• (Partie 5) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.

    Du symbole à la réalité :

    Comment expliquer la quasi disparition des loges maçonniques au cours de la Révolution ?

    Si la maçonnerie a été une école pour répandre les Lumières, l’esprit de liberté » et d’égalité, la laïcité, par contre dès le départ de la révolution, la réalité l’emporte dur le symbole.

     

    (Partie 5) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.

     

    Du symbole à la réalité :

    Comment expliquer la quasi disparition des loges maçonniques au cours de la Révolution ?

    Si la maçonnerie a été une école pour répandre les Lumières, l’esprit de liberté » et d’égalité, la laïcité, par contre dès le départ de la révolution, la réalité l’emporte dur le symbole.

    Ainsi pour couper court à toutes les spéculations entretenues sur ses intentions, Philippe d’Orléans fit publier cette lettre importante dans le Journal de Paris du 22 février 1793 :

    « Dans un temps où personne, assurément, ne prévoyait notre Révolution, je m'étais attaché à la franc-maçonnerie qui offrait une image d'égalité, comme je m'étais attaché au parlement qui offrait une image de la liberté. J'ai, depuis, quitté ce fantôme pour la réalité. Au mois de décembre dernier, le secrétaire du Grand Orient s'étant adressé à la personne qui remplissait auprès de moi les fonctions de secrétaire du Grand Maître, pour me faire parvenir une demande relative aux travaux de cette société, je répondis à celui-ci, sous la date du 5 janvier : « Comme je ne connais pas la manière dont le Grand Orient est composé, et que, d'ailleurs, je pense qu'il ne doit y avoir aucun mystère ni aucune assemblée secrète dans une République, surtout au commencement de son établissement, je ne veux me mêler en rien du Grand Orient ni des assemblées de francs-maçons ». Un « froid glacial » accueillit cette déclaration puis on procéda à la dégradation maçonnique du citoyen Égalité en le faisant démissionnaire, et on le dépouilla de son titre de Grand maître

    Les maçons étaient présents dans de nombreuses couches de la société :

    o  A la cour du Roi ;

    o  Dans l’aristocratie, et en cela, la franc-maçonnerie a participé au « suicide de la noblesse » ;

    o  Dans le Tiers Etat, et plus particulièrement dans la haute bourgeoisie et la bourgeoisie ;

    Ainsi, certains maçons ont émigré, d’autres ont été tués et guillotinés. A chaque phase d’approfondissement de la révolution, de nouveaux maçons ont soit émigrés, soit été tués, notamment en 1792 et lors de la Terreur. Ces maçons ne voulaient pas aller jusqu’au bout de la logique révolutionnaire. Au fur et à mesure de la progression de la révolution, certains défenseurs de celle-ci veulent freiner son train, et l’arrêter. Mais il est trop tard. Pour certains, sans roi, pas de propriété. La propriété doit être préservée. Pour d’autres (tel Billaud Varenne), la répartition des biens entre les citoyens doit s’effectuer de la manière la plus égalitaire possible.

    Le franc-maçon est, par définition, selon le rituel du 1° degré de l’époque, « également ami du riche et du pauvre, s’ils sont vertueux ».

    Robespierre n’était pas franc-maçon. Mais il avait toutes les caractéristiques d’un maçon sans tablier. Par contre son père et son grand père paternel l’étaient.

    Dans un discours, daté du 5 décembre 1790, concernant les gardes nationales, Robespierre fait la proposition de dix-sept articles du décret et il insiste particulièrement sur l’article 16 : « Les gardes nationales porteront sur leur poitrine ces mots gravés : LE PEUPLE FRANÇAIS, et au-dessous : LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE. Les mêmes mots seront inscrits sur leurs drapeaux qui porteront les trois couleurs de la nation. »

    Robespierre vient d’inventer la devise de la république, qui est aussi celle d’une partie de la franc-maçonnerie.

    Alors qu’une grève a éclaté à l’Arsenal de Toulon, en décembre 1790, Robespierre intervient en faveur des grévistes. L’intervention est vite connue et imprimée à Toulon et le club patriotique de Toulon adresse au « frère Robespierre » une lettre :

    « Robespierre, car votre nom vaut lui seul l’éloge le plus pompeux, La Société des Amis de la Constitution a reçu avec reconnaissance le nouveau discours que vous lui avez fait passer… Continuez, bon citoyen, à éclairer la Nation sur ses véritables droits. Bravez l’opinion de ces hommes vils et ignorants que l’aspect de la liberté effraye et dont l’âme pétrie de préjugés est insensible à la voix de la Raison et soyez sûr de l’estime de vos frères que vous aurez si bien méritée par votre dévouement à la chose publique. »

     

    LA LUTTE CONTRE L’OPPRESSION RELIGIEUSE (LE PAPE)

    LE CULTE DE L’ETRE SUPREME ET LA LAÏCITE :

    LE TRONE ET L’AUTEL, L’UN SUPPORTANT L’AUTRE.

     

    Le déisme de Robespierre n’est pas éloigné de la notion d’un dieu, Grand Architecte de l’Univers, selon Rousseau.

    Robespierre se méfie du clergé, toujours en rapport avec les contre-révolutionnaires, alors que la France est en guerre contre eux, et il demande avec insistance que les prêtres réfractaires au serment à la Constitution et à la vente des biens du clergé soient arrêtés.

    La création du calendrier républicain, les décadis, par Fabre d’Eglantine qui commence en vendémiaire, an II de la république, est faite dans une intention anticléricale pour que la vie des Français ne soit pas rythmée par les fêtes religieuses. La déchristianisation de la France est en marche, la fête de la déesse Raison a lieu à Notre-Dame. De nombreux prêtres se défroquent officiellement et font assaut de zèle révolutionnaire.

    Robespierre, en disciple de Rousseau, est déiste. Il voit d’un mauvais œil cette politique s’accentuer sous la pression des Hébertiste et décide de lui donner un coup d’arrêt. Il le fait lors d’un discours prononcé à la Convention, le 1° frimaire, an II (21 novembre 1793). : « « Gardons-nous de blesser cet instinct sacré et ce sentiment universel des peuples. L’idée d’un Grand Etre qui veille sur l’innocence opprimée et qui punit le crime triomphant est toute populaire. »

    Il prononce cette phrase : « Si Dieu n’existe pas, il faudrait l’inventer. »

    Robespierre élève au niveau de divinités et souhaite que l’on fête la Liberté, l’Egalité, la République, la Vérité, la Justice, la Pudeur, l’Enfance, la Jeunesse, l’Age viril, le Bonheur, etc.

    Sur la charrette qui l’emmène à la guillotine, Robespierre est insulté par des gens qui lui reprochent d’avoir institué la loi du maximum des salaires.

    La fête de l’Unité sur la place de la Concorde le 10 août 1793)

    C’est la fête de l’Unité et de l’indivisibilité, dont les cinq grandes étapes ont été soigneusement mises en scène par David. Elle inaugure les grandes cérémonies de la Convention montagnarde. Les épreuves de l’eau et du feu, qui scandent le parcours initiatique proposé, renvoient à des références maçonniques. 

    Robespierre a contribué à lutter contre le fanatisme religieux et contre le monopole de l’Eglise catholique, le haut clergé étant l’allié de la noblesse. Mais il n’a pas été conséquent dans cette lutte, n’allant pas jusqu’à l’athéisme, ni jusqu’à la laïcité et la séparation de l’église et de l’Etat. Il a préféré substituer au culte ancien le culte de l’Etre suprême.

    Du point de vue religieux, je donnerai à Robespierre une boule noire : s’il a effectivement combattu avec détermination l’Eglise catholique, alors hégémonique, et alliée du féodalisme, contribuant à donner la liberté de croyance aux autres cultes (juif, protestants,…), il n’a pas été jusqu’au bout de la logique. Il a persécuté les déchristianisateurs, et a cherché à imposer le culte de l’Etre suprême, s’inspirant de la profession de foi du vicaire savoyard de Jean Jacques Rousseau.

    Le catholicisme, et la religion en général, sont éminemment un reste féodal de très grande importance.

    Importance du calendrier républicain, ou calendrier révolutionnaire français, afin de supprimer toute référence religieuse. Ce calendrier fut utilisé de 1792 à 1806, ainsi que brièvement durant la Commune de Paris de 1871. Le calendrier fut réutilisé pendant 15 jours et uniquement dans le Journal Officiel de la Commune de Paris en 1871 (an 79 ou LXXIX)

     

    LE CULTE DE L’ETRE SUPREME :

    Robespierre : « Prêcher l’athéisme n’est qu’une manière d’absoudre la superstition et d’accuser la philosophie ; la guerre déclarée à la divinité n’est qu’une diversion en faveur de la royauté. »

    « L’idée d’un Grand Etre qui veille sur l’innocence opprimée et qui punit le crime  triomphant est toute populaire. »

    La déchristianisation, la laïcité. Joseph Fouché, déchristianisateur en chef.

    La révolution est impuissante à détruire les fondements religieux de l’autorité monarchique. Michelet voit dans le christianisme et la révolution deux principes incompatibles. Edgar Quinet, pour sa part, affirme que, religieuse en son essence, la révolution procédait de l’inspiration du christianisme primitif.

    Par la Terreur, les révolutionnaires « ont eu peur de la révolution ». (Edgar Quinet).

    Marx : « Tout le terrorisme français ne fut qu’une manière plébéienne d’en finir avec les ennemis de la bourgeoisie, l’absolutisme, le féodalisme et l’esprit étriqué petit-bourgeois. »

    Réinstaurer le culte de l’Etre Suprême. BABEUF.

    Problème de la déchristianisation. Identification entre l’Eglise et la féodalité (Moyen-âge)

    Le 6 mai 1794, l’Incorruptible monte à la tribune. Il a revêtu ses habits sacerdotaux, une redingote bleu ciel et des bas blancs.

    Dans le silence de mort qui accueille à présent chacune de ses apparitions, il se dresse et dévisage d’abord longuement, sans parler, la figure de plusieurs députés présents. Puis il commence avec une voix étrange, à la fois exaltée et monocorde…

    Il établit d’abord que les Français sont au comble du bonheur : « C’est dans la prospérité, dit-il, que les peuples doivent se recueillir pour écouter la voix de la sagesse… »

    Par degrés, il demande aux députés de reconnaître l’existence d’un «  Etre suprême et l’immortalité comme puissance dirigeante de l’Univers. » Puis à la stupeur des uns, à l’enthousiasme des autres,… il veut donner à sa vibrante profession de foi la forme d’un … décret d’application immédiate !...

    Le décret fabuleux qui institue en France une nouvelle religion et propose une fête dans le style des célébrations antiques est voté d’enthousiasme et sans discussion.

    La fête de l’Etre suprême aurait empêché que le catholicisme français ne bascule entièrement du seul côté de la contre-révolution.

    La fête du 8 juin 1794 : autels de l’Etre Suprême ;

    Pour ramener dieu sur terre, Robespierre s’adjoint le plus doué des metteurs en scène, le peintre David. Il règle lui-même la musique des cérémonies et surveille de près l’élaboration des textes confiés à Marie-Joseph de Chénier, frère du grand poète, qui avait lui, encore deux mois à vivre.

    Des statues cyclopéennes se dressent au-dessus des jardins à la française, devenus Jardin national. Elles symbolisent l’Athéisme, l’Ambition, la Discorde et voleront en éclats le jour de la cérémonie…

    C’est le 20 prairial, an II, qu’elle aura lieu et, Robespierre a choisi le dimanche où, selon les anciens rites catholiques, devait se fêter la pentecôte.

    Au Champ-de-Mars s’édifie la Sainte-Montagne.

    Quand l’Incorruptible paraît ; les orchestres entament leurs symphonies sur fond de roulements de tambour. Lorsqu’il parvient à la plus haute place du théâtre, éclate une salve d’artillerie.

    Robespierre : « Il est enfin arrivé, le jour à jamais fortuné que le peuple consacre à l’Etre Suprême ».

    500 000 parisiens l’ovationnent.

    Une femme hurle : « Tu es un dieu, Robespierre ! »

    Eclate la Symphonie au père de l’univers.

    La foule festoie et chante.

    Certains députés maugréent : « Ce n’est pas assez d’être le maître…Ce bougre-là voudrait donc être un dieu ! »

    Ce 8 juin 1794, fête de l’Etre Suprême, il reste à Robespierre cinquante jours à vivre.

     

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