• Partie 25 : Les députés (suite)

    Démocratie bourgeoise pour le peuple :

    Imaginons une famille ouvrière, au XX° siècle à Metz. Il y a le père, Clément, la mère, Thérèse, et quatre enfants , baby-boomer. C'est une famille parmi des millions d'autres du même type, que l'on retrouve aujourd'hui parmi les personnes qui ne votent plus, et donc s'abstiennent systématiquement à toutes les élections. Il convient de souligner d'abord l'origine paysanne des deux parents : ils font partie de la petite paysannerie lorraine auto-suffisante des villages alentours. Ils sont chassés de la terre , après la seconde guerre mondiale, notamment par les opérations de remembrement, et sont obligés d'aller dans les grandes villes, pour trouver un travail ouvrier, souvent parmi les prolétaires sous-payés et sous-qualifiés. C'est donc là une première rupture avec le milieu d'origine, sachant que les membres du peuple n'ont aucune prise sur les événements de leur vie. C'est un point général, qui caractérise cette population : ils sont traités , non comme des personnes humaines, mais comme des objets, manipulés par un État bourgeois, sur lequel ils n'ont aucune prise. Les voilà donc immigrés de l'intérieur. Ils sont logés dans des appartements de fortune, loués par des marchands de sommeil.

    Partie 25 : Les députés (suite)



    Il en est ainsi par exemple du cercle de Paris , dénommé « Le Siècle ». (Voir Wikipédia : Le Siècle est un club élitiste fondé en 1944 par le journaliste Georges Bérard-Quélin. Cette association regroupe des dirigeants politiques, économiques, culturels et médiatiques français. En 2020, il comptait 766 membres et invités (membres non encore définitivement admis. Son unique activité est d'organiser chaque mois un dîner entre ses membre). Il est certain que tous ces organismes servent à unifier les positions de la bourgeoisie, contre le peuple. Ainsi, si à ses débuts, la franc-maçonnerie a permis de façon efficace de terminer les guerres de religions, entre catholiques et protestants, par la suite elle a permis un certain dialogue entre les diverses fractions de la bourgeoisie, organisées dans les partis de gauche , comme de droite. Comme l'a écrit Jean-Jacques Rousseau dans « Le Contrat Social », dans une démocratie représentative, le peuple est «libre » au cours de la période électorale qui permet de désigner les représentants qui vont « représenter » le peuple. Avant, et après les élections, le peuple redevient « esclave », puisqu'il n'a plus son mot à dire, tout le pouvoir étant accaparé par les « représentants ». Cela est d'autant plus vrai si la classe bourgeoise parvient à faire en sorte que les candidats élus sortent effectivement de la seule classe bourgeoise. C'est pourquoi on trouve des postes d' « élus » occupés de père en fils (ou depuis la seconde guerre mondiale, de mère en fille) créant de véritables monopoles des postes de représentation. Certains maires sont élus , très jeunes, soit au décès ou au retrait de leur père et pair, et ensuite , on peut le dire , « élus à vie ». C'était le cas , par exemple, de Bernard Labbé, l'un des derniers « maître de forges » de Lorraine, maire de la ville quasiment jusqu'à sa mort. Il est facile de se faire réélire, puisque, comme c'est de notoriété publique, il suffit parfois, de faire émerger , contre le candidat concurrent, un troisième candidat , financé bien sûr grassement, pour faire perdre des voix à l'opposition. Il y a donc beaucoup à dire sur le fonctionnement réel de la démocratie bourgeoise, qui n'a de démocratique que le nom : il s'agit bien, dans le fond, d'une dictature de la bourgeoisie, qui vis à maintenir les privilèges de celle-ci à tout prix, dont la propriété privée des moyens de production. Il suffit de considérer la nature de classe des élus pour se rendre compte de la perversité de ce système (et de la bonne connaissance qu'en ont les politicards bourgeois et petits-bourgeois) : regardez de près la nature de classe des membres du Sénat (notables locaux : médecins, avocats, patrons d'entreprises, etc.) . Où sont les représentants des ouvriers et des travailleurs ?

    Lorsqu'un maire bourgeois ou petit-bourgeois est élu, que ce soit de la vieille droite ou de la fausse gauche, il considère que cette élection lui donne une légitimité suffisante pour tout le mandat pour agir à sa guise. Ainsi, Jean Marie Rausch, maire de Metz pendant plus de trente années, se considérait comme un chef d'entreprise, et la ville de Metz comme une entreprise. Avec ses diverses majorités, parfois avec la fausse gauche, pendant la cohabitation mitterrandienne, il n'en faisait à sa guise, n'utilisant même pas la faible possibilité de « démocratie participative » que lui laissait l'institution des comités de quartiers.



    Démocratie bourgeoise pour le peuple :

    Imaginons une famille ouvrière, au XX° siècle à Metz. Il y a le père, Clément, la mère, Thérèse, et quatre enfants , baby-boomer. C'est une famille parmi des millions d'autres du même type, que l'on retrouve aujourd'hui parmi les personnes qui ne votent plus, et donc s'abstiennent systématiquement à toutes les élections. Il convient de souligner d'abord l'origine paysanne des deux parents : ils font partie de la petite paysannerie lorraine auto-suffisante des villages alentours. Ils sont chassés de la terre , après la seconde guerre mondiale, notamment par les opérations de remembrement, et sont obligés d'aller dans les grandes villes, pour trouver un travail ouvrier, souvent parmi les prolétaires sous-payés et sous-qualifiés. C'est donc là une première rupture avec le milieu d'origine, sachant que les membres du peuple n'ont aucune prise sur les événements de leur vie. C'est un point général, qui caractérise cette population : ils sont traités , non comme des personnes humaines, mais comme des objets, manipulés par un État bourgeois, sur lequel ils n'ont aucune prise. Les voilà donc immigrés de l'intérieur. Ils sont logés dans des appartements de fortune, loués par des marchands de sommeil. Avec deux enfants en bas âge, les voilà donc dans un appartement, sous le toit d'une maison, au quartier du Sablon de Metz. Les propriétaires ont tous les droits. Par exemple, un jour, sans prévenir, le propriétaire autorise la construction d'une grande maison adjacente, ce qui fait qu'un mur est construit, obturant tout un côté des logements, du bas en haut, et donc enlevant la lumière. L'appartement coûteux, est insalubre. Une seule pièce est chauffée, par un fourneau à charbon, ce qui oblige les enfants à aller chercher quelques sacs de charbons, l'hiver, en fonction de l'argent disponible, avec une brouette, chez le charbonnier. Il n'y a pas de salle de bain, et la toilette se fait avec de l'eau froide, ou de l'eau chauffée sur le fourneau, dans une bassine, ou sur le lavabo de la cuisine. Les toilettes, rudimentaires, sont à l’extérieur de l'appartement, sur le palier. Ils auront la visite des propriétaires , une seule fois : ils s' »agit d'une famille de médecins, dont l'un des fils sera plus tard , médecin également et notable franc-maçon connu sur la place de Metz. Heureusement, le capitalisme français évoluer favorablement, ce qui permet aux quatre enfants de fréquenter l'école , et de profiter de ce que l'on appelle alors l' «  ascenseur social » , faisant des études longues. Le père va exercer divers métiers, peu rémunérés, mais fatiguant, dont notamment un métier de soudeur, appris sur le tas, dans une petite entreprise. Ce métier , en raison des odeurs nauséabonde, et des conditions de travail difficiles, subissant le froid l'hiver, et les intempéries tout au long de l'année va le rendre malade, le faisant mourir à soixante trois ans, d'une leucémie. De plus , comme c'est trop peu payé, il ne peut s'acheter une voiture , et va à son travail d'abord en vélo, puis en solex.. Bien évidemment, comme c'est le cas pour de nombreuses autres maladies professionnelles, cette longue maladie ne sera pas reconnue , ni donc indemnisée par la sécurité sociale.

    Partie 26 : Les députés (suite)

    Auparavant, la famille est contrainte de déménager dans ce que l'on appelle un quartier populaire, se créant alors à la périphérie de Metz, dont deux quartiers bien connus, l'un appartenant à Metz, celui de Borny, l'autre sur le ban de la commune voisine, Woippy, le quartier de Saint-Eloy. Le maire de Metz, Jean Marie Rausch, centriste de droite, mais aussi ministre dit d' « ouverture «  de François Mitterrand , en 1984, avouera plus tard que cette déportation d'une grande partie des classes populaires dans ces quartiers populaires , lui aura permis de devenir maire de Metz, car il échappait aux difficultés électorales qu' aurait pu lui causer la classe laborieuse. L'avantage, c'est alors de disposer, dans des HLM quasiment neufs, d'une salle de bain, et de toilettes à l'intérieur de l'appartement. Mais le chauffage se fait toujours par un fourneau à charbon, qu'il faut alimenter l'hiver. L'argent de la famille permet d'acheter à la fois un frigidaire et une télévision. Auparavant, il fallait conserver le beurre , en hiver en tout cas, sur le rebord de la fenêtre de la cuisine. Certaines années, la faim pouvait sévir, et la famille pouvait manquer d'aliments suffisants : ce qui conduisait à de la malnutrition, que pouvait relever les médecins affectés à l'examen des enfants dans les écoles. En effet, ces jours-là il fallait se contenter de pain et de pâtes .

    Sans oublier les vêtements achetés dans les friperies, et donc de mauvaises qualités, ainsi que les chaussures, avec des trous à la semelle, et qui donc prennent l'eau. Certains élus demandent que les enfants portent des costumes à l'école, costumes identique pour tous, sans doute des tabliers, pour couvrir la honte de l'habillement des enfants pauvres et le luxe des habits des enfants des familles riches. C'est là une façon, encore de cacher les réalités sociales, et de refuser de s'attaquer aux vrais problèmes : la lutte contre les inégalités, qui s'aggravent, et d'aller vers une égalité réelle, tant en ce qui concerne la nourriture, l'habillement et le logement !

    L'année de la mort du père est aussi l'époque où le parti de la classe ouvrière, le parti communiste français, renonce à combattre la classe bourgeoise, pour se transformer en parti de gouvernement bourgeois : il renie alors la lutte de classes et renonce à la dictature du prolétariat. Il est vrai qu'il n'a plus que le nom de « communiste », étant devenu un parti révisionniste, depuis la mort de Staline en 1953, et ayant porté à sa tête des opportunistes, à l'image des renégats de la II° Internationale socialiste, dont le dirigeant Georges Marchais, connu pour avoir été pendant la seconde guerre mondiale, volontaire au travail en Allemagne nazie. N'ayant pas un revenu suffisant, l'épouse, Thérèse, va être femme de ménage jusqu'à sa retraite. Elle finira sa vie dans une maison de retraite, grâce à l'argent économisé. Sa retraite est de 1000 € environ par mois, alors que le coût mensuel de l 'EHPAD est de 2200 € à la charge de la famille. Dernière humiliation subie par Thérèse, et atteinte à sa dignité, les derniers temps de vie, elle sera obligée de porter une grenouillère : instrument moyenâgeux, une grenouillère est une sorte de seconde peau, qui enferme le corps , et le rend prisonnier, obligeant à garder une couche imbibée d'urine et d'excréments, pendant une longue durée , entre deux changes de la couche. Ceci par manque de personnel : le ratio de personnel prôné par les professionnels est de huit encadrants pour dix résidents ! Cet élément détermine bien la situation d'esclavage dans laquelle se trouve les classes laborieuses, et bientôt aussi les classes dites moyennes, en cours de déclassification : malgré les protestations, la classe bourgeoise applique des mesures iniques pour favoriser les profits, au détriment de la dignité des êtres humains. A noter que, jusqu'à aujourd’hui, la couche la plus aisée de la bourgeoisie moyenne a toujours refusée de loger et de mourir dans une maison de retraite, préférant , et de loin, demeurer dans leurs luxueux appartements, et y mourir. C'est une possibilité que les gouvernants bourgeois offrent de moins en moins ; bien évidemment la couche supérieur des grands bourgeois très riches, là aussi , vit dans un monde parallèle : les personnes âgées sont entourées d'une large domesticité, parfois même de personne médical, jusqu'à la fin de leur vie !

    Le mardi 24 janvier 2023, à 14 heures 50, lors d'une visite de son fils, celui-ci découvre Thérèse en pleurs, dans le réfectoire de la maison de retraite, entourée de trois aide-soignantes qui tentent en vain de la consoler. Chaudes larmes. C'est dur de voir sa mère pleurer. Elle dit à son fils : « Je suis perdu ! Personne ne s'occupe de moi ! » Thérèse avait tout simplement envie de faire le gros besoin. Mais rendue prisonnière dans la grenouillère, il lui était impossible de se présenter seule sur la cuvette des toilettes. Obligé de la changer, fortement polluée par le pipi et le caca, dans sa chambre, le fils la change , refusant de lui remettre une grenouillère, et lui mettant une petite chemise et un slip, vêtements que Thérèse a toujours portés !

    Ainsi, la famille d'ouvriers aura été exploitée de la naissance à la mort par le système capitaliste, ce qui l'a conduit à refuser de continuer de participer au cirque électoral entretenu par les idéologues , tant de gauche que de droite, de la bourgeoisie, et des représentants politiques de la classe dominante.

    L'ouvrier Clément a souvent constaté qu'il travaillait pour enrichir les autres, et que lui-même et sa famille demeuraient toujours dans la pauvreté et l'insuffisance de la couverture des besoins les plus élémentaires : nourriture, habillement, logement, etc. C'est ce que l'on a également remarqué avec la crise du Covid-19 , à compter de 2020. Tous les métiers indispensables à la survie de la société, étaient invisibles et sous-payés. Pendant le Covid619, le gouvernement s'est contenté de les faire applaudir sur les balcons, pour les oublier tout aussitôt et continuer à les exploiter et les sous-payer !

    La société française est à un stade où une extrême minorité de personnes très riches, la grande bourgeoisie est parvenue à museler l'immense majorité du peuple, et à empêcher celui-ci d'accéder au bonheur et au partage des richesses. Faire croire, comme c'est le cas de la NUPES aujourd'hui, qu'un tour de passe-passe électoral suffira pour remédier à cette situation, c'est là entretenir des illusions petites-bourgeoises. Comme le déclare Nicole Notat, ex-tsarine de la CFDT, c'est faire croire que le capitalisme est amendable et peut devenir vertueux. La seule solution, c'est la révolution prolétarienne, qui écarte définitivement la bourgeoisie, et donne tous les pouvoirs au peuple, par la violence révolutionnaire et par la dictature du prolétariat sur la classe bourgeoise ! Il faut donc se débarrasser de la tyrannie de cette minorité !



    Ce qui distingue les véritables communistes de tous les partis, dont La France Insoumise, ce sont trois points qui constituent une ligne rouge : D'une part, une analyse de classes de la société française, avec la mise en œuvre des luttes de classes (voir le « Manifeste du Parti Communiste » de Karl Marx et Friedrich Engels) et d'autre part, un analyse internationale qui fait intervenir la lutte contre l'impérialisme (voir « L'impérialisme , stade suprême du capitalisme » de Lénine) et donc la lutte contre son propre impérialisme, pour instaurer un État socialiste. Enfin, l'analyse concrète de la situation d'aujourd'hui conduit à constater une contradiction exacerbée entre les très riches (la grande bourgeoisie) et le reste de la population, dont notamment près de dix millions de très pauvres. Dans la seconde crise générale du capitalisme, la France est un maillon faible, et n'importe quelle étincelle peut mettre le feu : la faim, la guerre, ou les crises écologiques … Face à cette situation , la classe bourgeoise, et en particulier les politiques bourgeois font preuve d'infantilisme et d'impuissance : incapables de traiter les problèmes à la racine, et n'en ayant pas l'intention, par goût du lucre, au lieu de trouver des solutions radicales, ils font appel à la « communication » et aux cabinets de conseils, assénant de belles paroles et des préceptes inopérants ! Ces trois facteurs sont la ligne rouge qui sépare tous les réformistes et les partis de gouvernement – bourgeois – des authentiques révolutionnaires !

    15 janvier 2023

    Pierre Quader.





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