• (Partie 5) La franc-maçonnerie et la mixité

    Les aspects initiatiques :

    Nous allons passer, après l’ère des poissons, à l’ère du Verseau, qui est par définition une ère de l’unité et du mélange.

    Le point commun de tous les arguments contre la mixité repose sur la mise en avant de l’ego qui représentent les métaux dans le Temple. Un des objectifs de l’initiation est justement de surmonter la dualité masculin/féminin, par l’unité de l’Etre. Maintenir le refus de la mixité ne peut, de ce point de vue, qu’être le constat de l’échec de l’initiation.

    (Partie 5) La franc-maçonnerie et la mixité 

    Les aspects initiatiques :

    Nous allons passer, après l’ère des poissons, à l’ère du Verseau, qui est par définition une ère de l’unité et du mélange.

    Le point commun de tous les arguments contre la mixité repose sur la mise en avant de l’ego qui représentent les métaux dans le Temple. Un des objectifs de l’initiation est justement de surmonter la dualité masculin/féminin, par l’unité de l’Etre. Maintenir le refus de la mixité ne peut, de ce point de vue, qu’être le constat de l’échec de l’initiation.

    L’apôtre Paul affirmait, quant à l’initiation chrétienne : « 3-27 Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. 28 Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. 29 Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse. »

    Animus et Anima :

    De nombreux mythes, dans la Bible, ou bien cités par Platon (Discours d’Aristophane dans le « Banquet »), font mention de l’Homme primordial, à la fois masculin et féminin. En lui, le masculin et le féminin se trouvaient unis harmonieusement et naturellement. La Pierre philosophale est souvent représentée sous l’aspect d’un être androgyne à savoir une figure réunissant l’homme et la femme dans un même être. L’androgyne est doté des polarités masculine et féminine.

    Selon Jung, le psychisme des êtres humains possède une partie masculine, l’animus, et une partie féminine, l’anima. Le mariage des deux polarités constitue le retour à l’état primordial. Le mythe de l’androgynat représente la perte de l’harmonie primordiale, ainsi que la séparation du spirituel et du matériel, dans le macrocosme et dans le microcosme. Appliqué à l’homme, ce mythe symbolise la rupture de son unité intérieure, c’est-à-dire la perte de l’harmonie qui existait jadis entre sa nature céleste (le soi) et sa nature terrestre (l’ego). Le seul moyen de retrouver cette harmonie est d’œuvrer à nos propres noces spirituelles, thème majeur des « Noces chymiques de Christian Rosenkreutz ».

    Pour unifier Anima et Animus, il s’agit avant tout d’intégrer le féminin en nous, que nous soyons homme ou femme d’ailleurs. Puisque le masculin est en « excédent ». Faire nôtre un temps pour l’introspection, l’écoute de l’autre, l’intuition, la créativité, la création, toutes ces valeurs ô combien fondamentales que la société tente de nous ravir en prônant le toujours plus, la compétition pour être meilleur, plus fort, plus performant etc.… Le Soi est le subtil équilibre entre la réflexion et l’action. Il nous permet d’écouter notre féminin, notre intuition, notre accueil de l’autre, et d’entendre le masculin qui va mettre en mouvement toute cette créativité. Quand j’écoute mon intuition, après une marche en forêt, je pense au tableau que je vais créer, au roman que je vais écrire, je suis dans mon féminin. Quand je mets en place une action pour l’exposer ou le publier, je suis dans mon masculin. Le masculin au service du féminin, dans un respect total.

    Ainsi réunis en un Tout harmonieux, le Soi va pouvoir œuvrer. Equilibrer, de l’intérieur, ces deux pôles à l’opposé l’un de l’autre, mais totalement complémentaires.

    Il faut déterminer qui est la femme et qui est l’homme ? A qui s’adresse l’initié ? Deux réponses sont possibles :

    • C’est le corps physique sexué. Dans ce cas, il y a plaisir, désir, passion,… Et aussi peine et souffrance. Le travail de mort du vieil homme n’a pas été fait, et c’est le profane qui profane le Temple.

    • C’est la pierre cubique. Dans ce cas, c’est la Joie. C’est l’Etre, qui n’est pas sexué, ni homme ni femme, masculin et féminin harmonisé et équilibré.

    C’est une question d’œil, de vision, de perspective. En loge, ce que l’on enseigne au chercheur, c’est de trouver qui il est (« Connais-toi toi-même »). S’il se livre effectivement à cette recherche, le chercheur n’éprouvera aucun intérêt à des discussions sur des sujets comme le sexe, l’argent et le pouvoir. Alors, le dialogue s’établit de Cœur à Cœur, et non d’être sexué à être sexué. C’est tout e la différence entre sacré et profane : la vision, le regard, la perspective.

     

    Conclusion :

    La mixité est un marqueur. Si la franc-maçonnerie n’est pas ce qu’elle doit être, elle ne sert à rien et ne représente rien. La franc-maçonnerie n’est pas étrangère, mais participe du contexte sociétal, qui est patriarcal, mais sa vocation est d’être à la pointe, en raison de son idéal d’égalité, des luttes d’émancipation des femmes. La franc-maçonnerie a été progressive, voire révolutionnaire, non en tant qu’institution, mais plutôt par celles et ceux qui la composent. Souvent des frères et sœurs ont été à l’avant-garde de leur époque, parfois contre leur obédience. Ce n’est que de nombreuses années plus tard qu’il apparaît que ces sœurs et frères ont « sauvé » l’honneur de la franc-maçonnerie.

    Argument ultime, mais irrationnel : certains frères menacent de quitter la loge, en cas d’instauration de la mixité. Parallélisme des formes : quitter la loge si la mixité est refusée.

    Les rituels de la franc-maçonnerie ont été mis en œuvre dans le cadre d’une culture patriarcale : aujourd’hui, l’histoire a beaucoup progressé, et la femme est parvenue à s’émanciper, pour conquérir l’égalité avec l’homme. C’est pourquoi il convient de féminiser les divers rituels. On peut s’interroger d’ailleurs sur le fait qu’une telle féminisation n’ait pas encore été entreprise par l’une ou l’autre obédience féminine ou mixte !

    Pour paraphraser l’apôtre Paul, la pierre cubique n’est ni homme, ni femme, ni ceci, ni cela : elle est. La pierre cubique a toujours été là. C’est Cela. Mais ce n’est ni ceci, ni cela. Cela veut dire que la pierre cubique, ou pierre philosophique, est hors du temps et de l’espace : elle est éternelle et infinie. Ce qu’il faut faire, c’est s’interroger : qu’est-ce qui voile celle-ci ? C’est la pierre brute, ou l’ego. Il faut donc, après l’initiation, retrouver notre Etre réel, et annihiler l’ego.

    L’ère du Verseau, commencement d’un cycle nouveau, symbolise l’union de ce qui a été séparé, le masculin et le féminin. Il appartient à chacun, et notamment aux initiés de mettre en œuvre ce symbolisme. De plus, la restauration du matriarcat est, pour l’avenir, un facteur de paix, tout comme la fin du patriarcat met fin à la domination de valeurs agressives.

     

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