• Tout plus Rien.

    Cette carte est le Mat ou le Fou : il est hors norme, hors social, « en-dehors ». Il marche sans se retourner vers le passé, et sans se préoccuper de l’avenir. Ce Rien est l’ouverture d’un nouveau cycle : l’Amour fraternel est à la fois total, il embrasse le Tout, mais aussi vivant, vivifiant : il se renouvelle sans cesse, toujours « en route ».

    Tout plus Rien.

     

    « Peut-on maintenir l’Universel comme principe absolu ? » L’Universel, c’est ce qui s’étend à l’univers entier. Cela s’étend à l’ensemble des êtres que l’on considère. Par exemple, c’est ce qui est commun à tous les hommes. En franc-maçonnerie, un Universel est la fraternité. On dit : « fraternité universelle ». Celle-ci s’exprime notamment dans un lieu (espace) et un temps sacrés : le Temple. Le Temple représente à la fois le cosmos (le ciel étoilé au-dessus de moi), l’humanité (la loi morale dans mon cœur), et aussi l’individu, en tant que corps et conscience.

    Le principe absolu est un principe parfait, achevé, qui ne dépend d’aucun autre. Par exemple : la Nature, la Conscience, Dieu, le Tout, l’Amour, le Devoir, etc. En franc-maçonnerie, l’Amour fraternel est un principe absolu.

    Alors la question devient : « Peut-on maintenir la fraternité universelle comme principe d’Amour fraternel ? »La réponse dépend de la conception que l’on a de ces deux concepts, l’alternative étant la suivante :

    -         On peut avoir une conception « close », « fermée », « clôturée », « définitive », « totalisante », etc.… L’universel fermé est « arrêté », « figée », « sans mouvement », donc sans vie : il est ce qu’il est, une fois pour toute. Le principe absolu fermé est « ossifié », c’est « l’entre-soi », l’arrêt d’image, la « mort ».

    -         On peut avoir une conception « ouverte » de ces deux notions, infinie, mais jamais « finie », en recherche, au travail, en marche.

    Si l’on prend par exemple l’Universel maçonnique qu’est le Temple (le cosmos, l’humanité, la personne), celui-ci est « clos », hermétiquement scellé, c’est-à-dire « à couvert », mais il est aussi toujours « ouvert » et vivant. Ce second aspect est représenté, par exemple, par les trois fenêtres, et aussi par les trois piliers (sagesse, force, beauté ; liberté, égalité, fraternité ; vie, amour joie, etc.). Ceci à l’image de la carte numéro 1 du Tarot, le Bateleur : l’initié, qui commence la démarche, est debout devant une table triangulaire, dont les trois pieds sont sur la carte (dans le monde matériel donc), le quatrième pied étant hors de la carte : il est « au-dehors », hors norme, dans un autre monde, celui de la spiritualité. C’est le pied essentiel, celui qui permet à la table de rester debout. Il en est de même au rite écossais ancien et accepté : le quatrième pilier, qui « supporte » le Temple, carré long, est invisible, immatériel, et donc spirituel : c’est le pilier principal, qui permet au Temple de rester « debout », et qu’il faut découvrir. Tel est l’universel maçonnique : à la fois visible et aussi invisible, mais toujours ici et maintenant.

    Si l’on considère le principe absolu maçonnique, l’Amour fraternel, celui-ci est à la fois total (il concerne tous les hommes et toutes les femmes), mais il est aussi en mouvement et en recherche, donc incomplet.

    Le monde est sans cesse en mouvement. La pensée, qui reflète la connaissance de ce monde (matériel et spirituel), est donc aussi toujours en mouvement. En conséquence, la vérité (qui est adéquation entre le réel et la pensée), est toujours en acte, en recherche, infinie, mais jamais « finie ». Elle est dynamique et vivante, se remettant toujours en question, toujours recommencée. La carte numéro 21 du Tarot, le Monde, représente cette totalité vivante : il y a les quatre éléments, et un androgyne qui danse dans un cercle, tel Shiva : s’il s’arrête de danser, c’est la « fin du monde ». Il est toujours en mouvement. 21 est la fin d’un cycle. Nous faisons partie de ce monde, qui est total, et en mouvement. C’est là que s’exerce l’Amour fraternel. Mais ce Tout est ouvert : il s’y ajoute, comme on dit en mathématique, un « delta ». Pour qu’il soit complet, il faut donc ajouter Rien. Ce Rien, c’est la carte 22 ou zéro, joker qui s’ajoute pour dynamiser les cartes, les ouvrir vers autre chose vers l’Autre. Et l’on sait que zéro ajouté à la droite d’un nombre décuple notre Amour. Cette carte est le Mat ou le Fou : il est hors norme, hors social, « en-dehors ». Il marche sans se retourner vers le passé, et sans se préoccuper de l’avenir. Ce Rien est l’ouverture d’un nouveau cycle : l’Amour fraternel est à la fois total, il embrasse le Tout, mais aussi vivant, vivifiant : il se renouvelle sans cesse, toujours « en route ».

    Conclusion : Oui, on peut maintenir l’Universel ouvert, la fraternité universelle, comme principe absolu ouvert, l’Amour fraternel.

     

    « Les Français sont un peuple d’esclaves ! (Troisième partie)Lettre ouverte à un(e) profane qui aspire à être franc-maçon(ne). »
    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter