• RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE (Partie 16)

    Quoiqu'il en soit, il tenta de la coucher sur le sol et accrut la pression de son étreinte. Thérèse mimait et contrefaisait la résistance moins par conviction que par un réflexe en rapport avec ce qu'on racontait sur les rapports avec un homme et ce qu'elle retenait de ses vagues lectures d'adolescentes, puis l'enlaça à son tour de ses bras, l'étreignant fortement, attendant la suite des événements. De façon tout aussi inattendue, Pierre Quader relâchait son étreinte : il n'avait plus envie de caresser. A vrai dire, il ignorait comment débuter, comment poursuivre et comment se dépêtrer d'une situation qu'il n'avait pas voulue et déclara, d'un ton rapide, penaud et confus, qu'il n'avait jamais eu de contact avec une autre femme, qu'il l'aimait beaucoup, mais que pour lui, l'amour était quelque chose de plus précieux que l'acte en lui-même. Tous deux remirent de l'ordre hâtivement dans leurs vêtements et, marchaient côte à côte, sans se voir, sans se parler Pierre Quader d'un pas rapide comme s'il fuyait, Thérèse essayant de le suivre en courant presque, en direction de la ferme de monsieur Ditz. Cette soirée eut pour conséquence de raviver les sentiments de part et d'autre, laissant chacun insatisfait. Les parents de Thérèse ne la reconnaissaient plus, surtout madame Ditz : elle se comportait en étrangère à la famille, et se languissait, passant plus de temps que de coutume, seule, dans sa chambre, assise à côté de la fenêtre, rêveuse. Madame Ditz, soupçonnant anguille sous roche, subodorait que sa fille avait une relation avec le fils Quader. Thérèse, première élue du coeur d'un homme mûr était fière. Pierre Quader, craignait d'avoir déçu sa bien-aimée, était aussi encouragé à oser plus ; plus que jamais il se complaisait à en discuter comme de confiance et la dépeignait maintenant comme une beauté de premier ordre, peut-être la plus belle fille au monde, spécifiant pour épater ses amis et faire briller les yeux des envieux, que son futur beau-père n'était pas pauvre et que Thérèse n'avait qu'un frère. Il arguait qu'elle se pâmait pour lui et devait admirer le courage avec lequel il avait expurgé sa chasteté. Après une nouvelle promenade dans les sous-bois, une semaine plus tard, Thérèse était enceinte et, première informée, madame Ditz l'annonçait avec doigté à son mari. Apprenant ce fait et que Thérèse désirait épouser un Quader, monsieur Ditz, écumant, la rejoignit dans sa chambre et, la pétrifiant du regard, brailla dans une rage folle :

     

     

     

    RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE (Partie 16)

     

    Un soir d'octobre, le soleil couchant parvenant difficilement à traverser ce qu'il restait de feuillage aux arbres, se baladant dans un bois des environs, Pierre Quader, en plein milieu d'une conversation quelconque, se tourna brusquement en direction de Thérèse, s'empara d'elle par la taille, et lui balbutia : « Ech hun de gär [1]! ». «Ech hun de gär ! » reprit Pierre Quader, encore une fois, s'adressant à une Thérèse semi-consciente, éberluée par cette charge inattendue. Puis Pierre Quader la raccompagnait jusqu'à quelques pas de chez elle, dans un silence tendu, et heureux de sa prouesse. Quant à Thérèse, ce « Je t'aime » résonnait dans sa tête comme un tambour que l'on bat. Le lendemain, ils se revirent et, repassant instinctivement par le même endroit, arrivés là, il la saisit par le bras, l'effleurant du doigt, puis par la taille, retroussait sa blouse, dévoilant son dos, déboutonnait sa jupe. La position lui parut absurde, lui-même faisant figure de lourdaud. Quoiqu'il en soit, il tenta de la coucher sur le sol et accrut la pression de son étreinte. Thérèse mimait et contrefaisait la résistance moins par conviction que par un réflexe en rapport avec ce qu'on racontait sur les rapports avec un homme et ce qu'elle retenait de ses vagues lectures d'adolescentes, puis l'enlaça à son tour de ses bras, l'étreignant fortement, attendant la suite des événements. De façon tout aussi inattendue, Pierre Quader relâchait son étreinte : il n'avait plus envie de caresser. A vrai dire, il ignorait comment débuter, comment poursuivre et comment se dépêtrer d'une situation qu'il n'avait pas voulue et déclara, d'un ton rapide, penaud et confus, qu'il n'avait jamais eu de contact avec une autre femme, qu'il l'aimait beaucoup, mais que pour lui, l'amour était quelque chose de plus précieux que l'acte en lui-même. Tous deux remirent de l'ordre hâtivement dans leurs vêtements et, marchaient côte à côte, sans se voir, sans se parler Pierre Quader d'un pas rapide comme s'il fuyait, Thérèse essayant de le suivre en courant presque, en direction de la ferme de monsieur Ditz. Cette soirée eut pour conséquence de raviver les sentiments de part et d'autre, laissant chacun insatisfait. Les parents de Thérèse ne la reconnaissaient plus, surtout madame Ditz : elle se comportait en étrangère à la famille, et se languissait, passant plus de temps que de coutume, seule, dans sa chambre, assise à côté de la fenêtre, rêveuse. Madame Ditz, soupçonnant anguille sous roche, subodorait que sa fille avait une relation avec le fils Quader. Thérèse, première élue du coeur d'un homme mûr était fière. Pierre Quader, craignait d'avoir déçu sa bien-aimée, était aussi encouragé à oser plus ; plus que jamais il se complaisait à en discuter comme de confiance et la dépeignait maintenant comme une beauté de premier ordre, peut-être la plus belle fille au monde, spécifiant pour épater ses amis et faire briller les yeux des envieux, que son futur beau-père n'était pas pauvre et que Thérèse n'avait qu'un frère. Il arguait qu'elle se pâmait pour lui et devait admirer le courage avec lequel il avait expurgé sa chasteté. Après une nouvelle promenade dans les sous-bois, une semaine plus tard, Thérèse était enceinte et, première informée, madame Ditz l'annonçait avec doigté à son mari. Apprenant ce fait et que Thérèse désirait épouser un Quader, monsieur Ditz, écumant, la rejoignit dans sa chambre et, la pétrifiant du regard, brailla dans une rage folle :

     

     


    [1] Langue francique. En français : « Je t’aime ! ».

     

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