• Liberté, égalité, fraternité (Parties 19 et 20)

    Disposant de tous les organes de l’Etat, la classe dominante peut les utiliser à son gré pour développer son idéologie au sein du peuple. Les organes d’information jouent un rôle de propagande très important, l’art et la culture ont une fonction de classe décisive ; d’autres organes, comme la justice, exercent aussi une influence capitale.

    L’idéologie dominante d’une société capitaliste est l’idéologie bourgeoise. L’idéologie dominante d’une société socialiste est l’idéologie prolétarienne. En France d’aujourd’hui où domine la classe bourgeoise, on parle de justice bourgeoise, de grande presse bourgeoise, etc., qui sont avec les religions, des supports de l’idéologie bourgeoise dominante. Dans un pays socialiste il y a la justice populaire, la presse prolétarienne, etc., qui sont des supports de l’idéologie dominante du prolétariat. Art, littérature, et culture portent toujours le caractère d’une idéologie.

     

    Liberté, égalité, fraternité (Partie 19)

     

      1. « L’IDEOLOGIE DOMINANTE D’UNE SOCIETE EST CELLE DE LA CLASSE DOMINANTE. (111)

     

    Disposant de tous les organes de l’Etat, la classe dominante peut les utiliser à son gré pour développer son idéologie au sein du peuple. Les organes d’information jouent un rôle de propagande très important, l’art et la culture ont une fonction de classe décisive ; d’autres organes, comme la justice, exercent aussi une influence capitale.

    L’idéologie dominante d’une société capitaliste est l’idéologie bourgeoise. L’idéologie dominante d’une société socialiste est l’idéologie prolétarienne. En France d’aujourd’hui où domine la classe bourgeoise, on parle de justice bourgeoise, de grande presse bourgeoise, etc., qui sont avec les religions, des supports de l’idéologie bourgeoise dominante. Dans un pays socialiste il y a la justice populaire, la presse prolétarienne, etc., qui sont des supports de l’idéologie dominante du prolétariat. Art, littérature, et culture portent toujours le caractère d’une idéologie.

    « Dans la société de classes, chaque homme vit en tant que membre d’une classe déterminée et il n’existe aucune pensée qui ne porte une empreinte de classe. » (112)

     

      1. L’ANALYSE DES CLASSES

     

    L’analyse des classes est « une question primordiale pour la révolution » (Mao Tsetoung). Une juste analyse des classes, de la situation concrète des classes sociales d’une société est indispensable pour élaborer une stratégie et des tactiques révolutionnaires efficaces. Car cette analyse permet de déterminer à chaque étape donnée, « qui est notre ami, qui est notre ennemi » et qui peut être neutralisé au cours du processus des luttes révolutionnaires.

    « Quels sont nos ennemis et quels sont nos amis ? C’est là une question d’une importance primordiale pour la révolution. Si, dans le passé, toutes les révolutions en Chine n’ont obtenu que peu de résultats, la raison essentielle en est qu’elles n’ont point réussi à unir autour d’elle leurs vrais amis pour porter des coups à leurs vrais ennemis. » (113)

    L’analyse des classes n’est pas valable une fois pour toutes. Elle doit être modifiée au cours du développement de l’histoire d’un peuple car les contradictions des classes secondaires s’aiguisent ou s’atténuent par rapport aux classes fondamentales, en fonction de l’évolution de la contradiction fondamentale elle-même.

    « …Dans la société capitaliste les deux forces en contradiction, le prolétariat et la bourgeoisie, forment la contradiction fondamentale ; les autres contradictions, comme par exemple la contradiction entre les restes de la classe féodale et la bourgeoisie, la contradiction entre la petite bourgeoisie paysanne et la bourgeoisie, la contradiction entre le prolétariat et la petite bourgeoisie paysanne, la contradiction entre la bourgeoisie libérale et la bourgeoisie monopoliste, la contradiction entre la démocratie et le fascisme au sein de la bourgeoisie, les contradictions entre les pays capitalistes et les contradictions entre l’impérialisme et les colonies, sont toutes déterminées par la contradiction principale ou soumises à son action. » (114)

     

    1. LUTTE DE CLASSES ET DICTATURE DU PROLETARIAT

     

    Il faut étendre la reconnaissance de la lutte de classes jusqu’à la reconnaissance de la dictature du prolétariat : c’est là un critère important pour distinguer les vrais marxistes des faux marxistes et pour démasquer le révisionnisme. Aujourd’hui, les dirigeants révisionnistes se proclament toujours partisans de la « lutte de classes », mais dans l’ex-U.R.S.S. comme en France, dans la pratique, ils renient la dictature du prolétariat. Lénine a écrit dans L’Etat et la Révolution :

    « Quiconque reconnaît uniquement la lutte des classes n’est pas pour autant un marxiste : il peut se faire qu’il ne sorte pas encore du cadre de la pensée bourgeoise et de la politique bourgeoise. Limiter le marxisme à la lutte des classes, c’est le tronquer, le déformer ; le réduire à ce qui est acceptable pour la bourgeoisie. Celui-là seul est marxiste qui étend la reconnaissance de la lutte des classes jusqu’à la reconnaissance de la dictature du prolétariat. C’est ce qui distingue foncièrement le marxiste du vulgaire petit (et aussi du grand) bourgeois. » (115)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Liberté, égalité, fraternité (Partie 20)

     

     

    CHAPITRE II

     

     

     

    NATURE DE CLASSE DE L’ETAT

     

     

     

    «  « Briser la machine bureaucratique et militaire », c’est en ces mots que se trouve brièvement exprimée la principale leçon du marxisme sur les tâches du prolétariat dans la révolution à l’égard de l’Etat. ». Lénine.

     

     

     

     

     

     

    Pour saisir la conception et l’attitude marxiste par rapport au problème de l’Etat, il faut résoudre les questions suivantes : Qu’est-ce que l’Etat ? Quel est son rôle ? Comment se manifeste-t-il ? Quelles sont les diverses formes qu’il a prises aujourd’hui ? C’est là une application du matérialisme dialectique à un problème particulier, celui de l’Etat : il s’agit par-delà les apparences de définir la nature, la genèse et le rôle de l’Etat.

     

    1) QU’EST - CE QUE L’ETAT ?

     

    L’Etat n’a pas toujours existé : il y a eut des sociétés qui se sont passées de l’Etat ou du pouvoir d’Etat. Selon les connaissances actuelles de l’histoire de la société humaine le premier type de société a été la « commune primitive » (la mark germanique, les plus vieilles communautés aux Indes). Alors n’existaient pas encore de classes différentes. Les hommes vivaient en familles patriarcales, encore appelées « clan » ou « tribu ». Ce communisme primitif fait l’objet d’une partie de l’œuvre fondamentale de Friedrich Engels : Les origines de la famille, de la propriété privée et de l’Etat.

    « Tels les hommes sortent primitivement du règne animal, tels ils entrent dans l’histoire : encore à demi animaux grossiers, impuissants encore en face des forces de la nature, ignorants encore de leurs propres forces ; par conséquent, pauvres comme les animaux et à peine plus productifs qu’eux, il règne une certaine égalité des conditions d’existences et, pour les chefs de famille, aussi une sorte d’égalité dans la position sociale, -- tout au moins une absence de classes sociales --, qui continue dans les communautés agraires naturelles des peuples civilisés ultérieurs. » (116)

    La division du travail est à l’origine de la division de la société en classes. Ainsi, l’Etat est-il un « produit des antagonismes de classes inconciliables » (Lénine). C’est en effet lorsque les antagonismes de clases ne purent plus être « conciliés » qu’apparut la nécessité d’une force capable d’imposer non la conciliation, mais la domination d’une classe sur l’autre. L’Etat est donc « un instrument d’exploitation de la classe opprimée » (Lénine).

    « (L’Etat) apparaît là et au moment où se manifeste la division de la société en classes, quand apparaissent exploiteurs et exploités. » (117).

    Voilà pourquoi, dans le langage courant, on peut parler d’Etat esclavagiste, d’Etat féodal, d’Etat capitaliste. Ce dernier, qu’on appelle aussi l’Etat bourgeois, assure la domination de la bourgeoisie sur le prolétariat et constitue un instrument d’exploitation du prolétariat par la bourgeoisie.

    « L’Etat, c’est une machine destinée à maintenir la domination d’une classe sur une autre. (…) L’Etat est une machine qui permet à une classe d’en opprimer une autre, une machine destinée à maintenir dans la sujétion d’une classe toutes les autres classes qui en dépendent. » (118)

    Un changement important apparaît dans la fonction de l’apparition de l’Etat socialiste. L’Etat socialiste assure la domination du prolétariat sur ses anciens exploiteurs, c’est-à-dire la bourgeoisie. Mais ce n’est plus « un instrument d’exploitation d’une classe opprimée ». En effet, l’Etat prolétarien ne vise pas à exploiter la bourgeoisie mais à la détruire à travers une longue lutte de classes qui se poursuit sous la dictature du prolétariat. Quant aux autres classes (paysannerie, petite bourgeoisie) le prolétariat ne les exploite pas, mais les libère lui-même de la domination bourgeoise. Lénine définit ainsi le rôle de l’Etat soviétique après la Révolution d’Octobre :

    « Cette machine, nous l’avons enlevé aux capitalistes, nous nous en sommes emparés. Avec cette machine, ou avec ce gourdin, nous anéantirons toute exploitation ; et quand il ne restera sur la terre plus aucune possibilité d’exploiter autrui, qu’il ne restera plus ni propriétaires fonciers ni propriétaires de fabriques, qu’il n’y aura plus de gavés d’un côté et d’affamés de l’autre, quand cela sera devenu impossible, alors seulement nous mettrons cette machine à la ferraille. Alors, il n’y aura plus d’Etat, plus d’exploitation. » (119)

    Donc, pour connaître le contenu idéologique, politique et économique d’un Etat, il suffit de savoir quelle classe sert l’Etat et inversement : ceci est une conséquence de ce qui a été dit précédemment, c’est-à-dire la nature de classe de l’Etat.

     

    2) COMMENT SE MANIFESTE L’ETAT ?

     

    Selon Engels, l’Etat est une « force issue de la société, mais se plaçant au-dessus d’elle et s’en éloignant de plus en plus ». En quoi consiste cette force ? Comment se manifeste-t-elle ?

    « Par rapport à l’ancienne société gentilice, l’Etat se caractérise en premier lieu par la répartition de ses ressortissants d’après le territoire (…). Cette répartition nous paraît « naturelle », mais elle a nécessité une lutte de longue haleine contre l’ancienne organisation par tribus ou par clans.

    En second lieu vient l’institution d’une force publique qui ne coïncide plus directement avec la population s’organisant elle-même en force armée. Cette force publique particulière est nécessaire, parce qu’une organisation armée autonome de la population est devenue impossible depuis la scission en classes. » (120)

    Ainsi, selon Engels, ce « pouvoir » qui s’appelle l’Etat, pouvoir issu de la société, mais se détachant d’elle et lui devenant de plus en plus étranger, se distingue :

    1. Tout d’abord, « par la répartition des ressortissants d’après la division territoriale ». Il s’agit des limites géographiques ou frontières qui n’existaient pas dans le communisme primitif.

    2. Ensuite par l’institution d’un pouvoir public qui comprend des « détachements spéciaux d’hommes armés et des accessoires matériels, prisons et institutions coercitives de toutes sortes. »

     

    L’agent de police, le CRS, le juge, le gardien de prison, le militaire de carrière, le percepteur, le speaker de la radio et de la télévision, etc., manifestent l’existence de l’Etat « au-dessus de la population et s’en éloignant de plus en plus ».

    Qu’est-ce à dire ? Cela signifie que l’Etat domine la classe opprimée au bénéfice de la classe qui le détient et il s’éloigne de plus en plus des formes originelles de la société humaine.

    En ce sens, l’Etat, « détachement spécial d’hommes armés » se distingue de plus en plus de l’organisation spontanée de la population en armes de la société primitive.

    L’Etat socialiste conserve ces caractéristiques indispensables pour assurer la dictature du prolétariat. Mais il tend à faire de nouveau intervenir de plus en plus la population dans les affaires d’Etat. La Grande Révolution Prolétarienne en Chine s’est développée dans le cadre de la dictature du prolétariat. Des formes nouvelles d’intervention des masses se sont substituées à l’Etat coercitif dans de nombreux domaines. Mais les « détachements spéciaux d’hommes armés », prisons ou autres accessoires matériels de l’Etat ne pourront disparaître complètement qu’à l’époque supérieure du communisme :

    « Ce que nous appelons communisme, c’est le régime où les hommes s’habituent à remplir leurs devoirs sociaux sans appareils de contraintes spéciaux, où le travail sans rémunération pour le bien commun devient un phénomène général. » (121)

     

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