• (Partie 14) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.

    Réception des francs-maçons à la Commune.

    Journal Officiel de la Commune du 27 avril 1871.

    Séance du 26 avril 1871 :

    Les membres de la Commune ont reçu, dans la cour d’honneur, une députation de francs-maçons qui venaient déclarer qu’ayant épuisé tous les moyens de conciliation avec le gouvernement de Versailles, la franc-maçonnerie avait résolu de planter ses bannières sur les remparts de Paris, et que si une seule balle les touchait, les F.°. M.°. marcheraient d’un même élan contre l’ennemi commun.

    Le F.°. Térifoque a déclaré que, depuis le jour où la Commune existe, la franc-maçonnerie a compris qu’elle serait la base de nos réformes sociales.

    « C’est, dit-il, la plus grande révolution qu’il n’ait jamais été donné au monde de contempler.

    Si, au début du mouvement, les francs-maçons n’ont pas voulu agir, c’est qu’ils tenaient à acquérir la preuve que Versailles ne voulait entendre à aucune conciliation quelconque avec leurs juges. »

     

    (Partie 14) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle. 

     

     

    e)    Réception des francs-maçons à la Commune.

    Journal Officiel de la Commune du 27 avril 1871.

    Séance du 26 avril 1871 :

    Les membres de la Commune ont reçu, dans la cour d’honneur, une députation de francs-maçons qui venaient déclarer qu’ayant épuisé tous les moyens de conciliation avec le gouvernement de Versailles, la franc-maçonnerie avait résolu de planter ses bannières sur les remparts de Paris, et que si une seule balle les touchait, les F.°. M.°. marcheraient d’un même élan contre l’ennemi commun.

    Le F.°. Térifoque a déclaré que, depuis le jour où la Commune existe, la franc-maçonnerie a compris qu’elle serait la base de nos réformes sociales.

    « C’est, dit-il, la plus grande révolution qu’il n’ait jamais été donné au monde de contempler.

    Si, au début du mouvement, les francs-maçons n’ont pas voulu agir, c’est qu’ils tenaient à acquérir la preuve que Versailles ne voulait entendre à aucune conciliation quelconque avec leurs juges. »

    Un membre de la Commune, le citoyen Jules Vallès, après avoir remercié la députation en quelques mots partis du cœur, donne son écharpe au F.°.  Térifoque, qui déclare que cet emblème restera dans les archives de la franc-maçonnerie, en souvenir de ce jour mémorable.

    Le citoyen Lefrançais, membre de la Commune, déclare ensuite que depuis longtemps déjà, il était de cœur avec la franc-maçonnerie, ayant été reçu dans la loge écossaise n° 133, passant, à cette époque, pour une des plus républicaines ; qu’il était depuis longtemps assuré que le but de l’association était le même que celui de la Commune : la régénération sociale.

    Le citoyen Allix, membre de la Commune, ajoute que la Commune de Paris met en pratique, sous une forme nouvelle, ce que la franc-maçonnerie a depuis longtemps affirmé : que la construction du temple fut, certainement, pour l’époque, la réorganisation du travail.

    L F.°. M.°. de la Rose écossaise, dans une chaleureuse improvisation, annonce que la Commune, nouveau temple de Salomon, est l’œuvre que les F.°. M.°. doivent avoir pour but, c’est-à-dire la justice et le travail comme bases de la société ;

    La députation, composée de plus de deux-mille francs-maçons, s’est retirée après avoir enguirlandé sa bannière avec l’écharpe du citoyen Jules Vallès, et emporte un drapeau rouge, après deux triples batteries aux rites français et écossais.

    Une délégation de la Commune reconduit la députation maçonnique jusqu’à la rue Cadet. Elle est acclamée sur son passage par la foule enthousiasmée, et l’on se sépare après une vive et patriotique allocution au citoyen Ranvier, membre de la Commune. Tous les cœurs battent à l’unisson.

     

    f)    Annonce des francs-maçons. Journal Officiel de la Commune du 28 avril 1871 :

    Les francs-maçons, réunis au Châtelet ont décidé qu’un appel serait fait à toutes les LL.°. de l’Or.°. de Paris, à l’effet de se réunir, bannière en tête, samedi matin, à neuf heures, cour du Louvre.

     

    g)    La franc-maçonnerie à l’Hôtel-de-Ville. Journal Officiel de la Commune du dimanche 30 avril 1871 :

    Hier, 29, la ville de Paris présentait une animation à laquelle on n’était plus accoutumé depuis longtemps : on savait que les francs-maçons devaient essayer leur dernière démarche pacifique en allant planter leurs bannières sur les remparts de Paris, et que s’ils échouaient, la franc-maçonnerie tout entière devait prendre parti contre Versailles.

    Dès neuf heures du matin, une députation des membres de la Commune sortit de l’Hôtel-de-Ville, musique en tête, se dirigeant vers le Louvre, à la rencontre de la manifestation franc-maçonnique.

    A onze heures, la députation était de retour, et les francs-maçons faisaient leur entrée dans la cour d’honneur de l’Hôtel-de-Ville, disposée à l’avance pour les recevoir. La garde nationale faisait la haie.

    La Commune tout entière s’était placée sur le balcon, du haut de l’escalier d’honneur, devant la statue de la République, ceinte d’une écharpe rouge et entourée des trophées des drapeaux de la Commune.

    Les bannières maçonniques vinrent se placer successivement sur les marches de l’escalier, étalant aux yeux de tous, les maximes humanitaires, qui sont les bases de la franc-maçonnerie et que la Commune s’est donnée à tâche de mettre en pratique.

    Une bannière blanche entre toutes les autres a frappé notre attention. Elle était portée par un artilleur, et on y lisait en lettres rouges : « Aimons-nous les uns les autres ! ».

    Dès que la cour fut pleine, les cris : »Vive la Commune ! Vive la franc-maçonnerie ! Vive la République universelle ! » se font entendre.

    Le citoyen Félix Pyat, membre de la Commune, prononce d’une voix forte et émue les paroles suivantes :

    « Frères, citoyens de la grande patrie, de la patrie universelle, fidèles à nos principes communs : Liberté, Egalité, Fraternité, et plus logiques que la Ligue des droits de Paris, vous, francs-maçons, vous faites suivre vos paroles de vos actions.

    Aujourd’hui les mots sont peu, les actes sont tout. Aussi, après avoir affiché votre manifeste, -- le manifeste du cœur, -- sur les murailles de Paris, vous allez maintenant planter votre drapeau d’humanité sur les remparts de notre ville assiégée et bombardée.

    Vous allez protester contre les balles homicides et les boulets fratricides, au nom du droit et de la paix universelle. (Bravos unanimes et cris de : Vive la République ! Vive la Commune !).

    Aux hommes de Versailles, vous allez tendre une main désarmée, -- désarmée, mais pour un moment – et nous, les mandataires du peuple et les défenseurs de ses droits, nous les élus du vote, nous voulons nous joindre tous à vous, les élus de l’épreuve, dans cet acte fraternel. (Nouveaux applaudissements. – Vive la Commune ! – Vive la République !).

    La Commune avait décidé qu’elle choisirait cinq de ses membres pour avoir l’honneur de vous accompagner, et il a été proposé, justement, que cet honneur fût tiré au sort ; le sort a désigné cinq noms favorisés pour vous suivre, pour vous accompagner dans cet acte glorieux, victorieux. (Marque d’approbation.).

    Votre acte, citoyens, restera dans l’histoire de la France et de l’humanité.

    Vive la République universelle ! »

    (Applaudissements. – Vive la Commune ! – Vive la République !).

    Le citoyen Beslay, membre de la Commune : «  Citoyens, je me suis associé, comme vous, aux paroles que vous venez d’entendre, à ces paroles fraternelles qui rassemblent ici tous les francs-maçons.

    Le sort ne m’a pas favorisé, hier, lorsqu’on a tiré les noms des membres de la Commune qui devaient aller recevoir les francs-maçons. Nous avons voulu qu’il y eût un tirage au sort des noms, parce que toute la Commune de Paris voulait s’associer, dès le commencement, à cette grande manifestation ; je n’ai pas eu le bonheur d’être désigné, mais j’ai demandé pourtant à aller au-devant de vous, comme doyen de la Commune de paris, et aussi de la franc-maçonnerie de France, dont j’ai l’honneur de faire partie depuis cinquante-six ans.

    Que vous dirai-je, citoyens, après les paroles si éloquentes de Félix Pyat ? Vous allez faire un grand acte de fraternité en posant votre drapeau sur les remparts de notre ville et en vous mêlant dans nos rangs contre les ennemis de Versailles. (Oui ! oui ! – Bravos !).

    Citoyens, frères, permettez-moi de donner à l’un de vous l’accolade fraternelle. »

    (Le citoyen Beslay embrasse l’un des francs-maçons placé près de lui ; -- Applaudissements. – Vive la Commune ! – Vive la République !).

    Un franc-maçon, une bannière en main : « Je réclame l’honneur de planter la première bannière sur les remparts de Paris, la bannière de la Persévérance, qui existe depuis 1790. » (Bravos.)

    La musique jour la Marseillaise.

    Le citoyen Léo Meillet : « Vous venez d’entendre la seule musique que nous puissions écouter jusqu’à la paix définitive.

    Ce drapeau doit accompagner vos bannières pacifiques : c’est le drapeau de la paix universelle, le drapeau de nos droits fédératifs, devant lequel nous devons tous nous grouper, afin d’éviter qu’à l’avenir une main, quelque puissante qu’elle soit, ne nous jette les uns sur les autres autrement que pour nous embrasser. (Applaudissements prolongés).

    C’est le drapeau de la Commune de Paris, que la Commune va confier aux francs-maçons. Il sera placé au-devant de vos bannières et devant les balles homicides de Versailles.

    Quand vous les rapporterez, ces bannières de la franc-maçonnerie, qu’elles reviennent déchirées ou intactes, le drapeau de la Commune n’aura pas faibli. Il les aura accompagnées au milieu du feu, -- ce sera la preuve de leur union inséparable ». (Nouveaux applaudissements).

    Le citoyen Térifoque prend le drapeau rouge des mains du citoyen Léo Meillet et adresse ces paroles à l’assemblée :

    « Citoyens, frères,

    Je suis du nombre de ceux qui ont pris l’initiative d’aller planter l’étendard de la paix sur nos remparts, et j’ai le bonheur de voir à leur tête la bannière blanche de la loge de Vincennes, sur laquelle sont inscrits ces mots : « Aimons-nous les uns les autres ! ». (Bravo).

    Nous irons présenter cette bannière la première devant les rangs ennemis ; nous leur tendrons la main, puisque Versailles n’a pas voulu nous entendre !

    Oui, citoyens, frères, nous allons nous adresser à ces soldats, et leur dirons : Soldats de la même patrie, venez fraterniser avec nous ; nous n’aurons pas de balles pour vous avant que vous nous ayez envoyé les vôtres. Venez nous embrasser, et que la paix soit faite ! (Bravos prolongés. – Sensation.).

    Et si cette paix s’accomplit, nous rentrerons dans Paris, bien convaincus que nous aurons remporté la plus belle victoire, celle de l’humanité !

    Si au contraire, nous ne sommes pas entendus et si l’on tire sur nous, nous appellerons à notre aide toutes les vengeances ; nous sommes certains que nous seront écoutés, et que notre maçonnerie de toutes les provinces de France suivra notre exemple ; nous sommes sûrs que sur chaque point du pays où nos frères verront les troupes se diriger sur Paris, ils iront au-devant d’elles pour les engager à fraterniser.

    Si nous échouons dans notre tentative de paix et si Versailles donne l’ordre de ne pas tirer sur nous pour ne tuer que nos frères sur les remparts, alors nous nous mêlerons à eux, nous qui n’avions pris jusqu’ici le service de la garde nationale que comme service d’ordre, ceux aussi qui n’en faisaient pas partie, comme ceux qui étaient déjà dans les rangs de la garde nationale, et tous ensemble, nous nous joindrons aux compagnons de guerre pour prendre part à la bataille et encourager de notre exemple les courageux et glorieux soldats défenseurs de notre ville. » (Adhésion générale. – Applaudissements prolongés. – Vive la Commune ! Vive la franc-maçonnerie !).

    Le citoyen Térifoque agite le drapeau de la Commune qu’il tient entre ses mains, et il s’écrie :

    « Maintenant, citoyens, plus de paroles, à l’action ! ».

    Les députations de la franc-maçonnerie, accompagnées des membres de la Commune, sortent de l’Hôtel-de-Ville.

    Pendant le défilé, l’orchestre joue la Marseillaise.

     

    Faits divers. Journal Officiel de la Commune du dimanche 30 avril 1871 :

    Ce matin, à neuf heures, les francs-maçons se sont réunis dans la cour grillée des Tuileries.

    Tous les maçons présents à Paris s’étaient rendus à l’appel de leurs loges. Les dignitaires portant le cordon rouge ou bleu en sautoir, et les reins ceints du tablier symbolique, affluaient de tous les points, bannières et musique en tête, au milieu d’une foule compacte que l’attente de ce spectacle avait attirée là dès la première heure.

    La conviction avait été faite pour la cour du Louvre, mais l’obstacle apporté à cette réunion solennelle par une foule enthousiaste, qui emplissait la rue de Rivoli, la place du Louvre, celle du Palais-Royal, et, d’un autre côté, les quais, força les délégués des loges de se rendre à la cour des Tuileries par la place du Carrousel.

    Plusieurs bataillons de la garde nationale forment la haie et contiennent les curieux qui se poussent aux cris de : « Vive les francs-maçons ! Vive la Commune ! » Auxquels répondent d’autres cris : « A bas Versailles ! ».

    Les maçons se forment par rangs de quatre, la musique militaire joue la Marseillaise, le défilé commence.

    Cinquante-cinq loges sont représentées, bannières déployées, formant environ 10 000 citoyens de tout âge, de tous rangs, tous, suivant leur grade, porteurs de larges rubans de diverses couleurs. Une loge de femmes est particulièrement saluée de cette foule émue par ce spectacle unique dans l’histoire de la franc-maçonnerie.

    Le cortège, accompagné des six membres de la Commune délégués à cette réception, se met en marche au son d’une musique au rythme étrange, sévère, impressionnant.

    En tête la musique, les généraux et officiers supérieurs des gardes nationaux, et enfin les grands maîtres.

    Derrière eux marchent les six membres délégués par la Commune.

    Après le défilé des loges, les cris de : « Vive la république ! Vive la Commune ! » retentissent sur tout le parcours.

    La tête du cortège arriva sur la place de l’Hôtel-de-Ville, où sous un dais élevé, devant le buste de la République et le trophée de drapeaux rouges se trouvent les membres de la Commune.

    Des discours sont prononcés par les citoyens Monière et Térifoque, vénérables des loges.

    Tous les membres de la Commune présents se sont joints aux francs-maçons, tenant à les accompagner dans leur mission périlleuse. Le défilé commence, prend la rue de Rivoli, partant de l’Hôtel-de-Ville, et suit les grands boulevards depuis la Bastille jusqu’à l’Arc-de-Triomphe.

    Toujours même foule sympathique sur tout le parcours. Acclamations générales. La députation arrive aux avant-postes.

    Ordre est donné d’arrêter le feu. Quatorze mille francs-maçons sont à l’Arc-de-Triomphe. Ils demandent à aller planter en corps leurs bannières sur les remparts.

    Pluie incessante d’obus, reçue aux cris de : « Vive la Commune ! Vive la République universelle ! ».

    Une délégation, composée de tous les vénérables, accompagnés de leurs bannières respectives, s’avance par l’avenue de la Grande-Armée. Les bannières sont plantées sur les remparts aux postes les plus dangereux.

    Enfin, vers 5 heures 30 minutes du soir, le feu cesse du côté versaillais. On parlemente, et trois délégués de la franc-maçonnerie se rendent à Versailles.

    Il est convenu de part et d’autre que le feu ne pourra reprendre qu’après le retour des délégués.

    A Paris, dans l’après-midi, le bruit s’est répandu que deux francs-maçons auraient été blessés sous la pluie de projectiles qui tombaient sur l’avenue de la Grande-Armée. Jusqu’ici, d’après toutes nos informations, nous n’avons aucun renseignement de cette nature. Ce que nous sommes en droit d’affirmer, c’est qu’à la porte Maillot, deux bannières ont été trouées par les balles.

     

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