• Les luttes de classes en France et les élections présidentielles et législatives de 2017. (Partie 26)

    En conséquence, de l’équipe JMR, équipe alors en bout de course, essoufflée, à l’équipe de Dominique Gros, les choses ont empirées, concernant l’organigramme, vers un coût croissant et plus de bureaucratie. En quoi la population, et en particulier, les ouvriers, sont-ils associés aux politiques mises en œuvre ?

     

    Les luttes de classes en France et les élections présidentielles et législatives de 2017. (Partie 26)

     

    A noter que l’organigramme de l’équipe de Dominique Gros, daté d’octobre 2012, comprend, non compris le Cabinet, outre le directeur général des services et son adjointe, 22 directeurs adjoints ou chefs de missions, et 75 chefs de service, soit un total de 99 cadres ! C’est une augmentation de 136 % par rapport à l’époque de JMR, ceci alors que le successeur présumé de JMR voulait réduire la voilure !

    C’est pourquoi JMR a pu déclarer, concernant son successeur : Dominique Gros ne saurait même pas gérer une épicerie ! A noter la délicatesse habituelle de JMR, et son manque de reconnaissance à l’égard des « épiciers », qui ont contribué à le « faire » sénateur !

    Quelques remarques néanmoins :

    De 2008 à 2012, la population messine a baissé.

    Diverses compétences ont été transférées à la Communauté d’agglomération de Metz Métropole.

    S’il y a mutualisation de certains services (l’informatique, la Cité des congrès, le tourisme et l’attractivité), par contre d’autres services, comme la mission METTIS, apparaissent en doublon, n’étant pas vraiment de la compétence de la ville de Metz.

    Ainsi, les priorités de l’équipe Dominique Gros devraient transparaître au travers de l’organigramme, à savoir notamment : la démocratie participative, la politique de la ville lutte contre le logement indigne et pour la création de l’emploi… Or toutes ces politiques sont noyées dans un organigramme illisible et monstrueux, quant au nombre d’agents qui y figure. Où sont la rationalité et l’efficacité ?

    En conséquence, de l’équipe JMR, équipe alors en bout de course, essoufflée, à l’équipe de Dominique Gros, les choses ont empirées, concernant l’organigramme, vers un coût croissant et plus de bureaucratie. En quoi la population, et en particulier, les ouvriers, sont-ils associés aux politiques mises en œuvre ?

    L’existence du P « C » F dans l’équipe de Dominique Gros se justifie encore selon deux points de vue : outre l’attribution de postes à ses membres les plus soumis, s’y ajoute le fait d’occuper un créneau qui empêche le plus longtemps possible l’émergence d’un véritable parti communiste, ouvrier, internationaliste et révolutionnaire. En ce sens les dirigeants révisionnistes et collaborateurs de classe  du P « C »F sont les pires ennemis de la classe ouvrière. Mais les dirigeants du P « C » F, informés de cette réalité, ont-ils influé en quoi que ce soit pour la modifier, en allant dans le sens d’un gouvernement à bon marché de la vile ? Pourquoi continuent-ils de vouloir participer à une équipe dans laquelle leur pouvoir d’influence est nul ?

    Par exemple, pour faire adopter un organigramme illisible, celui de 2009, Dominique Gros a troqué l’adhésion des syndicats avec l’attribution d’une prime exceptionnelle à la catégorie C des fonctionnaires de la ville. Cela en dit beaucoup sur la dégénérescence des syndicats de la ville ! Tout cela est parfaitement connu, et il sera intéressant de développer tous ces éléments. On peut imaginer le mal-être des agents municipaux, cadres ou non, dans un tel contexte. D’autant plus que des couches sont venues encore se surajouter depuis le premier organigramme « grauschiste » de 2009 !

     

    Il est intéressant de s’arrêter un peu sur les deux premières années de gestion de l’équipe de Dominique Gros, car cela en apprend beaucoup sur les modalités de gestion de la ville de Metz par cette équipe.

    D’abord, Dominique Gros a fait part, très tôt, de sa volonté de recruter à ses côtés, comme directeur général des services, en remplacement de Noël Jouaville, un membre du corps préfectoral. En tant qu’éminence socialiste, il n’en fallait pas moins. Nous appellerons donc le sous-préfet ainsi recruté Perfect.

    A noter que la personne choisie a fait l’objet d’un rapport défavorable de Bernadette Malgorn, alors employée du Ministère de l’Intérieur, et qui a une excellent, et indéniable, connaissance des membres du corps préfectoral. C’était aussi l’opinion de certains cabinets de recrutement de la place de Paris : Perfect, jusqu’à présent, s’était peu occupé de gestion de personnel, et à peine de la gestion d’une collectivité territoriale. Les seules connaissances dont il disposait étaient ses cours à l’ENA. Allons-y pour un sous-préfet. Dominique Gros a voulu en faire une affaire personnelle, ne consultant pas les membres de son équipe. Même le premier adjoint, à un moment, a considéré comme une erreur de casting ce recrutement un peu hâtif.

    Voilà un premier trait de caractère de Dominique Gros : obstiné, têtu, comme il l’avoue lui-même à ses collaborateurs, « psychorigides ». D’ailleurs il considère ce trait de caractère comme une qualité, le traduisant par « volontaire ».

    Manque de chance, par inexpérience, Perfect va s’appuyer sans vergogne sur les plus rauschiens des cadres, qui vont profiter de cette aubaine pour à nouveau être bien en cours, avec la nouvelle cours socialiste s’entend. Au niveau de la direction générale, rien ne va changer, et ce sera donc la continuité,… continuité « républicaine », dixit Dominique Gros. Imaginez la tête des responsables syndicaux, reçus par le directeur général des services, celui-ci encadré par l’ancien staff de Noël Jouaville ! Il y a mieux en matière de communication du changement dans la ville.

    Pour donner sa marque, Perfect va exiger que les rapports soient présentés sur le modèle énarchiens, à savoir en deux parties, chaque partie divisée en deux sous-parties. Quant à son apport personnel, il est nul. Chacun a pu entendre ses remarques, qui sont celles d’un fonctionnaire paresseux, à moins qu’elle ne traduise l’aspect méridional du personnage : « 80 % des problèmes se règlent tout seul, sans que j’intervienne ! ».

    Lorsqu’il reçoit un notable local dans son bureau, ce dernier n’est pas invité à s’asseoir, mais il fait le pied de grue au pied du bureau. Au moins Noël Jouaville savait recevoir les personnalités locales, leur offrant un café, les installant à ses côtés dans la partie salon du bureau, et utilisant le tutoiement de rigueur.

    Pour apporter une plus-value en matière de gestion du personnel et des finances, Perfect a fait appel à deux cabinets d’experts. On sait que ce type de cabinets présente des solutions uniformes sur l’ensemble du territoire national. Pour le moins, le client se doit de prendre les bonnes idées pour les adapter au contexte local.

    A chaque fois, au lieu de retraduire les préconisations de ces cabinets et de les adapter avec souplesse aux conditions locales, il s’est contenté de les prendre aux mots. Il en est résulté le résultat que l’on connaît. En matière de personnel, le résultat est un organigramme illisible, superposant diverses couches, à la fouis les anciens fonctionnaires rauschiens et les nouveaux recrutements socialistes, la sphère de la hiérarchie et la sphère de la transversalité. Résultat : l’encadrement passe de 42 personnes à 99 personnes, à activité constante, le surcoût étant pour la poche du contribuable. Les préconisations étaient appliquées de façon tout à fait mécaniques : c’est ainsi que les services conservent un souvenir cuisant de la façon d’une part, ont été accolées de manière systématique, des cellules de gestion auprès de chacun des services, et d’autre part, dans quelles conditions ont été lancés les déménagements de services, pour mettre en cohérence ( !), l’organigramme papier, avec leur situation géographique !

    Il en est de même de l’audit des finances : au lieu de retraduire les conclusions du cabinet d’audit en les adaptant aux conditions locales, Perfect s’est contenté, par incompétence ou inexpérience, à les prendre au pied de la lettre : elles se sont donc traduites par une augmentation des impôts, malgré l’existence d’une « cassette » de plus de 60 millions d’euros.

    Pour argumenter sur ses décisions (quand il prenait des décisions, car il était aussi connu comme quelqu’un qui avait la propension de toujours dire oui à tout le monde !), il tranchait d’un vigoureux : « De toute façon, le chef, c’est moi ! ». Comme on dit, qui se ressemble s’assemble, et cet aspect « obstiné » permettait au moins de comprendre pour quelles raisons, Dominique Gros, contre l’avis de beaucoup, c’est acharné d’abord à recruter Perfect, puis à lui laisser toute liberté d’action.

    Après avoir sévi pendant deux années, ce qui est long, ne serait-ce qu’au regard des dégâts causé à la ville de Metz, Dominique Gros s’est néanmoins senti obligé de se défaire de Perfect et de lui demander d’aller sévir ailleurs. Les dégâts étaient faits.

     

    Sur son bloc, Nathalie Colin-Osterlé déclare : « La politique de rénovation urbaine menée depuis de nombreuses années, bien avant que cette majorité municipale soit en responsabilité, a permis de changer, peu ou prou, la physionomie de Borny. » (Intervention au Conseil municipal du 26 septembre 2013).

    Elle n’en est pas sûr, d’où la formule « peu ou prou », qui signifie plus ou moins, prou signifiant beaucoup. Une telle allégation doit se chiffrer et se démontrer. Au contraire, il est facile de démontrer qu’il a été affecté moins d’argent sur le quartier de Borny, que sur d’autres quartiers de Metz. Et de plus, l’argent qui devait être affecté au quartier de Borny a été détourné et a servi à faire divers travaux sur d’autres quartiers. En fin de compte, l’argent des pauvres (dont la DSU) a servi à rendre plus riche et plus beau les quartiers déjà mis en valeur, ceux de la « classe moyenne ». Il fallait donc dire peu plutôt que prou.

    La seule réponse qu’apporte Nathalie Colin-Osterlé aux souffrances des habitants de Borny, par là même, les stigmatisant un peu plus, c’est une réponse sécuritaire : il faut renforcer la police municipale, et retenir ce quartier comme zone de sécurité prioritaire, renforcer les contrôles en mettant en place les moyens nécessaires (vidéosurveillance,…). Par ailleurs il convient de mieux entretenir ce quartier en matière de propreté. C’était déjà une demande de Dominique Gros, lorsqu’il était dans l’opposition. En somme, depuis le XIX° siècle rien n’a changé, dans l’inconscient de certains représentants de la petite-bourgeoisie : les classes travailleuses demeurent des classes sales et dangereuses, qu’il faut à la fois nettoyer et surtout surveiller.

    Sans doute les pauvres ont droit à la sécurité, mais ils ont aussi droit au travail à un revenu décent et au beau en matière de logement et d’environnement. Si Nathalie Colin Osterlé véritablement se penchait peu ou prou sur le bilan de l’opération de rénovation de Borny, elle se rendrait compte des faits suivants : De 1993 à 2008, l’Etat a contribué au titre de la dotation de solidarité  urbaine (DSU) pour un montant de plus de 37 millions d’euros. Ce montant devait servir uniquement à « humaniser » le quartier de Borny, en créant en particulier des services publics adaptés (crèches, propreté, esthétique,…). La réglementation obligeait d’ailleurs la municipalité à établir lors du Conseil municipal qui suit le 30 juin, lors de chaque exercice budgétaire, un bilan de l’utilisation du montant annuel de cette dotation. Si chaque élu lit la délibération en cause, lorsque celle-ci existe, il constatera la difficulté de justifier l’utilisation de la DSU sur le quartier de Borny : si certaines années, il est versé plus de quatre millions d’euros de DSU, les services compétents de la ville arrivent, avec bien du mal, à justifier moins de 100000 euros, d’utilisation effective de la dotation, conformément à la réglementation de la politique de la ville. Aussi ajoutent-ils aux montants des justificatifs, afin de gonfler artificiellement le chiffre,  des routes et des ronds-points, équipements qui devraient être pris en charge par d’autres moyens par la commune que la DSU, ce qui est le cas dans les autres quartiers de la ville. Alors qu’est devenu cet argent ? Il a été dépensé pour d’autres opérations (construction de la salle des Arènes, travaux divers sur les places de la ville,…). Ce détournement de l’utilisation de la DSU à d’autres finalités est l’un des éléments qui explique pourquoi la ville est aussi peu endettée. En, somme, Jean Marie Rausch s’est conduit en maire des riches. Il était le maire de la classe moyenne, des notables locaux qui ont participé à son élection en tant que sénateur. Et il a méprisé les pauvres, en refusant sciemment d’organiser des actions d’embellissement du quartier de Borny, avec les fonds du DSU.

    Dominique Gros a poursuivi sur la même lancée. Il dispose des informations qui démontrent cela : qu’il fasse le bilan des opérations réalisées sur Borny, avec d’un côté les recettes (DSU, loyers payés par les occupants, etc.) et de l’autre côté les dépenses (travaux réalisés à Borny, autres que les travaux de voirie : destruction de bâtiments, engazonnement, rénovation des bâtiments, réalisation d’équipements divers…). On pourra alors constater que Dominique Gros a continué d’être le maire des riches. L’argent de la dotation de solidarité urbaine a été affecté à des travaux tels que : les diverses places, autres que celles de Borny, la réfection de la façade de l’hôtel de ville,… Il est facile de présenter un bilan, de la gestion de la ville, sans emprunt important, sans augmentation des impôts, ceci parce que l’argent des pauvres a été détourné de sa fonction !

    Ces éléments sont faciles à contrôler. Pourtant il est surprenant qu’il y ait aussi peu de réactions de la part des préfets, représentants de l’Etat, en charge du contrôle de l’usage de la DSU, de la chambre régionale des comptes, préfet et chambre régionale des comptes garants de la bonne utilisation des deniers public, ou de la presse d’investigation, chargée d’informer les citoyens. En tout cas, il n’y a aucune réaction de la part des représentants du Front de gauche, qui prétendent défendre les intérêts des plus démunis ! Alors, Metz, une ville pour tous, ou une ville pour les riches ?

    Tous les élus politiques confondus, de gauche et de droite, en charge de la gestion de la ville, ont pris une lourde responsabilité, et il est à craindre le retour de mouvements sociaux, comme en 2005 : gare aux retours mauvais en raison du non investissement à Borny, et dans d’autres quartiers déshérités, notamment de l’argent versé par l’Etat !

    Si tel a été le comportement de la plupart des villes, à savoir détourner l’argent des pauvres, la DSU, il est certain que l’Etat ne peut que constater la carence du programme de la politique de la ville menée depuis des dizaines d’années. Il est également évident que des hommes politiques comme l’équipe de Jean Marie Rausch, mais aussi celle de Dominique Gros, ont pris la lourde responsabilité de mouvements sociaux dans les quartiers dits « sensibles » -- en fait les quartiers populaires – comme Borny : le risque de crises urbaines insurrectionnelles est à prévoir lors des prochains mois.

    Le slogan de la campagne de 2014 de l’équipe de Dominique Gros est « Fiers d’être messins ». Cela renvoie à un chauvinisme local daté des années 1960. Fiers par rapport à qui ? Par rapport à quoi ? A ce sujet, il serait intéressant d’interroger les habitants les plus pauvres, chômeurs, sans abri ou mal logés, retraités, etc. Et que penser des habitants immigrés, qui, depuis les premières promesses de Mitterrand, ne peuvent toujours pas participer à la vie locale ! Ils ont tous les devoirs et aucun droit ! Ou est la voix des sans voix ? Dominique Gros leur demande aussi d’être fiers ? Mais sans aucun doute, la minorité de la classe moyenne est sûrement fière du travail accompli par Jean Marie Rausch et Dominique Grosch.

    Et que reste-t-il de marxiste-léniniste chez les militants dits communistes du conseil municipal ? Ils ont vieilli, et ils restent dans un parti par habitude. Leur réflexion est plutôt : il est trop tard, « à mon âge », de changer et de maintenir des idées véritablement communistes, au service du peuple, et en particulier des plus démunis. Comment imaginer que des véritables communistes acceptent de siéger dans une équipe comportant, en 2014, un membre, Aurélie Filippetti, ministre d’un gouvernement qui mène une politique néocoloniale ? Un exemple : En effet, en Afrique, François Hollande mène une politique qui défend purement et simplement les intérêts de l’impérialisme français, représenté par ses grands groupes monopolistiques (ADEVIA, uranium,…). Il pousse le cynisme à masquer cet interventionnisme sous le couvert des droits de l’homme et de la défense des intérêts des peuples africains, qui n’en demandent pas tant. Les soi-disant communistes dénoncent-ils cette politique d’exploitation ? Luttent-ils contre la bourgeoisie et leur propre impérialisme ? Non, pas du tout. Dans tout cela, il n’y a pas une once d’internationalisme prolétarien, mais bien un vulgaire chauvinisme petit-bourgeois, à la traîne de sa bourgeoisie impérialiste nationale. De plus, Aurélie Filippetti a-t-elle défendu les intérêts légitimes des travailleurs d’Arcelor Mittal ? Non. Ceci alors que tous les rouages essentiels de l’Etat sont « socialistes » : Parlement, gouvernement, régions, départements, villes, … Aux pseudo communistes, qui se précipitent pour siéger aux côtés de Dominique Gros et de sa dauphine, Aurélie Filippetti, que ce soit tout de suite ou au second tour des élections municipales de 2014, de démontrer qu’ils représentent une plus-value pour les travailleurs. En tout cas, pour les années 2008-2014, ils n’auront obtenus que le reversement de quelques miettes, notamment en matière scolaire, aidant les sociaux-démocrates à appliquer une politique de bons et fidèles gestionnaires au service de la bourgeoisie.

     

     

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