• LA DICTATURE DU PROLETARIAT (partie 44)

    « …A la tête de la classe ouvrière se trouvait ce parti rompu à la lutte politique qu’est le parti bolchevik. Seul un parti comme le parti bolchevik, suffisamment hardi pour mener le peuple à l’assaut décisif et suffisamment circonspect pour éviter les écueils de tout genre sur le chemin du succès, seul un tel parti pouvait fondre d’une façon aussi judicieuse, en un seul flot révolutionnaire, des mouvements révolutionnaires aussi divers qu’étaient le mouvement démocratique général pour la paix, le mouvement démocratique paysan pour la mainmise sur les terres seigneuriales, le mouvement de libération nationale des peuples opprimés en lutte pour l’égalité nationale et le mouvement socialiste du prolétariat pour le renversement de la bourgeoisie, pour l’instauration de la dictature du prolétariat.

    Il est évident que c’est la fusion de ces divers courants révolutionnaires en un flot révolutionnaire unique et puissant qui a décidé du sort du capitalisme en Russie. » (170)

     

    LA DICTATURE DU PROLETARIAT (partie 44)

     

    1)                  L’ESSOR DU PARTI BOLCHEVIK

     

    Lorsqu’ éclate la première guerre impérialiste mondiale, seul le parti bolchevik de Russie resta fidèle aux principes marxistes, à la cause de l’internationalisme prolétarien et du socialisme. Au cours des deux années qui avaient précédé l’événement, il avait connu un développement important, en alliant sans cesse le travail illégal à l’action légale. La situation créée par le déclenchement de la guerre modifia de nouveau temporairement les conditions de l’action légale du Parti ouvrier social-démocrate (bolchevik) de Russie. Aussi durant les premières années du conflit entre les grandes puissances impérialistes, les mencheviks et les socialistes-révolutionnaires (nouvelle mouture plus ou moins gauchiste formée par des éléments de la petite bourgeoisie) parvinrent à reconquérir une influence et occupèrent une place dominante dans les soviets. Cependant, la situation du peuple ne cessait d’empirer, et l’activité des bolcheviks portait ses fruits. A tel point que les 26 et 27 février 1917, après une semaine de grèves, de manifestations ouvrières violentes et d’affrontements sanglants avec les troupes de la police ou de l’armée chargée de la répression, triompha la révolution bourgeoise. Les bolcheviks avaient assumé la direction des combats populaires et révolutionnaires, tandis que les mencheviks s’occupaient à gagner des sièges de députés dans les soviets.

    Au point de vue de notre propos – l’édification du parti – le 6° Congrès tenu du 26 juillet au 3 août 1917, adopta une décision d’une portée considérable : il vota de nouveaux statuts du parti, instituant un fonctionnement basé sur le principe du « centralisme démocratique ». Cette mesure reposait sur une idéologie et une organisation comportant les dispositions suivantes :

    1.                  Election de tous les organismes dirigeants du parti ;

    2.                  Comptes-rendus périodiques des organismes dirigeants du parti devant leurs organisations de base respectives ;

    3.                  Discipline rigoureuse dans le parti et soumission de la minorité à la majorité ;

    4.                  Obligation pour les organismes inférieurs et pour tous les adhérents du parti de respecter et appliquer les décisions des organismes supérieurs.

     

    En fait ce fut le dernier Congrès avant la victoire de la révolution prolétarienne qui fut acquise le 25 octobre 1917, sous la direction du parti créé et édifié par Lénine, avec le soutien de Staline. Analysant les raisons du triomphe de la révolution socialiste, Staline indiqua :

    « …A la tête de la classe ouvrière se trouvait ce parti rompu à la lutte politique qu’est le parti bolchevik. Seul un parti comme le parti bolchevik, suffisamment hardi pour mener le peuple à l’assaut décisif et suffisamment circonspect pour éviter les écueils de tout genre sur le chemin du succès, seul un tel parti pouvait fondre d’une façon aussi judicieuse, en un seul flot révolutionnaire, des mouvements révolutionnaires aussi divers qu’étaient le mouvement démocratique général pour la paix, le mouvement démocratique paysan pour la mainmise sur les terres seigneuriales, le mouvement de libération nationale des peuples opprimés en lutte pour l’égalité nationale et le mouvement socialiste du prolétariat pour le renversement de la bourgeoisie, pour l’instauration de la dictature du prolétariat.

    Il est évident que c’est la fusion de ces divers courants révolutionnaires en un flot révolutionnaire unique et puissant qui a décidé du sort du capitalisme en Russie. » (170)

     

    2)                 STALINE DRESSE LE BILAN DE L’ŒUVRE DE LENINE ET FORMULE LES PRINCIPES DU PARTI DE TYPE NOUVEAU

     

    Le 7° Congrès, le 6 mars 1918, décida de modifier le nom du parti et, sur proposition de Lénine, l’appela « Parti communiste (bolchevik) de Russie » (P.C. (b.) R.). Pourquoi ? Simplement parce que le parti avait pour but de réaliser le communisme.

    Mais bientôt les pays impérialistes de l’Entente, victorieux de l’impérialisme allemand, déclenchèrent une agression militaire contre le pays des soviets, en collusion avec tous les contre-révolutionnaires russes qui avaient été dépouillés de leurs avantages et de leur pouvoir par la révolution. Pendant trois années, les peuples soviétiques eurent à repousser leurs assauts violents. Mais finalement, l’Armée Rouge parvint à sauver le pays et la révolution. A la question : « Comment fut remportée la victoire ? », Staline répondit entre autres explications :

    « L’Armée Rouge a vaincu parce que son noyau dirigeant, à l’arrière et au front, était le Parti Bolchevik, soudé par sa cohésion et sa discipline, puissant par son esprit révolutionnaire et sa volonté de consentir tous les sacrifices pour faire triompher la cause commune, insurpassé par sa capacité à organiser les multitudes et à les diriger de façon judicieuse, dans une situation complexe. » (172)

    Aussitôt après la mort de Lénine (le 21 janvier 1924), Staline entreprit une série de conférences pour exposer les principes du léninisme. La huitième séance fut consacrée au sujet « Le Parti ». Staline y dressa le bilan des principes léninistes du parti du prolétariat, du parti marxiste conçu et expérimenté par Lénine. Il souligna d’abord que le nouveau parti révolutionnaire prolétarien ne pouvait s’identifier en rien avec les vieux partis sociaux-démocrates. Il démontra que le parti léniniste répondait à la nécessité d’un nouveau parti, puis énuméra les particularités de ce nouveau parti :

    1)                 Le parti doit être un détachement d’avant-garde de la classe ouvrière ;

    2)                 Le parti doit être un détachement organisé de la classe ouvrière ;

    3)                 Le parti doit être la forme suprême de l’organisation de classe du prolétariat ;

    4)                 Le parti doit être l’instrument de la dictature du prolétariat ;

    5)                 Le parti doit se fonder sur une unité de volonté incompatible avec l’existence de fractions ;

    6)                 Le parti se fortifie en s’épurant des éléments opportunistes.

     

    « Le parti est l’avant-garde du prolétariat, l’avant-garde qui gouverne directement, c’est le dirigeant. Le moyen spécifique d’action sur l’avant-garde, pour l’épurer et l’aguerrir, c’est l’exclusion du parti et non  la contrainte. » (173)

    La conception théorique du parti de type nouveau, développée à partir de l’expérience historique concrète du mouvement révolutionnaire, avait ainsi atteint un niveau supérieur. Elle allait devoir affronter de nouvelles expériences pour s’enrichir encore grâce aux enseignements positifs et négatifs de la pratique à travers l’affrontement incessant entre deux lignes, deux voies, deux idéologies.

     

     

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