• Socialisme ou barbaries (Partie 1)

    Alors apparaît sur la scène politique et médiatique, un « nouveau » parti, le Front National. Là où je te rejoints tout à fait, Alain, c’est que ce parti représente la fraction la plus dangereuse et la plus agressive de la grande bourgeoisie. Ce parti se situe au cœur du vieux système. Il ne changera en rien la société, mais va aggraver les conditions de vie du peuple, en servant les intérêts des plus riches, avec en plus un caractère agressif et fauteur de guerre impérialiste. Ce parti est le digne successeur du régime de Vichy.

    Socialisme ou barbaries

    Lettre ouverte à mon ami Alain A.

    (Partie 1)

     

    Considérer le mode de production capitaliste comme l’horizon indépassable du XXI° siècle serait une très grande erreur. La roue de l’histoire poursuit indéfectiblement sa route, et l’avenir est tout tracé : c’est le mode de production socialiste. Le mode de production socialiste remplacera le mode de production capitaliste : cette transformation se fera soit à l’issue d’une révolution prolétarienne, soit la société française sombrera dans une barbarie fasciste, dont l’issue sera également cette révolution prolétarienne.

    Sans aucun doute, une barbarie peut en cacher une autre. Il y a incontestablement la barbarie fondamentaliste : c’est la barbarie représentée par l’Etat Islamique (ISIS). Celle-ci, soi-disant fondée sur une réinterprétation de l’islam, est en réalité construite socialement sur le féodalisme. C’est un retour en arrière, vers l’obscurantisme du moyen-âge. Mais il y a aussi la barbarie quotidienne qui est représentée par le régime capitaliste décadent, qui s’oriente vers une domination fasciste des grandes monopoles. L’une des barbaries nourrit l’autre. Pour notre patrie, la France, la contradiction principale, au moins depuis 1848, est celle qui oppose la classe bourgeoise à la classe prolétarienne. La solution à cette contradiction est la révolution prolétarienne. Et la meilleure façon de sortir de ces deux barbaries, c’est d’instaurer un système socialiste.

    Les enseignements des élections régionales des 6 et 13 décembre 2015 :

    Quelles sont les leçons à retenir du premier tour des élections régionales du 6 décembre 2015 ?

    • Sur 45,3 millions d’électeurs, il y a 22,7 millions qui ont choisi l’abstention. Soit un électeur sur deux. C’est là, encore une fois la marque du rejet du vieux système, devenu illégitime. Si l’on ajoute les votes blancs et nuls, soit 901 571 voix, cela fait 1,99 % des électeurs inscrits, soit au total  plus de 52 % du nombre total des inscrits qui a refusé de participer au cirque électoral.

    Ce serait une erreur de considérer la non participation aux élections comme un désintérêt à la vie politique ! Par contre l’abstention est un début d’autonomie du peuple par rapport aux intérêts de la classe bourgeoise.

    • Les trois grandes listes représentent respectivement :
      • Front National : 6 018 672 électeurs, soit 13,29 % des inscrits ;
      • Union de la Droite : 5 785 073 électeurs, soit 12,77 % des inscrits ;
      • Union de la Gauche : 5 019 723 électeurs, soit 11,08 % des inscrits.

    Ainsi, la bourgeoisie classique réunit 10,8 millions d’électeurs, soit 23,8 % des inscrits et 49,8 des exprimés, et la bourgeoisie fasciste 6 millions d’électeurs, 13,3 % des inscrits et 27,2 % des exprimés. Quelle est la légitimité de ces partis bourgeois si l’on ramène ces scores électoraux, à l’ensemble des inscrits, liste des inscrits qui ne comporte pas tout le peuple français ?

    On ne peut pas dire que les trois fractions bourgeoises (les deux partis républicains bourgeois et le parti fasciste) trahissent leur électorat, ou bien n’appliquent pas leurs promesses électorales. Puisqu’ils s’agit de trois partis bourgeois, ils défendent bien les intérêts de la classe bourgeoise : d’accord sur les objectifs stratégiques, ils ne s’opposent que sur la tactique.

    • A peine annoncé les résultats, ont commencé les tractations entre états-majors, qui ne tiennent plus aucun compte des souhaits des électeurs. Comme d’habitude, c’est la lutte pour les places, que ce soit à « gauche », comme à droite.

    Seulement 13,3 % des électeurs inscrits se sont exprimés en faveur de la bourgeoisie fasciste, dont une partie en faveur du rejet du vieux système représentatif bourgeois, sans être pourtant acquis aux thèses fascistes. Seulement 37,1 % des électeurs inscrits ont choisi l’une des trois coalitions bourgeoises, la « gauche », la droite ou le fascisme, soit un électeur inscrit sur trois. Ce serait donc une erreur d’affirmer que le premier parti de France est le parti fasciste : le premier parti de France est bien celui de l’abstention qui rejette l’ancien système, sans que ces personnes puissent préciser clairement quel autre système correspond mieux à leurs intérêts.

    Alors pourquoi appeler à voter à « gauche » ?

    Dans ton blog, mon ami Alain, tu appelles les électeurs à voter las 6 et 13 décembre 2015 pour les listes de « gauche » lors des élections régionales. Pour toi, la pire des solutions ce serait un vote pour le Front National. En conséquence, tu demandes l’union la plus large autour du candidat de la gauche, et si besoin, pour faire barrage aux fascistes, l’union de tous les « républicains », c’est-à-dire de tous ceux qui partagent les mêmes « valeurs », celles de la « république » bourgeoise. Essayons de voir plus clair et d’analyser un peu les forces sociales en présence.

    D’abord, il faut remarquer que ce petit jeu électoraliste est un grand classique depuis plus de cinquante années, au moins depuis la création de la cinquième république. On ne peut que constater les faits suivants :

    • Les partis politiques de gouvernement, à savoir essentiellement l’ex UMP, aujourd’hui Les Républicains  et le Parti Socialiste se sont partagés les places à tous les niveaux : élection présidentielle, bien sûr, l’élection reine, mais aussi élections européennes, régionales, départementales et municipales. Sans aucun doute, l’acronyme UMPS n’est-elle pas seulement une création du Front National, mais bien, une réalité. « Une fois mon tour, une fois ton tour, et on empêche l‘accès à tout autre larron ».

    Il est étonnant, de ta part, Alain, avec ton expérience et ton âge, d’être encore victime de cette comédie : alors, pendant deux élections successives, de 2015 à 2021, tu vas à nouveau pester contre les hommes politiques de droite, mais aussi de « gauche » : ils se font élire sur un programme, qu’ils se gardent bien d’appliquer une fois élus. Et puis, pour beaucoup, ils s’en mettent sans vergogne, plein les poches, en toute impunité. Puis, lors de la période électorale, tu vas appeler à voter pour le personnage à « gauche », tu vas appeler à l’union la plus large à « gauche », et enfin tu vas appeler à l’union des républicains pour faire front contre le fascisme. Mais tout cela n’est plus crédible, mon cher Alain.

    • Les petits partis, je pense en particulier le Parti « Communiste » Français et les Verts, sont tout à fait intégrés à ce vieux système. Le Parti « Communiste » Français, voilà bien longtemps déjà, est devenu un parti opportuniste, qui n’a plus rien à voir avec la volonté de changer la société : c’est devenu un parti de notables, qui veulent des places.

    Bien évidemment, il est hors de question de faire du populisme, et d’entrer dans une logique de refus du parlementarisme, et de rejet de toutes les élections. Mais il faut faire une analyse sociologique. A regarder de plus près, tous les partis représentent la même classe sociale, et les mêmes intérêts : ceux de la classe bourgeoise, et des détenteurs de capitaux. Si tu acceptes cela, alors il faut examiner quels sont les intérêts des ouvriers, et aussi de l’immense majorité du peuple (je dirai 98 % du peuple).

    Si tous ces partis, présents notamment dans le Parlement, ne représentent pas le peuple, alors il faut en priorité, considérer les intérêts du peuple, et faire en sorte que soit créée l’autonomie populaire, par rapport à ces partis bourgeois, et faire émerger un état-major, c’est-à-dire un parti politique qui représente véritablement les intérêts du peuple.

    Il n’est plus possible de demander au peuple de se ranger derrière l’un ou l’autre des partis de gouvernement, qui, de toute façon, font peu ou prou, la même politique : la politique qui défend les intérêts des plus riches, de la grande bourgeoisie et des monopoles. On ne peut que constater un rejet de plus en plus grand de ce jeu électoral : l’abstention massive traduit cela, et en fin de compte, grâce à cette abstention massive, qui s’ancre dans la réalité,  tous ces partis n’ont plus aucune légitimité.

    Alors apparaît sur la scène politique et médiatique, un « nouveau » parti, le Front National. Là où je te rejoints tout à fait, Alain, c’est que ce parti représente la fraction la plus dangereuse et la plus agressive de la grande bourgeoisie. Ce parti se situe au cœur du vieux système. Il ne changera en rien la société, mais va aggraver les conditions de vie du peuple, en servant les intérêts des plus riches, avec en plus un caractère agressif et fauteur de guerre impérialiste. Ce parti est le digne successeur du régime de Vichy. Dès aujourd’hui, il faut appeler à la résistance contre ce parti. Mais peut-on appeler à l’union des deux fractions « républicaines » de la bourgeoisie, contre cette troisième fraction fasciste, qui représente aussi la grande bourgeoisie ? Pour faire ce front antifasciste, encore faut-il disposer de l’autonomie prolétarienne de classe par rapport à la bourgeoisie, et aussi d’un état-major, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

     

     

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