• Les luttes de classes en France et les élections présidentielles et législatives de 2017. (Partie 18)

    En ce sens, tous les partis bourgeois, y compris La France Insoumise, et les petits partis petits-bourgeois et trotskystes, sont des « votards ». Bien évidemment, si les conditions s’y prêtent, la classe bourgeoise peut participer à des élections. Mais si les élections avaient permis de prendre véritablement le pouvoir, il y a longtemps que la bourgeoisie aurait supprimé les élections. A défaut de les supprimer, la bourgeoisie a défini les règles des divers suffrages, pour lui permettre de conserver tout le pouvoir et écarter le peuple de ce même pouvoir. Les « votards » sont tous ceux qui épousent le point de vue idéologique de la classe dominante, qui vise à emmener le prolétariat sur le terrain de la bourgeoisie, en le désarmant de toute velléité de mener la lutte des classes. Il s’agit de régler les conflits de toutes sortes par le seul recours à la voie électorale, que ce soit sur le plan politique ou au sein de l’entreprise. Il s’agit donc d’atomiser le peuple, en faisant de chaque personne un individu isolé, un « électeur », coupé de sa classe sociale, alors que le seul moyen d’action du prolétariat est le regroupement et l’organisation de masse.

     

    Les luttes de classes en France et les élections présidentielles et législatives de 2017. (Partie 18)

     

    III) Les élections législatives des 11 et 18 juin 2017 :

    Nous sommes à la fin d’un cycle, à savoir la fin du mode de production capitaliste, et au début d’un nouveau cycle, la nécessité d’instaurer le mode de production socialiste. Sans doute, le passage d’une formation capitaliste à une formation sociale socialiste peut prendre des formes diverses et durer plusieurs dizaines d’années. Mais il serait absurde d’imaginer que ce passage va se faire uniquement et principalement par le moyen des élections. Ce sont les idéologues de la classe dominante, la classe bourgeoise, qui veulent faire croire que les élections, dont le suffrage universel, sont le moyen de solutionner tous les conflits sociaux. C’est en tout cas le moyen qu’ils utilisent entre les diverses fractions rivales de la classe bourgeoise, et pour désigner la fraction qui va diriger la société pour la durée d’un mandat. Mais il n’en a pas toujours été ainsi : à sa naissance, en France, lors de la révolution bourgeoise de 1789, la bourgeoisie a utilisé avec détermination, la violence révolutionnaire, en particulier la guillotine et le canon. Il n’en sera pas toujours ainsi : pour s’emparer de tout le pouvoir, la classe ouvrière devra utiliser la violence révolutionnaire extrême, à moins de s’illusionner que les privilégiés bourgeois vont renoncer à leur privilèges de façon pacifique !

    En ce sens, tous les partis bourgeois, y compris La France Insoumise, et les petits partis petits-bourgeois et trotskystes, sont des « votards ». Bien évidemment, si les conditions s’y prêtent, la classe bourgeoise peut participer à des élections. Mais si les élections avaient permis de prendre véritablement le pouvoir, il y a longtemps que la bourgeoisie aurait supprimé les élections. A défaut de les supprimer, la bourgeoisie a défini les règles des divers suffrages, pour lui permettre de conserver tout le pouvoir et écarter le peuple de ce même pouvoir. Les « votards » sont tous ceux qui épousent le point de vue idéologique de la classe dominante, qui vise à emmener le prolétariat sur le terrain de la bourgeoisie, en le désarmant de toute velléité de mener la lutte des classes. Il s’agit de régler les conflits de toutes sortes par le seul recours à la voie électorale, que ce soit sur le plan politique ou au sein de l’entreprise. Il s’agit donc d’atomiser le peuple, en faisant de chaque personne un individu isolé, un « électeur », coupé de sa classe sociale, alors que le seul moyen d’action du prolétariat est le regroupement et l’organisation de masse.

    Pour apporter des solutions véritables aux divers conflits sociaux et économiques, le peuple aura toujours recours à d’autres moyens que les élections : c’est la lutte (grèves, guérilla urbaine, etc.). Et ce sera aussi le cas aujourd’hui et demain, quelles que soient les conditions objectives existant par ailleurs (démocratie bourgeoise, dictature fasciste, « paix » ou guerre, barbarie, etc.). On peut d’ailleurs constater que, cette fois aussi, en 2017, la solution fasciste a été une véritable fumisterie qui a conduit à élire à plus de 60 % des suffrages exprimés, le représentant de la haute bourgeoisie monopoliste et libérale. Les ouvriers qui ont adopté cette solution (vote pour Marine Le Pen) devraient donc ouvrir les yeux et constater qu’ils ont été cocufiés.

    Voici un exemple de définition des règles électorales, procédure mise en place pour conserver le pouvoir :

     

    1) « Un homme/une femme, Une voix »

    C’est ceci la base de la démocratie : chaque bulletin, que le détenteur soit riche ou pauvre, citadin ou campagnard, etc. doit avoir la même importance. Or, il n’en est pas ainsi : le suffrage a toujours été censitaire, reposant au début de la république, après la révolution française, carrément sur l’état de fortune du titulaire du bulletin. En est-il différemment avec le suffrage universel ?

    La deuxième interrogation est : lorsque l’on s’aperçoit de cette inégalité des suffrages, les détenteurs de la démocratie bourgeoise tentent-ils de mettre un terme à une telle injustice ? Cela ne semble ^pas être le cas, et tous les partis actuellement en présence, y compris le mouvement de La Franc Insoumise, acceptent ces « irrégularités » au principe fondateur de la république : « Un homme/une femme, Une voix ».

    Cette démonstration peut s’appliquer à toutes les élections, qu’elles soient nationales, régionales, départementales ou communales.

    Lors du premier tour des élections législatives de 2012, les éléments étaient les suivants :

    Electeurs inscrits : 46 082 104 ;

    Abstentions : 19 712 978, soit 42,78 % des inscrits ;

    Votants : 26 369 126, soit 57,22 % des inscrits ;

    Blancs et nuls : 416 267, soit 0,90 % des inscrits ;

    Exprimés : 25 952 859, soit 56,32 % des inscrits.

    Lors du premier tour, les voix recueillies par les divers partis sont :

    Socialistes : 7 618 326 voix, soit 29,35 % des exprimés ;

    Droite classique (Union pour un Mouvement Populaire) : 7 036 268 voix, soit 27,11 % des exprimés ;

    Fascistes (Front National) : 3 528 663, soit 13,60 % des exprimés.

    Autres partis : 7 769 602 voix, soit 29,94 % des exprimés.

    On peut donc en conclure :

    • Un électeur inscrit sur deux n’est pas représenté à l’Assemblée nationale, ceci alors que les femmes et les minorités ethniques sont sous-représentées. De même, l’origine sociale des députés, c’est la classe bourgeoise. De fait, les travailleurs, sont la classe ouvrière est exclue.
    • Du fait de l’abstention et des votes blancs et nuls, seul environ un électeur sur deux est représenté. Il serait possible de remédier à cet état de chose par divers moyens (rendre le vote obligatoire, faire un tirage au sort pour représenter la moitié des électeurs non représentés, etc.).
    • Un député devrait en moyenne, en vertu du principe « un homme, une voix », représenter 79 865 électeurs. Or, à l’issue du second tour du scrutin, les députés se répartissent comme suit :

    Socialistes : 280 députés

    UMP : 194 députés

    Front National : 2 députés

    Autres : 101 députés.

    Il en résulte que chaque député socialiste représente 27 209 électeurs ; chaque député de la droite représente 36 269 électeurs ; chaque député fasciste représente 1 764 332 électeurs ; et chaque député des autres partis représente 76 927 électeurs. En conséquence un électeur socialiste représente 1,33 voix par rapport à un électeur UMP, et 64,8 voix fascistes.

    Bien évidemment, on peut se réjouir de la petite représentation des élus fascistes. Mais le système électoral est ainsi conçu que, si demain la classe ouvrière parvient à présenter des candidats ouvriers aux élections, ce système s’appliquera de la même façon, afin d’exclure les élus communistes.

    Raisonner sur le second tour ne change pas grand-chose : il n’y a pas l’application du principe démocratique « un homme, une voix ». Les élections sont organisées de telle façon que le pouvoir est accaparé par la classe bourgeoise. Le parti qui dispose de 30 % des voix exprimées « ramasse » la mise et dispose de la quasi-majorité absolue de l’assemblée, et ceci pour la durée du mandat. N’est-ce pas là ce qui s’appelle une « république » bananière ?

     

    2) Qui/Quoi représentent les députés ?

    Encore convient-il de souligner le point suivant : la façon dont sont désignés les candidats à la députation. Au moins depuis le début de la république bourgeois (sauf pendant quelques courtes périodes, comme la Commune de Paris), les élections, créant une catégorie d’élus représentatifs, ont été conçues pour exclure la grande majorité du peuple de la gestion des affaires publique.

    De plus, les élus n’ont aucun compte à rendre à leurs électorats : élus sur un programme, ils peuvent en changer en cours de mandat, ce qui est fait généralement, puisque les élus sont au service, non du peuple, mais des grands monopoles.

    En conséquence, les élections n’ont aucune légitimité : elles ne témoignent que du courant dominant de la classe dominante pour gérer les affaires pendant un mandat de cinq années.

    Là où il y a mensonge, c’est que les élections sont présentées comme le moment politique au cours duquel chaque citoyen renonce à ses pouvoirs, devient esclave, en les déléguant à un représentant. En fin de compte, le peuple choisit son maître pour une durée déterminée, et puis il n’a plus rien à dire : on lui rétorque : le vote a eu lieu, rentrez dans le rang !

    Tous les candidats, y compris La France Insoumise et les petits partis contribuent à maintenir cette fiction de la légitimité des élections, comme seul moyen d’expression de la démocratie.

    Deux conceptions possibles du mandat de député :

    • Soit le député est redevable de son action auprès d’une minorité, les monopoles, la classe bourgeoise : dans le cas des députés En Marche, les représentants politiques de cette classe bourgeoise : Emmanuel Macron et son gouvernement. Cela s’appelle « confisquer le pouvoir » du peuple, pour le donner pleinement à la haute bourgeoisie et aux monopoles ;
    • Soit le député est redevable de son action auprès de la majorité, le peuple, ce qui ne sera véritablement possible que dans un nouvel Etat socialiste, une fois effectuée la révolution prolétarienne. Cela s’appelle « rendre le pouvoir » au peuple et combattre la minorité de la haute bourgeoisie et les monopoles. Dans ce cas, il y a un lien avec le peuple, qui se manifeste notamment par un compte-rendu constant des actions entreprises par le député auprès de ses électeurs.

     

     

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