• LA RESISTANCE ET LA FRANC-MACONNERIE (Partie 5)

    C’est ce qu’avait bien compris le représentant de la classe bourgeoise, de Gaulle. En novembre 1944, une amnistie rendit possible le retour de Russie en France de Maurice Thorez, secrétaire du parti communiste. En expliquant pourquoi il y consentit, de Gaulle note :

    « Compte tenu des circonstances d’antan, des événements survenus depuis, des nécessités d’aujourd’hui, je considère que le retour de Maurice Thorez à la tête du parti communiste peut comporter, actuellement, plus d’avantages que d’inconvénients. […] Dès le lendemain de son retour en France, il aide à mettre fin aux dernières séquelles des « milices patriotiques » que certains, parmi les siens, s’obstinent à maintenir dans une nouvelle clandestinité. Dans la mesure où lui permet la sombre et dure rigidité de son parti, il s’oppose aux tentatives d’empiètement des comités de libération et aux actes de violence auxquels cherchent à se livrer des équipes surexcitées. A ceux – nombreux – des ouvriers, en particulier des mineurs, qui écoutent ses harangues, il ne cesse de donner comme consigne de travailler autant que possible et de produire coûte que coûte. » (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, tome 3, Le salut, 1944-1946, Plon, Paris, 1959, pages 100-101)

    LA RESISTANCE ET LA FRANC-MACONNERIE

    (Partie 5)

     

    Première Partie : La ligne opportuniste de droite de Maurice Thorez à la Libération (1944-1945)

     

    INTRODUCTION 

    Le parti Communiste français a été le premier parti de la résistance en France. A l’issue de la guerre, il disposait de nombreux atouts lui permettant d’engager éventuellement l’insurrection, de détruire l’Etat bourgeois et de prendre le pouvoir en France, de construire l’Etat socialiste afin d’instaurer le socialisme.

    Pourtant dès 1944, la tendance dominante de la direction du Parti, représentée par Maurice Thorez, est de rendre les armes, de dissoudre les milices populaires et de placer le parti sous la direction de la bourgeoisie, représentée par de Gaulle.

    C’est que, depuis quelques temps déjà, régnait à la direction du Parti Communiste Français, une ligne révisionniste, opportuniste de droite, qui l’avait emportée, dans le cadre de la lutte entre deux lignes.

    En conséquence, du fait de cette ligne opportuniste, le Parti n’avait plus d’autonomie, mais était rattaché à la classe bourgeoise, développant un point de vue légaliste, bientôt électoraliste : en un mot, le Parti Communiste Français avait fait le choix de s’intégrer dans les institutions bourgeoises et avait renoncé à les détruire.

    C’est ce qu’avait bien compris le représentant de la classe bourgeoise, de Gaulle. En novembre 1944, une amnistie rendit possible le retour de Russie en France de Maurice Thorez, secrétaire du parti communiste. En expliquant pourquoi il y consentit, de Gaulle note :

    « Compte tenu des circonstances d’antan, des événements survenus depuis, des nécessités d’aujourd’hui, je considère que le retour de Maurice Thorez à la tête du parti communiste peut comporter, actuellement, plus d’avantages que d’inconvénients. […] Dès le lendemain de son retour en France, il aide à mettre fin aux dernières séquelles des « milices patriotiques » que certains, parmi les siens, s’obstinent à maintenir dans une nouvelle clandestinité. Dans la mesure où lui permet la sombre et dure rigidité de son parti, il s’oppose aux tentatives d’empiètement des comités de libération et aux actes de violence auxquels cherchent à se livrer des équipes surexcitées. A ceux – nombreux – des ouvriers, en particulier des mineurs, qui écoutent ses harangues, il ne cesse de donner comme consigne de travailler autant que possible et de produire coûte que coûte. » (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, tome 3, Le salut, 1944-1946, Plon, Paris, 1959, pages 100-101)

    Il est important de comprendre :

    • Comment la ligne défaitiste a pu l’emporter au Parti Communiste Français ;

    • Comment cette ligne se manifeste dans la propagande du Parti Communiste Français ;

    • Comment la ligne révolutionnaire a été vaincue.

     

    La ligne révisionniste se manifeste par des références à la nation, non comme cadre de la révolution prolétarienne, mais comme objectif : il s’agit d’être les meilleurs défenseurs de la nation française, en oubliant que celle-ci est alors sous domination bourgeoise. C’est un reniement évident de la lutte des classes. Sont mises en avant les références au drapeau « national » bleu blanc rouge, à la Marseillaise, à la reconstitution de l’économie, d’une armée nationale, etc., le Parti Communiste Français se présentant comme le meilleur défenseur de la nation, à l’avant-garde de la lutte contre le fascisme.

    Cette ligne opportuniste de droite se manifeste également par une cible limitée aux « trusts », aux « deux cent familles », « l’oligarchie financière »,… qui ont trahi les intérêts nationaux. La cible n’est donc plus la bourgeoise en tant que classe, une partie conséquente de celle-ci, dite « bourgeoisie nationale » étant intégrée dans le peuple. Est donc niée la contradiction antagonique entre bourgeoisie et prolétariat, au profit d’une contradiction entre la nation française et une infime minorité de représentants des trusts, qui ont trahi la nation au profit de la collaboration avec l’occupant nazi. L’ennemi se réduit à l’ « oligarchie financière » : l’objectif stratégique n’est donc plus de renverser la bourgeoisie et de prendre le pouvoir par les armes, mais simplement d’ « épurer » la société française, en la débarrassant de ses mauvais éléments collaborationnistes.

    Une fois cette ligne imposée aux membres du Parti Communiste Français, la bourgeoisie pouvait être rassurée et mettre en place les nouvelles institutions de la IV° république, ceci avec la complicité des dirigeants communistes.

    On justifie ce reniement du marxisme léninisme par le contexte international (La France était alors occupée par les forces armées alliées, qui n’auraient pas laissé se propager une insurrection en France, la ligne de Staline, de partage du monde entre l’Est et l’Ouest, la France tombant dans l’escarcelle de l’Ouest,…).

    On peut, à cela, opposer la situation en Chine : le Parti Communiste Chinois, sous l’impulsion de Mao Tsé-toung, avait une ligne révolutionnaire juste et a su prendre le pouvoir et instaurer un Etat socialiste en 1949.

    Le point clé à saisir, c’est la lutte interne au sein du Parti Communiste Français, entre la ligne opportuniste bourgeoise et la ligne révolutionnaire. Ou bien, c’est une ligne opportuniste qui l’emporte, qui nie la contradiction principale entre bourgeoisie et prolétariat, et lui substitut une lutte entre la « nation » et une infime minorité de « traîtres » à la nation, ou bien, c’est une ligne révolutionnaire qui n’oublie jamais son objectif stratégique « classe contre classe » et qui aboutit à terme au renversement de l’Etat bourgeois auquel est substitué un nouvel Etat socialiste.

    Ce n’est que par les critiques formulées par le Parti Communiste d’Union Soviétique, dirigé par Staline qu’a été freinée et empêchée le mouvement du Parti communiste français dans la fange révisionniste. Le courant opportuniste de droite est apparu dès les années trente, et il a pu s’affirmer après la mort de Staline. Alors les révisionnistes représentés par Thorez et Duclos, ont pu se vautrer dans les idées bourgeoises, et vendre le Parti ouvrier çà la classe bourgeoise.

    L’influence de l’URSS sur le PCF, cela n’a pas été un accélérateur, mais un frein du révisionnisme, jusqu’à la mort de Staline.

    Dés sa naissance, un parti communiste doit intégrer une ligne révolutionnaire, et ensuite, dans le cadre de la lutte entre lignes au sein du parti, faire en sorte que la ligne révolutionnaire soit dominante.

    Du point de vue militaire, cela signifie que le parti communiste, dès sa création, doit avoir une ligne claire sur les objectifs : préparation d’un renversement violent de l’Etat ancien, ne jamais perdre de vue la cible principale,…

    En conséquence, on peut en déduire, que, en 1944, le Parti Communiste Français n’avait déjà plus une ligne révolutionnaire de renversement de la bourgeoisie, mais était prêt à se placer sous la direction de l’idéologie bourgeoise, ceci en brandissant les drapeaux de Marx, Lénine et Staline. C’est dire qu’il était prêt à déposer les armes, à renier toute insurrection, et à écraser les représentants de la ligne révolutionnaire en son sein.

    Ce reniement se fait souvent au nom d’une « modernisation » du marxisme, d’une mise à jour de celui-ci par rapport à une réalité objective qui aurait changé. Mais fondamentalement, ce qui n’a pas changé, c’est l’existence des classes sociales et l’exploitation des autres classes, dont le prolétariat, par la classe bourgeoise.

    De nos jours, les révisionnistes modernes utilisent les mêmes arguties pour soit disant rénover le marxisme et lui substituer la collaboration de classe : cela a été le cas en 2006 du Parti Communiste du Népal, qui, comme le PCF en 1944, a contribué à désarmer le peuple pour le mettre au service de la bourgeoisie.

     

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