• (Partie 1) De quel type de députés a besoin le peuple dans un parlement bourgeois ?

    Concernant l'Union Populaire (ou Nouvelle Union populaire écologique et sociale), voici la question centrale : avoir des députés, mais pour faire quoi ? Je me place d'un point de vue marxiste-léniniste . Il faut aussi tenir compte du contexte national et international.

    (Partie 1) De quel type de députés a besoin le peuple dans un parlement bourgeois ?

    Concernant l'Union Populaire (ou Nouvelle Union populaire écologique et sociale), voici la question centrale : avoir des députés, mais pour faire quoi ? Je me place d'un point de vue marxiste-léniniste . Il faut aussi tenir compte du contexte national et international.

    Voici ce que disait Anatole France, au début du XX° siècle, un compagnon de route du communisme.

    Au niveau national : « Après s'être soustraite à l'autorité des rois et des empereurs, après avoir proclamé trois fois sa liberté , la France s'est soumise à des compagnies financières qui disposent des richesses du pays et, par le moyen d'une presse achetée, dirigent l'opinion. »

    Au niveau international : « On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels. »

    La France est un pays capitaliste et impérialiste. L’État français est celui de la classe dominante, la bourgeoise. C'est un capitalisme pourrissant et finissant. Les conditions objectives sont réunies pour passer d'une formation sociale capitaliste à une formation sociale socialiste .Cela signifie détruire l’État bourgeois et le remplacer par un État socialiste et la dictature du prolétariat.

    Il faut donc bien analyser la nature des parlements bourgeois. Plus la démocratie est puissamment développée , et plus la Bourse et les banquiers se soumettent les parlements bourgeois. Il faut utiliser le parlementarisme bourgeois. Mais il ne faut pas oublier le caractère limité et relatif , au point de vue historique , du parlementarisme bourgeois. Dans l’État bourgeois le plus démocratique, les masses opprimées se heurtent constamment à la contradiction criante entre l'égalité nominale proclamée par la « démocratie » des capitalistes et les milliers de restrictions et de subterfuges réels , qui font des travailleurs des esclaves salariés. Cette contradiction précisément ouvre les yeux des masses sur la pourriture, la fausseté , l'hypocrisie du capitalisme.

    Si l'on considère l'évolution du parlementarisme du début du XX° siècle à aujourd'hui, cet aspect n'a fait que s'amplifier.

    Sous de Gaulle on parlait de « godillots ». Sous Mitterrand, c'était les affidés. Avec Macron ce sont les « play mobiles ».

    Ainsi, j'ai connu, à Thionville, un député socialiste , élu dans la vague rose de 1981, du nom de Malgras. C'était un contrôleur de la sidérurgie. En tant que député, son pouvoir était nul, et il n'a rien pu faire pour empêcher le démantèlement de la sidérurgie. Par contre, il a mené la belle vie, la base du pari socialiste lui attribuant le sobriquet de « Bongras ». Et en effet, faisant bombance au restaurant de l'assemblée nationale, il a pris de l'embonpoint. De plus il a rejeté son épouse pour se mettre à la colle avec une jeunette et il a échangé son modeste appartement de technicien pour un grand duplex bourgeois.

    A Longwy, j'ai connu également ce que l'on fait de mieux comme député socialiste, très honnête au sens de la morale bourgeoise du terme, et lui était un haut cadre de la sidérurgie. Son nom : Jean Paul Curieux. Il n'a rien empêché non plus, malgré les belles promesses de Mitterrand (« Pas un seul licenciement »). De plus il a participé à la « restructuration du bassin de Longwy dans le cadre du pôle européen de développement aux côtés de la CFDT et autres, dont les représentants du patronat (Bernard Labbé) . Voici sa manière de procéder en tant que député (puis maire de Longwy) : lorsqu'il recevait un habitant pour une demande (emploi, logement, etc.), il ne disait jamais non. Mais il se contentait d'envoyer l'habitant vers l'administration concernée, avec un mot de recommandation. Bien évidemment l'administration ne pouvait pas faire grand chose. Mais l’habitant pensait : « Quel homme de bien que ce député Durieux ; mais quels salauds au niveau des administrations ! » .

    Le parlement bourgeois, fût-il le plus démocratique dans la république la plus démocratique, où la propriété des capitalistes et leur pouvoir sont maintenus , est une machine destinée à un double rôle :

    • gérer les affaires de la classe capitaliste (voir le rôle des divers lobbies, tant au niveau national que européen). De plus en plus les propositions de lois sont déposées par le gouvernement, qui n'est qu'un comité de gestion des affaires capitalistes ;

    • réprimer les millions de travailleurs par une poignée d'exploiteurs.

    Aujourd'hui, plus qu'avant, les députés n'ont aucun rôle et ils le disent eux-mêmes. Prenez le députés Belhaddad : pour lui-même, il a acquis une belle maison dans le quartier huppé et tranquille de la Grange aux Bois, et une grosse cylindrée. Il habite à moins de un kilomètre d'une maison de retraite : a-t-il fait une seule fois une visite de celle-ci ? C'est-il préoccupé de la vie quotidienne des citoyens ?

    L'organisation de l’État et sa nature de classe , dans la démocratie bourgeoise, font que les capitalistes , par mille stratagèmes – d'autant plus ingénieux et efficace que la démocratie « pure » est plus développée –, écartent les masses de la participation à la gestion du pays, de la liberté de la ^presse, des médias, etc. Milles barrières s'opposent à la participation des masses exploitées et travailleuses au parlement bourgeois, lequel, dans une démocratie bourgeoise, ne résout jamais les questions majeures, car celles-ci sont tranchées par les banques et les groupes du patronat, dont le gouvernement et les « experts » se font l'écho.

    Et les ouvriers savent et sentent, voient et saisissent à merveille que le parlement bourgeois est pour eux un organisme étranger, un instrument d'oppression des prolétaires par la bourgeoisie, l'organisme d'une classe hostile , d'une minorité d 'exploiteurs. D'où l'importance grandissante de l'abstention !

    Dix sept députés de La France Insoumise ont siégé pendant cinq années au Parlement. Dommage que l'on ne lise nulle part un bilan de leur activité , et des résultats de celle-ci. Pourtant, rendre compte, pour des parlementaires, n'est-ce pas là la base même de la démocratie populaire ?

    Il ne faut pas oublier que le parti dominant de la démocratie bourgeois (la droite ou la « gauche » socio-libérale) n'accorde la défense de la minorité qu'à un autre parti bourgeois. Tandis que les travailleurs, dans toute question sérieuse, profonde, fondamentale (retraite, pouvoir d'achat, droit du travail, etc.) reçoit en guise de réponse la violence policière et la répression (gilets jaunes, étudiants , etc.). Plus la démocratie est développée, et plus elle est près, en cas de divergence politique profonde et dangereuse pour la bourgeoisie , d'exercer la violence réactionnaire.



    « Liberté, égalité, fraternité (Partie 10) 2- LA BOURGEOISIE Les classes sociales d’un système donné forment un tout : on ne peut les séparer, les isoler. Il en est ainsi de la bourgeoisiLiberté, égalité, fraternité (Partie 11) »
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