• « Je suis » (selon Ramana Maharshi).Partie 15

    Le sage réalisé perçoit le monde d’un point de vue différent. Essayez donc d’attraper les images d’un film. Qu’attrapez-vous ? L’écran tout simplement. Que reste-t-il quand les images ont disparu ? L’écran, encore une fois. Il en est de même pour le monde : le jnâni n’y voit que la manifestation du Soi. L’univers extérieur est un film aux yeux de l’homme réalisé.

    L’homme ordinaire sait que les scènes et les personnages du film sont fictifs et n’ont pas d’existence réelle. Mais l’homme ordinaire croit en la réalité des objets de la vie quotidienne, tandis que l’être réalisé ne voit en eux que des images cinématographiques. Le Soi est le support qui prête au monde un semblant d’existence. La Réalité est intérieure au Soi et non à l’univers. C’est ce dont prend conscience l’homme réalisé.

     

    « Je suis » (selon Ramana Maharshi).Partie 15 

     

    8 C’est le Pouvoir supérieur qui fait toutes choses et l’homme n’est qu’un instrument. S’il accepte cette position, il est libre de tout ennui, sinon il les invite.

    Prenez par exemple, une figure sculptée sur un gopuram [tour située à l’entrée d’un temple] qui donne l’impression de porter le poids de la tour sur ses épaules. Son attitude, son regard, donnent l’impression d’un effort considérable. Mais réfléchissez. La tour est bâtie sur la terre et elle repose sur ses propres fondations. Le personnage fait partie de la tour, mais il est fait de telle sorte qu’il semble la soutenir. Il en va de même pour l’homme qui garde le sentiment d’être l’auteur de ses actes.

    9 Le principe individuel (âtman) et le principe universel (brahman) ne forment qu’une et même essence. L’infini, tout en transcendant le fini, doit être recherché dans celui-ci et non hors de lui, que l’éternel doit être trouvé à travers le temporel et non pas en dehors. Le but et le sens véritable de la vie humaine, c’est de rencontrer l’éternel dans le temps. Il y a identité du Soi (âtman) avec l’Etre universel (brahman).

    10 L’aspirant peut arriver à la « conscience-témoin », la conscience dégagées de ses structures psychophysiologiques et de leurs conditionnements temporels, celle du « libéré-vivant » (jîvan-mukta) pour qui les limitations de la vie, tout en subsistant, ne jouent plus aucun rôle et qui connaît la vraie, l’indicible liberté de la parfaite spontanéité.

    11 Discipline du jnana yoga (chemin de la connaissance) : rendre l’individu entièrement purifié en pensée comme en acte. Quatre qualités que le candidat doit arriver à posséder :

    1. La discrimination (viveka) entre les choses réelles (nitya) et les choses non réelles.
    2. L’abandon de toute passion (viraga) de jouir des choses d’ici-bas ou de là-haut.
    3. L’obtention de la paix (sama), de la maîtrise de soi (dama), et autres modes de réalisation (sadhana) :
      1. Calme (sama)
      2. Maîtrise de soi (dama)
      3. Stabilité (uparati)
      4. Patience (titiksa)
      5. Concentration (samadhana)
      6. Foi (sraddha)
    4. Le devoir d’être délivré (mumuksutva) de la quête du Soi.

    12 Instruction essentielle pour la recherche de l’Etre qui doit s’achever par l’expérience personnelle de l’élève. Trois étapes :

    1 L’instruction orale (sravana) : entendre des textes révélés par le gourou

    2 La réflexion raisonnée (manana) sur cet enseignement des Ecritures

    3 La méditation (nididhyasana) intuitive.

    13 Le renoncement non seulement moral, mais encore métaphysique, à l’individualité, à l’ego, est la condition préalable à l’ « aperception plénière de la suprême vérité ». L’ego est effacé, annihilé, afin que le Soi infini soit retrouvé.

    Le mahavakya (grande proposition) « Tu es Cela » : « Tu » = être individuel, entouré de limitations. « Cela » = l’être suprême, entièrement libre, omniscient, tout-puissant. Compréhension de son identité profonde avec le Soi, l’Un sans second = révélation à l’homme de son existence authentique.

    14 L’objectif est d’élargir la conscience empirique, jusqu’à ce qu’elle devienne universelle.

    15 L’humanité comporte trois types de personnes : 1) Les « asservis » ; 2) les « libérés ; 3), les « saints » participants aux deux catégories.

    Les libérés : L’égocentrisme en a disparu. Il garde une personnalité, il ne s’abstrait pas du monde ; mais les exigences d’un « moi » en ont disparu. La « psyché » que conserve le libéré est pure, dépourvue de « moi » centré sur un individu… dès lors, merveilleuse est sa lucidité ! Pour lui ont disparu : la notion de sujet-et-objet, la possession ; la préoccupation du corps ; la distinction ente « moi » et le mode… (Le monde lui-même en tant qu’entité distincte, autonome !) ; le mouvement mental inutile (il pense, mais quand et comme il faut) ; l’angoisse de la mort (il ne ressent envers elle qu’une complète indifférence) ; l’aspect psychique des douleurs corporelles… Il vit une Réalité indicible, immuable, infiniment féconde en manifestations.

    Le sage réalisé perçoit le monde d’un point de vue différent. Essayez donc d’attraper les images d’un film. Qu’attrapez-vous ? L’écran tout simplement. Que reste-t-il quand les images ont disparu ? L’écran, encore une fois. Il en est de même pour le monde : le jnâni n’y voit que la manifestation du Soi. L’univers extérieur est un film aux yeux de l’homme réalisé.

    L’homme ordinaire sait que les scènes et les personnages du film sont fictifs et n’ont pas d’existence réelle. Mais l’homme ordinaire croit en la réalité des objets de la vie quotidienne, tandis que l’être réalisé ne voit en eux que des images cinématographiques. Le Soi est le support qui prête au monde un semblant d’existence. La Réalité est intérieure au Soi et non à l’univers. C’est ce dont prend conscience l’homme réalisé.

    « Libéré vivant » : La peur de la mort a disparu pour toujours. Le « libéré vivant » a compris que le « moi » (l’ego) ne faisait qu’un avec le « Moi » Supérieur, Universel et Immortel », l’esprit et le moi réel de tout être humain.

    L’homme ordinaire : La différence d’avec l’homme initié apparaît dans l’attitude en face de la mort. Car celui chez lequel l’intérêt se concentre sur l’ « ego », être individuel séparé, a peur de la mort, qui menace de dissolution cet « ego ».

    Le véritable sens de « posture » est intérieur : c’est s’établir fermement dans le Soi. Chercher la source de l’esprit, c’est cela la vérité.

    Le « délivré-vivant » (jivan-mukta) devient immortel dans ce monde parce qu’il a connu le fond éternel, la racine même de son existence, parce qu’il a défait les nœuds qui liaient son âme au corps. C’est d’ailleurs la raison pourquoi l’existence et la continuation du corps (périssable) ne jouent plus aucun rôle pour lui. « Qui connaît ce suprême brahman devient lui-même brahman … Il passe outre à la souffrance, outre au mal. Délivré des nœuds intérieurs, il devient immortel ». Et encore : « Quand se rompent tous les nœuds du cœur ici, alors le mortel devient immortel ».

     

     

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