• 2° partie Troisième partie: se délivrer de la délivrance

    Troisième partie: se délivrer de la délivrance

    Le subterfuge de Platon, c'est le dédoublement du monde : selon lui, ce monde que nous voyons ne conduisant à aucune connaissance véritable , il faut tourner le regard ailleurs, vers les Idées, pour commencer à savoir quelque chose. Mais ce monde bis, -- immuable, plus réel, plus lumineux que le nôtre, -- n'est qu'un fantasme, pli imaginaire creusé dans un monde , en réalité , unique. C'est pourquoi, pour créer les diverses sciences, par l'observation, puis l'expérimentation, la conception de Platon d'un arrière-monde, a très vite été abandonné, à commencer par Aristote, ce qui a permis la création des diverses sciences, permettant de connaître le seul monde réel.

    Les prisonniers de l'écran du smartphone, du cinéma, de la télévision, de l’Intelligence Artificielle, etc. sont les prisonniers de la caverne. Ils sont ainsi "depuis l'enfance, les jambes et le cou ligotés de telle sorte qu'ils restent sur place et ne peuvent regarder que ce qui se trouve devant eux " (République, VII , 314a ) . Ils sont exactement comme des spectateurs au cinéma qui ignoreraient qu'ils voient un film. Vivant dans la salle de projection depuis toujours, ils ne savent rien de l'extérieur. Ils confondent , de bonne foi, le film et le monde. L'écran est pour eux la seule réalité, puisqu'ils n'en soupçonnent aucune autre .

    Les prisonniers confondent le reflet et les choses, ne connaissent que le spectacle illusoire qu'ils ont sous les yeux sans savoir qu'il trompe. Le vrai est ailleurs, dehors. Mais ils l'ignorent , et restent captifs des ombres.

    Socrate: la philosophie choisit l'ignorance comme levier. Savoir qu'on ne sait rien conduit à questionner sans fin , à défaire les certitudes, à cultiver un scepticisme actif.
    Platon: il rompt avec Socrate. Il y a un meurtre de Socrate, le maître, et la philosophie choisit la connaissance comme pilier. Atteindre des vérités inaltérables , -- savoir divin, absolu -- permet d'agir en toute certitude, de décider en vérité, de cesser d'errer , en morale, comme en politique.

    Ainsi, si les deux volumes des œuvres de Platon ne comporte pas sa "philosophie", qu'est-ce que le platonisme ?

    S'il est difficile -- peut-être impossible- de mettre au jour la doctrine authentique et originelle de Platon, ses œuvres, (à savoir deux volumes de la collection Pléiade) ont donné lieu à un nombre incalculable de commentaires, venant de partisans ou d'adversaires, qu'il est impossible de parcourir , même en plusieurs vies humaines. Dans cette masse et ce "monde" de documentation, depuis plus de 2300 années, on peut découper divers sous-continents (auteurs grecs, occidentaux, arabes, etc.) , divers époques, et en particulier un sous-continent relatif aux néo-platonisme. Bien vaste domaine: pour ceux qui veulent s'en faire une idée, je renvoie à l'article de l'encyclopédie Wikipédia : "Le néo-platonisme".  Pierre Hadot « Nietzsche aurait pu s'appuyer sur Augustin pour justifier sa formule « le christianisme est un platonisme pour le peuple » .

    Saint Augustin "La Cité de Dieu" Livre VIII: "Si donc Platon définit le sage celui qui imite, qui connaît, qui aime Dieu dont la possession est la félicité souveraine,

    est-il besoin de discuter les autres doctrines ? Nulle n'approche plus de la nôtre que la doctrine de Platon."



    CONCLUSION

    - Pourquoi le Bien Suprême n'est-il jamais défini par Platon ? "Définir", c'est enfermer dans des limites , c'est donner la détermination précise et concrète des caractères distinctifs d'un être, c'est la détermination des limites de cet être ou d'un objet ... Or , on ne peut enfermer l'Absolu, Dieu, le Soi, etc. dans des limites ... On peut seulement l'expérimenter , ou pas...

    Il s'agit , non pas de se libérer de l'écran. Au contraire, il s'agit de se libérer des images qui défilent sur l'écran, qui ne sont que des "images", de ne plus s'y identifier (désirs éphémères, illusions,...) mais de s'identifier avec l'écran.

    - Vivre caché pour vivre heureux. Lors du retour dans la caverne, l'accueil peut être mauvais de la part des "prisonniers" (le Sage Thalès, qui tombe dans un trou en contemplant les étoiles, moqué, condamnation à mort de Socrate, Jésus, Gandhi, ..., Mansur al-Hallaj , mystique persan soufi d'obédience sunnite  , crucifié à Bagdad en 922, Spinoza excommunié par la communauté juive d'Amsterdam, etc.)

    - Les obstacles: Croire que l'objectif est inatteignable, impossible, trop difficile, etc.

    - Tout au long du cheminement, les retours en arrière sont toujours possibles, à tout moment et pour de multiples raisons, et ceci jusqu'au fiançailles (qui sont l'union de deux personnes , dans un contrat ou une alliance qui peut être rompue) ; cette rupture est impossible après le passage de la porte étroite, le mariage spirituelle, qui est une unité et une fusion (avec l'entité spirituelle).

    - On peut imaginer, de façon continue, à l'image d'une poupée russe, que la sortie d'une caverne est l'entrée dans une autre caverne.





    Annexes







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