• ROBES-PIERRE Blanche, ROBES-PIERRE Noire Ou de la conception maçonnique du pouvoir. (Partie 2)

    Sa sœur Charlotte, a fait un intéressant tableau de l’existence que mène à Arras, le jeune avocat : chaque jour, il se lève à six ou sept heures, selon la saison ; il travaille ensuite jusqu’à huit heures ; son perruquier vient le raser et le poudrer ; on sait que, même aux jours les plus sombres de la Terreur, il n’abandonnera jamais ses habitudes et qu’il aura toujours grand soin de sa personne, donnant toujours l’exemple de la correction et des bonnes manières ; il prend ensuite une légère collation, consistant le plus souvent en une tasse de lait, et, jusqu’à dix heures, il revoit ses dossiers, s’habille et se rend au palais.

    ROBES-PIERRE Blanche, ROBES-PIERRE Noire

    Ou de la conception maçonnique du pouvoir.

    (Partie 2)

     

    PREMIERE PARTIE : L’HOMME : LES ANNEES 1758-1789

    Dans cette première partie, je souhaite présenter l’émergence de Robespierre, son enfance et sa jeunesse, afin de mettre en exergue ce qui a conduit au révolutionnaire que l’on connaît. Au XVIII° siècle, la ville d’Arras comprenait plus de 20000 habitants et était relativement prospère. Sans qu’il soit utile de disposer d’une imagination débordante, malgré les destructions et les changements subis aux XIX° et XX° siècles, il est possible, en se promenant dans les rues d’Arras, de concevoir ce qu’a pu être la vie quotidienne de Robespierre.

    1. L’ENFANCE DE ROBESPIERRE :

    Maximilien Marie Isidore de Robespierre, ou Maximilien Robespierre, est né le 6 mai 1758 à Arras, et il est mort guillotiné le 28 juillet 1794, à Paris, place de la révolution ; Avocat et homme politique français, qui :

    • Incarne la « tendance démocratique » de la Révolution française ;

    • Surnommé l’ « Incorruptible » par ses partisans, et qualifié de « tyran » ou de « dictateur sanguinaire » par ses ennemis.

    Il figure dans la liste des « cent plus grands Français », liste établie par un sondage BVA en septembre 2004 auprès d’un échantillon représentatif de 1038 Français de plus de 15 ans. Dans ce sondage, est placé en premier, Charles de Gaulle et en centième position, la psychologue Françoise Dolto. Robespierre est placé en 72° position, entre Jean-Jacques Rousseau, en 71° position, et le chanteur Renaud, en 73° position.

    Sa paroisse d’origine est Sainte Magdeleine, et il fut baptisé dans cette église, le 6 mai 1758, étant né le même jour à 2 heures du matin.

    Son père et son grand-père étaient avocat du Conseil d’Artois.

    Robert-Pierre : deux prénoms ont fait un nom. Le nom semble s’orthographier Derobespierre, ce n’est pas le de de la noblesse.

    Le grand père meurt en 1762.

    Le père a fait des études à Douai et a exercé au Conseil d’Artois jusqu’en 1754.

    Maximilien, conçu hors mariage – il est né quatre mois et quatre jours après la cérémonie – est l’aîné de quatre enfants.

    Il y a une naissance par an :

    • 1958 : Maximilien

    • 1760 : Charlotte

    • 1761 : Henriette, qui meurt à 20 ans

    • 1763 : Augustin, dit « Bonbon » ;

    • 4 juillet 1764 :5° enfant, le puîné, qui meurt peu après la mort de la mère, huit jours après la naissance.

    La mère meurt en 1764 et le père meurt en 1777 à Munich.

    La mort de la mère a transformé Maximilien. « Avant, écrit Charlotte, il était, comme tous les enfants de son âge, étourdi, turbulent… » « Depuis, il est devenu grave. ». « S’il se mêlait de nos jeux, c’était pour les diriger. Il nous aimait tendrement et il n’était pas de soins et de caresses qu’il ne nous prodiguât ».

    Charlotte vante son amour pour les animaux. Un jour, le grand frère prête aux deux sœurs l’un des pigeons de sa volière. Elles l’oublient dehors par une nuit d’orage. Au matin, on le trouve mort. « A cette nouvelle, rapporte Charlotte, les larmes de Maximilien coulèrent. Il nous accabla de reproches […] et jura de ne plus nous confier un de ses pigeons ». « C’est un ange, disent de lui ses tantes. Aussi est-il fait pour être la dupe et la victime des méchants. »

    Les deux orphelins garçons sont recueillis par les grands parents maternels, brasseurs, et les deux filles par deux tantes paternelles.

    1765 : Robespierre fréquente le collège tenu par les oratoriens jusqu’en 7°, dans l’hôtel particulier, devenu l’Hôtel L’Univers. Ce collège compte alors 30 à 40 pensionnaires et 400 externes, dont Maximilien. Ceci jusqu’en 1769.

    La sœur Charlotte écrira ses mémoires; Maximilien est en enfant taciturne, qui a la passion des oiseaux. Il a une volière.

    En 1769, il va à Paris, jusqu’en 1781. Il fréquente le collège Louis le Grand, collège de Clermont, collège prestigieux, siège de l’Université de Paris. Il a obtenu une bourse de 450 livres annuelles de l’abbaye de Saint-Vaast.

    Cette période est marquée par un repliement sur soi. En effet, si Robespierre fait partie de la bourgeoisie, il a été obligé de demander une bourse pour pouvoir suivre des études. Il aura du mal à s’intégrer à ses congénères, issus de familles aisées ; en effet, il dispose de peu d’habits et d’habits qui ne lui permettent pas de se montrer au contact avec les autres élèves.

    En 1775, il sera choisi pour lire un complément devant le roi, de retour du sacre, sous une pluie diluvienne, rue saint Jacques.

    La rencontre de Maximilien et de Louis XVI a lieu le 15 juin 1775, alors que le jeune roi et la jeune reine rentrent, sous l’orage, du sacre de Reims et que leur carrosse doit s’immobiliser dans la fange sous l’auvent du collège Louis-le-Grand. Un élève, désigné par le proviseur, vient, dans le déluge, réciter un compliment. Il y eut un arrêt très court. Le jeune homme, à genoux devant le marchepied, lit. Le roi a la mine affable qui lui est coutumière, et il ne retient pas le collégien sous l’orage.

    Première rencontre avec le roi, qui laissera peut-être un sentiment de rancœur à l’égard du monarque.

    Le 25 octobre 1777, toujours élève à Louis-le-Grand, Maximilien s’engage dans l’étude du droit. « Je sors de ma philosophie, écrit-il, et je me destine au barreau. De toutes les qualités nécessaires pour se distinguer dans cette profession, j’y apporte du moins une vive émulation et une extrême envie de réussir. »

    Puis il effectue la Faculté de droit, pendant trois années, licencié en 1781, inscrit au barreau de Paris.

    1. L’ADULTE

    Les relations de Robespierre avec les femmes : Robespierre resta célibataire. Toutefois, à Arras, il cultiva les relations féminines : il eut une ébauche d’idylle avec Mademoiselle Dehay, amie de sa sœur, une jeune anglaise inconnue et une certaine Mademoiselle Henriette, correspondit avec une dame très haut placée, peut-être Madame Necker, fut reçu chez Madame Marchand, future directrice du Journal du Pas de Calais, etc.

    D’après sa sœur Charlotte, une Mademoiselle Anaïs Deshorties, belle-fille de sa tante Eulalie, aima Robespierre et fut aimée de lui ; en 1789, il la courtisait depuis deux ou trois ans. Elle se maria avec un autre, l’avocat Leducq, tandis qu’il était à Paris. Robespierre aurait eu en 1790 une liaison avec une jeune fille de condition modeste d’environ vingt-six ans. Enfin, il a été dit qu’il était fiancé avec la fille de son logeur, Eléonore Duplay.

    Un contemporain, Dubois de Fosseux, dit que Maximilien aimait « se mêler parmi les pastourelles du canton et animer leurs danses. » « Il consacrait un temps assez long à sa toilette » au dire de sa sœur Charlotte.

    Charlotte prétendra que Maximilien, à Paris, faisait appel à une prostituée convoquée « de temps en temps à son domicile ».

    L’homme politique : c’est une courte période, qui porte de 1789 à 1794, soit cinq années, Robespierre étant mort à l’âge de 36 ans.

    Elu le 15 novembre 1783, Robespierre est reçu le 21 avril 1784 par l’Académie royale des Belles Lettres d’Arras. Dans son discours de réception il « entreprit de prouver l’origine, l’injustice et les inconvénients du préjugé qui fait rejaillir sur les parents des criminels l’infamie attachée à leur supplice. »

    L’avocat :

    En 1781, Robespierre retourne à Arras. Il mène une carrière d’avocat.

    C’est un personnage soigné, élégant, avec une perruque poudrée chaque jour.

    En 1781, il a reçu un pécule de 600 livres.

    Il vit avec sa sœur Charlotte, qui fait un peu office de « bonne du curé » (elle meurt en 1834).

    C’est un tribunal souverain au criminel, et on peut interjeter appel au civil au tribunal de Paris.

    Le 15 novembre 1781, il entre au conseil supérieur d’Artois, créé en 1530. Il y a dix juridictions à Arras (Conseil, gouvernance, échevinage,…) qui regroupent de 200 à 250 personnes, dont 87 avocats.

    En 1783, c’est la première cause qui donnera à Maximilien une notoriété, c’est l’affaire du paratonnerre (créé par Franklin en 1763). Il y a deux avocats. Maximilien transforme les causes particulières en causes générales, et lutte conte l’obscurantisme.

    La deuxième cause concerne l’abbaye d’Ancin, avec le vol de 262 louis. Maximilien élargit l’affaire. C’est l’affaire Deteuf, dite de l’ « innocence opprimée », qui oppose Maximilien à son ancien protecteur, M. Liborel. Robespierre sauva Deteuf, qui avait déjà été incarcéré, et confondit le moine devant le Conseil d’Artois.

    La troisième affaire concerne François Page et la lutte contre les bannissements.

    Maximilien a plaidé jusqu’en 1790 : de 1782 à 1790, cela représente 111 affaires.

    Sa sœur Charlotte, a fait un intéressant tableau de l’existence que mène à Arras, le jeune avocat : chaque jour, il se lève à six ou sept heures, selon la saison ; il travaille ensuite jusqu’à huit heures ; son perruquier vient le raser et le poudrer ; on sait que, même aux jours les plus sombres de la Terreur, il n’abandonnera jamais ses habitudes et qu’il aura toujours grand soin de sa personne, donnant toujours l’exemple de la correction et des bonnes manières ; il prend ensuite une légère collation, consistant le plus souvent en une tasse de lait, et, jusqu’à dix heures, il revoit ses dossiers, s’habille et se rend au palais.

    L’audience levée, il rentre pour dîner, mange peu, boit de l’eau rougie, et n’affecte pas de prédilection pour certains mets plus délicats ; cependant, il aime les fruits – surtout les oranges – et, comme beaucoup de concitoyens, se délecte volontiers d’une tasse de café.

    Son modeste repas terminé, il sort pendant une heure, fait une promenade où rend une visite et, de retour, il se remet au travail jusqu’à sept ou huit heures du soir.

    Après le dîner, il reste en famille ou va retrouver des amis ; dans ces réunions, il se montre d’un caractère distrait ; il est souvent préoccupé, s’associe rarement aux jeux, aux parties de cartes, aux causeries insignifiantes ; il se retire parfois dans un coin de la pièce, s’enfonce dans un fauteuil et se livre à ses réflexions.

    Cependant, il est d’humeur toujours égale, sait rire et plaisanter à l’occasion et on lui pardonne volontiers ses habitudes méditatives et ses distraction, lorsque, se promenant, il oublie de saluer les personnes de ses relations.

    Il vit rue du Saumon, puis rue des Teinturiers, et loue une maison rue du Collège de 1783 à 1787.

     

     

     

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