• Liberté, égalité, fraternité (Partie 46)

    Tout en tenant compte de ces enseignements et de ces principes, la préparation et le processus de la révolution prolétarienne en France ne pourront remporter de succès qu’en étudiant minutieusement la situation objective française, qu’en tenant compte des caractères spécifiques propres à la situation en France : la révolution prolétarienne en France devra se développer dans les conditions d’un pays capitaliste hautement développé et parvenu au stade suprême du capitalisme monopoliste d’Etat.

    Liberté, égalité, fraternité (Partie 46)

    CHAPITRE IX

     

     

     

    EN GUISE DE CONCLUSION

     

     

     

    OBJECTIVISME ET OBJECTIVITE SCIENTIFIQUE

     

     

     

    A tout moment, dans toutes les situations, il existe différents points de vue. Chaque point de vue représente un point de vue de classe, les intérêts d’une classe.

    « Dans une société de classes, chaque homme vit en tant que membre d’une classe déterminée et il n’existe aucune pensée qui ne porte une empreinte d’une classe. »

    Le concept de dictature de classe chez Lénine ne peut être exposé que d’un point de vue de classe : il s’agit alors de savoir qui servir, la classe bourgeoisie ou le classe ouvrière ?

    Quand on se détermine par rapport aux intérêts de la classe ouvrière et de la révolution, quitte à ce que le point de vue soit momentanément minoritaire, cela s’appelle « oser aller à contre-courant » : le problème est alors de savoir, à propos du concept de dictature du prolétariat, quel point de vue répond aux intérêts des travailleurs. On se détermine alors résolument en prenant parti.

    Quand on se détermine par rapport au point de vue « majoritaire », cela s’appelle l’opportunisme : on prétend alors rendre compte « objectivement » de tous les points de vue, de la réalité, sans prendre parti. La presse bourgeoise aussi prétend à l’ « objectivité ». Lénine eut à combattre une telle conception venant de la part de ceux qu’on appelait les « marxistes légaux ». A ce sujet il écrivait :

    « Quiconque est consciemment ou inconsciemment partisan du régime bourgeois ne peut manquer d’être séduit par la théorie de l’objectivisme. »

    L’objectivisme est une théorie bourgeoise qui vise à nier la lutte de classes, en prétendant se placer au-dessus des classes et des partis pour mieux faire passer le point de vue de la classe bourgeoise. Au nom de l’ « objectivité » la bourgeoisie accuse le marxisme-léninisme d’être partisan, pour dissimuler son propre point de vue de classe.

    Le propre du prolétariat est au contraire son esprit de parti. Il juge et combat en fonction des intérêts du prolétariat, en sachant que tant qu’il y aura des classes, il y aura aussi des luttes de classes, il y aura des idées représentant les intérêts de la bourgeoisie et d’autres représentants les intérêts du prolétariat. Il ne faut pas se dissimuler le fait que tout point de vue est un point de vue de classe et c’est pourquoi nous ne prétendons pas à l’ « objectivité » en traitant le concept de dictature chez Lénine. C’est là le premier caractère du marxisme : le marxisme est l’idéologie du prolétariat. Un second caractère du marxisme est qu’il fonde son action sur la connaissance de la réalité objective, et non sur un dogme ou un quelconque désir subjectif :

    « La philosophie marxiste – le matérialisme dialectique – a deux particularités évidentes. La première, c’est son caractère de classe : elle affirme ouvertement que le matérialisme dialectique sert le prolétariat ; la seconde, c’est son caractère pratique : elle met l’accent sur le fait que la théorie dépend de la pratique, que la théorie se fonde sur la pratique, et à son tour, sert la pratique. »

    Aussi s’il est important de « connaître » le marxisme, cela est insuffisant, car, « le marxisme n’est pas un dogme mais un guide pour l’action » (Mao Tsetoung) ; il est essentiel de connaître les conditions spécifiques de la France et de savoir appliquer le marxisme : l’universel n’existe que dans le particulier.

    L’application du marxisme-léninisme aux conditions spécifiques de la France ne peut et ne doit être transposée dogmatiquement à partir d’aucune autre expérience révolutionnaire concrète. Cette vérité ne signifie nullement que les expériences historiques du mouvement ouvrier international ne comportent pas différents enseignements et principes de portée universelle. La Commune de Paris, la Révolution d’Octobre 1917, la Révolution chinoise de 1949, la grande Révolution culturelle prolétarienne de Chine et d’autres révolutions ont enrichi la connaissance du prolétariat révolutionnaire sur les plans théoriques, stratégiques, tactiques, politiques et organisationnels.

    Tout en tenant compte de ces enseignements et de ces principes, la préparation et le processus de la révolution prolétarienne en France ne pourront remporter de succès qu’en étudiant minutieusement la situation objective française, qu’en tenant compte des caractères spécifiques propres à la situation en France : la révolution prolétarienne en France devra se développer dans les conditions d’un pays capitaliste hautement développé et parvenu au stade suprême du capitalisme monopoliste d’Etat.

     

     

     

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