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Ainsi, la classe sociale peut être déterminée principalement, mais pas exclusivement, par sa place dans le procès de production, c’est-à-dire dans la sphère économique. Car il ne faut pas déduire du rôle principal de l’économique en général que ce critère soit suffisant pour la détermination d’une classe sociale. Déterminer une classe sociale uniquement par sa place dans la sphère économique n’est qu’une partie de la vérité. La détermination de la nature intégrale de la clase sociale doit tenir compte du rôle du politique et de l’idéologie, ainsi que du type de rapport qu’entretiennent la superstructure (politique, culture, etc.) et l’infrastructure (la base économique) car :
« Le capital ce n’est pas une somme d’argent, ce sont des rapports sociaux déterminés. » (98)
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« Par son contenu, le socialisme est, avant tout, le produit de la prise de conscience, d’une part, des oppositions de classes qui règnent dans la société moderne entre possédants et non possédants, salariés et bourgeois, d’autre part, de l’anarchie qui règne dans la production. » (96)
Nous avons déterminé les deux classes antagoniques de la société capitaliste (classe ouvrière et classe de la bourgeoisie) d’après leur place respective dans le procès de production, c’est-à-dire dans la sphère économique. Mais il convient d’apporter deux précisions.
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« Du socialisme, Kautsky prend ce qui est recevable pour les libéraux, pour la bourgeoisie (critique du moyen âge, rôle historiquement progressif du capitalisme en général et de la démocratie capitaliste en particulier) ; il rejette, il passe sous silence, il estompe ce qui dans le marxisme est irrecevable pour la bourgeoisie (violence révolutionnaire du prolétariat contre la bourgeoisie, pour l’anéantissement de cette dernière). Voilà pourquoi, par sa position objective et quelles que puissent être ses conceptions subjectives, Kautsky s’avère inévitablement un laquais de la bourgeoisie. » (88)
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Sans doute, le capitalisme a apporté un semblant de richesses matérielles, encore faut-il constater que ce n’est qu’une infime partie de la population, située surtout dans les pays développés et impérialistes, qui profitent de ces privilèges ! La répartition des biens est par trop inégale, et cette inégalité est ressentie de façon tout à fait injuste. Si, dans certaines régions capitalistes du monde on ne meurt plus de faim, il n’empêche que s’y développe en même temps que la richesse, une exploitation accrue des ouvriers, paysans et employés, sous des formes insidieuses, d’autant plus cruellement ressentie à l’époque des crises cycliques qui frappent tout le système, comme celle qui a commencé en 1974 et dure encore. Et quelle est la pire des misères, si ce n’est celle d’être privé d’emploi, mis au chômage, au milieu de l’amoncellement d’objets de consommation, de se sentir inutile socialement, de trop, et dans l’impossibilité d’accéder à une société où règne la consommation à tout prix, chaque individu pouvant potentiellement être victime de cette « maladie » de la croissance.
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Le capitalisme présente de nombreux défauts, des contradictions internes, et une fraction éclairée de la bourgeoisie en est consciente : aussi cette fraction cherche-t-elle à apporter des remèdes à ces défauts, à amoindrir ces contradictions. Le but de ces bourgeois est d’aménager le capitalisme, en vue de le renforcer, et non de le détruire. Leur désir est de débarrasser la société de la lutte des classes, afin d’avoir un capitalisme avec des bourgeois et sans prolétaires, ce qui est impossible, car : « La bourgeoisie comme de juste, se représente le monde où elle domine comme le meilleur des mondes. » (84).
Ce socialisme bourgeois vise à maintenir et à renforcer ce qui existe, à empêcher la révolution prolétarienne, et l’un des moyens utilisés est de cantonner les luttes ouvrières dans le domaine économique, dans la vie matérielle. Le but est de « diminuer pour la bourgeoisie les frais de sa domination et simplifier le budget de l’Etat. » (85).
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