• SOCIALISME OU BARBARIE : LE MONDE A VENIR (Partie 49)

    L’impérialisme, c’est la guerre. Il n’a, malgré les revers subi, pas changé de nature : c’est la course au profit maximum, l’expansion économique suivie de l’expansion militaire. C’est là une loi objective indépendante de la volonté des hommes. « La guerre est la continuation de la politique » (Clausewitz) : sans indépendance militaire, pas d’indépendance politique, et donc pas d’indépendance économique.

    Par exemple, la politique étrangère et militaire française comporte deux aspects : d’une part la conquête et la défense de zones d’influence dans le monde et notamment en Afrique et Méditerranée, d’autre part la défense nationale proprement dite.

     

    SOCIALISME OU BARBARIE : LE MONDE A VENIR (Partie 49)

     

    1)                  LA SITUATION INTERNATIONALE

     

    Qu’est-ce que notre époque ? La bourgeoisie se plaît parfois à parler d’accélération de l’histoire, accumulant à plaisir les conquêtes technologiques et scientifiques. Le prolétariat parle d’accélération de la révolution et il observe ce qui se passe :

    ·                     1917 : les peuples de Russie secouent le joug tsariste, et créent le premier « Etat soviétique ». Ils sont rejoints en 1945 par de nombreux peuples d’Europe centrale.

    ·                     1949 : le peuple chinois a fait sa révolution ; depuis il n’est pas un peuple qui n’entreprenne sa lutte contre l’ennemi commun.

     

    Depuis 1917, l’histoire s’accélère dans cette époque qui est encore la notre, celle de l’impérialisme agonisant,

    « L’époque historique, dit Mao Tsetoung, où dans le monde entier le capitalisme et l’impérialisme courent à leur perte, où dans le monde entier le socialisme et la démocratie populaire marchent à la victoire. »

    A l’issue de la Révolution d’Octobre 1917, Lénine a indiqué :

    « La journée de demain, dans l’histoire mondiale, sera justement celle du réveil définitif des peuples opprimés par l’impérialisme et du commencement d’une longue et âpre bataille pour leur affranchissement. »

    Ce grand jour est là, et les peuples sont effectivement entrés en lutte. Parmi eux, ceux d’Asie, d’Afrique, et d’Amérique latine combattent en premières lignes, car, dans cette zone du monde, convergent les contradictions du monde contemporain : la contradiction qui oppose nations opprimées et impérialisme, la contradiction qui oppose prolétariat et bourgeoisie dans les pays capitalistes, la contradiction qui oppose les pays capitalistes entre eux, et la contradiction qui oppose l’impérialisme et le socialisme.

    L’époque qui commence avec Octobre 1917 reste notre époque ; et l’essence de l’impérialisme reste « la rivalité de plusieurs grandes puissances tendant à l’hégémonie » (Lénine).Mais les chefs de file de l’impérialisme ont changé.

    L’impérialisme britannique qui contrôlait un empire où « jamais le soleil ne se couchait », est relégué au second rôle ; l’impérialisme hitlérien a été décapité par le gigantesque effort des peuples, l’Union soviétique en tête. A partir de la mort de Staline, il y a eu deux chefs de file : l’impérialisme américain et le social-impérialisme soviétique.

    Sorti considérablement renforcé de la seconde guerre mondiale, l’impérialisme américain a jeté ses tentacules sur le monde entier pour le dominer. Après trente années, il a dû baisser pavillon, sans toutefois cesser de tenter son rêve d’hégémonie mondiale. Affaibli économiquement (sa part dans la production industrielle mondiale est passée de 53,3 % à 32,4 %, et les exportations de 41,3% à 16 % de 1948 à 1970) l’impérialisme américain est atteint sur le plan politique. Cette situation de déclin confirme l’analyse de 1947 de Mao Tsetoung :

    « Le boom du temps de guerre aux Etats-Unis n’est que temporaire. Leur puissance n’est que superficielle et passagère. Des contradictions irréconciliables tant à l’intérieur que sur le plan international menacent quotidiennement comme un volcan l’impérialisme américain ? L’impérialisme américain est assis sur un volcan. » (216)

    Le social-impérialisme est nouveau venu sur le plan international. Reniant la ligne prolétarienne, les révisionnistes ont transformé le premier Etat socialiste en un nouvel Etat impérialiste, qui renoue avec l’impérialisme des anciens tsars. C’est un impérialisme qui use des mots du socialisme et de l’amitié pour mieux dominer.

     

    2)                  BOURGEOISIE NATIONALE ET BOURGEOISIE COMPRADORE

     

    L’impérialisme, c’est la guerre. Il n’a, malgré les revers subi, pas changé de nature : c’est la course au profit maximum, l’expansion économique suivie de l’expansion militaire. C’est là une loi objective indépendante de la volonté des hommes. « La guerre est la continuation de la politique » (Clausewitz) : sans indépendance militaire, pas d’indépendance politique, et donc pas d’indépendance économique.

    Par exemple, la politique étrangère et militaire française comporte deux aspects : d’une part la conquête et la défense de zones d’influence dans le monde et notamment en Afrique et Méditerranée, d’autre part la défense nationale proprement dite.

    Pour ce qui est du premier aspect, il convient de le condamner sans réserve au nom de l’internationalisme prolétarien. Il convient, en leur accordant toute confiance, de soutenir sans réserve les peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, victimes de l’impérialisme, du colonialisme et du néo-colonialisme français.

    Le second aspect de la politique militaire du gouvernement des monopoles capitalistes, est la prétention de s’opposer au contrôle, aux brimades et au pillage des superpuissances : en paroles la bourgeoisie monopoliste se présente comme soucieuse de l’indépendance nationale. Mais la fraction, de la bourgeoisie compradore, la bourgeoisie monopoliste est étrangère à la nation. D’une part, elle défend ses profits, mais d’autre part elle n’est pas prête à affronter un éventuel agresseur. Le « patriotisme » bourgeois s’est confondu bien vite en France, immédiatement après la Révolution de 1789, avec le chauvinisme : il a servi jusqu’en 1918 à tromper le peuple, à faire combattre le peuple pour défendre les intérêts sordides de la bourgeoisie impérialiste.

    Le patriotisme est inséparable de son contenu de classe : patriotisme bourgeois, ou patriotisme prolétarien.

     

    CHAPITRE VIII

     

    LA DICTATURE DU PROLETARIAT

     

    « La question de la dictature du prolétariat est la question essentielle du mouvement ouvrier moderne dans tous les pays capitalistes. » Lénine

     

    1)                  LA DICTATURE

     

    A)                HISTOIRE DE LA QUESTION DE LA DICTATURE

     

    Pour approfondir la question de la dictature, il convient d’en connaître l’histoire. D’abord, à l’échelle internationale, l’histoire de la doctrine de la dictature révolutionnaire en général, et de la dictature du prolétariat en particulier, coïncide avec celle du socialisme révolutionnaire et plus précisément, avec celle du marxisme. Ensuite, et c’est le plus important, l’histoire de toutes les révolutions de la classe opprimée et exploitée contre les exploiteurs est la source principale de renseignements et de connaissances sur la question de la dictature.

    L’histoire universelle démontre la nécessité de la dictature de toute classe révolutionnaire pour remporter la victoire, féodaux contre esclavagistes, capitalistes contre féodaux, prolétariat contre capitalistes. Toute chose, toute société naît, se développes et meurt. Lorsque apparaît un nouveau processus social, il est d’abord en germe : il est encore faible. Lorsque disparaît un ancien processus, il est en agonie : il a encore une certaine force, et il est encore dangereux, d’autant plus qu’il est destiné à disparaître. La dictature de la classe révolutionnaire doit permettre de protéger, de défendre et de développer le nouveau contre l’ancien.

    Sur plan de la Russie, du point de vue théorique, le programme du P.O.S.D.R. (Parti ouvrier social-démocrate de Russie) élaboré en 1902-1903, avait posé la question de la dictature du prolétariat, et cela en liaison avec la lutte contre l’opportunisme (l’opportunisme de Bernstein). Mais ce qui est beaucoup plus important, c’est évidemment la façon dont la question de la dictature du prolétariat s’est posée lors de l’expérience de la révolution de Russie en 1905. Octobre, novembre, décembre, furent une période de lutte marquée par l’emploi simultané des deux moyens les plus puissants : la grève politique et l’insurrection armée. Ces deux formes de lutte ont posé par elles-mêmes l’ordre du jour de la question du pouvoir révolutionnaire et de la dictature, car :

    ·                     ces deux formes de lutte aboutissaient inévitablement, d’abord sur le plan local, à l’expulsion des anciennes autorités, à la prise du pouvoir par le prolétariat et les classes révolutionnaires, parfois à l’occupation d’usines, etc.

    ·                     la lutte révolutionnaire de masse de cette période fit surgir des organisations jusqu’alors inconnues dans l’histoire universelle, telles les Soviets de députés ouvriers, puis des Soviets de députés soldats, des Comités paysans, etc.

     

    Lénine et les bolcheviks ont minutieusement analysé ce phénomène nouveau. Ils ont souligné que les Soviets de députés ouvriers « constituent en fait l’embryon du nouveau pouvoir révolutionnaire » et que si « ce qu’il y a de nouveau dans ce type de démocratie était encore chaotique et disparate », si ses tâches et sa structure étaient encore à définir, il n’en restait pas moins que « ce qui constitue son âme vivante c’est le passage du pouvoir aux mains des travailleurs, l’abolition de l’exploitation et de l’appareil coercitif. »

    Quant aux mencheviks, courant opportuniste de la social-démocratie de Russie, ils reconnaissaient l’importance des Soviets. Ils étaient d’accord pour « contribuer à leur formation », etc. mais ne les considéraient pas comme l’embryon du pouvoir révolutionnaire, ne parlaient pas en général d’un « nouveau pouvoir révolutionnaire », de ce type ou d’un type similaire, et rejetaient délibérément le mot d’ordre de dictature. En fait, ceci montre que les mencheviks reconnaissaient la dictature du prolétariat en paroles, mais qu’en fait ils répudiaient ce qu’il y a d’essentiel et de fondamental dans la notion de révolution. Ils se révèlent par leur façon de poser le problème, des opportunistes, représentants et propagateurs de l’influence de la bourgeoisie libérale au sein du prolétariat.

    Quand la révolution devient inévitable, ses adversaires commencent à la « reconnaître ». Mais en « reconnaissant » la révolution et en refusant en même temps d’admettre la dictature d’une classe déterminée (ou de plusieurs classes déterminées), ils révèlent précisément leur opportunisme. En effet, quand la révolution est déjà devenue une force indiscutable et certaine, quand les libéraux eux-mêmes la « reconnaissent », quand les classes dirigeantes non seulement constatent, mais sentent la puissance montante des masses opprimées, toute la question consiste alors à définir exactement la révolution d’UN POINT DE VUE DE CLASSE. Or sans la notion de dictature, il n’est pas possible de donner cette définition précise d’un point de vue de classe. Sans la préparation de la dictature, il est impossible d’être révolutionnaire en fait.

    Par exemple, la grande Révolution française de 1789 est la prise du pouvoir de la classe bourgeoise contre la noblesse : c’est une révolution bourgeoise qui inaugure la dictature de la bourgeoisie. De même, la Révolution d’Octobre 1917 en Russie est la prise du pouvoir de la classe prolétarienne et de ses alliés contre la bourgeoisie capitaliste et impérialiste : c’est une révolution prolétarienne qui inaugure la dictature du prolétariat.

    Prenons un autre exemple qui illustre les enseignements que Lénine et les bolcheviks ont tiré de l’expérience de la Révolution russe de 1905 et de la façon de poser la question de la dictature propre aux opportunistes mencheviks : les révisionnistes français du Parti « communiste » français sont des gens capables d’admettre la dictature en paroles, mais incapables de la préparer dans les faits. Ils ont démasqué leur véritable nature d’opportunistes lors du mouvement de masse de Mai 1968. Ce mouvement avait pris une ampleur pouvant imposer des changements révolutionnaires s’il avait bénéficié de la direction d’un parti révolutionnaire prolétarien, d’un parti de type nouveau, marxiste-léniniste. Les révisionnistes ont jeté deux fois une bouée de sauvetage à la bourgeoisie : la première fois, le 22 mai, les révisionnistes de la C.G.T., imposant leur point de vue aux réformistes de la C.F.D.T., se déclaraient prêts « à prendre part à de véritables négociations sur les revendications essentielles des travailleurs ». Ce furent les accords de Grenelle. La seconde fois, le même jour, Waldeck Rochet, secrétaire général du P « C » F, déclarait, afin de « légaliser » le fait que le « pouvoir gaulliste avait fait son temps, qu’il ne répondait plus aux exigences du moment et devait donc s’en aller, la parole devait être donnée au peuple ». A la violence de classe, en plein développement dans tout le pays, le dirigeant révisionniste proposait de substituer le recours à de nouvelles élections : il opposait la voie « pacifique » à la voie révolutionnaire. La bourgeoisie capitaliste discerna l’avantage décisif qu’elle pouvait tirer de ces propositions avancées et formulées sous le signe de sa propre idéologie et dans le respect de ses institutions de classe. Ainsi, l’initiative des révisionnistes aboutit-elle à freiner, puis stopper, enfin repousser le mouvement ouvrier, enfin à trahir les intérêts du prolétariat et des travailleurs aux accords de Grenelle.

     

     

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