• La France est-elle une démocratie ? (Sixième partie)

    Sans aucun doute, pour les années à venir, l’ennemi principal de tous les démocrates est le fascisme.

    Municipalité d’ « extrême droite » : Hayange

     

    Les élections municipales de 2014 :

    1° tour :

    Inscrits : 11 980

    Abstentions : 5 926

    Votants : 6 054

    Blancs et nuls : 171

    Exprimés : 5 883

    Fabien Engelmann (Front national) : 1 789

    Thierry Rohr (Divers droite) : 1 200

    Philippe David (PS) : 1 130

    Alain Leyder (Divers) : 784

    Autres : 980

     

    2° tour :

    Inscrits : 11 979

    Abstentions : 5 188

    Votants : 6 791

    Blancs et nuls : 192

    Exprimés : 6 599

    Fabien Engelmann (Front national) : 2 290

    Thierry Rohr (Divers droite) : 1 869

    Philippe David (PS) : 1 797

    Alain Leyder (Divers) : 643

     

    Sur la base du second tour, on constate les éléments suivants :

    1)      La majorité de 50 % des électeurs inscrits est de 5 990. La première liste, « vainqueur » du suffrage, ne représente que 2 290 voix, soit 19 % des électeurs inscrits. Les trois autres listes cumulées totalisent 4 309 voix, soit 36 % des électeurs inscrits. Encore une fois, comment expliquer, du point de vue de la démocratie, que 19 % des électeurs vont gérer la ville pendant un mandat ? Quelle légitimité ? Les délibérations prises par le conseil municipal devraient recueilli au moins le vote des élus représentant 5990 voix, pour avoir la légitimité.

    2)    Le principe « un homme, une voix » est-il adopté ?

    La liste Front National a obtenu 23 élus : chaque élu représente donc 100 électeurs. La seconde liste, divers droite, a 5 sièges, soit chaque élu représente 374 électeurs. La liste PS a 4 sièges : chaque élu représente donc 449 électeurs. Enfin la quatrième liste, divers, a obtenu 1 siège, qui représente 643 électeurs. En conséquence, un électeur du Front National « pèse » 3,7 voix divers droite, 4,5 voix PS et 6,4 voix divers. Si l’on compare majorité et opposition, chaque voix de la majorité Front National « pèse » autant que 4,3 voix de l’opposition ! Où est la légitimité ?

     

    Sans aucun doute, pour les années à venir, l’ennemi principal de tous les démocrates est le fascisme.

    Cependant il convient d’apporter les nuances suivantes.

    Avec à sa tête la famille Le Pen – on peut dire que le Front national est un peu leur « petite entreprise » -- le danger fasciste n’est pas immédiat. Ainsi Jean Marie Le Pen est connu pour son amour de l’argent, ce qui l’éloigne d’autant de véritables idées fascistes. Lorsque les milieux économiques et financiers élimineront la famille Le Pen (par une mise au placard), pour mettre à la tête du mouvement un véritable fasciste, ce sera alors un signe, indiquant que ces milieux souhaitent la gestion de la France par la barbarie fasciste. Jusqu’à présent, la famille Le Pen a joué un rôle d’ »idiots utiles » : ils ont servi de repoussoir pour la gauche pour affaiblir la droite classique.

    De plus la montée du Front national est une sorte d’échappatoire pour les milieux populaires, qui permet de sortir de la pression exercée par l’UMPS. Cette montée a permis notamment la révélation d’une partie de nouveaux élus d’origine de classe populaire. Depuis plus de cinquante années, les notables UMPS trustent entre eux les divers postes, interdisant l’accès de nouvelles couches d’élus dans les diverses instances politique. Fabien Engelmann a le profil type d’élu issu de la classe populaire : militant de la CGT, ancien adhérent du NPA et de Lutte Ouvrière, rien n’indique qu’il restera indéfiniment militant du Front national. De nombreux militants, non pas ceux issus de la moyenne et grande bourgeoisie, mais issus d’un milieu populaire, ont démissionné du Front national en découvrant le contenu fasciste de l’idéologie de ce mouvement : remplacer les luttes de races au lieu des luttes de classes, prêcher la collaboration de classe entre riches et pauvres, et en fin de compte, se mettre à la traîne des milieux économiques et financiers les plus agressifs et les plus barbares. Certains militants UMPS, qui se disent « républicains », jurent leur grand dieu qu’ils feront preuve de la plus grande vigilance concernant le contrôle exercé sur les nouvelles municipalités gérées par le Front national. C’est plutôt positif. Mais on peut légitimement- se demander pourquoi ils ne font pas preuve de la même vigilance concernant les mairies gérées par leurs amis UMPS ? Ils connaissent bien les politiques « des copains et des coquins » pratiquées depuis des dizaines d’années par ces municipalités, et la charité bien ordonnée commence par soi-même. Qui ne connaît tel ou tel élu mafieux qui s’en est mis plein les poches indûment, à la vue de tout le monde ? Il suffit de citer Angoulême, Nice, Hénin-Beaumont, Lens et bien d’autres communes, ainsi que divers conseils généraux et régionaux qui ont servi ou servent encore de pompes à fric !

    « Socialisme ou barbarie ? ». Le XXI° siècle est le siècle du passage de la France du capitalisme au socialisme. Inévitablement. Mais il n’est pas impossible que ce passage à la dictature du prolétariat se fasse en passant par la case « fascisme », et donc par une période intermédiaire de dictature barbare fasciste. Quel sera le rôle de la famille Le Pen dans cette étape ?

    Dans les milieux fascistes, il est connu que Jean Marie Le Pen a un attachement immodéré de l’argent. De fait, ce n’est pas un véritable idéologue fasciste et ses convictions s’arrêtent à son porte-monnaie. On peut dire que pendant quarante années, il a joué les rôles d’ »idiot utile » du parti socialiste, au point que les historiens de demain pourront s’interroger sur le fait qu’il n’ait pas été un sous-marin caché du « socialisme » bourgeois ! Ceci à l’image d’autres personnages politiques, comme la « verte » Dominique Voynet. On ne peut pas dire que Jean Marie Le Pen ait brillé par sa présence dans divers mandats, dont trente années comme député européen. Il a une conception très dynastique de la politique, qui n’est pas sans rappeler les hiérarques de la Corée du Nord. Mais, loin de là, ce n’est pas le seul politique à jouer du népotisme. Par contre, il a monté le parti Front National comme une sorte de petite entreprise familiale, où l’on trouve déjà sa fille,sa petite-fille et bientôt sans doute la quatrième génération. Cela signifie que si les milieux économiques et financiers bourgeois optent pour un passage par le fascisme, le premier signal envoyé sera la mise à l’écart de la famille Le Pen, pour mettre à la tête du parti fasciste, quel qu’il soit, un véritable idéologue, à l’image des vichystes ou des nazis allemands. De toute façon, il est certain qu’avec les diverses conquêtes du Front National aux élections communales et aux élections européennes, il va falloir que le Front National travaille enfin, et applique son programme, qui est national-socialiste, frère jumeau avec le socialisme national de certains membres du parti socialiste.

     

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