• La Commune de Paris de 1871 et la Franc Maçonnerie (Partie 6)

    Les soussignés délégués de la société l’Education nouvelle, demandent d’urgence, au nom de la liberté de conscience, au nom de la justice :

    Que l’instruction religieuse ou dogmatique soit laissée tout entière à l’initiative et à la direction libre des familles, et qu’elle soit immédiatement et radicalement supprimée, pour les deux sexes, dans toutes les écoles, dans tous les établissements dont les frais sont payés par l’impôt ;

    Que ces maisons d’instruction et d’éducation ne contiennent aux places exposées aux regards des élèves ou du public aucun objet de culte, aucune image religieuse ;

    Qu’il n’y soit enseigné ou pratiqué, en commun, ni prières, ni dogmes, ni rien de ce qui est réservé à la conscience individuelle ;

    Qu’on n’y emploie exclusivement que la méthode expérimentale ou scientifique, celle qui part toujours de l’observation des faits, quelle qu’en soit la nature, physiques, moraux, intellectuels ;

    Que toutes les questions du domaine religieux soient complètement supprimées dans tous les examens publics, et principalement dans les examens pour brevets de capacité ;

    Qu’enfin, les corporations enseignantes ne puissent plus exister que comme établissements privés ou libres.

    La Commune de Paris de 1871 et la Franc Maçonnerie (Partie 6)

    1. Journal Officiel de la Commune de Paris, 2 avril 1871 : L’Education nouvelle.

    Les délégués de la société l’Education nouvelle ont été reçus hier par les membres de la Commune, auxquels ils ont remis une requête conçue en ces termes :

    A la Commune de Paris,

    Considérant la nécessité qu’il y a, sous une république, à préparer la jeunesse au gouvernement d’elle-même par une éducation qui est toute à créer ;

    Considérant que la question de l’éducation, laquelle n’est exclusive d’aucune autre, est la question mère, qui embrasse et domine toutes les questions politiques et sociales, et sans solution de laquelle il ne sera jamais fait de réformes sérieuses et durables ;

    Considérant que les maisons d’instruction et d’éducation entretenues par la commune, ou par le département ou par l’Etat, doivent être ouvertes aux enfants de tous les membres de la collectivité, quelles que soient les croyances intimes de chacun d’eux ;

    Les soussignés délégués de la société l’Education nouvelle, demandent d’urgence, au nom de la liberté de conscience, au nom de la justice :

    Que l’instruction religieuse ou dogmatique soit laissée tout entière à l’initiative et à la direction libre des familles, et qu’elle soit immédiatement et radicalement supprimée, pour les deux sexes, dans toutes les écoles, dans tous les établissements dont les frais sont payés par l’impôt ;

    Que ces maisons d’instruction et d’éducation ne contiennent aux places exposées aux regards des élèves ou du public aucun objet de culte, aucune image religieuse ;

    Qu’il n’y soit enseigné ou pratiqué, en commun, ni prières, ni dogmes, ni rien de ce qui est réservé à la conscience individuelle ;

    Qu’on n’y emploie exclusivement que la méthode expérimentale ou scientifique, celle qui part toujours de l’observation des faits, quelle qu’en soit la nature, physiques, moraux, intellectuels ;

    Que toutes les questions du domaine religieux soient complètement supprimées dans tous les examens publics, et principalement dans les examens pour brevets de capacité ;

    Qu’enfin, les corporations enseignantes ne puissent plus exister que comme établissements privés ou libres.

    La qualité de l’enseignement étant déterminée tout d’abord par l’instruction rationnelle, intégrale, qui deviendra le meilleur apprentissage possible de la vie privée, de la vie professionnelle et de la vie politique ou sociale, la société l’Education nouvelle émet en outre le vœu que l’instruction soit considérée comme un service public de premier ordre ; qu’en conséquence, elle soit gratuite et complète pour tous les enfants des deux sexes, à la seule condition du concours pour les spécialités professionnelles.

    Enfin, elle demande que l’instruction soit obligatoire, en ce sens qu’elle devienne un droit à la portée de tout enfant, quelle que soit sa position sociale, et un devoir pour les parents ou pour les tuteurs, ou pour la société.

    Au nom de la société l’Education nouvelle, les délégués nommés dans la séance du 26 mars 1871, à l’Ecole Turgot :

    Henriette GAROSTE, rue Saint-Paul, 43 ; -- Louise LAFITTE, rue Saint-Paul, 43 ; -- J. MANIER, rue du Faubourg-Saint-Martin, 148 bis ; -- RHEIMS, rue d’Hauteville, 33 ; -- Maria VERDURE, rue Sainte-Marie-du-Temple, 8.

     

    Il a été répondu aux délégués que la Commune était complètement favorable à une réforme radicale de l’éducation dans le sens qu’ils indiquaient ; qu’elle comprenait l’importance capitale de cette réforme, et qu’elle considérait la présente démarche comme un encouragement à entre dans la voie où elle était résolue à marcher.

     

    1. Extrait de la déclaration au peuple français du 19 avril 1871.

    « Il faut que Paris et le pays tout entier sachent quelle est la nature, la raison, le but de la Révolution qui s’accomplit. […]

    La Commune a le devoir d’affirmer et de déterminer les aspirations et les vœux de la population de Paris ; de préciser le caractère du mouvement du 18 mars, incompris, inconnu et calomnié par les hommes politiques qui siègent à Versailles. […] Que demande-t-il ?

    La reconnaissance de la consolidation de la République, seule forme de gouvernement compatible avec les droits du peuple et le développement régulier et libre de la société. […]

    Nos ennemis se trompent ou trompent le pays quand ils accusent Paris de vouloir imposer sa volonté ou sa suprématie au reste de la nation, et de prétendre à une dictature qui serait un véritable attentat contre l’indépendance et la souveraineté des autres communes.

    Ils se trompent ou trompent le pays quand ils accusent Paris de poursuivre la destruction de l’unité française, constituée par la Révolution, aux acclamations de nos pères, accourus à la fête de la Fédération de tous les points de la vieille France.

    L’unité, telle qu’elle nous a été imposée jusqu’à ce jour par l’empire, la monarchie et le parlementarisme, n’est que la centralisation despotique, inintelligente, arbitraire ou onéreuse. […]

    La lutte engagée entre Paris et Versailles est de celles qui ne peuvent se terminer par des compromis illusoires : l’issue n’en saurait être douteuse. La victoire, poursuivie avec une indomptable énergie par la Garde nationale, restera à l’idée et au droit. […]

    Nous avons le devoir de lutter et de vaincre ! »

    Paris, le 19 avril 1871, La Commune de Paris.

     

    1. Déclaration des maires et des députés de Paris, réunis en conseil à Saint-Germain-l’Auxerrois le 25 mars 1871

    « Les députés de Paris, les maires et les adjoints intégrés dans les mairies de leurs arrondissements, et les membres du conseil central fédéral de la garde nationale,

    Convaincus que le seul moyen d’éviter la guerre civile, l’effusion du sang à Paris, et en même temps d’affermir la république, est de procéder à des élections immédiates, convoquent pour demain dimanche tous les citoyens dans les collèges électoraux.

    Les bureaux seront ouverts à huit heures du matin, et fermés à midi.

    Vive la République !

     

    Les maires et adjoints de Paris.

    1° Arrondissement Edmond ADAM, MELINE, adjoint.

    2°, Emile BRELAY, LOISEAU-PINSON.

    3°, BONVALLET, maire, CH. MURAT, adjoint.

    4°, VAUTRIN, maire, DE CHATILLON, LOISEAU, adjoints.

    5°, JOURDAN, COLLIN, adjoints.

    6°, A. LEROY, adjoint.

    9°, DESMARETS, maire, E. FERRY, André NAST, adjoints.

    10°, A. MURAT, adjoint.

    11°, MOTTU, maire, BLANCHON, POIRIER, TOLAIN, adjoints.

    12°, GRIVOT, maire, DENISSON, DUMAS, TURILLON, adjoints.

    13° COMBES, Léo MEILLET, adjoints.

    15°, JUBBES, DUVAL, SEXTUS-MICHEL, adjoints.

    16°, CHAUDEY, SEVESTRE, adjoints.

    17°, François FAVRE, MALON, VILLENEUVE, CACHEUX, adjoints.

    18°, CLEMENCEAU, maire, J. LAFONT, DEREURE, JUCLARD, adjoints.

    19°, DEVEAUX, SALORY, adjoints.

     

    Les représentants de la Seine présents à Paris.

    Lockroy, Floquet, Tolain, Clemenceau, Schoelcher, Greppo.

     

    Le comité de la garde nationale.

    Avoine fils, Antoine Arnaud, G. Arnold, Assi, Audignoux, Bouit, Jules Bergeret, Babick, Baron, Billioray, Blanchit, L. Boursier, Castioni, Chonteau, A. Dupont, Fabre, Ferrat, Henri Fortuné, Fleury, Fougeret, G. Gaudier, Gouhier, M. Géresme, Grélier, Grolard, Jourde, Josselin, Lavalette, Lisbonne, Maljournal, Edouard Moreau, Mortier, Prudhomme, Rousseau, Ranvier, Varlin. ».

     

     

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