• (Partie 10) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.

    Dans les jours suivants, on amalgame robespierrisme, terrorisme et Robespierre-roi.

    La première république est la lutte de la bourgeoisie et du peuple contre la noblesse. L’Empire est le sacrifice du peuple armé au dehors et la domination de la bourgeoisie au-dedans. La Restauration est la tentative de restauration nobiliaire sous les Bourbons de la branche aînée. 1830 est le triomphe et le règne de la bourgeoisie.

     

    (Partie 10) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.

     

    Dans les jours suivants, on amalgame robespierrisme, terrorisme et Robespierre-roi.

    La première république est la lutte de la bourgeoisie et du peuple contre la noblesse. L’Empire est le sacrifice du peuple armé au dehors et la domination de la bourgeoisie au-dedans. La Restauration est la tentative de restauration nobiliaire sous les Bourbons de la branche aînée. 1830 est le triomphe et le règne de la bourgeoisie.

    L’une des raisons de la chute de Robespierre est, par exemple, le Cercle social, organisation fondée pendant les premières années de la révolution de 1789, de 1790 à l’an VIII qui a compté près de 8000 membres. Un des principaux idéologues du Cercle social fur Claude Fauchet qui demandait que la terre fut distribuée en parcelles égales, que la grande propriété fut limitée et que tous les bourgeois fussent mis au travail. Un des chefs du mouvement des enragés, Jacques Roux, alla beaucoup plus loin encore.

    Les milliers d’auditeurs de l’abbé Fauchet, orateur du club radical du Cercle social, apprenaient de lui que tout homme avait droit, pour vivre, à la propriété de la terre.

    Eté 1794 : le règne de la Terreur était arrivé et n’importe qui en France pouvait être arrêté la nuit, jugé à midi et guillotiné à quatre heures, sans même avoir pu ouvrir la bouche. Les députés n’osaient plus coucher dans leur lit ; se glissaient dans les immeubles à deux étages, pour dépister les espions. Barras, dans ses Mémoires, raconte qu’un député, ivre de fatigue, se tenait à sa place, le front appuyé sur sa main. Soudain, on le voit bondir sur son siège, comme piqué par un scorpion. Simplement parce que Robespierre l’a dévisagé. Tremblant, décomposé, il se tourne vers un de ses collègues et balbutie : « Il va se figurer que je pense à quelque chose ! ».

    La victoire de Fleurus, le 26 juin, rendait la Terreur moins indispensable comme moyen gouvernemental d’exception.

    Robespierre songe à épurer quelques députés, dont Fouché, qu’il fit chasser des jacobins, et qui commença à conspirer contre lui.

    La Plaine, en échange de son appui, demande la fin de la politique de répression.

    Des divisions étaient intervenues au sein de l’équipe dirigeante, division au sein du Comité de salut public entre :

    ·   Les administratifs : Lindet, Carnot, Prieur de la Côte d’Or ;

    ·   Les idéologues : Robespierre, Couthon, Saint-Just.

    La dictature jacobine était devenue largement indépendante du mouvement populaire qui avait contribué à son établissement.

    Pendant une certaine période, de 1789 à novembre 1793, Robespierre a su jouer un rôle de médiateur entre bourgeois et bras nus, qui l’a porté et en a fait une personnalité de pointe de la révolution française.

    Mais quand il a fallu choisir son camp, il a rompu avec les enragés et les sans-culottes, se tournant contre les intérêts de ceux-ci. Il n’avait donc plus le soutien de cette partie du tiers-état.

    Cependant, il allait trop loin par rapport aux intérêts immédiats de la classe bourgeoise, et son rôle antérieur inspirait la peur à beaucoup. En conséquence, il avait joué son rôle historique, et la bourgeoisie n’avait plus besoin de lui. Il pouvait donc disparaître, assumant les excès de la Terreur.

    Aujourd’hui, la bourgeoisie règle les antagonismes en son sein, de manière pacifique, en ayant recours à la voie parlementaire et aux élections, pour choisir la fraction chargée temporairement de défendre ses intérêts au gouvernement.

    Pendant la révolution, ce choix était fait en ayant recours à la guillotine !

    Contre Jean-Jacques Rousseau qui la tenait pour nécessaire, Robespierre a combattu la peine de mort en matière pénale. A l’opposé des théoriciens de la démocratie politique qui la jugeait irréalisable dans un grand Etat, il a admis la possibilité d’une démocratie (en partie) représentative.

    Hostile à la loi agraire des partageux, il n’hésita pas cependant à désacraliser la propriété privée au profit d’un solidarisme social, aussi éloigné de l’utopie communautariste d’un Morelly que du dogme libéral des Girondins, lequel faisait la part belle aux riches et aux puissants. Selon le mot de Jaurès, la révolution était indissociablement bourgeoise et populaire.

    L’après 9 thermidor :

    C’est d’abord l’élaboration du discours officiel. Dès le 9 thermidor, Collot d’Herbois donne le ton : « Voyez, citoyens, les hordes fugitives de vos ennemis, voyez leurs armées consternées se répandre au loin ; leur dernière ressource était la guerre civile au sein de la convention, afin de nous forcer d’accepter un tyran. Mais tous les Français périront avant de transiger avec la tyrannie. Jamais, non, jamais le peuple français n’aura de tyran. » Collot dévoile ainsi un ultime « complot de l’étranger » dont la convention, une fois encore appuyée sur le peuple français, doit triompher.

    Il revient ensuite à Barère d’en parachever la version en deux Rapports : Le 10 thermidor, avant même l’exécution des 22 condamnés, Barère livre, au nom des comités de salut public et de sûreté générale, un « rapport relatif aux détails de la conspiration de Robespierre et de ses complices ».  Barère reproduit la fable du sceau à fleur de lys trouvé à la Maison-Commune et celle de la visite au Temple. Il reprend l’accusation lancée contre Danton : le nouveau tyran voulait s’ériger en « dominateur de l’opinion publique », en idole.

    Va se répandre la fable de Robespierre-roi : Robespierre voulait régner et, pourquoi ne pas épouser « la fille Capet ». De ces textes qui véhiculent la fable dans les départements, on peut retenir :

    ·        La Relation de l’événement par le conventionnel Roux (de la Marne) ;

    ·        Les Faits recueillis aux derniers instants de Robespierre et de sa faction où se retrouvent les quolibets lancés dans l’anti-salle du comité de salut public : « Sire, votre Majesté souffre », « Ne v’là-t-il pas un beau roi ? », etc. ;

    ·        Le parallèle Capet et Robespierre rédigé par Merlin (de Thionville) ;

    ·        Sans compter les Vies secrètes qui se multiplient alors.

     

    Le prestige de Robespierre avait été tel que pour le détruire, il fallait jeter sur sa mémoire beaucoup de boue.

    Après le 9 Thermidor, un ministre prussien à Cologne, dira dans une dépêche à son souverain :

    « Je reçois à l’instant la nouvelle de la chute et de l’arrestation de Robespierre et de ses principaux partisans. […] La principale accusation portée contre lui est d’avoir entrepris des pourparlers secrets avec une des puissances belligérantes en vue de la conclusion de la paix. »

    Saint-Just : « Je demande qu’il {Robespierre] soit investi de la dictature, et que les deux Comités réunis en fassent dès demain la proposition à la Convention. »

    Prieur : « Saint-Just proposa aux Comités de faire gouverner la France par des réputations patriotiques en attendant qu’il y eût des institutions républicaines. »

    Saint-Just dans « Fragments d’Institutions républicaines » :

    « Il faut dans toute Révolution un dictateur pour sauver l’Etat par la force, ou des censeurs pour le sauver par la vertu. »

    La responsabilité de la liquidation d’Hébert et de Danton, les Carnot, les Barère, les Cambon la portaient tout autant que Robespierre. Mais ils réussirent à exploiter contre lui seul les rancœurs des survivants des deux factions.

    Autres ennemis de Robespierre : Les représentants en mission comme Tallien (dantoniste, vénal), Carrier, Javogues (Hébertistes, coupables d’ « excès »), Fouché (hébertiste, puis modérantiste).

    Robespierre a engagé la bataille sur le seul plan parlementaire. Il tempéra l’ardeur de ses partisans, les détournant de l’action de rue. Robespierre est légaliste. Il croit à la fiction de la Convention souveraine. Il a toujours enseigné le respect de la Convention, seule expression de la souveraineté populaire.

    Etre mis hors la loi, c’était la fin de tout pour ces hommes qui toujours avaient prêché la soumission à la loi, habitué leurs partisans à leur obéir. Si définitivement la loi les rejetait, si la sacro-sainte Convention les reniait, ils n’étaient plus rien.

    Facteurs objectifs : la bourgeoisie ne voulait plus de Robespierre, les faubourgs n’étaient plus disposés à soutenir Robespierre, Robespierre ne voulait plus s’appuyer sur les faubourgs.

    Les sans-culottes ne marchent pas. Quoi ! Prendre les armes pour sauver l’homme qui avait désarmé la Révolution, l’hébertisme, domestiqué la Commune, dispersé les sociétés populaires des sections ? Se battre pour l’homme sous le règne duquel le maximum avait été « assoupli », la vie rendue plus chère, la hausse des salaires ouvriers contenue, les grèves brutalement réprimées !

     

    LA REACTION :

    La bourgeoisie n’avait jamais été capable d’intervenir dans la rue elle-même. Il lui fallait des hommes de main. Contre les aristocrates, elle avait dû recourir aux bras nus. Contre les bras nus, elle utilisa les jeunesses dorées royalistes. Elle fit appel aux gourdins des muscadins pour disperser les sociétés populaires.

    Dans les jours qui suivent la chute de Robespierre, les clubs jacobins du reste du pays envoient des témoignages de satisfaction à l’annonce de la chute du « tyran ». Une légende noire naît, qui décrit Robespierre comme un révolutionnaire rêvant de guillotiner la France entière et d’accaparer tous les pouvoirs. Pendant les années qui suivent, le 9 thermidor devient une fête nationale.

    La Convention « thermidorienne », épurée des Montagnards robespierristes, va régler ses comptes et tenter de sortir de la Terreur. La chasse aux « buveurs de sang » est ouverte. On mêle ainsi, dans une condamnation générale et imprécise, extrémistes sans-culottes et Montagnards. Certains révolutionnaires vont payer pour que Thermidor donne l’image d’une rupture.

    Partout en France, la réaction contre les sans-culottes est vive. A Paris, la Convention refuse toutes leurs demandes sociales, et réprime brutalement leurs manifestations en avril et mai 1795, alors que les conditions économiques sont particulièrement difficiles. La vallée du Rhône est le lieu d’innombrables règlements de comptes que les autorités politiques laissent commettre par la « jeunesse dorée » des « muscadins » (ainsi nommés parce que le parfum du musc et celui de la muscade faisaient alors fureur) contre les sans-culottes. Ces derniers sont rassemblés et exécutés au cours d’une Contre-terreur, ou « Terreur blanche », qui touche des dizaines d’hommes à Aix, à Marseille et plus tard à Toulon, et plus d’une centaine à Lyon, en mai 1795.

    Les députés thermidoriens, qui se réclament des idées de 1789, paraissent ainsi avoir triomphé de la gauche – les sans-culottes – comme de la droite – les royalistes --, et être en mesure de terminer la Révolution bourgeoise.

     

    La France ne fut pas si aisément déjacobinisée et rien ne fut vraiment acquis avant la défaite des sans-culottes parisiens, l’élimination des terroristes, --évincés, désarmés, condamnés, voire victimes des massacres de la Terreur blanche en certains départements – et l’épuration de la convention en germinal-prairial an III par arrestation, déportation ou condamnation à mort de 65 députés montagnards.  Ce fut aussi la fermeture du club des Jacobins et la fin des réseaux des sociétés populaires. La convention décide de punir Carrier et de rappeler les Girondins qui avaient protesté contre le 2 juin 1793. Abrogeant le maximum général, le 4 nivôse an III (24 décembre 1794), la convention choisit la liberté du commerce contre le droit à l’existence. Enfin, après le coup d’Etat parlementaire de messidor-fructidor an III, au mépris du référendum de 1793, l’Assemblée adopte une nouvelle constitution.

    En ce sens, l’été 1795 – et non juillet 1794 – marque la véritable césure, la fin de la révolution et, dans une certaine mesure, sa négation.

    Insensiblement, Robespierre est passé de la méfiance envers les ennemis de la patrie à un fanatisme qui se défie de tous, son idéal de pureté et de vertu dévie vers l’intolérance et le sectarisme.

    Robespierre, à la fin, ne supporte plus la contestation de ses idées, et son incorruptibilité évidente vire à une intransigeance qui deviendra de plus en plus impitoyable.

    Son dernier discours : il est incantatoire. Robespierre est seul. Il parle de « fripons, », « calomniateurs », « contre-révolutionnaires », « criminels », « comploteurs », « aristocrates », tandis que lui-même se pare de vertu et de raison. A ses yeux, il est le seul qui détienne la vérité. Mystique révolutionnaire, voulant changer l’homme et le monde, il se prononce pour la révolution permanente.

    Il est seul. Il se réclame du peuple, mais n’est plus en phase avec lui. Celui-ci est lassé de la Terreur, des victimes, qui ne cessent d’augmenter et qui sont pour la plupart de sa classe sociale, il vit une crise économique grave, il connaît plus ou moins la famine.

    « Vive le Tiers Etat ! ». Le cri est aussi bien lancé par le bourgeois aisé, lecteur de Sieyès, que par le sans-culotte. Ce cri n’a certes pas le même contenu d’une bouche à l’autre.

    Bonaparte pourra dire : « La Révolution est close, ses principes sont fixés dans ma personne. »

    En la personne de Napoléon, la bourgeoisie libérale trouva encore une fois dressée contre elle la terreur ; sous les traits des Bourbons, de la restauration, elle trouva encore une fois en face d’elle la contre-révolution. C’est en 1830 qu’elle finit par réaliser ses désirs de 1789.

    Le monde créé par la révolution française est celui dépeint par Balzac, dans sa Comédie humaine.

    Contre l’arbitraire de l’Ancien Régime, la Révolution fut une œuvre de raison.

     

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