• Socialisme ou barbaries (Partie 2)

    Tous les éléments indiquent que la « démocratie » bourgeoise, représentée notamment par les élections, a perdu toute légitimité, et il est bien difficile de mettre en œuvre une nouvelle « démocratie » participative.

     

    Socialisme ou barbaries

    Lettre ouverte à mon ami Alain A.

    (Partie 2)

     

    Il convient d’examiner pourquoi une partie du peuple vote de la façon actuelle :

    • D’abord, une partie non négligeable du peuple vote Front National, par lassitude de la domination de l’UMPS : c’est une façon de desserrer le carcan des élections monopolisées par les partis dominants bourgeois. Il faut convaincre cette partie de l’électorat populaire que voter Front National n’est pas une bonne solution !
    • Ensuite, il faut prendre en compte l’émergence de ce parti, qui a gagné quelques militants issus du milieu populaire.

    Prenons le cas du maire de Hayange, Fabien Engelmann. C’est un ancien militant ouvrier, qui est passé par le parti trotskyste Lutte Ouvrière, qui a rejoint le Front National. Il y a aussi le cas de Steeve Briois, le maire d’Hénin-Beaumont, militant frontiste depuis son adolescence, mais aussi petit-fils de mineur. Ce sont là des profils de militants qui ont émergé grâce à l’apparition nouvelle du Front National : mais ces profils n’avaient aucune chance de se faire une place de gestionnaire d’une collectivité locale, car les partis « officiels » faisaient obstruction à toute candidature populaire. Il n’y a qu’à observer, dans tous les médias, télévision et journaux, l’absence de référence au milieu ouvrier, employé et banlieusard, si ce n’est pour les présenter d’un point de vue négatif. Une parti des critiques de la bourgeoisie « traditionnelle à l’égard de certaines candidatures relève d’ailleurs d’une haine et d’un rejet de la présence, dans le champ politique, de représentants issus des classes populaires et pauvres.

    Tous les éléments indiquent que la « démocratie » bourgeoise, représentée notamment par les élections, a perdu toute légitimité, et il est bien difficile de mettre en œuvre une nouvelle « démocratie » participative. Comme chacun peut l’observer, le Parlement comporte une surreprésentation des classes bourgeoises, et une absence des classes travailleuses. Il n’y a qu’à considérer le nombre de ministres assujettis à l’impôt sur la grande fortune ! De plus, les représentants élus en place sont élus pour la plupart, par une minorité d’électeurs. C’est le cas également des maires du Front National.

    Municipalité d’ « extrême droite » : Hayange

    Les élections municipales de 2014 :

    1° tour :

    Inscrits : 11 980

    Abstentions : 5 926

    Votants : 6 054

    Blancs et nuls : 171

    Exprimés : 5 883

    Fabien Engelmann (Front national) : 1 789

    Thierry Rohr (Divers droite) : 1 200

    Philippe David (PS) : 1 130

    Alain Leyder (Divers) : 784

    Autres : 980

    2° tour :

    Inscrits : 11 979

    Abstentions : 5 188

    Votants : 6 791

    Blancs et nuls : 192

    Exprimés : 6 599

    Fabien Engelmann (Front national) : 2 290

    Thierry Rohr (Divers droite) : 1 869

    Philippe David (PS) : 1 797

    Alain Leyder (Divers) : 643

    Sur la base du second tour, on constate les éléments suivants :

    La majorité de 50 % des électeurs inscrits est de 5 990. La première liste, « vainqueur » du suffrage, ne représente que 2 290 voix, soit 19 % des électeurs inscrits. Les trois autres listes cumulées totalisent 4 309 voix, soit 36 % des électeurs inscrits. Encore une fois, comment expliquer, du point de vue de la démocratie, que 19 % des électeurs vont gérer la ville pendant un mandat ? Quelle légitimité ? Les délibérations prises par le conseil municipal devraient recueilli au moins le vote des élus représentant 5990 voix, pour avoir la légitimité.

    Le principe « un homme, une voix » est-il adopté ?

    La liste Front National a obtenu 23 élus : chaque élu représente donc 100 électeurs. La seconde liste, « divers droite », a 5 sièges, soit chaque élu représente 374 électeurs. La liste PS a 4 sièges : chaque élu représente donc 449 électeurs. Enfin la quatrième liste, divers, a obtenu 1 siège, qui représente 643 électeurs. En conséquence, un électeur du Front National « pèse » 3,7 voix divers droite, 4,5 voix PS et 6,4 voix divers. Si l’on compare majorité et opposition, chaque voix de la majorité Front National « pèse » autant que 4,3 voix de l’opposition ! Où est la légitimité ?

    Sans aucun doute, pour les années à venir, l’ennemi principal de tous les démocrates est le fascisme.

    Dans la mesure où trois conseillers municipaux élus sur la liste frontiste ont depuis déchirés leurs cartes d’adhérents du Front National, seuls 20 élus représentent de fait le fascisme.

    Malgré ce que déclarent les médias dominants, lors de l’élection au premier tour des élections régionales, le 6 décembre 2015, le nombre des électeurs a diminué, et le nombre des abstentionnistes a augmenté, passant de 5926 en 2014, à 7394 en 2015. Par ailleurs les électeurs qui se sont portés sur le Front National sont passés de 2290 voix à 1977 voix.

    Premier tour des élections régionales du 6 décembre 2015 :

    1° tour :

    Inscrits : 11 864

    Abstentions : 7394

    Votants : 4470

    Blancs et nuls : 164

    Exprimés : 4306

    Florian Philippot (Front national) : 1 977, soit 16,66 % des inscrits

    Jean Pierre Masseret (Union de la « gauche ») : 979, soit 8,25 % des inscrits

    Philippe Richert (Union de la droite) : 584, soit 4,92 % des inscrits

    Autres : 766

    Union de la « gauche », Union de la droite et Front National représentent 29,83 % des inscrits.

     

     

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