• (Partie 11) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.

    La bourgeoisie, quand elle a combattu le féodalisme, pour renforcer le capitalisme, n’a jamais triomphé en une seule nuit, ou en une seule bataille.

    La Révolution a contribué à implanter la nation, l’Etat, la propriété, la famille, l’éducation,… bourgeoises.

    Les frères et sœurs qui invoquent la république en fin de tenue devraient préciser de quelle république ils parlent. 

    (Partie 11) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.

     

    Créer un musée à Arras, afin d’honorer l’enfant du pays qu’est Maximilien de Robespierre, ce serait une excellente chose ; mais encore faudra-t-il exposer de façon scientifique, le double aspect du personnage :

    ·   Un bourgeois révolutionnaire qui, de 1789 à 1793, a contribué à détruire le féodalisme et à instaurer un régime bourgeois ;

    ·   Le réactionnaire qui, de novembre 1793 à sa mort en 1794, a contribué à maintenir en servitude les classes laborieuses, bras nus hier, ouvriers et paysans aujourd’hui ?

    Donc :

    ·   Salle blanche : Le rôle révolutionnaire de la bourgeoisie (et de Robespierre)

    ·   Salle noire : Le rôle réactionnaire de la bourgeoisie (et de Robespierre) contre les « bras nus ».

    Robespierre, pour ma part, mérite une majorité de boules blanches : ses qualités furent énormes pour mettre en place un nouveau système, plus propre au développement de l’humanité.

    Les limites de ce système reposent sur les conditions historiques objectives, et il ne pouvait pas aller plus loin et sortir du cadre qui lui était imposé. En conséquence, il ne pouvait créer qu’un système capitaliste et bourgeois, qui est celui du XIX° siècle. C’est à nous de poursuivre l’œuvre, si nous voulons aller plus loin.

    Un révolutionnaire qui avait 20 ans en 1789 (Age de Napoléon 1°, né en 1769), a 30 ans en 1799, 45 ans en 1814, 61 ans en 1830 et 79 ans en 1848, date de la seconde République.

    La bourgeoisie, quand elle a combattu le féodalisme, pour renforcer le capitalisme, n’a jamais triomphé en une seule nuit, ou en une seule bataille.

    La Révolution a contribué à implanter la nation, l’Etat, la propriété, la famille, l’éducation,… bourgeoises.

    Les frères et sœurs qui invoquent la république en fin de tenue devraient préciser de quelle république ils parlent. En effet :

    o  La première république a régressé de façon réactionnaire après le 9 Thermidor, voyant l’instauration du Directoire, de la dictature napoléonienne, puis la Restauration ;

    o  La seconde république de 1848 a fait tirer sur le peuple, conduisant à la victoire du plébiscite en faveur de Napoléon III ;

    o  La naissance de la troisième république est née sur l’extermination de la Commune de Paris en 1871 (30 000 morts) ;

    o  Les quatrième et cinquième républiques ont vu le développement des guerres coloniales (Indochine, Algérie,…) et la trahison du parti communiste français.

    Il s’agit donc là de républiques bourgeoises. Les seules républiques ayant tenté d’instaurer des valeurs de fraternité et d’égalité sont les tentatives de 1792 à 1794 et de la Commune de Paris en 1871 !

    Ma conclusion est donc mitigée : Historiquement, il ne pouvait en, être différemment. Oui, Robespierre a été un grand révolutionnaire, et il mérite beaucoup de respect. Cinq boules blanches. Mais cela a été un révolutionnaire bourgeois. Une boule noire. Et donc son œuvre doit être continuée et approfondie contre l’oppression politique, religieuse et militaire.

     

    Concernant la plupart des francs-maçons (et des francs-maçonnes) du XVIII° siècle, leur origine sociologique est incontestablement la noblesse, le clergé et une partie de la haute-bourgeoisie. Cette maçonnerie n’a rien à voir ave la maçonnerie du milieu du XIX° siècle, qui est plutôt d’origine petite-bourgeoise. Sans aucun doute, la maçonnerie n’aurait pas accepté de côtoyer dans les mêmes loges ce public-là. C’est sans doute par réaction aux grands bourgeois, dont notamment les bourgeois de robe, ou les intellectuels, qu’ont été créés la « hauts-grades », dont les grades de chevalerie : un des objectifs cachés était de mettre une certaine distance entre la noblesse de sang et ce nouveau public dans les loges.

    Néanmoins, comme beaucoup de mouvements révolutionnaires, ce sont les nantis qui ont amorcé le mouvement : par exemple les partisans d’une monarchie « éclairée », constitutionnelle, à l’image de celle que l’on supposait avoir été mise en œuvre en Angleterre. Ou bien encore certains nobles ayant combattu dans le cadre de la Révolution américaine, pour instaurer une société plus libérale. C’est donc notamment parmi une partie de la noblesse qui fréquente les loges maçonniques que l’on trouve les partisans de la R évolution française qui ont amorcé le mouvement, ensuite rapidement repris en main, et aussi amplement amplifié par la petite-bourgeoisie de province, tel Robespierre et Saint-Just, encore poussé plus loin par les « bras nus », poussé jusqu’à un point où les représentants de la classe bourgeoise ne voulaient pas aller : ceux-ci ont alors stoppé avec brusquerie le mouvement.

     

    PARRALELE ENTRE LA SITUATION D’AVANT 1789 ET LA SITUATION D’AUJOURD’HUI :

    o  Avant 1789 : La noblesse accepte de fréquenter la bourgeoisie dans les salons, mais elle la rejette de la direction de la cité et entend se réserver les meilleures places.

    o  Aujourd’hui : La bourgeoisie gère la cité et rejette le peuple.

     

    o  Avant 1789 : La crise intervient dans un pays qui, depuis un demi-siècle, s’est enrichi.

    o  Aujourd’hui : après les 30 Glorieuses, la bourgeoisie a continué de s’enrichir, alors que le peuple connaît les 50 Piteuses.

     

    o  Avant 1789 : La noblesse ne pouvait plus diriger, et la bourgeoisie avait le pouvoir réel, le pouvoir économique.

    o  Aujourd’hui : La partie gauche et la partie droite de la bourgeoisie dominante jouent le rôle de l’alternance parlementaire, afin d’éviter l’expression de la démocratie directe. Le socialisme et la dictature du prolétariat n’a jamais été essayée, sauf pendant soixante douze jours lors de la Commune de Paris en 1871 : pourquoi ne pas essayer ?

     

    Nécessité de la dictature sur les privilégiés, très minoritaires (1 % de la population) tout comme Robespierre a exercé une dictature sur la noblesse (300 000 personnes pour une population totale de 28 millions d’habitants). .

     

    Quelque part, pour son époque, Robespierre a voulu réaliser l’idéal maçonnique dans la société du XVIII° siècle :

    o  Contre la peine de mort, du point de vue social (crime,…) mais pour la peine de mort du point de vue politique ;

    o  Dictature de la majorité sur la minorité, mais démocratie directe pour la majorité ;

    o  La minorité de l’époque : les nobles. La minorité est opposée au changement. Puissance de l’ancien par rapport au nouveau ; Risques intérieurs et extérieurs ; nécessité de la Terreur pour consolider le nouveau. Marat : 300 000 sur 28 millions d’habitants.

    o  Quelle mort ? La gorge tranchée.

     

    Droit à l’existence : au-dessus des lois, au-dessus du droit de propriété. Aujourd’hui : ceux qui ont faim, ceux qui meurent de froid, parce que pas de logement.

     

    ROBESPIERRE EST UN FRANC-MACON SANS TABLIER.

    Théorie et pratique : Les francs-maçons délibèrent, font des planches, égrènent des idéaux au fil de conférences, et le tour est joué. En fait, ils croient s’en sortir en ayant « discuté de ces grands principes », alors qu’ils prennent l’engagement de « répandre au dehors du temple les vérités acquises ».

    Les régimes politiques s’étaient succédés depuis 1789, avec une rapidité si vertigineuse, que l’art de renier ses opinions et de saluer le soleil levant était cultivé comme une nécessité de la lutte pour l’existence.

    Chateaubriand s’étonne « Qu’il y ait des hommes, qui après avoir prêté serment à la république une et invisible, au Directoire en cinq personnes, au Consulat en trois, à l’Empire en une seule, à la première Restauration, à l’acte additionnel à la seconde Restauration, ont encore quelque chose à prêter à Louis-Philippe ».

    « Hé, hé, disait Talleyrand, après avoir prêté serment à Louis-Philippe, Sire, c’est le treizième ! ».

    Les inégalités sociales ont mis au monde deux égalités de belle venue : l’égalité du ciel, qui pour les chrétiens compense les inégalités de la société et l’égalité civile, cette très sublime conquête de la Révolution sert aux mêmes usages. Cette égalité civile, qui conserve aux Rothschild leurs millions et leurs parcs, et aux pauvres leurs haillons et leur poux.

    Lors de la révolution, la contradiction principale oppose le féodalisme, et la bourgeoisie, classe montante, progressiste et révolutionnaire. Robespierre a su s’emparer de cette contradiction principale et la mener jusqu’au bout. En cela il a été un révolutionnaire conséquent et l’allié des clases populaires, sans-culottes et bras nus.

    Pour une situation où émerge clairement la contradiction entre le prolétariat et la bourgeoisie, où elle s’aggrave et mûrit, le féodalisme doit être balayé.

    C’est la base de la raison pourquoi les ancêtres du prolétariat ont été les plus déterminés contre le féodalisme et ont lutté en première ligne. Parce que, plus le féodalisme est balayé par un combat paysan déterminé, plus émerge la contradiction entre bourgeoisie et prolétariat, et les conditions favorables apparaissent pour la lutte de classe du prolétariat pour le socialisme.

     

    CHACUN JUGERA !

     

    Il convient de bien distinguer deux étapes :

    1.       De 1789 à 1792, où l’on tente de concilier la monarchie et la révolution ;

    2.     De 1792 à 1795 : C’est l’instauration de la république bourgeoise. « La liberté ou la mort »

    Avec le 9 Thermidor, il est mis fin à la révolution sociale et il faudra attendre la Commune de Paris de 1871 pour que le mouvement reprenne véritablement.

    Aussi, lorsqu’un maçon clame : « Vive la République ! », il s’agit de la république égalitaire, fondée en 1792, complétée en 1871. Mais il reste du travail à accomplir pour instaurer cette république en France.

    Concernant Robespierre, il convient de se méfier de la légende noire apparue dès son élimination ! On lui en prête beaucoup ! On a chargé sa personne, pour, à la fois, en finir avec la Terreur, et empêcher le développement vers une révolution plus sociale. La légende noire a bien fait son œuvre, puisque aujourd’hui, certaines personnes n’hésitent pas à comparer Robespierre avec Hitler, Pol Pot ou Staline. Selon cette légende noire, on prête à Robespierre les paroles suivantes : « Toi qui passe ici, ne t’apitoie pas sur mon sort, car si j’étais vivant, tu serais mort ».

    Robespierre a contribué à ce coup d’arrêt :

    ·   Représentant de la bourgeoisie, il ne s’est pas préoccupé de l’aspect social : il a accepté le salaire maximum, la propriété bourgeoise,… Il a donc contribué à mettre en place un système économique capitaliste.

    ·   Il voulait instaurer une religion bourgeoise d’Etat, reprenant la théorie déiste de Rousseau.

    ·   En particulier, il a affaibli sa position en éliminant les Enragés, partisans, eux, d’un approfondissement social de la révolution.

    Certains auteurs estiment le nombre de morts de la période de la Révolution à 1 000 000, dont environ 500 000 morts pour la seule guerre civile de Vendée, sur une population française total de 28 millions d’habitants. Pour la guerre de Vendée, certains historiens estiment le nombre de morts, du côté des Blancs à 170 000 victimes (femmes, enfants et vieillards inclus).

    Dans cette mathématique funèbre, il convient de distinguer les morts des deux camps, et aussi de s’interroger de ce qu’il serait advenu des révolutionnaires en cas de victoire des contre-révolutionnaires, que ce soit les émigrés, ou les troupes étrangères. Le Duc de Brunswick avait menacé de raser Paris !

    Le but de la révolution bourgeoise est d’abolir la propriété féodale et d’instaurer la propriété capitaliste.

    En France, le prolétariat (représenté par les sans-culottes, puis Babeuf), s’est manifesté dans la révolution antiféodale, en agissant comme force de pression sur les partis bourgeois qu’il a aidé à se hisser au pouvoir, en poussant la radicalisation de ces différentes fractions, jusqu’à ce qu’un coup d’arrêt se produise le 9 Thermidor. Dans la mesure où les conditions d’une révolution prolétarienne n’étaient pas réunies, le prolétariat ne pouvait qu’être battu.

    Dans la mesure où une partie de la bourgeoisie a peur du développement révolutionnaire (comme les Girondins), il revient au prolétariat d’accomplir les tâches de la révolution bourgeoise.

    Dans cette perspective, Robespierre a tenté de mener le plus loin possible la révolution bourgeoise, tout au moins aussi loin que lui permettaient d’aller les conditions objectives.

    Cependant il n’a jamais ni su ni osé poser la question de la propriété sociale. Dans ces conditions, les principes (égalité de tous, suffrage,…) ne pouvaient que demeurer bourgeois, hypocrites et bourgeois.

    Du point de vue de la laïcité, s’il a participé activement à la lutte contre le christianisme et pour la reconnaissance des religions juive et protestante, il n’a pas su aller jusqu’à l’instauration d’une véritable laïcité et d’une séparation de l’Eglise et de l’Etat ; il a au contraire tenté d’instaurer une religion d’Etat, le culte de l’Etre suprême.

     

     

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