• L'IMITATION DE JESUS-CHRIST (Partie 15)

    Et plus haut on montera en Esprit, plus lourdes , souvent, seront les croix rencontrées, car la souffrance de l'exil croît avec l'amour.

    Si tu comptes sur toi-même tu n'arriveras à rien en cette matière, mais si tu te confies dans le Seigneur, la force du ciel te sera donnée et le monde et la matière seront assujettis à ton autorité.

    L'IMITATION DE JESUS-CHRIST (Partie 15)

    Chapitre IV.

    De la pureté d'esprit et de la simplicité du but.

    Deux ailes élèvent l'homme au-dessus du terrestre, à savoir : la simplicité et la pureté . La simplicité doit être dans l'idéal, la pureté dans le désir. La simplicité tend vers Dieu, la pureté l'atteint et le goûte.

    Aucune bonne action ne t'embarrasserait si tu étais libre intérieurement de tout désir illégitime.

    Si ton cœur était pur, alors toute chose créée serait pour toi le miroir de la Vie et le Livre de la science sacrée. [La nature dévoile les secrets de Dieu aux humbles et aux purs ].

    Tel chacun est intérieurement, tel il juge extérieurement.

    Comme le fer mis au feu perd sa rouille et devient tout éclatant, ainsi l'homme qui se donne purement à Dieu sort de sa torpeur et se transmue en « nouvel homme ».

     

    Chapitre V.

    De l'examen de soi-même.

    Nous ne pouvons facilement nous apprécier nous-mêmes car, souvent, l'assistance spirituelle et le jugement nous manquent. Peu de lumière est en nous et nous la perdons rapidement par négligence. Souvent aussi nous ne remarquons pas combien aveugles nous sommes intérieurement.

    Où es-tu quand tu n'es pas présent à toi-même ? Et quand tu auras tout parcouru en te négligeant toi-même, quel profit auras-tu ?

     

     

    L'IMITATION DE JESUS-CHRIST (Partie 16)

    Chapitre VI.

    De la joie d'une conscience bonne.

    Le témoignage d'une bonne conscience est la gloire de l'homme de bien (II, Cor., I, 12). Aie une conscience bonne et tu auras toujours la joie. La conscience bonne peut supporter beaucoup, elle est toujours joyeuse dans les revers ; la conscience mauvaise est toujours craintive et inquiète. Tu reposeras doucement si ton cœur ne te reproche rien (I., Jean, III, 21).

    Celui dont la conscience est pure sera facilement content et en paix. Tu n'es pas plus saint si l'on te loue, ni plus vil si tu es blâmé ; tu es ce que tu es et les paroles ne te feront pas plus grand que tu ne l'es pour Dieu. Si tu considères ce que tu es, en toi, tu ne t'occuperas pas de ce que les homme disent de toi.

    Toujours bien agir et se compter pour rien est l'indice d'un cœur humble.

     

    Chapitre VII.

    De l'amour de Jésus au-dessus de tout.

    Heureux qui comprend ce que c'est qu'aimer Jésus et se mépriser soi-même à cause de Jésus . Il importe de laisser l'aimé pour l'Aimé, car Jésus veut être aimé seul, au-dessus de tout.

    Ton Aimé est tel par nature , qu'Il ne veut pas en admettre un autre , mais veut seul posséder ton cœur, et comme Roi, s'asseoir sur Son propre Trône. Si tu savais t'éloigner complètement de toute chose créée, Jésus habiterait volontiers avec toi.

    Si, en tout, tu cherches Jésus, tu trouveras toujours Jésus. Si au contraire tu te cherches toi-même, tu te trouveras toi-même, mais pour ta perte , car s'il ne cherche Jésus, l'homme se nuit plus à lui-même que ne le feraient le monde entier et tous ses adversaires.

     

     

    L'IMITATION DE JESUS-CHRIST (Partie 17)

    Chapitre VIII.

    De l'amitié familière de Jésus.

    Quand Jésus est là tout est bon, rien ne semble difficile, mais en vérité, quand Jésus n'est pas là, tout est dur. Quand Jésus ne parle pas au cœur, la satisfaction est vile, mais si Jésus dit seulement une parole nous ressentons un grand bien-être.

    Être sans Jésus est un lourd enfer, être avec Jésus un paradis de douceur. Si Jésus était avec toi, nul ennemi ne pourrait te nuire. Qui trouve Jésus trouve un riche trésor et même, bon au-dessus de toute bonté, et qui perd Jésus perd plus que tout, plus que le monde entier.

    Tous les êtres sont à aimer par amour pour Jésus et Jésus pour Lui-même.

    Sois intérieurement pur et libre , sans être gêné par aucune créature. Il importe que tu sois un cœur nu et pur à offrir à Dieu si tu veux être vide et sentir combien suave est le Seigneur. [C'est un adage mystique : si nous voulons que Dieu vienne en nous, nous devons nous faire « vides » de tout (Maître Eckhart) ].

    En vérité , tu n'y parviendras pas si tu n'as été devancé et attiré par la grâce ,afin que tous ayant été délaissés et chassés, tu sois uni, seul, avec Le Seul. Car quand l'aide de Dieu vient à l'homme il devient alors capable en tout, et si elle s'éloigne il sera pauvre et faible, presque abandonné au châtiment.

     

    Chapitre IX.

    De la privation de toute consolation.

    Il n’est pas pénible de mépriser la consolation humaine quand la consolation divine est là ; il est grand et beaucoup plus grand de pouvoir se priver de consolation tant Divine qu'humaine, de vouloir librement supporter l'exil du cœur pour l'honneur de Dieu et de ne se chercher en rien ni considérer ses propres mérites.

    Volontiers nous accueillons une satisfaction, et l'homme se dépouille difficilement de lui-même.

    Ne souffre pas trop quand tu seras abandonné par un ami, sachant que nous devons tous, à la fin , être séparé les uns des autres.

    En quoi puis-je donc espérer ou en quoi dois-je me confier si ce n'est dans la seule grande miséricorde de Dieu et dans la seule espérance de la faveur céleste ?

    Nul saint ne fut si haut ravi et illuminé qu'auparavant , ou après, il ne fût tenté. En effet, n'est pas digne de la haute contemplation de Dieu, qui n'a pas été , pour Dieu, éprouvé par quelque tentation. « Qui vaincra , est-il dit, je lui donnerai à manger du fruit de l'arbre de vie. » (Apoc. , II, 7).

     

    L'IMITATION DE JESUS-CHRIST (Partie 18)

    Chapitre X.

    De la reconnaissance pour le don de Dieu.

    Pourquoi cherches-tu le repos puisque tu es né pour le travail ? (Job, V, 7). Dispose-toi à la patience, plus qu'au bien-être, au portement de croix plus qu'à la joie. C'est que toutes les joies mondaines sont, ou vaines, ou honteuses. En vérité, les joies spirituelles sont seules agréables et honnêtes, issues de nos qualités et versées par Dieu dans les cœurs purs.

    Car toujours, la grâce sera donnée à qui dignement rend grâces, et enlevé à l'arrogant, ce qui sera donné à l'humble.

    Je ne veux pas d'une consolation qui m'ôte le repentir et ne désire pas une contemplation qui me conduit à l'orgueil. Car tout ce qui est haut n'est pas saint, tout ce qui est agréable n'est pas bon , tout ce qui est désirable n'est pas pur, tout ce qui est chéri n'est pas agréable à Dieu.

    J'accepte volontiers une grâce par laquelle je serai trouvé plus humble et plus craintif et qui me préparera davantage à renoncer à moi-même.

    Toujours est pour notre bien ce qui nous arrive avec Sa permission.

     

    Chapitre XI.

    Du peu d'amis de la croix de Jésus.

    Jésus a maintenant beaucoup d'aspirants à son Royaume céleste, mais peu de porteurs pour sa croix. Il a beaucoup de postulants à ses joies, mais peu à ses épreuves. Il en trouve plusieurs pour participer à son repas, mais peu pour jeûner avec Lui. Tous désirent se réjouir avec Lui , peu veulent supporter quelque chose pour Lui.

    Beaucoup suivent Jésus jusqu’à la fraction du pain, mais peu jusqu'à boire le calice de la passion.

    Oh ! Combien est capable l'amour pur pour Jésus, sans mélange d'intérêt ou d'amour personnels ; ne doit-on pas les appeler tous mercenaires, ceux qui toujours recherchent les profits ?

    C'est que, tout étant délaissé, l'homme se renonce , sorte totalement de lui et ne garde aucun amour personnel ; après avoir fait tout ce qu'il savait devoir être fait, il pense ne rien avoir fait. Qu'il ne prenne pas pour grand ce qui paraît grand, mais se déclare , en vérité, serviteur inutile.

     

    L'IMITATION DE JESUS-CHRIST (Partie 19)

    Chapitre XII.

    Sur la voie royale de la croix sainte.

    Ce langage doit sembler dur à beaucoup : « Refuse-toi à toi-même, porte ta croix et suis Jésus » (Luc, IX, 23), mais il sera beaucoup plus dur d'entendre cette dernière parole : « Eloignez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel » (Matt., XXV, 41), car, ceux qui, volontiers écouteront et suivront le sentier de la croix , ne craindront point alors d'entendre l'éternelle damnation.

    Pourquoi crains-tu donc de porter la croix par laquelle on accède au Royaume ?

    Il n'est pas de régénération de l'âme ni d'espérance de la vie éternelle, si ce n'est dans la croix.

    Porte donc ta croix et suis Jésus et tu iras à la vie éternelle. Il t’a précédé , portant Lui-même la croix, et Il est mort en croix pour toi, afin que toi tu portes la croix et aspires à mourir en croix. Parce que « si tu es mort avec Lui, pareillement aussi, avec Lui tu vivras » (Rom, VI, 8), et si tu es associé dans la peine, tu le seras dans la gloire.

    Voici : tout se tient dans la croix et tout réside dans le fait de mourir, il n'y a pas d'autre voie vers la vie et vers la paix intérieure vraie, que la voie de la croix sainte et du travail quotidien de régénération.

    Comment donc, toi, cherches-tu une autre route que cette voie royale qu'est la voie de la croix sainte ?

    Et plus haut on montera en Esprit, plus lourdes , souvent, seront les croix rencontrées, car la souffrance de l'exil croît avec l'amour.

    Si tu comptes sur toi-même tu n'arriveras à rien en cette matière, mais si tu te confies dans le Seigneur, la force du ciel te sera donnée et le monde et la matière seront assujettis à ton autorité.

    Il faut qu'il en soit ainsi, il n'y a d'autre remède pour te libérer des tourments des maux et des douleurs , que de les supporter. [ L’Évangile nous enseigne que nos douleurs , nos tribulations , sont les effets de nos fautes. Nous ne devons pas chercher à les éviter mais nous ne pourrons nous en libérer qu'en les acceptant et en les supportant.] [ Les tribulations nous libèrent des dettes que nous avons contractées et font ainsi de nous des hommes libres. C'est l'obéissance qui nous rend libres.].

    Quand tu seras parvenu à ce que la tribulation te soit douce et savoureuse à cause du Christ, estime que le bien est avec toi, car tu as trouvé la paradis sur terre.

    Sache avec certitude que tu dois passer ta vie à mourir ; plus quelqu'un meurt à lui-même, plus il commence à vivre en Dieu.

    Assurément , si quelque chose était meilleur et plus utile pour sauver les hommes que souffrir, Christ l'aurait enseigné par la parole et par l'exemple : «  Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce lui-même ; qu'il porte sa croix et me suive. » (Matt., XVI, 24).

    « C'est par de nombreuses tribulations qu'il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu. » (Act., XIV, 21).

     

    Livre III.

    Le livre de la paix du cœur.

    Vie unitive.

     

    Chapitre premier.

    De l'entretien intérieur du Christ avec le cœur du disciple.

    « J'écouterais ce que dit en moi le Seigneur Dieu. » (Ps. LXXXIV, 9).

    Prends-y garde , mon âme ! Ferme les portes de tes sens, afin de pouvoir entendre ce que dit en ton cœur le Seigneur ton Dieu. Ton Aimé te dit ceci :  « Je suis ton salut, ta paix et ta vie. Tiens-toi en Moi et tu trouveras la paix, abandonne tout ce qui est transitoire, cherche l'éternel. »

     

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