• La Commune de Paris de 1871 et la Franc Maçonnerie (Partie 5)

    18 janvier 1871 : le pain, qui constitue alors la base de l’alimentation, est rationné : 300 grammes à 10 centimes pour les adultes, 150 grammes pour les enfants au-dessous de cinq ans. Ce pain, officiellement, doit ne contenir que du blé, du riz et de l’avoine, mais il est essentiellement fait de paille moisie hachée. Parfois, les municipalités font des distributions de viande séchée, de haricots, d’huile, de café, mais la misère est vraiment terrible dans les quartiers populaires.

    La Commune de Paris de 1871 et la Franc Maçonnerie (Partie 5)

    1. QUELQUES EVENEMENTS :

     

    1. Le rationnement lors du siège de Paris de 1870

    Lors de la guerre de 1870, Paris est assiégé et le rationnement est mis en place.

    6 octobre 1870 : rationnement de la viande et création des boucheries municipales.

    29 et 30 novembre 1870 : les éléphants Castor et Pollux du Jardin des plantes sont abattus et vendu 13 500 francs, chaque, à la boucherie anglaise du boulevard Haussmann, qui écoulait la viande des animaux du Jardin, sous la dénomination de « viande de fantaisie ».

    4 décembre 1870 : le quotidien Les Nouvelles publie un menu de circonstance, utilisant toutes les ressources alimentaires dont les parisiens peuvent encore disposer :

    Consommé de cheval au millet

    Brochette de foie de chien à la maître d'hôte

    Émincés de râble de chat sauce mayonnaise

    Épaule de filet de chien sauce tomate

    Civet de chat aux champignons

    Côtelettes de chien aux petits pois

    Salmis de rats à la Robert

    Gigot de chien flanqué de ratons

    Plum pudding au jus de moelle de cheval

    16 décembre 1870 : les vivres diminuent, la viande qui était rationnée manque totalement, ainsi que le bois et le charbon.
    Le gouverneur de Paris ordonne que l'on procède au réquisitionnement des chevaux pour les abattre, et les manger. Les queues s'allongent pour un morceau de pain. On mange du chat, du chien et on chasse le rat.

    Menu du 25 décembre 1870 — 99e jour du siège —, servi au café Voisin, 261, rue Saint-Honoré. Il s'agit d'un menu de siège dont le prix n'est pas indiqué, reproduit sur l'image ci-contre.

    31 décembre 1870 : pour fêter son élection en tant que maire du 3e arrondissement de Paris, Théodore Jacques Bonvalet offre un repas à vingt de ses amis, servi au restaurant Noël Peter’s 95, rue de Richelieu - 24, passage des Princes. Les mets sont composés d'animaux du zoo du Jardin des Plantes.

    18 janvier 1871 : le pain, qui constitue alors la base de l’alimentation, est rationné : 300 grammes à 10 centimes pour les adultes, 150 grammes pour les enfants au-dessous de cinq ans. Ce pain, officiellement, doit ne contenir que du blé, du riz et de l’avoine, mais il est essentiellement fait de paille moisie hachée. Parfois, les municipalités font des distributions de viande séchée, de haricots, d’huile, de café, mais la misère est vraiment terrible dans les quartiers populaires.

    8 février 1871 : le maire de Paris, Jules Ferry, prend un arrêté qui indiquant la fin du rationnement du pain et son prix.

    Arrêté du maire de Paris

    « Le membre du gouvernement, maire de Paris,

    ARRÊTE :

    Art.1er. À dater du 10 février, le rationnement du pain cessera d'avoir lieu.
    En conséquence, l'arrêté du 18 janvier est rapporté.

    Art. 2. Sont également rapportés les arrêtés du maire de Paris, du 3 décembre 1870, limitant les livraisons de la caisse de la boulangerie ; du 12 décembre, défendant la vente des farines ; du 5 janvier 1871 défendant la sortie du pain du 12 janvier, interdisant la fabrication et la vente de pain de luxe, et le blutage des farines par les boulangers.

    Le commerce des farines, la fabrication et le colportage du pain, sous quelque forme que ce soit, ne seront désormais soumis à aucune restriction, sauf la taxe municipale, qui est maintenue jusqu'à nouvel ordre.

    Art. 3. Le pain sera désormais taxé au prix de 47 centimes 1/2 le kilogramme, comme avant l'arrêté du 18 janvier dernier.

    Fait à Paris, le 8 février 1871

    Le maire de Paris,

    Jules Ferry »

     

    1. AFFICHE ROUGE

    « Au peuple de Paris,

    Les délégués de vingt arrondissements de Paris.

    Le gouvernement qui, le 4 septembre, s’est chargé de la défense nationale a-t-il rempli sa mission ? – Non !

    Nous sommes 500 000 combattants et 200 000 Prussiens nous étreignent ! À qui la responsabilité, sinon à ceux qui nous gouvernent ? Ils n’ont pensé qu’à négocier au lieu de fondre des canons et de fabriquer des armes.

    Ils se sont refusés à la levée en masse.

    Ils ont laissé en place les bonapartistes et mis en prison les républicains.

    Ils ne se sont décidés à agir enfin contre les Prussiens qu’après deux mois, au lendemain du 31 octobre. Par leur lenteur, leur indécision, leur inertie, ils nous ont conduits jusqu’au bord de l’abîme : ils n’ont su ni administrer ni combattre, alors qu’ils avaient sous la main toutes les ressources, les denrées et les hommes.

    Ils n’ont pas su comprendre que dans une ville assiégée, tout ce qui soutient la lutte pour sauver la patrie possède un droit égal à recevoir d’elle la subsistance ; ils n’ont rien su prévoir : là où pouvait exister l’abondance, ils ont fait la misère ; on meurt de froid, déjà presque de faim : les femmes souffrent, les enfants languissent et succombent. La direction militaire est plus déplorable encore : sorties sans but ; luttes meurtrières sans résultats ; insuccès répétés, qui pouvaient décourager les plus braves ; Paris bombardé. Le gouvernement a donné sa mesure : il nous tue. Le salut de Paris exige une décision rapide. Le gouvernement ne répond que par la menace aux reproches de l’opinion. Il déclare qu’il maintiendra l’ORDRE, comme Bonaparte avant Sedan.

    Si les hommes de l’Hôtel de Ville ont encore quelque patriotisme, leur devoir est de se retirer, de laisser le peuple de Paris prendre lui-même le soin de sa délivrance. La municipalité ou la Commune, de quelque nom qu’on appelle, est l’unique salut du peuple, son seul recours contre la mort. Toute adjonction, ou immixtion au pouvoir actuel ne serait qu’un replâtrage, perpétuant les mêmes errements, les mêmes désastres. Or la perpétuation de ce régime, c’est la capitulation, et Metz et Rouen nous apprennent que la capitulation n’est pas seulement encore et toujours la famine, mais la ruine et la honte. C’est l’armée et la Garde nationale transportées prisonnières en Allemagne, et défilant dans les villes sous les insultes de l’étranger ; le commerce détruit, l’industrie morte, les contributions de guerre écrasant Paris : voilà ce que nous prépare l’impéritie ou la trahison.

    Le grand peuple de 89, qui détruit les Bastilles et renverse les trônes, attendra-t-il dans un désespoir inerte, que le froid et la famine aient glacé dans son cœur, dont l’ennemi compte les battements, sa dernière goutte de sang ? – Non ! La population de Paris ne voudra jamais accepter ces misères et cette honte. Elle sait qu’il en est temps encore, que des mesures décisives permettront aux travailleurs de vivre, à tous de combattre.

    Réquisitionnement général

    Rationnement gratuit

    Attaque en masse

    La politique, la stratégie, l’administration du 4 septembre, constituées de l’Empire, sont jugées.

    Place au peuple !

    Place à la commune ! »

     

    1. Appel du Comité central de la Garde nationale le 25 mars 1871.

    Le texte de l'appel :

    « CITOYENS

    Notre mission est terminée: nous allons céder la place dans votre Hôte l- de - Ville à vos nouveaux élus, à vos mandataires réguliers. Aidés par votre patriotisme et votre dévouement, nous avons pu mener à bonne fin l'œuvre difficile entreprise en votre nom. Merci de votre concours persévérant ; la solidarité n'est plus un vain mot : le salut de la République est assuré. Si nos conseils peuvent avoir quelque poids dans vos résolutions, permettez à vos plus zélés serviteurs de vous faire connaître, avant le scrutin, ce qu'ils attendent du vote aujourd'hui.

    CITOYENS

    • Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre propre vie, souffrant des mêmes maux.

    • Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne considèrent que leurs propres intérêts et finissent toujours par se considérer comme indispensables.

    • Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l'action ; ils sacrifieront tout à un discours, à un effet oratoire ou à un mot spirituel.

    • Évitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère.

    • Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du Peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue.

    • Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c'est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter.

    • Nous sommes convaincus que, si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèreront jamais comme vos maîtres. »

    — Hôtel de Ville, 25 mars 1871, le comité central de la Garde nationale

     

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