• « Je suis » (selon Ramana Maharshi).Partie 14

    « En dehors de nous-mêmes, y a-t-il une réalité du temps et de l’espace ? En tant que corps (physique et mental) nous devons être soumis au temps et à l’espace. Mais sommes-nous corps ? Nous sommes un (et le même, sans changement) maintenant, alors et partout ; c’est nous qui sommes, le temps et l’espace ne sont pas ; nous sommes ».

     

     

     

     

    « Je suis » (selon Ramana Maharshi).Partie 14 

     

     

     

    30 L’essence de la suprême réalité repose sur le « Je suis », l’Etre éternel, le « Temps » véritable.

     

    31 Bhagavad-Gîtâ : « Je suis le Temps » (Krishna)

     

    32 « Le présent et le passé n’existent que par rapport au présent. Ils ne sont eux-mêmes rien d’autre que le présent lorsqu’ils arrivent. Donc, seul le présent est réel. Penser connaître le passé et le futur sans connaître la Vérité du Maintenant Eternel, est la même chose qu’essayer de concevoir une numérotation sans l’unité ».

     

    33 « En dehors de nous-mêmes, y a-t-il une réalité du temps et de l’espace ? En tant que corps (physique et mental) nous devons être soumis au temps et à l’espace. Mais sommes-nous corps ? Nous sommes un (et le même, sans changement) maintenant, alors et partout ; c’est nous qui sommes, le temps et l’espace ne sont pas ; nous sommes ».

     

    34 Le monde n’est qu’une manifestation qui apparaît sur l’écran de la conscience pure. Cette dernière demeure immuable. La finalité de l’univers, c’est le Soi. Le Soi est immuable, mais le monde se meut à l’intérieur du Soi. Sans la conscience, le temps et l’espace n’existent pas. La conscience absolue est notre nature réelle.

     

    35 La Réalité ne peut être quelque chose de nouveau ; elle existe dans l’éternel présent, au-delà du passé, du présent et de l’avenir, au-delà du temps.

     

    36 Seul l’Un est Sat, existence pure : c’est le papier. Tandis que le monde, les objets que nous voyons et nous-mêmes, sont le texte imprimé.

     

    37 Ce que vous percevez n’est pas éternel ; ce qui est créé doit un jour prendre fin, être détruit. Ce qui n’est pas créé n’a pas de fin. Ce qui existe ne peut être perçu, ne peut être objet de perception. Nous devons découvrir l’origine de ce qui se manifeste. Ce qui existe, existe à jamais ; ce qui se manifeste disparaît au moment de la Réalisation. Le Soi est l’écran sur lequel apparaissent les images du monde et des événements. L’écran est immuable, mis les images défilent continuellement.

     

    38 Parce que soumis au changement, le monde ne peut être réel. Le monde est réel lui aussi, il se trouve au sein de la même réalité.

     

    39 Mâyâ n’est autre qu’Ishvara-Shakti, l’activité de la réalité.

     

    40 La non-dualité signifie que seul existe l’Absolu. Le cosmos tout entier existe dans l’Absolu. Il n’a pas de réalité véritable ; il se manifeste seulement dans l’Absolu, qui, lui, reste éternellement inchangé et non manifesté.

     

    RÊVE : Dans un rêve, les êtres et les événements n’ont de réalité qu’en celui qui rêve, ne lui ajoutant rien par leur création, et ne lui ôtant rien lorsqu’ils s’évanouissent. Ceci veut dire que l’Absolu est le Moi Supérieur du cosmos et de tout être. En recherchant son moi, en se demandant sans cesse : qui suis-je ? on peut donc réaliser son identité avec l’être universel. C’est cette pure doctrine de l’ »Advaïta » qu’enseignait Sri Bhagavan.

     

    41 Certains pourront craindre que cette doctrine du seul Moi (Moi Supérieur) ne les prive d’un Dieu personnel, auquel ils peuvent adresser leurs prières, mais cette crainte ne se justifie pas, car, tant que subsistera la réalité de l’ego qui prie, subsistera aussi la réalité du Dieu que l’on prie. Tant qu’un être humain acceptera son ego comme une réalité, le monde en dehors de lui et Dieu qui transcende ce monde, resteront des réalités pour lui. C’est là le degré de la religion dualistique et du dieu personnel. Cette religion est vraie, mais elle n’est pas la vérité ultime.

     

    42 « Toutes les religions ont trois postulats fondamentaux : l’individu, Dieu et le Monde. Ce n’est qu’autant que l’ego subsistera que l’on pourra dire soit : L’Unité se manifeste dans les trois postulats, soit : Les trois sont véritablement trois. L’état suprême est d’exister dans le Moi, de se confondre avec le Moi, l’ego étant détruit ».

     

    Autre traduction : « Toutes les religions postulent trois fondements : le monde, l’âme et Dieu ; mais en tous trois ce n’est que la Réalité  une qui Se manifeste. Il n’est pas possible de dire : « Les trois sont réellement trois » qu’autant que l’ego subsiste. Mais, demeurer dans son propre Etre, où le « je » ou ego, est mort, cela est l’Etat parfait (où tout est Un) ».

     

    « Quarante versets sur la Réalité », verset 2.

     

    43 Bien des gens se révoltent contre la conception du monde dépourvu de réalité, même lorsqu’ils admettent la réalité de l’esprit, mais c’est pour n’avoir pas compris dans quel sens le monde est irréel.

     

    Sri Bhagavan : « Sankarâchârya a été critiqué pour sa philosophie de l’illusion (Mâyâ) sans qu’on ait compris ce qu’il voulait dire. Il posa trois principes : Brahmâ est réel ; l’univers est irréel ; Brahmâ est l’univers. Il ne s’arrêta pas au second principe. Le troisième principe explique les deux premiers. Il signifie que lorsque l’univers est perçu en dehors de Brahmâ, cette perception est fausse et illusoire. Cela revient à dire que le phénomène est réel en tant que c’est le >Moi Supérieur qui en fait l’expérience, et qu’il est illusoire en-dehors du Moi ».

     

    44 Quelques-uns reculeront devant cette idée de la destruction de l’intelligence, ou, ce quoi revient au même, de l’individualité séparée, et la jugeront terrifiante. Pourtant cette séparation s’opère journellement pendant notre sommeil, et, loin d’avoir peur de nous endormir, nous nous en réjouissons, même si, par le sommeil, l’esprit n’est apaisé que d’une manière inconsciente. Par ailleurs, dans le ravissement ou l’extase, l’esprit est momentanément absorbé et apaisé au cours de l’expérience fragmentaire de la béatitude, qui est sa vraie nature. Les termes mêmes de ravissement et d’extase indiquent la transcendance de l’individualité, puisque ravissement veut dire, étymologiquement, être emporté loin de soi-même, et extase, être en dehors de soi-même. L’expression « couper la respiration » signifie, en réalité, supprimer la pensée, car la respiration et la pensée procèdent de la même source, comme l’expliquait Sri Bhagavan, en parlant du contrôle de la respiration. En réalité, l’individualité n’est pas anéantie, elle se déploie à l’infini.

     

    45 L’élimination de la pensée a pour but d’obliger à se concentrer plus profondément sur ce qui est en arrière et au-delà de la pensée. Loin d’affaiblir l’intelligence, elle la fortifie, car elle lui enseigne la concentration. C’est l’intelligence faible et non contrôlée que distraient sans cesse des pensées hors de propos, et qu’elles épuisent en la chargeant de soucis inutiles. Quand la recherche est terminée les facultés de l’intelligence ne sont pas perdues. Sri Bhagavan illustrait cette doctrine par la comparaison de l’intelligence du gnani avec la lune, dans le ciel de midi : sa clarté est évidente, mais non pas nécessaire à cause de la lumière plus intense du soleil, d’où procède celle de la lune.

     

    Les autres mondes ont besoin du Soi comme spectateur ou penseur. Leur degré de réalité est le même que celui qui les voit ou les pense. Par conséquent, ils ne sont pas différents du Soi. Même l’ignorant ne voit que le Soi lorsqu’il voit les objets. Mais son esprit est confus et il identifie le Soi avec l’objet, c’est-à-dire avec le corps et les sens, en participant au jeu du monde. Sujet ou objet – tout se fond dans le Soi. Il n’y a ni observateur ni objet vu. Celui qui voit et ce qui est vu sont le Soi. Il n’y a pas non plus plusieurs soi. Tout n’est qu’un seul Soi.

     

    46 C’est le mental qui empêche et voile notre bonheur.

     

    47 Ce que vous avez à faire, c’est rechercher la nature réelle du mental. Vous découvrirez alors qu’il n’y a pas de mental. Quand on est à la recherche du Soi, le mental n’est plus nulle part. Quand on demeure dans le Soi, on n’a plus besoin de s’inquiéter du mental.

     

    48 Qu’est-ce que la PEUR ? Ce n’est qu’une pensée. S’il y avait quelque chose d’autre que le Soi, il y aurait lieu d’avoir peur. Qui est celui qui voit quelque chose d’autre, extérieur à lui-même ? C’est l’ego qui s’élève en premier et qui considère les objets comme extérieurs. Si l’ego ne s’élève pas, le Soi seul existe et reste sans second (sans manifestation extérieure). Toute chose extérieure suppose un spectateur intérieur. En le cherchant à l’intérieur, tout doute, toute peur – non seulement la peur, mais toutes les autres pensées centrées autour de l’ego – disparaîtront en même temps que celui-ci.

     

    49 Si vous voyez le monde, c’est que vous avez lâché le Soi. Par contre, si vous tenez fermement le Soi, le monde n’apparaîtra pas.

     

    50 Désirez la méditation intensément, jusqu’à ce que le mental se fonde dans la dévotion. Quand le camphre est brûlé, il ne reste aucun résidu. Le mental est le camphre ; quand il s’est entièrement fondu dans le Soi, sans même laisser la lus petite trace derrière lui, c’est la réalisation du Soi.

     

     

     

    VI Le « libéré-vivant » et l’homme ordinaire.

     

    1 La psyché du libéré s’est simplifiée (nettoyée). L’égocentrisme en a disparu. Il garde une personnalité, il ne s’abstrait pas du monde ; mais les exigences d’un « moi » en ont disparu. Le libéré conserve certes une psyché, laquelle est pure et dépourvue d’un « moi » centré sur un individu … dès lors, merveilleuse est sa lucidité. Pour lui ont disparu : la notion de sujet-et-objet, la possession, la préoccupation du corps, la distinction entre « moi » et le monde (le monde lui-même en tant qu’entité distincte, autonome), le mouvement mental inutile (il pense, et très bien, mais quand et comme il faut, pas autrement), l’angoisse de la mort (il ne ressent envers elle qu’une complète indifférence), l’aspect psychique des douleurs corporelles. Il vit une Réalité indicible, immuable, infiniment féconde en manifestations. A-t-il des attachements émotionnels ? Il approche certaines personnes – celles qui lui paraissent vivre en une vérité – il se détourne des autres ? Il ne fait guère de distinction entre les humains et les animaux ; ces derniers lui manifestent une affection touchante.

     

    2 L’homme ordinaire vit dans le cerveau, inconscient de lui-même dans le Cœur. Il voit les choses à l’extérieur de lui-même. Il est séparé du monde, de sa propre vérité la plus profonde, de la vérité qui le soutient, lui, comme ce qu’il voit.

     

    L’homme libéré vit dans le Cœur. C’est la réalité suprême unique qui est là, derrière lui, derrière le monde. Il est conscient de l’unicité du réel, le Soi dans tous les « soi », dans toutes les choses, éternel et immuable au sein de ce qui est impermanent et changeant. En voyant le monde, le jnani voit le Soi qui est le substrat de tout ce qui est vu.

     

    3 L’intellect peut aider à la Réalisation jusqu’à un, certain point. Mais le Soi transcende l’intellect, qui doit lui-même disparaître pour que le Soi soit atteint.

     

    4 La Réalisation est la meilleure aide possible pour les autres. Il n’y a pas d’ « autres » qui doivent être aidés. Car un être réalisé voit le Soi, tout comme un orfèvre qui évalue la quantité d’or contenue dans divers bijoux. C’est seulement lorsque vous vous identifiez avec le corps qu’il y a des formes. Mais quand vous transcendez votre corps, les autres corps disparaissent en même temps que votre conscience du corps.

     

    5 En réalité, le fait de sortir du Soi est la cause de toutes les souffrances. Bhagavad gîtâ, chapitre 18, vers 17 : « Celui qui est délivré de la notion de l’ego, dont l’intellect n’est pas conditionné, celui-là, même s’il détruit tous les mondes, ne tue pas, pas plus qu’il n’est enchaîné par les conséquences de ses actions ».

     

    Que dit la Gîtâ ? Arjuna refusant de combattre, Krishna lui dit : « Aussi longtemps que tu refuses de combattre, tu éprouves le sentiment d’être l’auteur de tes actes. Qui es-tu donc pour agir ou refuser d’agir ? Renonce à l’idée que tu es l’auteur de tes actions ».

     

    6 Les mots possèdent une force qui agit, immanquablement le moment venu.

     

    7 Ce qui compte, c’est que le mental soit tourné vers l’intérieur et reste actif durant sa recherche.

     

     

     

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