• La Commune de Paris de 1871 et la Franc Maçonnerie (Partie 3)

    Ces nouveaux maçons ont encore leurs racines sociales dans les classes laborieuses. Ils ne sont pas acceptés par la haute bourgeoisie et ils en ont conscience à chaque instant de leur existence.

    La Commune de Paris de 1871 et la Franc Maçonnerie (Partie 3)

     

    1. FRANCS-MACONS FAVORABLES A LA COMMUNE :

    Jules Henri Marius Bergeret (1830-1905) :

    Charles Victor Beslay (1795-1878) :

    Louis-Auguste Blanqui (1805-1881) : Fondateur du journal Ni Dieu, ni maître, il est membre de plusieurs loges : les Amis de la Vérité, le Temple des Amis de l’Honneur Français et le Lien des Peuples.

    Karl Marx déclare dans La guerre civile en France (la commune de Paris), 1871 : « Le véritable meurtrier de l’archevêque Darboy, c’est Thiers. La Commune, à maintes reprises, avait offert d’échanger l’archevêque et tout un tas de prêtres pardessus le marché, contre le seul Blanqui, alors aux mains de Thiers. Thiers refusa obstinément. Il savait qu’avec Blanqui, il donnerait une tête à la Commune. »

    Jean-Baptiste Clément (1836-1903) : Initié à la Loge « Les Rénovateurs » en 1898. Membre de la loge des Rénovateurs. Le Temps des Cerises est considéré comme l’hymne de la Commune, que les communards sifflaient sur les barricades.

    Louis Gaston Isaac Crémieux (1836-1871) : Fusillais par les Versaillais pour sa participation à la Commune de Marseille. Ardent franc-maçon. C’est l’époque où des francs-maçons blanquistes et républicains (alors jugés d’extrême gauche) tentent d’entraîner leurs Frères dans la voie de la lutte révolutionnaire, au service des valeurs de la République, démocratique et sociale. Ceux des Amis choisis fondent le 11 février 1868 un comité central d’initiative des loges comprenant dix commissaires : Barne, Brochier, Carriol, Chappuis, Crémieux, Pleuc, Dhionnet, Massip, Rouvier et Adolphe Royannez, Ainsi qu’une caisse centrale de secours.

    Jaroslaw Dombrowski (1836-1871) :

    Emile Eudes (1843-1888) : Initié à la loge l’Ecossaise 133

    Gustave Flourens (1838-1871) : Initié le 12 juin 1866 à la loge l’Union d’Orient

    Henry Fortuné (1821-1882) : Il participe le 29 avril à la manifestation des Francs-maçons demandant une trêve.

    Guiseppe Garibaldi (1807-1882) : Garibaldi est Grand Maître de presque toutes les obédiences italiennes. Initié à la maçonnerie en 1844 dans la loge « Asilo de la Virtud », de Montevideo, Uruguay, il rejoint la loge du Grand Orient de France « Les amis de la patrie ».

    François Jourde (1843-1893) :  

    Napoléon La Cécilia (1835-1878) :

    Adolphe Gustave Lefrançais (1826-1901) : Initié le 27 octobre 1863 à la loge l’Ecossaise 133 et affilié en 1866 à l’Union Parfaite de la Persévérance.

    Commune de Marseille : Elle dure quatorze jours, du 22 mars au 5 avril 1871. La Loge « La Réunion des Amis choisis » du Grand Orient, formée de républicains et de blanquistes, fonde, pour entraîner les autres loges, le 11 février 1868, un Comité central d’initiative des loges de dix membres : l’avocat Gaston Crémieux, Barne, Brochier, Chappuis, de Pleuc, Dhionnet, Massip, Rouvier et Adolphe Royannez. Parallèlement voient le jour l’Association phocéenne de l’Enseignement, de l’Instruction et de l’Education des deux sexes et la Caisse Centrale de Secours.

    Simon Mayer : Initié en 1867 à l’Union Parfaite de la Persévérance

    Benoît Malon (1841-1893) : Militant ouvrier, communard, journaliste, écrivain.

    Louise Michel (1830-1905) : Militante anarchiste, aux idées féministes et l’une des figures majeures de la Commune de Paris.

    Eugène Pottier (1816-1887) : Créateur de l’Internationale. 

    Eugène Protot (1839-1921) : Initié le 3 mai 1866

    Félix Aimé Pyat (1810-1889) :

    Gabriel Ranvier (1828-1879) : Initié le 7 décembre 1863. Blanquiste. Peintre et décorateur sur porcelaine.

    Elie Reclus (Jean-Pierre Michel Reclus) (1827-1904):  

    Elisée Reclus (Jean Jacques Elisée Reclus) (1830-1905) : Géographe, militant et penseur de l’anarchisme. Il participa à des congrès d’organisations ouvrières (notamment AIT, Ligue de la Paix et de la Liberté). En 1860, en compagnie d’Elie, Elisée est admis dans une loge maçonnique (Les Emules d’Hiram). Il n’y fut jamais actif et au bout d’un an, il quitte la franc-maçonnerie, ne supportant pas l’esprit qui y régnait.

    Raoul Rigault :

    Victor Henri de Rochefort, plus connu sous le nom d’Henri Rochefort (1831-1913) : Membre des Amis de la Renaissance. Au retour du bagne de Nouvelle-Calédonie, il se rapproche progressivement du boulangisme et de l’extrême droite. Lorsqu’éclate l’affaire Dreyfus, il laisse libre cours à son antisémitisme pour mener campagne avec les « anti ».

    Emile Thirifocq (1824-1900) : Membre de la loge Le Libre Examen du Suprême Conseil. Militant socialiste. Il est initié le 9 janvier 1850 à la loge Jérusalem Ecossaise 99 du Suprême Conseil, en devient le secrétaire l’année suivante, l’orateur en 1854 et le vénérable en 1864. Il est déiste. En 1869, orateur de la première section de la Grande Loge Centrale, il défend vainement le maintien de la croyance en « une puissance infinie désignée sous le nom de Grand Architecte de l’Univers. » En 1870, il rallie la loge naissante, Le Libre Examen, destinée à regrouper des déistes rationnels qui poursuivent avec l’Alliance religieuse universelle le chimérique espoir de réaliser une synthèse des religions.

    Jules Vallès (1832-1885) : Nom de plume de Jules Louis Joseph Vallez. Journaliste, écrivain et homme politique d’extrême gauche.

    Auguste-Jean-Marie Vermorel (1841-1871) :

    Walery Wroblewski (1836-1908): Après la Commune, il siège au Conseil général de l’Association international des travailleurs.

     

    1. MACONS OPPOSES À LA COMMUNE :

    Léonide Babaud-Larivière (1819-1873) : Elu Grand-maître du Grand Orient de France en 1870. Il est par la suite nommé préfet des Pyrénées Orientales (1872-1873).

    Louis Blanc : En 1870-1871, c’est un traître à la cause révolutionnaire, soutenant la cause de l’amnistie.

    Isaac-Jacob Crémieux, plus connu sous le nom d’Adolphe Crémieux (1796-1880) : Membre du gouvernement de la Défense nationale, du 4 septembre 1870 au 17 février 1871, comme Ministre de la Justice. Initié en 1818, à la loge du Bienfait anonyme (à Nîmes), qui dépendait du Grand Orient de France. En 1860, il quitte le Grand Orient de France pour le Suprême Conseil de France, dont il devient le Souverain Grand Commandeur en 1869.

    Jules Ferry (1832-1893) : Le 8 juillet 1875, les francs-maçons donnent une grande solennité à sa réception par le Grand Orient de France (Loge « La Clémente Amitié »). Il y est reçu en même temps que Littré et que Grégoire Wyrouboff. Par la suite, Ferry appartiendra à la Loge « Alsace-Lorraine ».

    Léon Gambetta (1838-1882) : Initié en 1869 à la loge « La Réforme », à laquelle appartiennent également Gustave Naquet et Maurice Rouvier.

    Ernest Hamel (1826-1898) : Ancien vénérable de l’Avenir.

     

    Pierre-Antoine-Frédéric. Malapert (1815-1890) : Orateur du Suprême Conseil.

    Jean-Baptiste Alexandre Montaudon (1818-1899) : Général du 1° corps d’armée de l’armée versaillaise. Ses opinions politiques étaient celles d’un conservateur-monarchiste. Mais il refusa de tirer sur ses frères.

    Eugène Pelletan (1813-1884) : Initié franc-maçon en 1864 dans la loge l’Avenir, dont il devient vénérable, avant d’entrer au Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France.

    Jules Simon (1814-1896) : Ministre franc-maçon du gouvernement de Thiers.

    Etienne Philippe Théodore Tenaille-Saligny (1830-1889) : Un tablier du 18° degré lui appartenant a été retrouvé et est actuellement conservé dans son ancien Château d’Achun (58).

     

    1. FRANC-MACONS MEDIATEURS :

    Charles Thomas Floquet (1828-1896) :

    Edgar Quinet (1803-1875) : Membre du Grand Orient de France.

    Victor Schœlcher (1804-1893) : Il adhère à la franc-maçonnerie à la loge « Les Amis de la Vérité » puis à « La Clémente Amitié ».

     

    La Franc-maçonnerie a également joué un rôle dans las autres communes sur le territoire de la France.

    Ainsi, à Saint-Etienne, le journal l’Eclaireur, organe radical, est fortement influencé par la franc-maçonnerie. Thiers y est traité de « roi des Capitulards ». Le clergé y est vivement pris à partie. Ainsi fa franc-maçonnerie organise une souscription pour aider les familles de mobilisés, geste de solidarité et de patriotisme.

    A Rouen, dès avril 1871, les francs-maçons déclarèrent adhérer pleinement au manifeste officiel du conseil de l’ordre, qui porte inscrits sur son drapeau, les mots liberté, égalité, fraternité. – « Prêche la paix parmi les hommes, et au nom de l’humanité, proclame inviolable la vie humaine et maudit toutes les guerres, il veut arrêter l’effusion du sang et poser les bases d’une paix définitive, qui soit l’aurore d’un avenir nouveau.

    Voilà ce que nous demandons énergiquement, et si notre voix n’est pas entendue, nous vous disons ici que l’humanité et la patrie l’exigent et l’imposent. ».

    Signataires :

    Le président d’honneur de la maçonnerie rouennaise Desseaux

    Le vénérable des Arts réunis, Hédiard

    Le vénérable de la Constance éprouvée, Lorand

    Le vénérable de la Persévérance couronnée, E. Vienot

    Les T.°. S.°. des Arts réunis et de la Persévérance couronnée, Hédiard et Goudy

    Le président du conseil philosophique, Dieutie

    Par mandements des ateliers réunis et de l’Orient de Rouen, le secrétaire Jules Godefroy.

     

    1. L’Obédience du Grand Orient de France était foncièrement hostile à la Commune et favorable au gouvernement de Thiers.

     

    Depuis plus de 140 années, de Thiers à Furet, une véritable chape de plomb recouvre les œuvres et les idéaux de la Commune. A l’époque, les responsables de l’obédience du Grand orient de France avaient un comportement indigne, puisqu’ils avaient condamnés la Commune et en particulier les francs-maçons qui avaient participé à celle-ci. Lorsque cette Obédience commémore chaque 1° mai, au Mur des Fédérés, la Commune, le devoir de mémoire exige a minima un rappel de cette position, en contradiction flagrante avec les idéaux de « liberté, égalité, fraternité ».

     

    Le nouveau Suprême Commandeur du Suprême Conseil de France, de 1869 à sa mort en 1880, Adolphe Crémieux, est lui aussi réservé sur l’insurrection communarde. Néanmoins, le Suprême Conseil apparaît alors (à tort ou à raison), comme l’obédience qui a résisté à l’Empire. En effet, de 1860 à 1868, le Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de France, Jean Pons Viennet, a lutté pied à pied pour maintenir l’indépendance de son obédience contre le GODF et son Grand Maître, le maréchal Magnan, nommé par Napoléon III. Les loges parisiennes du Suprême Conseil voient alors affluer les opposants au régime impérial, plus qu’au GODF, perçu alors comme une obédience « officielle ».

     

    La récupération s’effectue a posteriori. Au moment des Communes, le président du conseil de l’ordre du Grand Orient juge qu’il s’agit d’une « criminelle sédition qui ensanglante la France et déshonore la franc-maçonnerie ». Les maçons qui s’engagent ne sont pas soutenus au niveau national. Les dignitaires considèrent que les communards maçons sont des éléments isolés dont la franc-maçonnerie ne peut se réclamer. Certaines loges s’impliquent, mais les plus révolutionnaires feront l’objet de sanctions. La franc-maçonnerie revendique, en revanche, la Commune à partir de 1880, quand les communards seront amnistiés.

     

    A partir de la seconde moitié du XIX° siècle, la maçonnerie a profondément modifié son recrutement. Auparavant, les maçons appartenaient à la noblesse et à la haute bourgeoisie, accueillant quelques intellectuels de la petite-bourgeoisie. Une petite –bourgeoisie, encore très proche des ouvriers et des paysans, composée essentiellement de petits patrons, de commerçants, de petits fonctionnaires, d’employés, de vignerons, d’instituteurs, de médecins de campagne et d’aubergistes va peu à peu y devenir majoritaire.

    Ces nouveaux maçons ont encore leurs racines sociales dans les classes laborieuses. Ils ne sont pas acceptés par la haute bourgeoisie et ils en ont conscience à chaque instant de leur existence.

     

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