• Le secret maçonnique (Partie 43)

    Le régime de Vichy et l’occupant allemand s’unissent pour organiser dès octobre 1940, une importante exposition antimaçonnique, qui circulera dans toute la France. Le thème général affirme l’existence d’un complot de l’anti-France, qui aurait été responsable de l’effondrement du pays, et qui aurait été organisé, selon les thèses de l’Action française, par « le juif, le protestant, le maçon et le métèque ». Un service des sociétés secrètes est organisé en 1941. Bernard Faÿ, administrateur de la Bibliothèque Nationale, est nommé à sa tête et chargé de classer les archives saisies dans les loges, d’orchestrer la propagande antimaçonnique et surtout de dresser des fiches afin de répertorier tous les anciens francs-maçons, de les surveiller, et de les radier des professions libérales comme de la fonction publique. Ce service publie la revue « Documents maçonniques », qui voit dans la franc-maçonnerie l’une des causes principales de la défaite. Une loi de 1941 applique le « statut des juifs » aux francs-maçons. Le film antimaçonnique « Forces occultes » est réalisé et projeté à Paris en 1943.

     

    Le secret maçonnique (Partie 43) 

     

    II) Le rôle de la franc-maçonnerie :

     

    Entre les deux guerres mondiales, la franc-maçonnerie française occupe une place majeure dans l’appareil politique de la république bourgeoise, et s’implique fortement dans les différents combats. Elle sera donc particulièrement touchée lorsque la république s’effondrera face aux troupes allemandes en 1940.

    Le régime de Vichy et l’occupant allemand s’unissent pour organiser dès octobre 1940, une importante exposition antimaçonnique, qui circulera dans toute la France. Le thème général affirme l’existence d’un complot de l’anti-France, qui aurait été responsable de l’effondrement du pays, et qui aurait été organisé, selon les thèses de l’Action française, par « le juif, le protestant, le maçon et le métèque ». Un service des sociétés secrètes est organisé en 1941. Bernard Faÿ, administrateur de la Bibliothèque Nationale, est nommé à sa tête et chargé de classer les archives saisies dans les loges, d’orchestrer la propagande antimaçonnique et surtout de dresser des fiches afin de répertorier tous les anciens francs-maçons, de les surveiller, et de les radier des professions libérales comme de la fonction publique. Ce service publie la revue « Documents maçonniques », qui voit dans la franc-maçonnerie l’une des causes principales de la défaite. Une loi de 1941 applique le « statut des juifs » aux francs-maçons. Le film antimaçonnique « Forces occultes » est réalisé et projeté à Paris en 1943.

     

    A la Libération, un millier de francs-maçons français ont été déporté ou tués, la plupart pour leurs activités de résistance ou à cause de leurs origines juives. Par rapport à l’ensemble du nombre des initiés, le nombre est donc très modique, ce qui indique bien une résistance molle.

    Les temples ont été pillés, les archives confisquées. Lorsque les loges se relèvent, des comités d’épuration souvent spontanés, se mettent en place. Au total, le nombre des francs-maçons actifs a diminué des deux-tiers. La franc-maçonnerie française mettra vingt ans à retrouver ses effectifs d’avant-guerre. Elle préfère désormais se tourner vers la réflexion philosophique, voire spirituelle, que l’action directement politique. Alors que jusqu’en 1940, les maçons défilaient au grand jour, leurs réunions étant annoncées dans la presse, ils se protègent désormais dans le secret.

    La condamnation communiste de la franc-maçonnerie diminue considérablement en France à partir de 1945, principalement en raison de la fraternité née pendant la résistance entre gaullistes, communistes et francs-maçons, face à leur ennemi commun : le régime de Vichy.

     

    La franc-maçonnerie ne pouvait pas voir plus loin que l’avant-garde de la classe ouvrière, qui est devenue la classe la plus avancée de la société, et qui a le plus intérêt au socialisme. Dans la mesure où les intérêts stratégiques de cette classe ont été trahis par les dirigeants révisionnistes et opportunistes de cette avant-garde, la seule optique qui restait était la réalisation du programme du Conseil National de la Résistance.

    Pourtant, depuis la révolution française de 1789, mais surtout depuis les révolutions de 1848 et de 1871, se sont posées avec de plus en plus d’acuité les questions de la démocratie, de la liberté et de l’égalité. Ces problèmes se posent de la façon suivante :

    • L’Etat bourgeois, c’est la liberté pour une minorité de plus en plus restreinte, d’exploiter autrui. C’est l’absence de démocratie et d’égalité pour le plus grand nombre. C’est une organisation capitaliste de la micro-économie, au niveau de chaque entreprise prise individuellement. Mais c’est l’anarchie au niveau de la macroéconomie et de l’organisation de l’économie dans son ensemble au niveau de la société.
    • L’Etat socialiste, c’est la démocratie et l’égalité pour la majorité, une organisation planifiée de l’économie, assurant à chacun des moyens de vivre (travail, logement, loisirs, culture,…). C’est aussi la dictature sur la minorité des anciens exploiteurs, la bourgeoisie. Le point clé est la collectivisation des moyens de production.
    • La société, dans son immense majorité, aspire au socialisme, et donc à une prise en charge de l’économie par la classe ouvrière et ses alliées. Seul le socialisme véritable est satisfaisant quant à l’application des principes de « liberté, égalité, fraternité ».

     

    A) La lutte pour l’égalité :

    Lors de la révolution française de 1789 à 1794, il y avait une forte exigence d’égalité. L’illusion des penseurs des Lumières a été de croire qu’il suffisait de supprimer les privilèges de l’aristocratie pour établir une égalité de tous les hommes. De fait, l’inégalité féodale a été remplacée par l’égalité bourgeoise, qui donne des droits réels aux propriétaires de biens, à savoir la classe bourgeoise, mais aucun droit réel aux « bras nus » notamment. Les représentants de la bourgeoisie qui ont été le plus loin sont Maximilien Robespierre et Jean Paul Marat (Franc-maçon). Mais ni l’un ni l’autre n’ont osez franchir le « Rubicon », à savoir la limitation ou la suppression de la propriété privée bourgeoise. Seuls les babouvistes et certains enragés, dont Buonarroti, ont osé poser les éléments permettant d’aller vers une égalité sociale réelle entre tous les citoyens. Mais il était encore trop tôt : le socialisme réel n’était pas encore à l’ordre du jour, et l’avenir appartenait au développement d’une société capitaliste et bourgeoise, forcément inégalitaire.

    Lors de la Commune de Paris de 1871, les mesures prises ont permis d’aller vers la véritable égalité sociale. Mais la durée de la Commune, à savoir 72 jours, n’a pas permis de consolider cette réalisation. Cependant les représentants du prolétariat ont pu démontré, sur le petit bout de terrain qu’ils ont géré, qu’une société plus égalitaire est possible.

    Après les luttes de la résistance, de 1940 à 1945, l’exigence d’une société plus juste, avec l’instauration de l’égalité, était forte ; mais la trahison du parti de la classe ouvrière, le Parti Communiste Français, n’a pas permis de poursuivre l’insurrection nationale pour la transformer en insurrection sociale.

    Qu’en est-il de la franc-maçonnerie ?

     

    Le XVIII° siècle. En 1789, les « bras nus » sont dominés par la bourgeoisie. C’est la naissance du prolétariat moderne. L’égalité est affirmée, en théorie, dans les loges.

    Une étude de la évolution française de 1789 démontre que la franc-maçonnerie, en amont de ce mouvement révolutionnaire, a fortement impliqué la classe aristocratique, dont la noblesse de robe, tel le représentant de celle-ci que fut Montesquieu. Sont moins concernés les représentants de la couche supérieure du Tiers-état, la bourgeoisie.

    En introduisant des idées progressives, comme la tolérance, la lutte contre l’absolutisme, la lutte contre l’emprise réactionnaire de l’Eglise catholique sur la société, la lutte contre la torture, etc., la franc-maçonnerie a contribué au renversement de l’ancien régime et à la création d’un nouveau système, au même titre qu’un certain nombre d’autres facteurs : les académies, les 10 000 nobles qui ont participé à la lutte pour l’indépendance des Etats-Unis, représentés par La Fayette, le philosophisme, symbolisé par la loge des Neuf Sœurs, les salons, etc. La franc-maçonnerie a contribué à mobiliser les couches les plus progressives de la noblesse (comme « Philippe Egalité) et du clergé (comme : abbé Grégoire, évêque Talleyrand, abbé Seyes,…) au déclenchement de la révolution de 1789. Le socle économique et social était déjà depuis longtemps préparé à ce mouvement révolutionnaire, el il s’y prêtait bien : la révolution a mis la superstructure, dont l’Etat, en conformité avec l’infrastructure.

    Les loges maçonniques étaient « spécialisées » socialement, ne regroupant souvent exclusivement que des représentants de l’aristocratie, hommes et femmes, ces dernières étant associées dans le cadre des « loges d’adoption ». Ces loges « aristocratiques » étaient en général fermées aux catégories sociales bourgeoises inférieures, cette dernière couche (négociants, manufacturiers, etc.) se regroupant dans leurs loges propres et spécifiques. Pour limiter le recrutement à la catégorie « noble », l’une des raisons, mais pas la seule, de la création des « hauts-grades » &tait destinée à la préservation de cet entre-soi.

     

     

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