• LA RESISTANCE ET LA FRANC-MACONNERIE (Partie11)

    Mais les fruits de la victoire, que le peuple français récolta au prix de son sang, furent rapidement usurpés par la grande bourgeoisie. A ce moment-là, les dirigeants du Parti communiste, le premier grand Parti de France, jouissant d’une forte influence parmi les masses populaires, appliquèrent de façon erronée une ligne déviationniste de droite, et crurent pouvoir changer la politique de la bourgeoisie et le système capitaliste par la voie parlementaire. Aspirant à des postes élevés et à de bons salaires, la clique dirigeante du P.C.F. fit un compromis honteux avec la grande bourgeoisie, rendit les armes et abandonna la lutte armée. Moins de trois ans après, les communistes furent expulsés du gouvernement par les forces réactionnaires, et devinrent aussitôt l’objet d’une cruelle répression. Cette erreur historique du Parti communiste français est une grave leçon qui doit mettre en garde le prolétariat et les peuples révolutionnaires du monde entier. »

    LA RESISTANCE ET LA FRANC-MACONNERIE

    (Partie11)

     

    CONCLUSION :

    Comme l’indiquent les camarades chinois, pages 340 et 341 de l’ouvrage « Histoire économique des grands pays capitalistes » Editions du peuple Pékin, Octobre 1975, Texte traduit du chinois et édité par E 100en 1977 :

    « En août 1944, les forces armées révolutionnaires françaises libérèrent Paris et, au mois de septembre de la même année, la France fut pratiquement libérée tout entière.

    Mais les fruits de la victoire, que le peuple français récolta au prix de son sang, furent rapidement usurpés par la grande bourgeoisie. A ce moment-là, les dirigeants du Parti communiste, le premier grand Parti de France, jouissant d’une forte influence parmi les masses populaires, appliquèrent de façon erronée une ligne déviationniste de droite, et crurent pouvoir changer la politique de la bourgeoisie et le système capitaliste par la voie parlementaire. Aspirant à des postes élevés et à de bons salaires, la clique dirigeante du P.C.F. fit un compromis honteux avec la grande bourgeoisie, rendit les armes et abandonna la lutte armée. Moins de trois ans après, les communistes furent expulsés du gouvernement par les forces réactionnaires, et devinrent aussitôt l’objet d’une cruelle répression. Cette erreur historique du Parti communiste français est une grave leçon qui doit mettre en garde le prolétariat et les peuples révolutionnaires du monde entier. »

    Dans certaines régions, comme le sud-ouest, les FFI exercent un pouvoir de fait et partout se développe une agitation presque révolutionnaire.

    Dissolution des milices armées issues de la résistance est un acte de trahison de la classe ouvrière : le désarmement des milices communistes est facilité par l’attitude légaliste du secrétaire général du Parti Communiste Français : Maurice Thorez.

    Lors des élections législatives du 21 octobre 1945, le principal vainqueur est le PCF, qui obtient le plus de voix et de sièges. C’est le premier parti de France. Avec les socialistes de la SFIO, les communistes sont majoritaires à l’assemblée.

    Dans le premier gouvernement de Gaulle, Maurice Thorez, secrétaire général du PCF, devient ministre d’Etat. Le PCF recule aux élections législatives de juin 1946. Mais le 10 novembre 1946, le PCF redevient le premier parti de France.

    Le Parti communiste a refusé de donner à la résistance un prolongement révolutionnaire, en vue de la prise du pouvoir, alors que le contexte était de type prérévolutionnaire.

    Parlementarisme, légalisme, électoralisme : d’abord présenté, en paroles, comme une tactique par la direction du PCF, ces objectifs deviennent dans les faits, la stratégie, la seule, du PCF.

    Les commissaires de la République trouvent en face d’eux dans chaque région, des autorités de fait, les comités de libération – locaux et départementaux (CLL et CDL) – ainsi que des forces armées issues des FTP qui s’étaient substituées en « milices patriotiques », en mars 1944 (sorte de police supplétive constituée de citoyens armés aux ordres des CDL.

    Partout des hommes armés prêts à faire la révolution. Partout des tribunaux populaires procédant à des jugements et des exécutions sommaires contre les collaborateurs (près de 10 000 personnes exécutées, avec ou sans jugement, pendant l’été 1944).

    Le Gouvernement Provisoire de la République Française décide du désarmement des « milices patriotiques », malgré les protestations des résistants et surtout des communistes. Les résistants doivent s’engager dans l’armée française qui s’organise pour accélérer la libération du territoire et porter la guerre en Allemagne. Dès lors la résistance ne dispose plus d’une force armée à sa disposition et les CDL se délitent.

    Le rôle et l’attitude du PCF : Son prestige est important. Il garde ses organisations propres (Front National et FTP).

    A son retour d’URSS, Maurice Thorez, secrétaire général du PCF, décide fin 1944, de jouer le jeu de la « démocratie » bourgeoise :

    • Le PCF ne tentera pas de prendre le pouvoir par la force.

    • Le 28 octobre 1944, avec l’appui de Thorez, ministre d’Etat, le GPRF décide la dissolution des milices patriotiques et leur intégration dans l’armée.

    Le problème de l’ordre bourgeois est désormais réglé et il revient, plus ou moins vite, selon les régions.

    Les élections municipales d’avril-mai 1945 sont un premier pas vers un retour à la légalité bourgeoise.

    Le remplacement de l’épuration spontanée par des tribunaux bourgeois est un second pas.

    Les tribunaux spontanés et révolutionnaires ont prononcé 10 à 40 000 condamnations (9 000 morts environ).

    Des tribunaux officiels sont créés : Chambres civiques et Haute Cour de Justice.

    163 077 dossiers sont instruits. La répartition des peines prononcées est :

    • Mort : 4 %

    • Travaux forcés : 8 %

    • Réclusion : 16 %

    • Dégradation nationale : 25 %

    • Acquittement : 17 %

    • Non-lieu : 30 %

    Pétain est jugé, condamné à mort et sa peine sera commuée en réclusion à perpétuité. Pierre Laval et Maurice Darnand seront exécutés parmi d’autres.

    L’épuration fut sévère dans les milieux intellectuels et chez les humbles, modérée parmi les fonctionnaires et notamment les hauts fonctionnaires, faible dans les milieux économiques et chez les nantis.

    Le PCF bénéficie d’un gros prestige. Sa ligne politique s’appuie sur :

    • La mise en œuvre du programme du CNR ;

    • Une vigoureuse propagande patriotique et productiviste.

    L’élan productif : Dès septembre 1944, toutes les forces politiques et syndicales se lancent dans « la bataille de la production ».

    Maurice Thorez (« Un seul Etat, une seule armée, une seule police ») a cautionné la décision de de Gaulle d’incorporer les milices patriotiques aux forces régulières bourgeoises.

    La lutte entre deux lignes dans le PCF : Dans la pratique, le parti ne réussit pas à combiner la lutte pour la révolution socialiste et celle contre le fascisme et tomba dans la déviation de droite qui consistait à se poser en tant qu’aile gauche de la coalition de toutes les forces unies en vue d’abattre le fascisme.

    Le PCF adopta très tôt comme idéal la « nation ». Il voulut réconcilier le drapeau national et le drapeau rouge, la Marseillaise et l’Internationale. Pendant et après guerre, la direction du PCF se soumit progressivement à de Gaulle au niveau de la stratégie politico-militaire et ne profita pas vraiment du formidable élan populaire et du prestige du Parti dû à la résistance.

    Les partisans de la prise du pouvoir furent écartés.

    1945-1960 : le triomphe du révisionnisme : Le PCF n’entend pas prendre le pouvoir, alors qu’il était évident que cette question devait être centrale, le rapport de force étant favorable. En octobre 1945, le PCF a ainsi 26.1 % des voix (20.3 % des inscrits). Mais, suivant la logique de soumission ouverte par le Front Populaire, Thorez lance comme principe « Un seul Etat, une seule armée, une seule police ». Le PCF sabote les grèves et prône la relance de la production.

    Il ne faut pas s’étonner qu’il y ait cinq ministres communistes (sur un total de vingt), exactement là où il faut calmer les luttes de classe : l’économie nationale, la production industrielle, le travail, la production de l’armement (le ministère de la guerre étant divisé en deux pour empêcher les communistes d’avoir accès aux nominations), Thorez étant enfin ministre d’Etat.

    1946 : Dans une interview au Times, Thorez défend une ligne de passage pacifique au socialisme : « Les progrès de la démocratie à travers le monde permettent d’envisager pour la marche du socialisme d’autres chemins que ceux suivis par les communistes russes […]. Nous avons toujours pensé et déclaré que le peuple de France, riche d’une glorieuse tradition, trouverait lui-même sa voie vers plus de démocratie, de progrès, de justice sociale. »

    Maurice Thorez a détaché la lutte contre le fascisme de la lutte contre le socialisme : « Le problème n’est pas le choix entre le communisme et le fascisme, mais entre le fascisme et la démocratie. » (Fils du peuple, page 87).

     

     

    CONCLUSION

     

    Outre la contradiction entre le peuple français et l’ennemi nazi, sur le sol nationale, il coexiste également la contradiction principale entre la bourgeoisie et le prolétariat. Le prolétariat, dans le cadre de la guerre impérialiste, a ses objectifs propres, qui sont l’insurrection et l’instauration d’une dictature du prolétariat.

    Le parti communiste chinois, grâce à Mao Tsé-toung, a su brillamment mener ces deux contradictions à leur terme : lutte contre l’envahisseur japonais, et lutte pour l’instauration d’un Etat de démocratie nouvelle, puis d’un Etat socialiste.

    En France, le PCF n’avait pas de Pensée-Guide. Ses chefs, Thorez et Duclos, étaient à la tête d’une ligne opportuniste de droite. S’ils ont mené la guerre contre la bourgeoisie fasciste, représentée par Pétain et Laval, ils n’ont pas prôné l’autonomie prolétarienne, mais se sont mis à la remorque de la bourgeoisie « républicaine », représentée par de Gaulle. En cela, ils ont fait servir le prolétariat comme force d’appoint d’une fraction de la bourgeoisie contre une autre fraction de la bourgeoisie. Le vainqueur de la contradiction entre bourgeoisie et prolétariat, c’est en fin de compte de Gaulle.

    Ainsi, la bourgeoisie a pu instaurer une république bourgeoise ; les deux fractions de la bourgeoisie se sont ensuite réconciliées pour mener la lutte du camp impérialiste contre le camp socialiste.

     

     

     

     

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