• RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE (Partie 14)

    Mais Pierre Quader étant timide, comment régulariser et avaliser la situation ainsi créée, avec l'accord de l'intéressée, Thérèse ? Il ne doutait pas de son charme personnel, mais n'osait pas l'approcher. Présent partout où il pouvait la rencontrer, empruntant volontairement plusieurs fois par jour le chemin longeant la ferme des Ditz pour tenter de la voir ne serait-ce que quelques secondes, patrouillant dans les parages des champs appartenant à monsieur Ditz, la croisant sur la route chaque fois qu'elle quittait ou réintégrait son domicile, embusqué et l'épiant, il éprouvait une violente jalousie quand un autre homme, jeune ou vieux, discutait avec elle et s'enquérait, mine de rien, sur qui était cet individu, quel rapport il entretenait avec « sa » promise, exigeant absolument tout connaître de la vie publique et privée de « sa » femme et s'endormait le soir en pensant obsessionnellement à ELLE ! Mais face à elle, chaque foi, il était hors de question de l'aborder : sa langue desséchée s'immobilisait et ses jambes flageolaient, ne le soutenant plus. Quand elle était devant lui, il détournait le regard et, la tête haute, simulait le bel indifférent, comme si cette rencontre était fortuite.

     

     

     

    RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE (Partie 14)

     

    Au début, Pierre Quader n'y déférait pas trop d'attention, opinait du bonnet mais alléguait par-devers soi qu'il avait bien le temps de voir venir. Mais à force de le turlupiner, l'envie causée par ses frères et ses amis plus jeunes mais ayant néanmoins déjà convolé en justes noces, petit à petit, son centre d'intérêt se cristallisait : il lui fallait trouver une femme ! Lorsque Thérèse Ditz se présentait au comptoir du magasin de ses parents, faisant des emplettes, Pierre Quader la regardait d'un autre oeil : il l'avait d'abord évalué un peu sotte, non dégourdie, et sans charme aucun, même un peu empotée avec ses cheveux châtains clairs frisés pendant en touffes rebelles au peigne sur les épaules et mal fagotée. « Quel laideron empesé indigne de moi ! Elle n'a rien pour elle ! » La brocardait-il, faisant le difficile. Passant en revue toutes les femmes encore disponibles et avantageuses, constatant que plus d'un avait l'oeil vrillé sur Thérèse et qu'elle l'aiderait à asseoir une situation, il se ravisa : « Tant pis, c'est une fille bien utile et gentille ! » Il acquiesça et jeta son dévolu sur Thérèse Ditz : « Elle sera ma femme. Pierre Quader découvrit que même dans la noblesse qui suintait des attitudes de Thérèse, il y avait quelque chose de piquant et d'excitant : il la dominerait que mieux et la styliserait tel qu'il désirait. A compter de ce moment là, l'affaire était comme réglée : Thérèse Ditz lui était destinée depuis toujours, qu'elle le sache ou non, et dans sa tête, il se comportait déjà en maître du logis.

    Mais Pierre Quader étant timide, comment régulariser et avaliser la situation ainsi créée, avec l'accord de l'intéressée, Thérèse ? Il ne doutait pas de son charme personnel, mais n'osait pas l'approcher. Présent partout où il pouvait la rencontrer, empruntant volontairement plusieurs fois par jour le chemin longeant la ferme des Ditz pour tenter de la voir ne serait-ce que quelques secondes, patrouillant dans les parages des champs appartenant à monsieur Ditz, la croisant sur la route chaque fois qu'elle quittait ou réintégrait son domicile, embusqué et l'épiant, il éprouvait une violente jalousie quand un autre homme, jeune ou vieux, discutait avec elle et s'enquérait, mine de rien, sur qui était cet individu, quel rapport il entretenait avec « sa » promise, exigeant absolument tout connaître de la vie publique et privée de « sa » femme et s'endormait le soir en pensant obsessionnellement à ELLE ! Mais face à elle, chaque foi, il était hors de question de l'aborder : sa langue desséchée s'immobilisait et ses jambes flageolaient, ne le soutenant plus. Quand elle était devant lui, il détournait le regard et, la tête haute, simulait le bel indifférent, comme si cette rencontre était fortuite.

     

     

    « RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE (Partie 13)RECIT DU CHEMINEMENT DE PIERRE QUADER QUI A AIME, TRAVAILLE ET PRIE POUR NE PLUS RENAITRE (Partie 15) »
    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter