• « Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 19)

    6 Ce sont des états changeants. Le passé est révolu, le futur arrive et le passé s’en va. Aucun de ces états changeants n’est vérité. La vérité est réelle, toujours identique, que ce soit dans le passé, le présent ou l’avenir. Vous êtes cette vérité immuable, constante, inchangée, toujours pareille à elle-même.

     

    « Je suis » (selon Ramana Maharshi).(Partie 19)

     

    21 Les obstacles à la méditation :

    1. Laya (une sorte d’inconscience provisoire). Modérez le sommeil (4 à 5 heures de sommeil), le travail et la nourriture. Le sommeil profond est impossible pendant la journée, à cause d’un effet particulier des rayons solaires.
    2. L’habitude de l’esprit à s’extérioriser. 
    3. L’oubli que l’on est en train de méditer.
    4. L’agitation mentale.
    5. L’extase : passez à la paix profonde, supérieure à l’extase ; la paix profonde aboutit au samadhi. Le samadhi produit un état de veille où vous n’êtes plus que conscience. Car la conscience est votre nature véritable. L’homme est toujours en samadhi. Seulement, il n’en est pas conscient ; tout ce qu’il doit faire, c’est éliminer les obstacles cités ci-dessus.

    22 Soyez ce que vous êtes. Il n’y a rien qui doive descendre ou se manifester. Tout ce qui est demandé est de perdre l’ego. Ce qui est est toujours là. Même en cet instant, vous êtes Cela. Vous n’en êtes pas séparé. Le vide mental, c’est vous qui le voyez. Vous êtes là pour le voir. Qu’attendez-vous ? La pensée « je n’ai pas vu », l’attente de voir et le désir d’obtenir quelque chose, sont tous l’œuvre de l’ego. Vous êtes tombé dans les pièges de l’ego. C’est l’ego qui dit tout cela, et pas vous. Soyez vous-même et rien de plus !

    23 SOMMEIL PROFOND (sushupti) : La sushupti continue aussi dans l’état de veille. Nous sommes toujours en sushupti. On devrait consciemment entrer en sushupti et en prendre conscience quand on est en état de veille. Il n’y a pas vraiment d’ « entrée dans » ou de « sortie de » la sushupti. Devenir conscient de cela est samâdhi.

    24 Un homme ignorant ne peut pas rester longtemps en sushupti parce que sa nature l’oblige à en émerger. Son ego n’est pas mort et réapparaîtra encore.

    L’homme sage, lui, cherche à écraser l’ego à sa source même. Pour lui aussi, l’ego apparaît encore et encore, poussé par sa nature, c’est-à-dire par le prârabdha (destinée, résultat des actions des vies passées).

    L’ego se manifeste aussi bien chez l’ajnâni que chez le jnâni, avec la différence toutefois que l’ego de l’ajnâni, lorsqu’il apparaît, est tout à fait ignorant de sa source et qu’il n’est pas conscient de sa sushupti dans les états de rêve et de veille, alors qu’un jnâni, lorsque son ego se présente, jouit de son expérience transcendantale avec cet ego, gardant constamment sa source comme cible. Cet ego n’est pas dangereux ; il est semblable aux restes d’une corde brûlée ; sous cette forme, elle ne sert plus à rien. Si nous maintenons toujours l’attention fixée sur notre source, l’ego s’y dissout, telle une poupée de sel dans l’océan.

    25 C’est ainsi que Shri Shankarâ a décrit dans « Le plus beau fleuron de la discrimination » le samâdhi ou transe transcendantale comme étant la félicité illimitée de la Libération, au-delà du doute et de la dualité, et il a également indiqué les moyens pour y parvenir. La réalisation de cet état de non-dualité est le summum bonum de la vie ; et seul celui qui l’a atteint est un jivan-mukta (libéré de son vivant) et non pas celui qui n’a qu’une compréhension théorique de ce qui constitue le purushârtha, la fin désirée et le but visé par l’effort humain.

    26 Que fait le gourou ? Transmet-il la Réalisation au disciple ? Le Soi n’est-il pas toujours réalisé ? L’homme est toujours le Soi et cependant il ne le sait pas. Il le confond avec le non-Soi, c’est-à-dire avec le corps, etc. Cette confusion est provoquée par l’ignorance. Si celle-ci est supprimée, la confusion cessera et la vraie connaissance se dévoilera. En restant en contact avec des sages réalisés, l’homme perd graduellement son ignorance, jusqu’à sa disparition complète. C’est ainsi que le Soi éternel se révèle en lui. L’Etre éternel n’est que bonheur.

    27 Déjà avec son « je » limité, l’homme est prétentieux et indiscipliné. Qu’adviendra-t-il si ce même « je » prend des proportions énormes ? Il deviendra « énormément » ignorant et insensé. Ce faux « je » doit périr. Le disciple s’abandonne au maître. Cet abandon, s’il est total, implique que le disciple s’est dégagé de tout sens d’individualité et qu’il n’y a plus de cause de souffrance. L’annihilation du faux « je » est le fruit du service au gourou (guru-sevâ). La Réalisation est éternelle et elle n’est pas un état nouveau provoqué par le gourou. Le gourou aide à dissiper l’ignorance. C’est tout.

     

    VII Les trois états

    1 Les trois états vont et viennent et vous, vous êtes toujours là.

    2 L’écran est toujours là, mais différents types d’images y apparaissent pour ensuite disparaître. Rien d’adhère à l’écran, il reste un écran. De la même façon, vous restez votre propre Soi à travers ces trois états. Si vous savez cela, les trois états ne vous importuneront plus, exactement comme les images qui apparaissent sur l’écran mais n’y adhèrent pas. Sur l’écran, vous pouvez voir un vaste océan avec des vagues sans fin ; cela disparaît. Une autre fois, vous verrez un feu qui se propage ; cela aussi se propage ; cela aussi disparaît. L’écran est là dans les deux cas. Est-ce que l’écran a été mouillé par l’eau ou brûlé par le feu ? Il n’a été affecté en rien. De même, ce qui se ^produit pendant les états de veille, de rêve et de sommeil ne vous affecte en aucune façon ; vous demeurez votre propre Soi.

    3 Existence ou conscience est la seule réalité. La conscience est l’écran sur lequel vont et viennent toutes les images. L’écran est réel, les images ne sont que des ombres à sa surface. Les trois états doivent leur existence à la non-investigation, tandis que l’investigation y met fin.

    4 L’esprit tourné vers l’intérieur est le Soi ; tourné vers l’extérieur, il devient l’ego et le monde entier. Nous appelons de noms différents des qualités différentes de tissus de coton. Nous appelons de noms différents, différents ornements d’or. Mais tous ces tissus sont du coton et tous ces ornements sont de l’or. Le « un » est réel, la multiplicité, ce sont simplement les noms et les formes (nama et rupa, le monde phénoménal au niveau des concepts et du tangible). Avoir sa résidence dans le Soi, c’est jouir d’un bonheur absolu et éternel.

    5 Les trois états de conscience sont l’éveil, le sommeil avec le rêve et le sommeil profond. Dans le sommeil profond, il n’y a pas de mental.

    6 Ce sont des états changeants. Le passé est révolu, le futur arrive et le passé s’en va. Aucun de ces états changeants n’est vérité. La vérité est réelle, toujours identique, que ce soit dans le passé, le présent ou l’avenir. Vous êtes cette vérité immuable, constante, inchangée, toujours pareille à elle-même.

    7 Dans le sommeil profond, l’homme ne possède rien, pas même son propre corps. Et au lieu d’être malheureux, il est parfaitement heureux. Chacun désire dormir profondément. La conclusion en est que le bonheur est inhérent en l’homme et n’est pas dû à des causes extérieures. Pour ouvrir les réserves du bonheur parfait, il faut réaliser le Soi.

    Dans le sommeil profond, le mental est immergé mais il n’est pas détruit. Ce qui est immergé, tôt ou tard, émergera. Mais le mental qui est détruit ne peut plus réapparaître.

    8 RÊVE (sommeil avec rêves) : jamais nous ne perdons le sentiment de notre identité ; jamais non plus nous ne doutons de la réalité des présentations oniriques avant de nous réveiller. C’est à ce moment seulement que nous commençons à les considérer comme illusoires.

    SOMMEIL PROFOND (sommeil sans rêves) : le sujet et l’objet ont disparu et toute manifestation a cessé. Nous en revenons avec le sentiment d’avoir passé par une expérience du vide. Ce sommeil ne correspond nullement à un anéantissement total. Le souvenir se produit (« J’ai bien dormi »). Nous nous rappelons qu’il n’y avait tout simplement rien à percevoir, que le sens de l’espace et du temps était entièrement aboli. Dans cet état, il y a donc absence de sujet pensant, absence d’objet de la pensée, et souvenir quand même, c’est-à-dire présence du « témoin », du « spectateur permanent » au tréfonds de nous-mêmes.

    9 La perte de la personnalité devient pour ainsi dire non pas une extinction, mais la seule vie véritable.

    10 Pour Maharshi, il n’y pas une expérience du monde de la dualité (vyavaharika) suivie par une expérience de l’absolu (paramarthika), il n’y a donc pas un « avant » ni un « après ». L’Etre est toujours présent et sa connaissance n’est pas le fruit d’une discipline (sadhana). Vouloir garder de pareilles idées, c’est faux. Cette connaissance est innée, elle est en nous et personne ne l’a jamais perdue.

     

     

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