• Le secret maçonnique (Partie 11)

    Robespierre était l’une des principales figures de la Montagne, avec Danton et Marat. Le symbole à la fois maçonnique et messianique de la Montagne, antonyme des « cavernes du despotisme », a paru approprié à ces députés de la convention qui souhaitaient porter au plus haut l’idéal révolutionnaire. Au symbole de la Montagne s’oppose, dans l’évocation de la convention, la « stagnation hideuse » du marais, situé en-dessous de la Plaine.

    Le secret maçonnique (Partie 11)

     

     

    A)   La Montagne :

     

    Robespierre était l’une des principales figures de la Montagne, avec Danton et Marat. Le symbole à la fois maçonnique et messianique de la Montagne, antonyme des « cavernes du despotisme », a paru approprié à ces députés de la convention qui souhaitaient porter au plus haut l’idéal révolutionnaire. Au symbole de la Montagne s’oppose, dans l’évocation de la convention, la « stagnation hideuse » du marais, situé en-dessous de la Plaine.

     

    B)    La famille :

     

    Avec les Jacobins, il y a l’émergence d’un état social. Dans l’ancien régime prévaut le modèle familial patriarcal radical ; le père est le chef de famille, qui a tout pouvoir sur sa femme et ses enfants. Par exemple, les lettres de cachet lui permettent de faire enfermer ses enfants. Pour les Jacobins, cela n’est pas acceptable, au nom de l’égalité entre les enfants qui composent la famille. D’un côté, le père doit éducation et protection à ses enfants. De l’autre côté, il faut destituer l’Eglise, concernant l’éducation, les soins, les enfants abandonnés, etc. pour affirmer la prééminence de l’Etat. Ensuite, le principe de la puissance paternelle a été rétabli, mais adouci, par Napoléon.

     

    C)    Les élections : élections censitaires ou suffrage universel ?

     

    La plus grande de la bourgeoisie, particulièrement la haute bourgeoisie, était favorable à l’élection censitaire. Robespierre était favorable au suffrage universel, mais les femmes étaient exclues de ce suffrage. Le suffrage universel masculin sera instauré en 1848, le suffrage demeurera masculin jusqu’en 1944. Enfin, la question primordiale est de savoir qui peut être candidat aux élections : il n’y a pas présence d’ouvriers et de paysans pauvres dans les trois assemblées révolutionnaires de 1789 à 194, mais uniquement des bourgeois !

     

    D)   Les droits de l’homme :

     

    La déclaration de principe des droits de l’homme, tout en s’inspirant du texte américain de 1776, se définit de portée générale et s’adresse aux hommes de tout temps et de tous les pays, consacrant ainsi une vocation « universelle ». Les guillemets sont nécessaires à « universel », puisque les droits qu’elle renferme ne s’adressent qu’aux individus de sexe masculin et disposant d’un revenu minimum.

     

    La révolution française est une référence pour la franc-maçonnerie, ne serait-ce que par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et le mot d’ordre « liberté, égalité, fraternité ». Etant donné la très grande diversité des points de vue au cours de la période, il est juste de s’interroger sur le contenu exact des références que sont la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et le mot d’ordre « liberté, égalité, fraternité ». Il est à noter que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 appartient au début de la révolution, période qui n’a pas encore mis fin à la monarchie absolue, et qui correspond à la lutte pour la liberté. Une seconde période, de 1792 à 1794, correspond à la lutte pour l’égalité, et à un approfondissement des droits qui se manifeste par la déclaration des droits de 1793. L’an I de la liberté est inauguré par la 14 juillet 1789, et l’an I de l’égalité est ouvert par le 10 août 1792.

    La Déclaration de 1789 présente un aspect inachevé, puisqu’elle s’arrête sur l’article 17, relatif à la propriété. L’ensemble des déclarations des droits comportent un aspect bourgeois : ils sont à la fois formels et accentuent la protection de la propriété bourgeoise. Ces déclarations doivent être complétées par les acquis obtenus depuis la révolution, notamment par la Commune de Paris de 1871, le Front populaire et la Résistance.

     

    Les erreurs et les crimes de la révolution sont nombreux : les fusillades se multiplient à Lyon. Nantes, Carrier noie de prétendus suspects en liant homme et femme l’un à l’autre, en appelant cela « un mariage républicain ». A Lyon, Fouché se conduit comme un criminel. Les Vendéens sont exterminés. Tallien mène également des exactions sanguinaires à Bordeaux.

     

    E)    Apologie de la propriété privée bourgeoise :

     

    Barnave déclare en juillet 1791 : « Si la Révolution fait un pas de plus, elle ne peut le faire sans danger : dans la ligne de la liberté, le premier acte qui pourrait suivre serait l’anéantissement de la royauté ; dans la ligne de l’égalité, le premier acte qui pourrait suivre serait l’anéantissement de la propriété » et « L’anéantissement de la royauté serait suivi de l’anéantissement de la propriété ».

    Pour ce qui est de la lutte contre l’ancien régime, Robespierre a fait largement son travail, travail qui l’a mené à une mort précoce à 36 ans. Pour ce faire, il a dû utiliser la violence, et il ne pouvait en être autrement, car il en a toujours été ainsi lorsqu’une classe sociale dominée a remplacé une classe sociale dominante. Les privilégiés n’ont jamais renoncé de façon pacifique à leurs privilèges ! S’il a contribué à détruire l’oppression féodale, Robespierre n’a pas libéré la société de toute oppression, mais il a contribué à remplacer l’oppression féodale par l’oppression capitaliste, et ceci à divers niveaux :

    • Droits bourgeois, dont la propriété bourgeoise (notamment, propriété privée des moyens de production).
    • Culte de l’Etre suprême, et non pas liberté de croyance et de conscience, ainsi que laïcité.
    • Nouvel esclavage des « bras nus » et du peuple (Loi Le Chapelier, refus de la loi agraire,…).
    • Lutte contre les représentants du peuple (Enragés, hébertistes,…).

    En raison du caractère de classe de Robespierre, c’est un bourgeois, et en raison de la réalité sociale de l’époque, il ne pouvait en être autrement.

    Au cours de la période révolutionnaire qui transforme la société féodale en société capitaliste, il faut tenir compte des éléments suivants :

    • Il a été nécessaire de recourir à la violence. La violence contre les classes rétrogrades et réactionnaires féodales est positif. Le recours à la violence des bourgeois, contre les classes populaires, pour exercer une nouvelle domination est négatif.
    • Il faut tenir compte des classes sociales existantes. La bourgeoisie lutte contre la noblesse et le haut clergé, en tenant compte du renfort et de l’apport des autres classes sociales du tiers-état (« bras nus », artisans, paysans, etc.), mais aussi la bourgeoisie lutte contre les velléités de ces diverses classes inférieure, qui tentent inéluctablement d’imposer leurs propres intérêts.

    Robespierre déclare le 5 décembre 1790, dans le Discours sur les gardes nationaux : « Loin de regarder la disproportion énorme des fortunes qui place la plus grande partie des richesses dans quelques mains comme un motif de dépouiller les restes de la souveraineté inaliénable, je ne vois là pour le législateur et pour des sociétés qu’un devoir sacré de lui fournir les moyens de recouvrer l’égalité essentielle des droits au milieu de l’inégalité inévitable des biens ». « L’inégalité inévitable des biens » : cette phrase montre que Robespierre ne saute pas le pas de l’égalitarisme réel, et ne le sautera jamais jusqu’à sa mort. Robespierre appartient à la bourgeoisie et il ne peut pas concevoir l’égalité de tous devant l’argent. Pour clairvoyant qu’il soit, Robespierre ne conçoit pas une société où il n’y ait pas de riches et de pauvres, mais il demande simplement que les seconds aient autant de droits que les premiers, ce qui est une utopie et un contresens, l’argent, seul, permettant souvent l’obtention de droits que les pauvres ne possèderont jamais. Jamais Robespierre ne parviendra à prendre conscience clairement de cette question. L restera un bourgeois, toujours révolutionnaire, mais il ne sera jamais du peuple, quoi qu’il fasse, et quelle que soit sa popularité parmi les concitoyens les plus démunis. Ainsi, il écrit : « Je ne suis pas le défenseur du peuple […], je suis du peuple, je n’ai jamais été que cela, je ne veux être que cela. Je méprise quiconque a la prétention d’être quelque chose de plu s».

     

     

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