• SOCIALISME OU BARBARIE : LE MONDE A VENIR (Partie 36)

    Ainsi étaient formulés pour la première fois les premiers fondements de la doctrine du parti de la classe ouvrière. En effet, si Marx et Engels n’abordaient alors que la première démarche participant à l’élaboration théorique et à la construction pratique du parti du prolétariat, ils n’en proclamaient pas moins d’emblée, quatre principes fondamentaux :

    1)                 Le parti est internationaliste ;

    2)                 Le parti a pour but le renversement de la bourgeoisie, c’est-à-dire la révolution ;

    3)                 Le parti constitue l’avant-garde du prolétariat : « Pratiquement, les communistes sont donc la fraction la plus résolue des partis ouvriers de tous les pays, la fraction qui stimule toutes les autres. »

    4)                 Le parti est armé de la théorie révolutionnaire : « Théoriquement, (les communistes) ont sur le reste du prolétariat l’avantage d’une intelligence claire des conditions, de la marche et des fins générales du mouvement prolétarien. »

    « Le but immédiat des communistes est le même que celui de tous les autres partis prolétariens : constitution des prolétaires en classe, renversement de la domination de la bourgeoisie, conquête du pouvoir politique par le prolétariat. » (168)

     

    SOCIALISME OU BARBARIE : LE MONDE A VENIR (Partie 36)

     

    CHAPITRE IV

     

    LE PARTI LENINISTE

     

    « Le prolétariat n’a d’autre arme dans sa lutte pour le pouvoir que l’organisation. » Lénine

     

    Arme principale et indispensable de la révolution prolétarienne, le Parti marxiste-léniniste est né de la lutte des classes. Aussi pour qu’à la lumière du matérialisme historique et dialectique, soit plus claire sa conception est-il indispensable d’en connaître et d’en étudier la genèse ; c’est-à-dire sa formation progressive. Cette formation n’échappe pas à la loi du matérialisme dialectique.

    « Nier la nécessité du parti et de la discipline du parti (…) cela équivaut à désarmer entièrement le prolétariat au profit de la bourgeoisie. Cela équivaut, précisément à faire sien ces défauts de la petite bourgeoisie que sont la dispersion, l’instabilité, l’inaptitude à la fermeté, à l’union, à l’action conjuguée, défauts qui causeront inévitablement la perte de tout mouvement du prolétariat révolutionnaire, pour peu qu’on l’encourage. » (164)

     

    1)                  LES APPORTS FONDAMENTAUX DE MARX ET ENGELS : LE PREMIER CONCEPT DE « PARTI COMMUNISTE »

     

    Les débuts de la grande industrialisation capitaliste dans les pays occidentaux, en France notamment, se situent entre 1830 et 1850. Aussi trouve-t-on dans le Manifeste du parti communiste la première description et la première analyse du phénomène social et économique qui accompagne et caractérise fondamentalement le développement du capitalisme dès sa première phase. Dans ce document, Marx et Engels écrivaient :

    « A mesure que grandit la bourgeoisie, c’est-à-dire le capital, se développe aussi le prolétariat, la classe des ouvriers modernes qui ne vivent qu’à la condition de trouver du travail et qui n’en trouvent que si leur travail accroît le capital… » (165)

    Dans ce document, Marx et Engels décrivent le processus de développement de cette nouvelle classe produite par le capitalisme : le prolétariat. Quelles furent les conditions historiques dans lesquelles surgit le premier concept de « parti communiste » ?

    « Le progrès de l’industrie, dont la bourgeoisie est le véhicule passif et inconscient, remplace peu à peu l’isolement des travailleurs, né de la concurrence, par leur union révolutionnaire par l’association. » (166)

    Marx et Engels exposaient également le programme du « parti communiste » non sans avoir préalablement précisé leur conception de ce « parti » par rapport à l’ensemble des prolétaires :

    « …Les communistes ne forment pas un parti distinct, opposé aux autres partis ouvriers. (…) Les communistes ne se distinguent des autres partis ouvriers que sur deux points :

    1)                 Dans les différentes luttes nationales des prolétaires, ils mettent en avant et font valoir les intérêts indépendants de la nationalité et communs à tous les prolétaires.

    2)                 Dans les différentes phases que traverse la lutte entre prolétaires et bourgeois, ils représentent toujours les intérêts du mouvement dans sa totalité. » (167)

    Ainsi étaient formulés pour la première fois les premiers fondements de la doctrine du parti de la classe ouvrière. En effet, si Marx et Engels n’abordaient alors que la première démarche participant à l’élaboration théorique et à la construction pratique du parti du prolétariat, ils n’en proclamaient pas moins d’emblée, quatre principes fondamentaux :

    1)                 Le parti est internationaliste ;

    2)                 Le parti a pour but le renversement de la bourgeoisie, c’est-à-dire la révolution ;

    3)                 Le parti constitue l’avant-garde du prolétariat : « Pratiquement, les communistes sont donc la fraction la plus résolue des partis ouvriers de tous les pays, la fraction qui stimule toutes les autres. »

    4)                 Le parti est armé de la théorie révolutionnaire : « Théoriquement, (les communistes) ont sur le reste du prolétariat l’avantage d’une intelligence claire des conditions, de la marche et des fins générales du mouvement prolétarien. »

    « Le but immédiat des communistes est le même que celui de tous les autres partis prolétariens : constitution des prolétaires en classe, renversement de la domination de la bourgeoisie, conquête du pouvoir politique par le prolétariat. » (168)

     

    L’échec de la Commune de Paris apporta ses enseignements « par la négative ». Il permit à Marx et Engels de dégager les principes que l’on a vus sur la question de l’Etat et de la dictature du prolétariat. Il permit aussi de déterminer des progrès dans la conception marxiste du parti du prolétariat.

    L’une des raisons de cet échec est l’absence d’un solide parti prolétarien, la division des différentes organisations existantes et dans l’absence d’une direction exclusive de la classe ouvrière en France. Lors d’une réunion, du 17 au 23 septembre 1871, l’ « Association Internationale des Travailleurs » (A.I.T. dite depuis « Première Internationale ») adopta une résolution capitale sur la nécessité de créer dans chaque pays un « parti politique prolétarien » indépendant des formations bourgeoises et petites bourgeoises :

    « Dans sa lutte contre le pouvoir collectif des classes possédantes le prolétariat ne peut agir comme classe qu’en se constituant lui-même en parti politique distinct opposé à tous les anciens partis formés par les clases possédantes. Cette constitution du prolétariat en parti politique est indispensable pour assurer le triomphe de la révolution sociale et de son but suprême : l’abolition des classes. (…) Les seigneurs de la terre et du capital se servant toujours de leurs privilèges politiques pour défendre et perpétuer leurs monopoles économiques et asservir le travail, la conquête du pouvoir politique devient le grand devoir du prolétariat. » (169)

    De la conception des « communistes ne formant pas un parti distinct opposé aux autres partis ouvriers » (1848) à celle de la « constitution du prolétariat en parti politique opposé à tous les anciens partis formés par les classes possédantes » (1871) avait été parcouru à travers les luttes entre deux classes, le long et difficile chemin de la première élaboration du « parti du prolétariat », du « parti marxiste ». Mais une grande pratique restait encore indispensable pour consolider et enrichir, à travers de nouvelles épreuves et dans l’affrontement continuel des idéologies prolétariennes et bourgeoises, cette théorie marxiste du parti, sans laquelle n’aurait pu naître le parti « léniniste » de type nouveau qui dirigea 45 ans plus tard la première révolution prolétarienne victorieuse de l’histoire, la révolution d’Octobre.

     

    2)                 LENINE, FONDATEUR DU PARTI DE TYPE NOUVEAU. LE PREMIER PARTI MARXISTE-LENINISTE DE L’HISTOIRE, LE PARTI BOLCHEVIQUE

     

    L’expérience de la révolution prolétarienne d’Octobre 1917 en Russie a été décisive pour faire avancer la théorie du « parti du prolétariat, du parti de type nouveau ». Lénine a formulé les principes de cette théorie applicable à la création comme à l’édification du parti avant et pendant la révolution prolétarienne :

    « Certes, presque tout le monde voit aujourd’hui que les bolcheviques ne se seraient pas maintenus au pouvoir, je ne dis pas deux années et demi, mais même deux mois et demi, sans la discipline la plus rigoureuse, une véritable discipline de fer dans notre parti, sans l’appui total et indéfectible accordé à ce dernier par la masse de la classe ouvrière, c’est-à-dire par tout ce qu’elle possède de réfléchi, d’honnête, de dévoué jusqu’à l’abnégation, de lié aux masses, d’apte à conduire derrière soi ou à entraîner les couches arriérées. » (170)

    Pour ce qui concerne l’édification et le rôle du parti après la victoire de la révolution, dans la phase de construction du socialisme, la riche expérience pratique et théorique de Lénine a été d’une durée relativement courte, mais elle a été recueillie et développée par Staline. Par la suite, après avoir tiré les enseignements positifs et négatifs de l’histoire du Parti communiste d’Union Soviétique tant à l’époque où il fut dirigé par Staline qu’à celle où il dégénéra du fait du révisionnisme moderne, Mao Tsétoung, en déclenchant la première Grande Révolution culturelle prolétarienne en Chine, a encore enrichi la théorie du parti de type nouveau en l’envisageant essentiellement dans la phase postérieure à la victoire de la révolution, sous la dictature du prolétariat. Au préalable, Mao Tsétoung avait déjà pratiqué une application créatrice des principes d’édification du parti marxiste-léniniste aux conditions spécifiques de la révolution chinoise.

     

     

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