• SOCIALISME OU BARBARIE : LE MONDE A VENIR (Partie 37)

    Aussitôt après la mort de Lénine (le 21 janvier 1924), Staline entreprit une série de conférences pour exposer les principes du léninisme. La huitième séance fut consacrée au sujet « Le Parti ». Staline y dressa le bilan des principes léninistes du parti du prolétariat, du parti marxiste conçu et expérimenté par Lénine. Il souligna d’abord que le nouveau parti révolutionnaire prolétarien ne pouvait s’identifier en rien avec les vieux partis sociaux-démocrates. Il démontra que le parti léniniste répondait à la nécessité d’un nouveau parti, puis énuméra les particularités de ce nouveau parti :

    1)                 Le parti doit être un détachement d’avant-garde de la classe ouvrière ;

    2)                 Le parti doit être un détachement organisé de la classe ouvrière ;

    3)                 Le parti doit être la forme suprême de l’organisation de classe du prolétariat ;

    4)                 Le parti doit être l’instrument de la dictature du prolétariat ;

    5)                 Le parti doit se fonder sur une unité de volonté incompatible avec l’existence de fractions ;

    6)                 Le parti se fortifie en s’épurant des éléments opportunistes.

     

     

     

    SOCIALISME OU BARBARIE : LE MONDE A VENIR (Partie 37)

     

    QUELLES FURENT LES GRANDES LIGNES DU TRAVAIL D’EDIFICATION DU PARTI PAR LENINE ?

     

    a)                 Dans Que faire ? (mars 1902), Lénine développa les principes idéologiques du parti marxiste.

    Le parti doit fonder sa ligne et son activité sur les principes idéologiques et organisationnels élaborés et défendus par Lénine à partir des enseignements de Marx et Engels, la thèse de la dictature du prolétariat et l’importance historique de la paysannerie comme alliée de la classe ouvrière.

    Lénine proclame la nécessité d’un parti qui mène une lutte pratique et ne limite pas son action à des débats académiques. Il affirme que le parti devait « formuler dans son programme de la façon la plus claire son accusation à l’égard du capitalisme russe, déclarer la guerre au capitalisme russe. » Il défend le principe de l’internationalisme prolétarien, en soutenant la position marxiste concernant le droit des nations à disposer d’elles-mêmes. Il fit adopter un programme minimum (pour la période de la révolution démocratique bourgeoise) et un programme maximum (prévoyant la victoire ultérieure de la révolution socialiste).

     

    b)                 Dans Un pas en avant, deux pas en arrière (mai 1904), Lénine développa les principes d’organisation du parti marxiste.

    La lutte menée par Lénine fut acharnée à propos des principes d’organisation du parti. Ses adversaires, les mencheviks (« minoritaires »), ne rêvaient que d’un parti réformiste, conciliateur, sans structures d’organisation clairement définies, à l’image des partis opportunistes de la Deuxième Internationale. Leur opposition à la lutte révolutionnaire, ayant pour but final la dictature du prolétariat, s’accompagnait fort logiquement de leur refus d’un parti centralisé et discipliné. Lénine les fustigea sans faiblesse ; il expliqua avec fermeté la conception qu’il entendait voir appliquer à la qualité de « membre du parti », pour les dirigeants comme pour les adhérents de la base. Dans sa thèse figurait la formulation « que chaque membre du parti est responsable de tout le parti, et que le parti est responsable de chacun de ses membres ». Il proclama indispensable de « veiller à la fermeté, à la maîtrise et à la pureté de notre parti », ajoutant : « Nous devons nous efforcer d’élever toujours plus haut le titre et l’importance de membre du parti… »

    A l’intense lutte de classes qui s’était déchaînée sur la question de la création du parti, lutte entre deux lignes, deux voies, deux idéologies contraires, celles de la bourgeoisie et celles du prolétariat, succéda une lutte de classes non moins aiguë pendant toute la période d’édification du parti, période marquée par l’essor et l’échec de la Révolution de 1905.

    Aussitôt après les assises du 2° Congrès du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (P.O.S.D.R.) réuni le 30 juillet 1903, Lénine se mit à étudier soigneusement tous les éléments de ce Congrès : procès- verbaux des séances, résolutions, interventions de chaque délégué, regroupements politiques intervenus, documents du Comité central et du Conseil du Parti. Il rédigea à cette occasion l’ouvrage Un pas en avant, deux pas en arrière sous-titré : « La crise dans notre Parti » ; Lénine y traitait essentiellement des principes du parti marxiste en matière d’organisation et traçait à ce sujet une ligne de démarcation fondamentale avec les fantaisies et le libéralisme des spontanéistes et autres opportunistes.

     

    c)                 Dans Deux tactiques de la social-démocratie dans la révolution prolétarienne (juillet 1905) Lénine développa les principes tactiques du parti marxiste.

    En 1905, année de l’échec de la première tentative de révolution démocratique, l’affrontement de classes dans le parti déboucha sur une scission de fait : après les journées révolutionnaires de janvier seuls les bolcheviks participèrent en mai 1905 au 3° Congrès convoqué à Londres, tandis que les mencheviks se réunissaient avec Trotski, dans une conférence séparée à Genève. Une telle situation n’était pas fortuite : elle traduisait deux orientations fondamentalement contraires du Parti ouvrier social-démocrate de Russie : l’orientation révolutionnaire de Lénine et des bolcheviks, l’orientation opportuniste et contre-révolutionnaire des mencheviks. Les premiers s’appuyaient sur les travailleurs et les masses populaires ; les seconds défendaient des positions de la bourgeoisie libérale désireuse de confisquer à son profit tout succès éventuel des forces révolutionnaires. Ils se refusaient ouvertement à « pousser plus loin » la révolution.

     

    d)                 Dans Matérialisme et empiriocriticisme (octobre 1908), Lénine développa les principes théoriques du parti marxiste.

     

    Ainsi, de 1902 à 1908, Lénine, continuateur de l’œuvre entreprise par Marx et Engels, édifia-t-il un authentique parti marxiste, arme révolutionnaire qui allait permettre de conduire le prolétariat et les masses révolutionnaires de Russie à la victoire. Il a développé les principes idéologiques, organisationnels, tactiques et théoriques du parti marxiste. C’est ce que Staline résume dans l’Histoire du Parti communiste (bolchevik) de l’U.R.S.S. :

    « Les bolcheviks (…) ont mené une lutte intransigeante contre les opportunistes ; ils ont épuré le parti prolétarien de la souillure de l’opportunisme et sont parvenus à créer un parti d’un type nouveau, un parti léniniste, le parti qui, plus tard, allait conquérir la dictature du prolétariat… » (171).

     

    1)                  L’ESSOR DU PARTI BOLCHEVIK

     

    Lorsqu’ éclate la première guerre impérialiste mondiale, seul le parti bolchevik de Russie resta fidèle aux principes marxistes, à la cause de l’internationalisme prolétarien et du socialisme. Au cours des deux années qui avaient précédé l’événement, il avait connu un développement important, en alliant sans cesse le travail illégal à l’action légale. La situation créée par le déclenchement de la guerre modifia de nouveau temporairement les conditions de l’action légale du Parti ouvrier social-démocrate (bolchevik) de Russie. Aussi durant les premières années du conflit entre les grandes puissances impérialistes, les mencheviks et les socialistes-révolutionnaires (nouvelle mouture plus ou moins gauchiste formée par des éléments de la petite bourgeoisie) parvinrent à reconquérir une influence et occupèrent une place dominante dans les soviets. Cependant, la situation du peuple ne cessait d’empirer, et l’activité des bolcheviks portait ses fruits. A tel point que les 26 et 27 février 1917, après une semaine de grèves, de manifestations ouvrières violentes et d’affrontements sanglants avec les troupes de la police ou de l’armée chargée de la répression, triompha la révolution bourgeoise. Les bolcheviks avaient assumé la direction des combats populaires et révolutionnaires, tandis que les mencheviks s’occupaient à gagner des sièges de députés dans les soviets.

    Au point de vue de notre propos – l’édification du parti – le 6° Congrès tenu du 26 juillet au 3 août 1917, adopta une décision d’une portée considérable : il vota de nouveaux statuts du parti, instituant un fonctionnement basé sur le principe du « centralisme démocratique ». Cette mesure reposait sur une idéologie et une organisation comportant les dispositions suivantes :

    1.                  Election de tous les organismes dirigeants du parti ;

    2.                  Comptes-rendus périodiques des organismes dirigeants du parti devant leurs organisations de base respectives ;

    3.                  Discipline rigoureuse dans le parti et soumission de la minorité à la majorité ;

    4.                  Obligation pour les organismes inférieurs et pour tous les adhérents du parti de respecter et appliquer les décisions des organismes supérieurs.

     

    En fait ce fut le dernier Congrès avant la victoire de la révolution prolétarienne qui fut acquise le 25 octobre 1917, sous la direction du parti créé et édifié par Lénine, avec le soutien de Staline. Analysant les raisons du triomphe de la révolution socialiste, Staline indiqua :

    « …A la tête de la classe ouvrière se trouvait ce parti rompu à la lutte politique qu’est le parti bolchevik. Seul un parti comme le parti bolchevik, suffisamment hardi pour mener le peuple à l’assaut décisif et suffisamment circonspect pour éviter les écueils de tout genre sur le chemin du succès, seul un tel parti pouvait fondre d’une façon aussi judicieuse, en un seul flot révolutionnaire, des mouvements révolutionnaires aussi divers qu’étaient le mouvement démocratique général pour la paix, le mouvement démocratique paysan pour la mainmise sur les terres seigneuriales, le mouvement de libération nationale des peuples opprimés en lutte pour l’égalité nationale et le mouvement socialiste du prolétariat pour le renversement de la bourgeoisie, pour l’instauration de la dictature du prolétariat.

    Il est évident que c’est la fusion de ces divers courants révolutionnaires en un flot révolutionnaire unique et puissant qui a décidé du sort du capitalisme en Russie. » (170)

     

    2)                 STALINE DRESSE LE BILAN DE L’ŒUVRE DE LENINE ET FORMULE LES PRINCIPES DU PARTI DE TYPE NOUVEAU

     

    Le 7° Congrès, le 6 mars 1918, décida de modifier le nom du parti et, sur proposition de Lénine, l’appela « Parti communiste (bolchevik) de Russie » (P.C. (b.) R.). Pourquoi ? Simplement parce que le parti avait pour but de réaliser le communisme.

    Mais bientôt les pays impérialistes de l’Entente, victorieux de l’impérialisme allemand, déclenchèrent une agression militaire contre le pays des soviets, en collusion avec tous les contre-révolutionnaires russes qui avaient été dépouillés de leurs avantages et de leur pouvoir par la révolution. Pendant trois années, les peuples soviétiques eurent à repousser leurs assauts violents. Mais finalement, l’Armée Rouge parvint à sauver le pays et la révolution. A la question : « Comment fut remportée la victoire ? », Staline répondit entre autres explications :

    « L’Armée Rouge a vaincu parce que son noyau dirigeant, à l’arrière et au front, était le Parti Bolchevik, soudé par sa cohésion et sa discipline, puissant par son esprit révolutionnaire et sa volonté de consentir tous les sacrifices pour faire triompher la cause commune, insurpassé par sa capacité à organiser les multitudes et à les diriger de façon judicieuse, dans une situation complexe. » (172)

    Aussitôt après la mort de Lénine (le 21 janvier 1924), Staline entreprit une série de conférences pour exposer les principes du léninisme. La huitième séance fut consacrée au sujet « Le Parti ». Staline y dressa le bilan des principes léninistes du parti du prolétariat, du parti marxiste conçu et expérimenté par Lénine. Il souligna d’abord que le nouveau parti révolutionnaire prolétarien ne pouvait s’identifier en rien avec les vieux partis sociaux-démocrates. Il démontra que le parti léniniste répondait à la nécessité d’un nouveau parti, puis énuméra les particularités de ce nouveau parti :

    1)                 Le parti doit être un détachement d’avant-garde de la classe ouvrière ;

    2)                 Le parti doit être un détachement organisé de la classe ouvrière ;

    3)                 Le parti doit être la forme suprême de l’organisation de classe du prolétariat ;

    4)                 Le parti doit être l’instrument de la dictature du prolétariat ;

    5)                 Le parti doit se fonder sur une unité de volonté incompatible avec l’existence de fractions ;

    6)                 Le parti se fortifie en s’épurant des éléments opportunistes.

     

     

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