprit religieux est chassé de la religion, il se réfugie ailleurs, dans le marxisme par exemple. Marxisme plus esprit religieux donnent une nouvelle religion, avec un culte (celui de Staline ou de Mao), une liturgie, des cérémonies, une initiation, une Eglise et des chapelles, des dogmes.

     

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    La nature humaine, c’est-à-dire la réalisation de l’homme, est aujourd’hui à l’image de la forme montante, le prolétariat.

     

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    Les grandes parties d’une histoire de la philosophie européenne sont :

    ·                L’esclavagisme,

    ·                Le féodalisme,

    ·                Le capitalisme.

     

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    Dans chaque philosophie, il faut distinguer la tendance dominante : soit une tendance vers le nouveau, soit le désir d’un retour à l’ancien.

     

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    Comment étudier la philosophie durant la période esclavagiste ?

    ·                     Du point de vue de la lutte des classes d’alors (contradiction maîtres-esclaves). Que pensaient les philosophes de l’esclavage ?

    ·                    Du point de vue des formes progressistes (qui dirigent le mouvement vers le féodalisme) ;

    ·                    Du point de vue de l’avancée des connaissances scientifiques (mathématiques, physiques, médecine, biologie, etc.) et des techniques.

     

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    La conception du monde d’une époque donnée (antiquité, moyen âge, etc.) est la conception dominante de cette époque, car chaque époque est une unité de contraires de différentes conceptions et d’une lutte entre elles.

     

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    Les éléments de la conscience socialiste :

    ·                    Bien connaître le marxisme léninisme maoïsme ;

    ·                    Bien connaître les conditions sociales où l’on vit et les étudier sans cesse ;

    ·                    Aimer le travail et se spécialiser dans un domaine particulier ;

    ·                    Mener avec fermeté les trois mouvements révolutionnaires : lutte de classe, lutte contre la nature, expérimentation scientifique ;

    ·                    Mettre son idéal (le parti prolétarien et la lutte pour le socialisme) au-dessus de sa vie privée ;

    ·                    Offrir à l’autre un exemple de révolutionnaire conséquent, liant la pratique et la théorie et aimant ses frères et sœurs de classe ;

    ·                    Propager l’optimisme révolutionnaire.

     

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    Le prolétaire aime la vie parce qu’il n’y a que la vie, et que la vie est lutte.

    L’avenir du prolétaire, c’est la disparition du prolétariat et de toutes les autres classes.

     

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    Le mystique espère en un « au-delà » et dévalorise la vie présente.

    Le « marxiste » mystique espère en un « au-delà », le « communisme », sans faire un pas concret vers ce but final.

     

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    ENSEIGNER LE SOCIALISME SCIENTIFIQUE

     

    Si l’on considère la catégorie des travailleurs de l’éducation se réclamant du marxisme, on peut distinguer au moins trois catégories :

    ·                    Dans un premier cas, on rencontre celui qui affirme travailler pour obtenir un salaire, travailler pour vivre, afin de consacrer le temps disponible au militantisme. C’est un individu qui sépare radicalement sa vie professionnelle et son engagement politique, peu importe les raisons exposées (peur de la répression, ou bien affirmation de l’inutilité de militer dans le milieu enseignant, milieu qui n’est pas principal). C’est une conscience malheureuse, tiraillée sans cesse entre ses affirmations verbales (« Il faut lutter contre le capitalisme, s’engager au côté du prolétariat »etc.) et son attitude pratique (sur le secteur où cette personne pourrait être le plus efficace, son secteur professionnel). Souvent cette attitude est assortie d'ouvriérisme : en somme, c’est une position facile et lâche, où l’on demande à d’autres (aux ouvriers) des choses (créer des cellules d’entreprise, lutter dans son secteur professionnel, son entreprise) que l’on n’est pas capable d’assumer soi-même. C’est de l’opportunisme.

    ·                    Dans un second cas, la rupture entre les paroles et les actes est menée encore plus loin. D’un côté, dans la réalité professionnelle, on fait preuve de carriérisme, on est tout à fait intégré au système capitaliste, on y fait sa place jusqu’à en devenir un rouage : on est le travailleur moyen sans principe, ou qui met ses principes dans sa poche. De l’autre côté, une fois sorti du temps consacré au métier, on joue à la révolution, on discute de la transformation révolutionnaire de la société : en réalité, libéral des plus plats, en apparence et en paroles, révolutionnaire très dur. On traite avec le plus grand sérieux sa propre carrière, sans faire aucune concession là-dessus, et on consacre ses loisirs à aligner phrase sur phrase sur le « parti » et la « révolution ».On rêve d’un « monde meilleur » sans faire le moindre effort pour que cet idéal se réalise un jour. Mais quel meilleur terrain pour changer le monde que celui où le déterminisme social nous a mis ? Ceux qui adoptent cette attitude sont, au fond, satisfaits de leurs sorts, et leur « révolutionnarisme » n’est qu’un luxe moral qui ne mène à aucune conséquence.

     

    Dans le premier cas, pour une raison quelconque, on estime qu’ « il n’y a rien à faire », et qu’il faut, avant d’entreprendre tout changement, « faire la révolution prolétarienne ». Mais on estime que cette révolution prolétarienne ne se prépare pas aujourd’hui, ici et maintenant. La révolution ne concerne pas les personnes de cette catégorie, elle concerne les autres, les ouvriers et les paysans, ailleurs.

    Dans le second cas, ce sont de beaux parleurs, des phraseurs, des individus peu crédibles. Ces gens, en fin de compte, ne croient en rien, leurs discours leur servent à se mettre en valeur.

    Dans les deux cas, ces individus représentent un danger, non pas pour la bourgeoisie, car ce ne sont que des bavards, mais pour le camp révolutionnaire, car ils jettent le discrédit sur les principes du marxisme : l’un des fondements du marxisme, son abc, c’est le lien de la théorie et de la pratique, de la parole et des faits, de l’objectif et du subjectif. Scissionner ces deux aspects, c’est vider le marxisme de sa substance révolutionnaire.

     

    ·                    Dans un troisième cas, on se comporte comme si la classe d’élèves était une base rouge, et on étudie Marx comme un ensemble de dogmes figés et une religion. En allemand, on étudie les textes de Marx et on les traduit ; en philosophie, on n’étudie que le marxisme ; en histoire, on étudie la Commune et en géographie, la Chine et l’URSS à l’époque révolutionnaire. Tout est prétexte à une propagande effrénée : on présente le marxisme de façon unilatérale, comme un ensemble de recettes. Dans certains cas cela mène également au révolutionnarisme de la phrase, quand l’enseignant mène par ailleurs une vie privée des plus banales, sans engagement sur le terrain, se contentant d’ânonner les « principes » marxistes généraux devant ses élèves. Le marxisme devient une nouvelle religion et un acte de foi.

     

     

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