• La Corde et le Serpent (Deuxième partie)

    L’initiation est une déconstruction du « petit je », dans l’humilité, la persévérance et la prudence. C’est une désendidentification d’avec l’ego (corps, mental,…) et une identification avec le Soi.

    La Corde et le Serpent (Deuxième partie)

     

    Du deux au UN, puis du UN au deux. Du monde à l’éternité, puis de l’éternité au monde. Montée et descente de l’échelle.

    L’INITIATION : UNE VISION NOUVELLE, UN REGARD NOUVEAU :

    L’initiation est le passage du plan humain au plan universel. L’initiation est le passage du monde visible au monde invisible. L’initiation est la porte qui mène du monde à la vérité du monde. L’initiation est un mensonge qui dit la vérité  (rôle de l’imaginaire). C’est une fiction théâtrale. Exemple des deux épines : l’une est enfoncée dans la peau (le monde) ; la seconde nous sert à extraire cette première épine (l’initiation). Ensuite, on jette les deux épines, devenues inutiles.

    L’initiation est aussi l’expérience d’un passé commun. C’est une expérience commune et l’intégration dans un groupe.

    « Le seul, le vrai, l’unique voyage, c’est de changer de regard ». (Marcel Proust).

    L’initiation maçonnique est la mort du vieil homme : c’est-à-dire c’est une nouvelle naissance, puisque l’initiation contribue à changer le regard sur le monde : c’est une vision nouvelle, grâce au dévoilement de la vérité du monde.

    Initier, c’est faire mourir. C’est une sortie du monde, franchir une porte donnant accès ailleurs. Initier, c’est aussi entrer, introduire. L’initié est celui qui franchit le voile du profane au sacré, et il va d’un monde à l’autre. Il change de niveau et se métamorphose. Et c’est la naissance d’un être nouveau. Tout en vivant encore dans le monde profane – auquel il ne cesse d’appartenir – l’initié pénètre dans l’éternité. L’immortalité n’appartient pas à la condition post-mortem, mais elle se forme dans le temps, et elle est le fruit de la mort initiatique. L’initiation préfigure la mort physique, qui est la seule initiation essentielle.

    L’initiation est une déconstruction du « petit je », dans l’humilité, la persévérance et la prudence. C’est une désendidentification d’avec l’ego (corps, mental,…) et une identification avec le Soi.

    La plus grande difficulté pour répondre à la question : « Qui suis-je ? » est que la réponse ne peut être discursive. Elle ne peut pas être de l’ordre de la parole, ni même du sentiment et du ressenti. Elle n’est pas de l’ordre de l’ego. Il faut aller chercher la vérité, non à l’extérieur, mais à l’intérieur de soi-même, au sommet de la montagne et au fond du puits. Il faut aller au centre : Vitriol (Visita Interiora Terae Rectificando Invenies Occultum Lapidem : Visite l’intérieur de la terre et en rectifiant, tu trouveras la pierre). La dernière étape est : non pas trouver une réponse, mais simplement être. « Toi, tu es Cela ».

    Nous existons sur deux plans différents, celui de la temporalité et celui de l’éternité, et ces deux plans ne font qu’Un.

    « Connais-toi toi-même » : Pour parvenir à connaître notre être, il existe une méthode expérimentale, rationnelle, scientifique (l’analyse), et une méthode plus intuitive, harmonique, analogique, artistique (la synthèse). C’est la voie du cœur.

     

    PREMIERE PARTIE : Le SOI

     

    LOGOS

    1)    Définitions : Double conception de la vérité, du monde et de l’éternité

    La vérité 

    Du point de vue de l’ego, la vérité est l’adéquation de la chose et de l’intelligence. La vérité est rationnelle et s’exprime par le langage. Elle s’expérimente et se démontre. Du point de vue du Soi, la vérité est mon Etre réel, l’expérimentation du Soi, l’identification avec l’Etre et le témoin. Elle ne s’exprime pas par le langage, elle est hors du champ de la conscience habituelle (éveil, rêve, sommeil profond), mais correspond à un quatrième état. On ne peut mettre l’autre que sur la voie, et l’expérimenter soi-même. Lorsque Ponce Pilate interroge Jésus : « Qu’est-ce la vérité ? », Celui-ci répond par le silence. Cela signifie que dans ce sens, la vérité ne s’exprime pas par des mots, mais s’expérimente et se vit.

    Le monde :

    Du point de vue de l’ego, le monde est l’ensemble des choses, des objets, opposés au sujet. Au sens ex-istentiel (hors de l’être), le corps fait partie des objets, mais l’âme de l’homme occupe une place privilégiée : L’homme a une « raison » (logos), qui « pense » le monde. Du point de vue du Soi, l’homme appartient au cosmos, à côté des minéraux, des plantes et des animaux, dont il est une espèce parmi d’autres. –

    L’éternité 

    Du point de vue de l’ego, l’éternité est un temps sans commencement ni fin, une ligne infinie des deux côtés, dont le « petit je » n’occupe qu’un infime segment. Du point de vue du Soi, l’éternité est hors du temps et de l’espace. Toute chose doit avoir un commencement et une fin. Seules deux choses sont infinies : le temps et l'espace. Seul l’univers est éternel. Dans les Définitions, le platonisme donne cette définition de l’Éternel : « Ce qui existe de tout temps, aussi bien autrefois que maintenant, sans être détruit ». [

     

     

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