L'état est décrit ainsi dans le « Cantique spirituel » , commentaire de la strophe XII : « Et l'amour fait une telle sorte de ressemblance en la transformation des aimés, qu'on peut dire que chacun est l'autre, et que tous deux sont un, parce qu'en l'union et la transformation d'amour, l'un donne possession de soi à l'autre, et chacun se laisse, se donne et s'échange pour l'autre, et ainsi chacun vit en l'autre, et l'un est l'autre , et les deux sont un par transformation d'amour. »

(Partie 5) Comment comprendre cette affirmation : « La vie est un don de Dieu » ?

L'état est décrit ainsi dans le « Cantique spirituel » , commentaire de la strophe XII : « Et l'amour fait une telle sorte de ressemblance en la transformation des aimés, qu'on peut dire que chacun est l'autre, et que tous deux sont un, parce qu'en l'union et la transformation d'amour, l'un donne possession de soi à l'autre, et chacun se laisse, se donne et s'échange pour l'autre, et ainsi chacun vit en l'autre, et l'un est l'autre , et les deux sont un par transformation d'amour. »

La réalisation parfaite est liée à la grâce du mariage spirituel, qui est don total de l'un à l'autre. « Et ainsi l'âme en cet état aime Dieu autant qu'elle est aimée de lui, puisque un seul amour est leur à tout deux. » Toute l'activité de l'âme se résume en ce seul mot : aimer. . Le sommet de cet exercice d'amour est décrit à la strophe XXXIX . Parvenue à la pleine transformation en Dieu, toute livrée à lui comme lui-même s'est livré à elle, l'âme vit de la vie de Dieu avec un réalisme total. Elle est prise dans le mouvement de la vie trinitaire. Elle pénètre, grâce à l'union par amour, dans la vie intime de Dieu. Par participation seulement , et certes non par nature, « elle opère son œuvre d'entendement, de connaissance et d'amour en la Trinité, conjointement avec la Trinité, comme la Trinité elle-même, toutefois par une manière participée, Dieu opérant cela en elle... » « Elle aspire en Dieu la même aspiration d'amour que le Père aspire au Fils et le Fils au Père, qui est le Saint-Esprit même, lequel ils aspirent en elle en ladite transformation. »

Nous sommes les enfants de Dieu, nous vivons de sa vie, nous participons à sa nature, nous crions en lui vers le Père

Ga 4. 6 : « Et la preuve que vous êtes des fils , c'est que Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils qui crie : Abba, Père ! »

Jn 1. 12 : « Mais à tous ceux qui l'ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom. » [Ceux qui croient au Fils de Dieu, deviennent eux-mêmes enfants de Dieu.]

Lorsque le ver a atteint ce degré d'oraison, étant bien mort au monde, il se transforme en petit papillon blanc.

Deux citations de saint Jean de la Croix :

- « La Vive Flamme », II, 5 pages 751-752 :

«  Aucune âme ne peut arriver à ce haut état et à ce royaume des épousailles, qu'elle n'ait au préalable passé par maintes tribulations et maints travaux ;

L'âme étant purifiée, dorénavant elle ne pâtit plus.

Donc , il y a trois sortes de travaux qu'endurent ceux qui doivent arriver à cet état, à savoir :

• les travaux et désolations , les craintes et tentations qui viennent du côté du monde et ce , en bien des manières ;

• puis les tentations, sécheresses et afflictions qui viennent de la part du sens ;

• enfin les tribulations, ténèbres , oppressions , abandons, tentations, sécheresses et afflictions qui viennent de la part de l'esprit, qui se purifie de cette façon quant à la partie spirituelle et sensitive.

Les esprits ont besoin de passer par le feu des peines susdites pour parvenir en cette vie à la perfection d'union. Et ce feu opère plus fortement en les uns qu'en les autres, plus longtemps aux uns qu'aux autres, selon le degré d'union à quoi Dieu les veut élever, et selon le besoin qu'ils ont d'être purifiés. »