• (Partie 6) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.

    Le sens et le but de cette fête étaient de remplacer le culte païen, desséché et matérialiste de la Raison, par une religion restaurant une transcendance, un dieu,…

    Disciple de Rousseau, qu’il qualifie d’ « homme divin », Robespierre est persuadé que l’homme est un « animal religieux ».

    (Partie 6) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.

    Le sens et le but de cette fête étaient de remplacer le culte païen, desséché et matérialiste de la Raison, par une religion restaurant une transcendance, un dieu,…

    Disciple de Rousseau, qu’il qualifie d’ « homme divin », Robespierre est persuadé que l’homme est un « animal religieux ».

    John Locke, dans la Lettre sur la tolérance : « Ceux qui nient l’existence d’un Dieu, ne doivent pas être tolérés, parce que les promesses, les contrats, les serments et la bonne foi, qui sont les principaux liens de la société civile, ne sauraient engager un athée à tenir sa parole. »

    Stefan Zweig : « On ne pardonne pas à un homme qui vous a fait tant peur. »

    Le 10 thermidor, il est guillotiné avec son frère, Saint-Just, Couthon, et 17 de ses amis, soit 21 personnes au total.

    Ce qui cause sa perte à l’origine c’est la certitude des députés (Fouché, Barras,…) qu’il veut instaurer une religion nouvelle dont il sera le grand prêtre. Ce n’est pas bien sûr, le dieu de la religion chrétienne qu’il voulait instaurer. Il voulait certainement en finir radicalement avec les institutions chrétiennes et abolir 2000 ans de christianisme « perverti » pour revenir à l’esprit et à la liturgie de la République romaine, à la religion de l’Antiquité.

    Au début de 1793, l’aile la plus importante et la plus riche de la bourgeoisie (la Gironde), lâche pied par peur et par haine des sans-culottes. La Montagne, fraction la plus audacieuse de la bourgeoisie, va hésiter à son tour à pousser la lutte jusqu’au bout. La Montagne va donner un brusque coup de frein à la déchristianisation, parce que terrifiée par le torrent révolutionnaire. C’est précisément parce que la bourgeoisie fut sans cesse poussée en avant, harcelée par une avant-garde prolétarienne (enragés, hébertistes,..) que des coups décisifs purent être portés à la contre-révolution.

    Marx : « La bourgeoisie, avec ses conceptions timorées et trop conciliants, n’eût pas eu assez de plusieurs dizaines d’années pour achever cette besogne. » Si elle l’accompagne en moins de 5 ans, ce fut grâce à « l’intervention sanglante du prolétariat ».

    Engels : « Sans l’élément plébéien des villes, la bourgeoisie seule n’aurait jamais mené la bataille jusqu’à la décision. »

    Nous verrons la Montagne donner un brusque coup de frein à la déchristianisation parce que, terrifiée par le torrent révolutionnaire, elle préféra, avec Robespierre, ne pas se priver complètement de l’appui que pouvait lui apporter l’Eglise et la religion, gardienne traditionnelle de l’ordre.

    Société des Amis de la Liberté et de l’Egalité – Séance du 1° frimaire an II (21 novembre 1793) – 2° intervention : Pour la liberté des cultes.

    La déchristianisation s’était d’abord affirmée dans les départements, sous l’impulsion de certains représentants en mission, ainsi Fouché dans la Nièvre et l’Allier. Elle fut ensuite imposée du dehors à la Convention. Le 16 brumaire an II (6 novembre 1793), l’Assemblée décréta qu’une commune avait le droit de renoncer au culte catholique. La déchristianisation, dès lors, se précipita. Le 16 brumaire, aux Jacobins, Léonard Bourdon prononça un violent discours contre les prêtres, puis le Comité central des sociétés populaires, où s »’agitaient des extrémistes comme Desfieux, Pereira, Proli, donna lecture d’un projet de pétition pour la suppression du budget des cultes. Le 17 brumaire (7 novembre), sous la pression des promoteurs de cette pétition, soutenus par les représentants Anacharsis Cloots et Léonard Bourdon, Gobel, évêque de Paris, paraissait à la barre de la Convention, avec ses vicaires, et se démettait solennellement.

    Le 20 brumaire (10 novembre) eut lieu, sur l’initiative de Chaumette et de la Commune, une fête de la Liberté dans la ci-devant église métropolitaine Notre-Dame. La Convention, qui avait assisté en corps à cette fête, décréta, à la requête de Chaumette, que Notre-Dame serait consacrée à la Raison. En quelques jours, la vague de déchristianisation  emporta les sections parisiennes. Le 3 frimaire (23 novembre), la Commune sanctionna un état de fait en décidant la fermeture des églises.

    Le péril de l’athéisme militant fut dénoncé, dès le 17 brumaire, par Laveaux, dans l’officieux Journal de la Montagne. Son article suscita le lendemain, aux Jacobins, une première escarmouche entre partisans et adversaires de la déchristianisation. Hébert reprocha à Laveaux « d’avoir ouvert sur Dieu, un être inconnu, abstrait, des disputes qui ne convenaient qu’à un capucin en théologie ». Robespierre cependant, prenant l’offensive, aux Jacobins, rompit le courant et mit fin aux hésitations de la Convention. Le 19 brumaire, il fit l’apologie de la politique gouvernementale, attaqua les sociétés sectionnaires qui constituaient un des éléments les plus actifs de la déchristianisation, et dévoila les ambitions secrètes de Hébert et des siens : « Ils veulent nos places…Eh bien ! Qu’ils les prennent. » Le 27 brumaire, dans son rapport sur la situation extérieure de la république, il signale le danger de la déchristianisation : elle risque d’aliéner les neutres.

    Le 1° frimaire, Robespierre revient à la charge, aux Jacobins, et se prononce avec force pour la liberté des cultes. Tout en dénonçant ceux qui « veulent faire une sorte de religion de l’athéisme lui-même », il prend soin, pour ne pas accentuer les divisions naissantes dans le parti de la Montagne, de ménager Hébert. Il réserve ses coups aux « agents de l’étranger », Desfieux, Dubuisson, Pereira, Proli, « ces hommes immoraux », qu’il fit exclure de la Société. Robespierre reconnaissait cependant la nécessité de surveiller le clergé, de dépouiller les églises pour alimenter le Trésor, mais il stigmatisait les violences. Toutes les propositions de Robespierre furent adoptées par la Société.

    La Mère de Dieu :

    Catherine Théot, née le 5 mars 1716 à Barenton, décédée le 1° septembre 1794 à la Petite Force à Paris, est une mystique et une visionnaire française, prophétesse autoproclamée de la fin de l’ancien régime et de l’époque de la révolution française.

    En juin 1794, quelques semaines avant sa chute, les ennemis de Robespierre au Comité de sûreté générale, sans doute avec la complicité de certains membres du Comité de salut public, montent grâce à elle « une affaire »destinée à le ridiculiser ainsi que le culte de l’Etre suprême auquel il est associé.

    En 1793, les « enragés », rassemblés autour de Hébert, ont résolu d’en finir avec l’Eglise. Leur porte-parole, Chaumette, un philanthrope, inventeur d’une guillotine à roulettes, qui facilite grandement la besogne des trancheurs, est saisi d’une véritable frénésie anticatholique.

    Dans les cimetières, il fait remplacer les croix par des statues du Sommeil, puisque l’âme ne peut être immortelle, et aux évêques « jureurs », il demande de jeter la mitre, la crosse et l’anneau, et de proclamer : « Tous les titres du charlatanisme sont déposés à la tribune du peuple, nous sommes régénérés ! ».

    Robespierre ne veut pas extirper du cœur des Français le sentiment religieux. Mais il veut qu’ils embrasent une religion nouvelle. Qu’ils remplacent l’adoration de Dieu de l’Eglise par le culte de l’Etre suprême, fondé sur la raison et la fraternité. Le 18 floréal an II, ou 7 mai 1794, il fait voter par la Convention, où nul désormais n’ose le contredire, l’acte de naissance d’une religion dont il sera le grand pontife. Pendant … un peu plus d’un mois ! C’est déjà beaucoup trop pour les partisans de l’athéisme absolu. Certes Hébert vient d’être coupé en deux, mais ses amis, aux Jacobins et même à la Convention, cherchent et s’agitent. Pendant que Robespierre établit avec David, le peintre, et Chénier, le poète, les rites et les cantiques de la nouvelle religion, ils cherchent comment jeter au bas de ses autels cet Etre là, et son pontife.

    Ennemis de Robespierre, Vadier, député montagnard qui exècre tout autant Robespierre que sa divinité, et Barère, surnommé « l’Anacréon de la guillotine », montent de toute pièce l’affaire Catherine Théot, servante, illettrée, catéchèse, la Mère e Dieu.

    La Mère enseigne que l’Incorruptible est le nouveau Messie, l’incarnation de l’Etre suprême, envoyé sur la terre pour faire de la France le Paradis.

    Fête de l’Etre suprême. A la Convention, huit jours après, Barère fait éclater sa bombe : Robespierre était le disciple d’une vieille folle mystique ! C’est Catherine Théot, la Mère de Dieu, qui a inventé l’Etre suprême et qui a persuadé l’Incorruptible qu’il était le nouveau Messie !

    La police trouve chez Catherine Théot une recette pour fabriquer une épée magique qui rend invisible, mais surtout de nombreux brouillons de lettres, toutes adressées à son « cher fils » Robespierre et dans lesquelles elle le gratifie du nom de « Guide des milices célestes » et d’ « ange du Seigneur ».

    Rapport fait par Vadier le 27 prairial (15 juin 1794) : alors que Robespierre présidait la convention, Vadier prétendit dévoiler la conspiration de Catherine Théot – spirituellement rebaptisée Théos --, une vieille illuminée. Parmi ses adeptes se trouvait l’ancien constituant Dom Gerle, à qui Robespierre avait fait délivrer un certificat de civisme, et un médecin mesmérien Quesvremont Lamotte.

    Deux manœuvres semblent avoir été dirigées pour ridiculiser Robespierre :

    o  Le 15 juin 1794, Marc Vadier (1736-1828), membre du Comité de sûreté générale, lit un rapport prouvant que la fête de l’Etre Suprême a été organisée en liaison avec un groupe d’illuminés se réunissant rue de la Contrescarpe, comprenant le chartreux dom Gerle (1736-1801), les prophétesses Suzanne Labrousse (1747-1821) et Catherine Théot (1716, 1° septembre 1794). Ce groupe saluait Robespierre comme le Messie.

    o  On exécute, revêtus de chemises rouges (tenue des condamnés pour parricide), une simple d’esprit, Cécile Renault (20 ans), accusée d’avoir voulu poignarder Robespierre le 23 mai, et 52 autres accusés considérés comme ses « complices ». L’opinion publique est choquée de la mégalomanie du « tyran » (qui n’a rien fait pour interdire la mascarade).

    Lors de la fête du 20 prairial an II apparaissent les premières manifestations antirobespierristes, troublant l’étonnant cérémonial davidien : « Parmi ceux qui dirent beaucoup d’injures à Robespierre pendant la procession, confie Baudot, je distingue particulièrement Thirion, Ruamps, Montaut, Duhem, Le Cointre de Versailles. » Tous étaient de la Montagne et trois d’entre eux passaient pour proches de Danton, dont Le Cointre qui aurait alors déclaré : « Robespierre, j’aime ta fête, mais toi, je te déteste ! ».

    Robespierre ne suit pas Rousseau dans sa rigueur lorsqu’il autorise le bannissement de l’incroyant « non comme impie, mais comme insociable ». Ainsi, lorsque le 26 floréal (15 mai) 1794, le jeune Julien (de Paris), agent du comité de salut public et commissaire à l’Instruction publique, propose aux Jacobins une adresse de félicitations à la convention où figure la proposition de bannir les athées de la république, Robespierre demande le retrait de ce paragraphe, sur le motif que « ce serait inspirer trop de frayeur à une grande multitude d’imbéciles ou d’hommes corrompus. ». Et de conclure : « Je crois qu’il faut laisser cette vérité dans les écrits de Rousseau, et ne pas la mettre en pratique. »  A la même séance, d’ailleurs, il prend la défense du Montagnard Lequinio ; accusé s’athéisme pour ses écrits Les préjugés détruits et Du bonheur : « Lorsque nous avons développé les principes immortels qui servent de base à la morale, di Robespierre, nous en avons parlé en hommes publics et sous le rapport de l’intérêt sacré de la liberté (…). Que nous importe ce que tel a dit, ce qu’il a écrit ? Ce qui nous intéresse est de savoir si tel est un conspirateur. »

    On a souvent opposé Danton à Voltaire et Rousseau pour écrire que, pour Voltaire, il fallait un trône sans l’autel, pour Rousseau, un autel sans trône, tandis que pour Danton, il ne devait y avoir ni autel, ni trône.

    Robespierre dans son Rapport dénonçait bien sûr l’Eglise et ses « prêtres ambitieux » qui avaient voulu légitimer les monarchies (le despotisme) et s’étaient érigés en autorités intermédiaires (tyranniques) entre l’homme et la Divinité : rien de très original, ici, en cette fin du XVIII° siècle.

     

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