• « Ni bourgeoisie libérale, ni bourgeoisie fasciste, mais démocratie populaire ! » . Le contexte international.

    Quels sont les principaux enseignements à tirer du premier tour des élections présidentielles qui s'est déroulé le dimanche 10 avril 2022 ? L’enseignement principal est un taux d'abstention de 26,31 % des inscrit, auxquels s'ajoutent environ 1,63 % de votes blancs et nuls , soit 27,94 % des inscrits, qui n'ont pas participé au vote . Les électeurs abstentionnistes concernent essentiellement les ouvriers, les jeunes, les habitants des quartiers populaires. La bourgeoisie se scinde en trois fractions :

    « Ni bourgeoisie libérale, ni bourgeoisie fasciste, mais démocratie populaire ! » . Le contexte international.

    1 ) Les élections présidentielles :

    Quels sont les principaux enseignements à tirer du premier tour des élections présidentielles qui s'est déroulé le dimanche 10 avril 2022 ? L’enseignement principal est un taux d'abstention de 26,31 % des inscrit, auxquels s'ajoutent environ 1,63 % de votes blancs et nuls , soit 27,94 % des inscrits, qui n'ont pas participé au vote . Les électeurs abstentionnistes concernent essentiellement les ouvriers, les jeunes, les habitants des quartiers populaires. La bourgeoisie se scinde en trois fractions :

    • La fraction libérale et plutôt européenne, représentée par Emmanuel Macron ; ce sont les « girondins » (20,07 % des inscrits)

    • La fraction « humaniste », dite de « gauche », représentée par Jean Luc Mélenchon ; ce sont les « montagnards » (15,82 % des inscrits).

    • La fraction fasciste, la plus barbare, représentée par Marine Le Pen et par Eric Zemmour; ce sont les successeurs du général Boulanger , de Charles Maurras et du général Philippe Pétain. Ils sont chauvins et nationalistes (21,79 % des inscrits).

    On peut convenir que la classe bourgeoise, classe dominante a organisé, comme à son habitude, les élections, l'hypothèse d'un second round entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen étant posée depuis 2017. Le but est la défense du système capitaliste et impérialiste français, dans le cadre d'une économie mondialisée, tout en empêchant l'émergence d'une force politique représentant l'intérêt du peuple, dont l'objectif serait la destruction de l’État capitaliste et son remplacement par un État socialiste. Sans aucun doute , c'est là le socle commun aux trois fractions bourgeoises; ensuite, il s'agit de différentes nuances, et aussi de l'épaisseur des miettes qui seront attribuées au peuple , ces miettes dépendant en partie des luttes populaires à venir. Les autres candidats sont là pour donner une couleur démocratique au scrutin, à l'issue duquel les uns et les autres appellent à voter pour « le moindre mal ».Les autres listes (Valérie Pécresse, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Fabien Roussel, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo) représentent 13 44 % des inscrits. Et Philippe poutou et Nathalie Arthaud, représentent 0,95 % des inscrits. Que penser par exemple de Fabien Roussel, qui appelle à voter pour Emmanuel Macron au second tour: c'est pour pouvoir organiser, chaque samedi, des manifestations-promenades syndicales contre la politique d'Emmanuel Macron lors des cinq prochaines années ?

    Il en a été ainsi depuis que la classe bourgeoise est dominante, et notamment lors de la V° république, créée en 1958. Et il en sera ainsi tant que la classe dominante (les très riches, soit environ un million d'habitants) seront à la manœuvre (possession de tous les moyens de l’État bourgeois, police et armée, propriété de la plupart des moyens des médias, etc.) .

    Aucune de ces fractions ne met en cause l'existence de l’État bourgeois, de la république bourgeoise et de la démocratie bourgeoise. Par exemple, Jean Luc Mélenchon explique à longueur d'interviews, qu’il est possible de mieux gérer le capitalisme, de lui donner un visage plus humain, en associant mieux le peuple. Les députés La France Insoumise ne remettent pas en cause le formalisme du parlementarisme bourgeois, mais pensent qu’il est possible de le réformer, de l'ouvrir à d'autres couches de la population, qui ne sont plus représentées, comme les ouvriers, les employés, les classes moyennes (gilets jaunes, etc.) .

    La ficelle est un peu grosse : avant le premier tour, Marine Le Pen est fréquentable, elle a changé, et s'est dédiabolisée : avec elle, tout ira mieux. Pour le second tour, le danger fasciste est à nos portes, il est nécessaire de faire un front « républicain » (bourgeois) pour le contenir et voter Emmanuel Macron. Alors que l'on sait bien que si la classe bourgeoise, dans son ensemble , pense qu'il vaut mieux, pour sa survie, faire prévaloir une option fasciste, elle y aura recours par tous les moyens « légaux » ou non. Si la classe ouvrière a plus de latitude pour mener ses luttes , tant économiques que politiques, dans un cadre libéral bourgeois, plutôt que fasciste, il est incontestable que la classe ouvrière ne maîtrise nullement les règles du jeu, et ne peut, aujourd'hui , jouer un rôle d'arbitre entre ces deux fractions bourgeoises.

    Certains idéologues bourgeois vont même jusqu'à prôner un gouvernement d'union nationale, associant à Emmanuel Macron, les restes des pseudos socialistes, les écologistes et les représentants du Parti « communiste » français !

    Voici par exemple un extrait de la déclaration de la CGT : "L’extrême droite raciste, antisémite et xénophobe est toujours la pire ennemie des travailleurs, des grèves et des syndicats.Toujours discriminante, c’est aussi l’ennemie des droits des femmes, des LGBT, de toutes les libertés démocratiques et de la paix. Leur proposition de mise en place de la préférence nationale, renommée priorité nationale, instaurerait un régime de discrimination systémique dans le pays. L’histoire le montre, il y a une différence de nature entre les partis républicains qui accèdent au pouvoir et le cèdent et l’extrême droite qui une fois arrivée au pouvoir le confisque."

    Cette déclaration démontre que la CGT n'a plus rien à voir avec un syndicat de classe, mais c'est un syndicat social-traître. En effet, tous les partis républicains bourgeois font en sorte de maintenir la domination de la bourgeoisie sur la société , et donc d'en écarter le peuple, tout comme les partis fascistes bourgeois. La différence est dans la méthode : dictature de classe bourgeoise d'une minorité (CAC 40, haute bourgeoisie des monopoles), gestion de l’État bourgeois par la seule classe bourgeoise , dans tous les cas, « démocratie » formelle bourgeoise, lorsque c'est un parti libéral bourgeois qui est aux affaires ; méthodes barbares, racistes et xénophobes, lorsque c'est la fraction fasciste de la bourgeoisie qui est au pouvoir.

    La différence de nature est entre une domination bourgeoise, qui est la dictature d'une minorité (la bourgeoisie) sur la grande majorité du peuple, en faisant périodiquement choisir par le peuple ses maîtres pour le prochain mandat, et une domination du peuple, avec la réelle démocratie populaire, qui est la dictature de l'extrême majorité du peuple (95 % de la population nationale), sur une minorité d'anciens exploiteurs (la classe capitaliste, impérialiste et bourgeoise).

    Sans compter les divers appels des appareils idéologiques de la classe bourgeoise qui appellent à voter pour l'une ou l'autre fraction de la bourgeoisie, c'est-à-dire les « autorités morales », comme les églises ou les obédiences maçonniques. La collusion entre certains grands clerc de l'église catholique et la classe bourgeoise est évidente. Par exemple, l'évêque de Nancy, monseigneur Fleury (1884-1949) déclarait lors d'une élection que « s'abstenir (…) serait un péché mortel. Les conséquences d'une telle abstention seraient en effet plus funeste qu'un manquement à la messe dominicale, qui, déjà, constitue une faute grave. Bien voter, c'est choisir des candidats intègres, compétents, désintéressés, des hommes prêts à défendre la liberté de conscience individuelle et sociale, en particulier la liberté de l'enseignement, des hommes décidés aussi à faire aboutir les réformes sociales qui protégeront leurs concitoyens contre le règne du matérialisme, que ce soit celui du profit ou du marxisme socialiste ou du communisme, tous condamnés par l’Église. » Il est vrai que , par opposition à ses prédécesseurs, le pape François prône avec courage, une Église des pauvres , plus conforme au message d'origine de Jésus-Christ. L'apôtre Paul, ne disait-il pas déjà, avant Lénine, « qui ne travaille pas, ne mange pas » ?

    Le second tour des élections présidentielles sera donc un vote d'exclusion : Pour les uns, ayant vu Emmanuel Macron à l’œuvre pendant cinq années (les très riches de plus en plus riches se gavent malgré la crise économique et la Covid-19, les classes moyennes se paupérisent et se déclassifient, les classes laborieuses dégustent quant au pouvoir d'achat et aux conditions de travail), ils vont porter leur choix vers Marine Le Pen (y compris le tiers des électeurs de Jean-Luc Mélenchon), espérant un petit mieux . Pour les autres, ils rejettent le fascisme, le racisme, le chauvinisme, et ils vont, à reculons, porter leurs voix à nouveau vers Emmanuel Macron (y compris le tiers des électeurs de Jean-Luc Mélenchon) , qui va de nouveau pouvoir satisfaire la haute bourgeoisie. Ceci se fait dans le plus grand plaisir de la classe bourgeoise qui parvient ainsi à diviser et manipuler encore une fois le peuple et les classes laborieuses, avec la complicité de la fausse « gauche » et des pseudo-communistes . Car, l'essentiel, n'est-il pas d'arracher le peuple à l'illusion et à l'emprise de l'idéologie capitaliste, dont les manœuvres électorales, afin d'instaurer une réelle autonomie prolétarienne ?

    Lors de ce suffrage, les seuls qui sont dans le vrai sont donc le Nouveau Parti Anticapitaliste et Lutte Ouvrière. Ce sont les seules organisations, dont les électeurs, dans leur grande majorité, ne sont plus dupes des règles électorales bourgeoises. Même si ces électeurs sont peu nombreux, ils constituent un vivier dans lequel peuvent être puisés les futurs cadres communistes. Mitterrand, grand connaisseurs, disait qu'en France, un groupe déterminé de 5000 personnes peut, en France , prendre le pouvoir !

    Voici ce que déclarait Danielle Mitterrand, épouse du président François Mitterrand , vendredi 28 octobre 2005 ( Entretien réalisée par Hernando Calvo Ospina) :

    « Hernando Calvo Ospina : Mme. Mitterrand, qu’a signifié pour vous l’arrivée au gouvernement de votre époux François ? Est-ce que les idéaux sociaux et politiques qu’il portait dès sa jeunesse ont été reconnus en ces moments-là ?

    Danielle Mitterrand : Mai 1981 fut un mois de grande activité, car c’était la préparation de l’arrivée au pouvoir de François. J’essayais d’apporter tout ce qu’il y a de meilleur en moi, pour que ces rêves d’avoir une société socialiste, quoique à l’européenne, deviennent réalité. Mais bien vite j’ai commencé à voir que cette France juste et équitable ne pouvait pas s’établir. Alors je lui demandais à François : Pourquoi maintenant que tu en as le pouvoir ne fais-tu pas ce que tu avais offert ? Il me répondait qu’il n’avait pas le pouvoir d’affronter la Banque mondiale, le capitalisme, le néolibéralisme. Qu’il avait gagné un gouvernement mais non pas le pouvoir.J’appris ainsi que d’être le gouvernement, être président, ne sert pas à grand-chose dans ces sociétés sujettes, soumises au capitalisme. J’ai vécu l’expérience directement durant 14 ans. Même s’il essayait d’éviter le côté le plus négatif du capitalisme, les rêves ont commencé à se briser très rapidement. »

    Dans sa profession de foi aux élections de 2022, Jean-Luc Mélenchon écrit d'ailleurs : « Je n'aspire qu'à un honneur : être le premier président qui tiendra parole ». Encore faudrait-il que la classe bourgeoise lui laisse l'opportunité de tenir parole, et sacrifie ses propres intérêts aux intérêts de la société !

    Ce qu'il convient, c'est bien d'écarter les très riches (CAC 40, monopoles, etc.), de briser l’État bourgeois (armée, police, justice, etc.) et d'instaurer un système nouveau , donnant tous les pouvoirs (politiques, économiques, financiers, etc.) au peuple qui représente plus de 95 % de la population. Le seul moyen, pour y parvenir, dans le cadre de cette seconde crise générale du capitalisme, est donc bien de faire la révolution, et de créer les organes populaires : police, armée, etc. Bien évidemment, dans le cadre d'un tel système, les élections auront un caractère véritablement démocratique et populaire.

    Cependant, il y a divers préalables pour parvenir à une telle solution : créer un parti communiste marxiste-léniniste, de révolutionnaires professionnels, qui soit l'avant-garde des ouvriers et du peuple entier, dirigeant un Front Populaire unissant les larges masses autour de ce programme et muni d'une armée rouge, capable de maintenir cet ordre prolétarien.

    Par exemple, le Nouveau Parti Anticommuniste est loin de cette perspective, comme l'ont montré par exemple, les élections municipales à Metz. Une fraction non négligeable est victime de centrisme, et toujours prête à s'allier avec la fausse gauche, en réalité, à se comporter en véhicule balaie de la bourgeoisie. Il faudrait donc que la ligne juste du NPA élimine les tenants de la ligne opportuniste et dirige le Parti. Quant à Lutte Ouvrière, c'est un parti connu pour son sectarisme, qui, s'il subsiste, l'empêchera d'emporter les masses.

    Ce qui rend formidablement optimiste, c'est que le lois de l'histoire conduisent au socialisme et au communisme, dont le capitalisme et l'impérialisme constituent l'antichambre. Le seul pas à effectuer en avant, c'est de briser la logique du capital et d'instaurer une nouvelle logique, celle du socialisme et de l'humain, en destituant la classe bourgeoise , de telle sorte que celle-ci réintègre le peuple, tout comme , en 1789, la bourgeoisie a destitué la classe aristocratique et féodale. Loin de s'alléger, l'exploitation capitaliste est de plus en plus lourde : recul de l'âge de la retraite, baisse du pouvoir d'achat, paupérisation absolue et relative, tant des classes populaires que des classes moyennes, etc. Le système capitaliste finissant fait flèche de tout bois : par exemples, la jeunesse populaire dans son ensemble, est vendue à la classe capitaliste (jeunes sans aucun avenir, avec un chômage aggravé, la baisse des aides sociales, la mise au travail des jeunes enfants, etc.) ainsi que la vieillesse sacrifiée sur l'autel du profit (comme dans les maisons de retraite, véritables mouroirs, où les économies des résidents et de leurs familles, ainsi que les aides publiques passent directement dans les poches des actionnaires et dirigeants, au dépens des conditions de vie des résidents et des conditions de travail des divers personnel).

    Pour le second tour des élections présidentielles, certains donnent l'impression de peser sur le choix ultime : bourgeoisie libérale ou fascisme (bourgeoisie barbare) ? C’est une erreur : la seul alternative est : Réaction et maintien de l’État capitaliste, ou révolution et construction d'un État socialiste ? Pour ce faire, il convient de libérer la plus grande fraction du peuple de l'illusion du changement en ayant recours aux élections bourgeoises et prise de conscience que les seuls acquis possibles seront obtenus en menant une rigoureuse lutte des classes. Notamment , par le refus de la bourgeoisie , libérale ou fasciste, de faire payer les conséquences de la crise actuelle aux classes laborieuse et aux classes moyennes et par le refus de servir de chair à canon dans toutes les guerres impérialistes menées tant en Orient qu'en Afrique.

    Pour déterminer quelle est la bonne position à prendre lors des premier et second tour des élections présidentielles , il convient d'analyser la situation concrète que nous vivons actuellement. Le système capitaliste mondial a enclenché la deuxième crise générale , et la France en constitue un des maillons faibles. Le système impérialiste a atteint un état de putréfaction, avec une domination des grands monopoles, qui visent à une nouvelle répartition du monde, si besoin par le moyen de la guerre. Nous sommes donc à un état ultime où le système capitaliste et impérialiste est devenu l'antichambre d'un nouveau système socialiste. Mais le passage d'un système à l'autre, autrement dit la contradiction principale entre la système capitaliste et le nouveau système socialiste, ne pourra être résolue que par la révolution violente, qui se solde par la destruction de l'ancien État capitaliste et l'instauration d'un nouvel État socialiste. En France, cette contradiction se manifeste par l'opposition objective entre une classe bourgeoise aux aboies, représentée surtout par un million d'individus très riches, la grande bourgeoisie, et le peuple, qui devra être dirigé par la classe ouvrière, totalisant 95% de la population.

    Très vite , la situation va atteindre une très haute intensité révolutionnaire, marquant le fait que la bourgeoisie ne peut plus diriger un système en fin de course, et que le peuple peut prendre la direction d'un nouveau système. Pour la première fois dans son histoire, la France va connaître un régime politique où l'immense majorité du peuple va exercer une dictature sur une infime minorité, la classe bourgeoise, les très riches. Il est vrai que jusqu'à présent, ce sont toujours des classes dominantes minoritaires qui ont exercé tous les pouvoirs sur une société soumise : les propriétaires d 'esclaves sur les esclaves, les aristocrates sur les serfs, les capitalistes sur les travailleurs.

    Dans ce cadre, l'ancien président Emmanuel Macron, n'est pas seulement un bon président, mais le meilleur possible, pour gérer les affaires de la classe bourgeoise. Mais la classe bourgeoise garde deux fers au feu, et n'hésitera pas, si besoin , à faire appel à un représentant de la fraction la plus réactionnaire, la plus barbare et la plus féroce, le fascisme, si le besoin de répression à l'égard du peuple se fait sentir. Dans le débat actuel, il convient de tenir compte des sociaux-traîtres, les socialistes en paroles, mais traîtres à la classe ouvrière dans les faits, ainsi que des révisionnistes de l'ancien Parti « Communiste » Français. Les sociaux-traîtres sont représentés en particulier par les thuriféraires de La France Insoumise. Il s’agit de franges de la classe moyenne de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie , qui souhaitent à la fois maintenir les oripeaux du système capitaliste , tout en en prenant la direction.

    Ainsi, Emma Fourreau, la militante LFI comprend le dégoût des jeunes pour les gouvernements passés, mais veut qu’ils traduisent aussi leurs engagements dans les urnes. « Notre voix a autant de poids que celle d’un milliardaire. Les riches iront toujours voter, les personnes âgées aussi, alors les jeunes ne doivent pas déserter cette élection », C'est là une vieille lune des idéologues de la classe dominante bourgeoise, qui vise à faire croire que la participation aux élections, notamment dans le cadre du suffrage universel, en fonction du principe « un homme/une voix » permettrait de limiter les effets du capitalisme, et , pourquoi pas , de passer de façon pacifique à une système différent, plus humain, plus social, etc.

    Que disent les idéologues concernant les élections ? Par exemple, l'un des fondateurs des principes qui dirigent la société capitaliste, Jean-Jacques Rousseau ?

    Et dans les faits – ce qui est vécu par le peuple, et non ce qui est faussement théorisé par les idéologues de la bourgeoise – le peuple se contente d’être spectateur et non acteur de cette « politique ».

    En un mot, la « démocratie » dite « participative », qui se concrétise par des élections à tous les niveaux (dans les entreprises, dans les syndicats, etc., mais surtout dans les divers niveaux administratifs, depuis l’État, avec les élections présidentielles, et parlementaires, etc. jusqu’au niveau de la plus petite commune) ne vise pas à donner TOUT le pouvoir au Peuple (ou à l’expression de la majorité des votants de celui-ci, lors des élections) mais à prendre TOUT le pouvoir au peuple,et à le transférer et le maintenir au service d’une petite caste, la grande bourgeoisie des monopoles et des finances.

    Les élections en général ? Selon Rousseau, (et il prend l’exemple le plus avancé de son temps, au niveau politique, l’Angleterre du XVIII° siècle), un peuple est « libre » pendant la durée des élections : il choisit alors son maître, entre diverses solutions présentées par la classe dominante. Une fois que le peuple a choisi, et donné une majorité à une fraction de la classe dirigeant du moment, il retourne à l’esclavage, et remet les chaînes d’esclaves.

    Jean-Jacques Rousseau, « Du contrat social », Livre III , Chapitre XV, Des députés ou représentants , écrit: « Le peuple anglais pense être libre, il se trompe fort, il ne l'est que durant l'élection des membres du parlement ; sitôt qu'ils sont élus, il est esclave, il n'est rien. Dans les courts moments de sa liberté, l'usage qu'il en fait mérite bien qu'il la perde. ( …) Quoiqu'il en soit, à l'instant qu'un peuple se donne des représentants, il n'est plus libre, il n'est plus. »

    Montesquieu l’avait déjà dit : Le peuple (« mineur incapable »), incapable de gouverner par lui-même, est dessaisi de toutes ses prérogatives de souveraineté, par les élections. Pour ce faire, il suffit, soit de désigner des candidats membres de la classe dirigeante, soit des candidats inféodés à cette classe dirigeante.

    C’est exactement ce qui se produit aujourd’hui : le peuple est sommé de choisir entre diverses fractions rivales de représentants de la classe bourgeoise, sur un panel qui va de l’extrême droite à l’extrême gauche. Une fois choisie la caste qui va gérer les affaires communes des capitalistes, le peuple n’a plus aucune voix au chapitre : il retourne dans le néant de sa vie politique (néant complété par le néant au niveau économique et culturel).

    Bien évidemment, d’une élection à l’autre, la caste dirigeante, véritable comité de gestion des affaires et des intérêts de la classe bourgeoise (ayant obtenu, par les élections, le « blanc-seing » populaire), prétend gérer les affaires au nom de l’intérêt général de toute la société. Mais jamais, ou très rarement, la caste dirigeante ne fait un bilan de son activité réelle, au service toujours des plus riches et des grands privilégiés. Jamais aucun élu n’est démis de ses fonctions pour avoir parjuré les bonnes intentions présentées, lors de la campagne électorale, aux suffrages des électeurs. En quelque sorte, la fonction du suffrage universel, en régime bourgeois, consiste à donner la légitimité à l’une des fractions qui composent la classe bourgeoise. Comme le disait feu Coluche, « Si voter changeait quelque chose, il y a longtemps que ça serait interdit », sous-entendu, bien sûr, des élections organisées par la classe bourgeoise, dans le cadre d'un État bourgeois.

    Le président actuel du sénat, Gérard Larcher, a constaté les limites des élections présidentielles de 2022 : arrivée en fin de course, le capitalisme n'arrive plus à respecter lui-même les règles de la république bourgeoise et de la « démocratie » bourgeoise : absence de débat réel avant les élections , mais surtout le nombre de votes obtenus par chaque candidat le rend illégitime. En effet la règle voudrait que le candidat vainqueur obtienne au moins 50% des électeurs inscrits . Ce qui n'est pas le cas ? Sans compter que, lorsque le peuple prend, par référendum, une décision contraire aux intérêts de la classe bourgeoise, celle-ci n'a aucun scrupule à contourner les désirs du peuple , pour imposer par tout moyen ses intérêts de classe : voir par exemple le référendum concernant l'union européenne de 2005. De plus, tant au niveau national que local, les élus bourgeois ne sont plus, ni audible, ni crédible : la doxa consistant à tenir un discours socialiste, et même révolutionnaire, pendant les élections, puis, une fois élus, d'appliquer une politique libérale au service de la classe bourgeoise, dans la stricte continuité du système , cela ne fonctionne plus.

    Mais les faits démontrent que , même après une élection bourgeoise triomphale, les circonstances conduisent à une prise du pouvoir par le peuple. Cela a été le cas en 1870-1871, où, après un plébiscite triomphal en faveur de Napoléon III (« J'ai mon chiffre » disait ce dernier avec une majorité écrasante des voix qui lui étaient favorable), le 8 mai 1870, la guerre franco-allemande déclarée le 19 juillet 1870 a conduit à la prise du pouvoir populaire lors de diverses « communes » , dont la Commune de Paris qui dura 72 jours, du 18 mars 1871 à la « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871, première expérience de dictature du prolétariat, comme le disait Karl Marx. Il devient évident que seule la remise de TOUS les pouvoirs au peuple, et à lui seul (pouvoirs économique, politique et culturel) peut clôturer une telle époque d’obscurantisme, et de retour à la barbarie. Sociaux-traîtres et révisionnistes cherchent à persuader qu'il est possible de revenir en arrière , de restaurer un capitalisme plus « républicain » (au sens bourgeois) et plus « démocratique » (au sens bourgeois).

    En conséquence, quel que soit le résultat des élections présidentielles, la tâche actuelle est bien de préparer la révolution prolétarienne et l'instauration de la dictature du prolétariat.

    1. Le contexte international :

    Il est nécessaire de relire « L'impérialisme, stade suprême du communisme » de Lénine, pour comprendre le monde actuel.

    L'impérialisme, c'est la guerre, pour le repartage du monde. Cela est le cas en 1914, en 1939, et c'est encore le cas aujourd'hui. A un moment donné, le capitalisme n'arrive plus, par les méthodes pacifiques, à empêcher la baisse du taux de profit, et il doit donc recourir à la guerre, pour s'opposer aux autres monopoles et États capitalistes concurrents, et récupérer des néo-colonies .

    Le seul moyen de mettre fin à la guerre c'est de faire la révolution et d'instaurer des pays , puis une humanité d'abord socialistes, puis communistes.

    Ceux qui ont recours à des « analyses » individualistes, psychologiques, etc, sont à côté de la plaque , du gente : « Poutine est fou », etc. Il s'agit de mener une analyse des classes et des rapports de force au niveau international : La Russie n'a d'autre choix, aujourd'hui, que de faire la guerre, pour survivre en tant qu' État impérialiste.

    Dans chaque pays, chaque classe ouvrière doit combattre contre sa propre bourgeoisie et contre son impérialiste (même s'il s'agit d'un impérialisme secondaire comme la France), sous la conduite d'un Parti Communiste, en créant l’union du peuple au sein d'un Front Uni, et en s'armant d'une armée rouge. C'est ce que Lénine et les bolcheviks ont fait en Russie , de 1902 à 1917, et c'est ce que les socialistes français n'ont pas fait , en France, puisqu’ils se sont ralliés à leur propre impérialisme, dans le cadre de « l'Union sacrée ».

    Ainsi, les Russes , les Ukrainiens, etc. doivent combattre contre leurs bourgeoisies , et aussi contre l'agresseur extérieur, en ce qui concerne les Ukrainiens. Le passé de l'Ukraine est connu (forte tendance nazie, Shoah par balles lors de la seconde guerre mondiale, alliance de l'extrême-droite avec les nazis allemands, etc.). L'Ukraine est un pays corrompu : ainsi, à titre personnel j'ai connu dans l'Oise, un cadre communal qui a « importé » une belle ukrainienne : le trafic d'êtres humains est plus que répandu en Ukraine. Mais la France ne peut faire la morale sur ce point, alors que l'extrême droite représente, en France, selon les sondages, 30% des options proposées aux électeurs (selon les sondages) pour les élections présidentielles de 2022.

    Les camps pour la future troisième guerre mondiale se dessinent  : d'un côté la superpuissance impérialiste américaine, qui a organisé ses alliés au sein de l'OTAN, de l'autre côté l'impérialisme montant, la Chine, alliée à la Russie et d'autres pays. Dans ce conflit, l'Ukraine est le maillon faible, tout comme Taïwan. Le président ukrainien, représentant de la classe dominante bourgeoise, a rejoint le camp de l'OTAN. Les Ukrainiens sont tiraillés entre trois tendances : les pro-russes (dont le Donbass), les pro-occidentaux (dont la bourgeoisie libérale pro-européenne) et un mouvement national d'indépendance, dont devraient faire partie les communistes ukrainiens).

    En France, les communistes français doivent combattre pour l'indépendance à tout point de vue (économique, énergétique, politique, etc.) et aussi pour l'autonomie prolétarienne (ne pas être à la traîne d'une fraction bourgeoise, comme les communistes à la traîne des gaullistes lors de la quatrième république) : également, le sort de la guerre se décide par l'armement du peuple (armée populaire). Pas d'armée de métier, mais le peuple en armes.

    La bourgeoisie française est loin de tout cela : ainsi son soutien au peuple ukrainien est rempli de contradictions : entre les valeurs boursières de Renault, Auchan, Leroy-Merlin, etc , et les valeurs classiques de la bourgeoisie (liberté, égalité, fraternité), la bourgeoisie n'hésite pas longtemps : comme en 1940, les intérêts financiers l'emportent (mieux vaut Hitler que le front populaire, disait une fraction de la bourgeoisie dans l'entre deux guerres). Les affaires sont les affaires.

    Ainsi qu'indiqué par Mao Tsé-toung, la transformation du régime soviétique en 1953, et du régime chinois en 1976, en États capitalistes ,et en superpuissances, a transformé ces États en États de type fasciste, de la même tendance que le régime nazi. La Russie est redevenue une prison des peuples (voir la Tchétchénie,...) . La lutte pour la démocratie populaire, pour le travail et pour la paix font partie de l 'ADN des communistes.

    Il est sûr que l'option nucléaire est une menace. Mais comme disait Mao Tsé-toung, l'impérialisme est un tigre en papier : c'est-à-dire qu'il est dangereux jusqu'à sa fin comme un tigre, mais il est de papier car forcément vaincu par le courant de l'histoire qui porte l'humanité vers le socialisme .Les guerres impérialistes de rapine sont des guerres injustes (Mali, Afric, Afghanistan, Irak, Syrie, etc.). Les guerres contre les guerres impérialistes et les guerres de libération nationale sont des guerres justes. Pour mémoire, la première guerre de rapines, de 1914-1918) a conduit au triomphe de Lénine et des bolcheviques , en Russie (ainsi que très temporairement dans divers pays , comme la Hongrie, l'Allemagne, etc.). La seconde guerre de rapines de 1940-1944 a conduit au triomphe de la Chine , ainsi qu'aux mouvements de libération dans les pays du tiers-monde en Amérique du Sud, en Asie et en Afrique (Vietnam, Cuba, etc.). Sans aucun doute , la troisième guerre de rapines conduira au triomphe du socialisme dans le monde et à la disparition du capitalisme. Soit la guerre triomphe du capitalisme, soit c'est la révolution mondiale. C’est l’espoir des communistes pour le XXI° siècle !

    Pierre QUADER

     

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