• Les luttes de classes en France et les élections présidentielles et législatives de 2017. (Partie 2)

    De cette mauvaise habitude de s’arroger tous les pouvoirs découlent le comportement des élus pourris : ainsi François Fillon considère que le poste de président de la république lui revient de doit. Il y a une sorte d’alternance qui s’est établie entre la bourgeoisie de droite et la bourgeoisie de « gauche » depuis des décennies, qui considèrent que le pouvoir politique est leur bien propre. Et les médias dominants organisent une sorte d’orgie d’électoralisme, lors des périodes électorales, afin de convaincre les électeurs que c’est le seul système possible.

     

    Les luttes de classes en France et les élections présidentielles et législatives de 2017. (Partie 2)

    Quelles sont, dans ces conditions, les meilleures hypothèses pouvant résulter de la période électorale de 2017 ?

    Ces élections ont pour objectif principal la possibilité donnée à la classe bourgeoise de se compter afin d’opter pour la meilleure hypothèse permettant de sauvegarder le capitalisme et de l’aménager au mieux pour l’avenir dans le cadre du contexte international et national. Dans ce cadre, trois hypothèses sont possibles : le fascisme, ou l’une des deux fractions de la bourgeoisie traditionnelle. La classe ouvrière n’a aucun moyen, en tant qu’entité organisée, de peser sur l’une ou l’autre option.

    Par contre, l’hypothèse qui pourrait donner à la classe ouvrière un peu de répit et d’air pour procéder à sa propre réorganisation de classe en ordre de bataille serait la suivante : quelle que soit la fraction bourgeoise victorieuse aux élections présidentielles, faire en sorte qu’une seconde fraction triomphe aux élections législatives, ou au moins soit suffisamment puissante pour empêcher la fraction disposant du poste de président de la république de pouvoir régner facilement. En somme il s’agit de créer les conditions d’une crise politique au sein de la classe bourgeoise, en évitant qu’une fraction dispose d’un pouvoir trop important. Dans ces conditions, la classe ouvrière aurait une marge de manœuvre suffisante à la fois pour mettre en œuvre son organisation en tant que classe d’avant-garde, apte à s’emparer du pouvoir politique, et par la même occasion disposer des conditions nationales permettant de dénoncer le caractère exploiteur et oppressif de toute la classe bourgeoise. Cependant, il faut aussi tenir compte de la volonté de survie de la classe bourgeoise, et donc de la possibilité qu’elle se réunisse, en tant que classe, autour d’une option privilégiée unique, soit le fascisme, soit la démocratie bourgeoise.

    L’intérêt de la classe ouvrière est donc de porter ses suffrages, lors des élections législatives, sur les candidats de la classe bourgeoise qui représentent la fraction de la classe bourgeoise ayant perdu les élections présidentielles.

    On entend beaucoup dire qu’il faut éviter de marquer les hommes politiques comme étant « Tous pourris », y compris les derniers arrivés sur le champ politique et social que sont les représentants les plus huppés du Front national. Bien évidemment, il ne s’agit pas de tomber dans les affres gauchistes de l’antiparlementarisme et de l’opposition à tout crin à la participation au cirque électoral. Mais il faut convenir que la classe ouvrière, si elle a intérêt à s’opposer radicalement au fascisme, pour maintenir un semblant de démocratie bourgeoise, il faut reconnaître qu’elle n’a pas les candidats défendant ses intérêts de classe, y compris pour les sièges du parlement. Tant les postes de parlementaires, que les postes de direction des institutions diverses (régions, départements, grandes villes, etc.) lui sont interdits depuis de nombreuses années. Tous ces postes sont réservés aux divers représentants de la classe bourgeoise. C’est pourquoi, au lieu de dire « Tous pourris », il serait plus convenable de dire « Tous bourgeois », ou en tout cas, toutes ces personnes, qui occupent les postes de responsabilité, représentent bien les intérêts de la classe bourgeoise. S’ils ne sont pas tous eux-mêmes membres de la classe bourgeoise, (notamment dans les villes moyennes et petites) en tout cas la quasi-totalité du personnel politique s’est bien mise au service de la classe dominante. Et au lieu de dénoncer les diverses « oligarchies » ou les représentants de la finance, comme le font en particulier les représentants du Front national et du Parti de gauche, il serait plus juste de dénoncer les représentants de la classe bourgeoise et les défenseurs de la société capitaliste et impérialiste française.

    Pour parvenir à un tel résultat, cela nécessite une délicate intervention sur l’âme collective à la fois du prolétariat et du peuple. La survie de cette classe ouvrière et du peuple en dépend.

    Mais aussi la classe ouvrière doit prendre conscience qu’elle doit résolument prendre en charge ses responsabilités. « Aide toi, le ciel t’aidera ». Il faut donc insuffler de la confiance en soi dans sa conscience collective.

    Les fractions de la bourgeoisie se sont entendues pour faire payer les effets de la crise mondiale au peuple et au prolétariat, et elles ne sont pas prêtes à lâcher leur emprise en cédant quelques avantages économiques, par exemple concernant le niveau de vie des masses populaires.

    Les élus politiques, toutes tendances confondues, se gardent bien de donner le pouvoir au peuple : a minima, ne serait-ce au moins donner un peu de dignité. Ceci concerne aussi bien les grandes décisions que la gestion de la vie quotidienne de chacun, tant dans les quartiers que dans les entreprises. Depuis toujours, ce qui domine, c’est une politique du verbe, jamais suivie d’effets dans les actes. Toutes les promesses sont prononcées verbalement lors des campagnes électorales, pour ensuite appliquer une politique au service de la classe bourgeoise. C‘est dire comme sont hypocrites toutes les phrases prononcées quant à la volonté de « renverser la table » ou d’ « être antisystème » !

    En conséquence, objectivement, les élections présidentielles et législatives ne concernent qu’environ 5 % de la population, et plus particulièrement la haute bourgeoisie, les très riches. Pour les autres, c’est-à-dire 95 % de la population, ces élections visent à faire croire qu’il y a « démocratie ». En réalité, toutes ces élections dites représentatives ont pour conséquence d’écarter le peuple de la gestion de sa propre vie quotidienne : le peuple est « libre » pendant une courte période électorale pour désigner des membres de la classe bourgeoise, qui accaparent ensuite la totalité du pouvoir. Il y a non seulement esclavagisme salarié dans les entreprises, mais aussi aliénation dans les quartiers, et dans la vie quotidienne : cela signifie que la majorité est écartée du pouvoir, et dépossédée de sa vie.

    Voici près de soixante années que l’idéologie dominante donne une importance démesurée à l’élection d’un président de la république au suffrage universel. De quoi s’agit-il au fond ? C’est une façon de désigner un monarque « républicain, qui, tout en se présentant comme étant au-dessus des classes sociales, une sorte de tribun suprême, en fait représente la classe dominante, c’est-à-dire la bourgeoisie. Il s’agit de faire croire que le peuple est « libre » une fois tous les sept ou cinq années pour désigner le tyran qui va le diriger. Le président joue de fait le même rôle que Louis XVI en 1792 : il n’a aucune légitimité. Sa légitimité dure un seul jour : le jour de ses élections. C’est en somme la même légitimité que Miss France. Sa nomination rend impossible l’appropriation par chacun de sa vie personnelle.

    Lors de la campagne des élections présidentielles de 2017, il y a 11 candidats qui peuvent effectivement faire de la politique, exprimer leurs idées, etc. Mais ce faisant, ils empêchent la manifestation des activités politiques de 63 millions de Françaises et de Français : celles-ci et ceux-ci sont sommés d’accepter de choisir un candidat chargé de les représenter. C’est un système qui empêche la manifestation de la réalité politique et de la dignité de chacun des citoyens. La seule « liberté » octroyée, c’est de choisir épisodiquement un candidat, toujours membre de la classe bourgeoise, qui se chargera de vivre en leur lieu et place.

    Il en est ainsi de tous les « élus » : en quelque sorte, ceux-ci s’arrogent la qualité de représenter les intérêts de tous les citoyens. En somme, les seuls représentants acceptables sont ceux qui rendent au peuple la réalité du pouvoir.

    De cette mauvaise habitude de s’arroger tous les pouvoirs découlent le comportement des élus pourris : ainsi François Fillon considère que le poste de président de la république lui revient de doit. Il y a une sorte d’alternance qui s’est établie entre la bourgeoisie de droite et la bourgeoisie de « gauche » depuis des décennies, qui considèrent que le pouvoir politique est leur bien propre. Et les médias dominants organisent une sorte d’orgie d’électoralisme, lors des périodes électorales, afin de convaincre les électeurs que c’est le seul système possible.

    Le peuple guyanais, par ses divers mouvements de lutte depuis mars 2017, démontre bien que le seul moyen de s’en sortir est la lutte « classe contre classe ». C’est bien là la seule solution.

    Croire qu’il serait possible de changer la situation en votant pour un des candidats est donc source d’illusions.

    Penser que voter pour le Front National va desserrer l’étreinte qu’ont imposés les partisans du Parti Socialiste et le parti Les Républicains, c’est vouloir éteindre un incendie en jetant dessus de l’essence.

    Le seul comportement, c’est l’abstention, le refus de donner toute légitimité au cirque électoral. Avec un fort taux d’abstention, cela diminue d’autant toute légitimité de tout candidat imposé par la bourgeoisie.

     

    Un travail doit être mené sur la conscience de classe du prolétariat, afin de lui donner la confiance que le seul remède, c’est la révolution, qui renverse définitivement l’ordre ancien, brise l’appareil d’Etat bourgeois et le remplace par un Etat socialiste. 

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