• Liberté, égalité, fraternité (Partie 4)

    Pourquoi intituler le Manifeste : Manifeste du parti communiste et non « socialiste » ?

    Rappelons quelques éléments de la conception marxiste définitive, achevée, de l’histoire de l’humanité. Selon Marx, dans les pays avancés du XIX° siècle, se sont succédés quatre modes de production (16) des biens matériels, c’est-à-dire quatre modes d’obtention des moyens d’existence (nourriture, vêtements, logements, instruments de production, etc.). Ce sont :

    1. La commune primitive ;

    2. Le mode de production esclavagiste ;

    3. Le mode de production féodal ;

    4. Le mode de production capitaliste.

    Le prochain mode de production, c’est le communisme, qui comprend deux étapes :

    1. Le socialisme (17) qui est une étape de transition entre le capitalisme et le communisme supérieur, et où existent un Etat socialiste, et la dictature du prolétariat. Dans une première approximation, on, peut définir le socialisme comme étant l’ « appropriation collective des moyens de production », les moyens de production (18) comprenant les objets employés dans la production, dont ils sont la condition matérielle (les objets de travail et les instruments de production).

    2. Le communisme proprement dit : c’est l’étape supérieure qui voit la disparition des classes sociales et de l’Etat.

    Liberté, égalité, fraternité (Partie 4)

     

    DE 1847 A 1852

     

    Le « Manifeste du parti communiste » est publié d’abord en allemand, puis en français, ensuite en anglais, en danois et en polonais. En 1850, des traductions du Manifeste paraissent en Suisse et en Amérique. Cette première période de lecture du Manifeste est marquée par l’échec du mouvement communiste après 1848, en particulier, par l’écrasement des communistes à Cologne en 1853 (8).

     

    DE 1864 A 1874

     

    Le « Manifeste » est traduit en russe par Bakounine (9) en 1863, à nouveau en russe par Véra Zassoulitch (10) en 1882. Il paraît des traductions en danois, espagnol, douze éditions en allemand, etc. Cette période voit une nouvelle offensive des ouvriers, un essor des luttes, qui aboutira à la naissance et au développement de l’Association internationale des travailleurs, première internationale (11).

    Le mouvement ouvrier a encore insuffisamment de maturité. Ne pouvant faire l’union sur la base des principes exposés dans le Manifeste, la classe ouvrière européenne et américaine a besoin d’un programme plus « large ». Ce programme sera rédigé par Marx en vue d’unir tous les ouvriers insuffisamment éduqués.

    Mais Marx avait confiance dans les masses : elles parviendront à élever leur niveau, ceci grâce au lien entre la théorie et la pratique, et à s’éduquer au cours de la lutte, au cours du mouvement lui-même. D’ailleurs les défaites jouent un rôle positif, parfois plus que les succès, car elles démontrent que l’individualisme et la division ne mènent à rien. Seules l’unité et la lutte permettront d’émanciper la classe ouvrière.

    Parallèlement aux événements sociaux et politiques, les idées contenues dans le Manifeste font des progrès et sont de mieux en mieux connues par les ouvriers avancés. La vie condamne les autres tendances du mouvement ouvrier (proudhonisme (12) en France, Lassalle (13) en Allemagne, Trade-union (14) en Angleterre). Ces progrès sont ponctués par les différentes éditions du livre. Aussi, Engels peut affirmer dans la « Préface de l’édition anglaise de 1888 » : « Ainsi l’histoire du Manifeste est- elle l’exact reflet de l’histoire du mouvement ouvrier moderne : il est actuellement sans conteste l’œuvre la plus répandue et la plus internationale de toute la littérature socialiste, un programme de milliers d’ouvriers de tous les pays de la Sibérie à la Californie. »(15).

     

    QUESTION DE TERMINOLOGIE

     

    Pourquoi intituler le Manifeste : Manifeste du parti communiste et non « socialiste » ?

    Rappelons quelques éléments de la conception marxiste définitive, achevée, de l’histoire de l’humanité. Selon Marx, dans les pays avancés du XIX° siècle, se sont succédés quatre modes de production (16) des biens matériels, c’est-à-dire quatre modes d’obtention des moyens d’existence (nourriture, vêtements, logements, instruments de production, etc.). Ce sont :

    1. La commune primitive ;

    2. Le mode de production esclavagiste ;

    3. Le mode de production féodal ;

    4. Le mode de production capitaliste.

    Le prochain mode de production, c’est le communisme, qui comprend deux étapes :

      1. Le socialisme (17) qui est une étape de transition entre le capitalisme et le communisme supérieur, et où existent un Etat socialiste, et la dictature du prolétariat. Dans une première approximation, on, peut définir le socialisme comme étant l’ « appropriation collective des moyens de production », les moyens de production (18) comprenant les objets employés dans la production, dont ils sont la condition matérielle (les objets de travail et les instruments de production).

      2. Le communisme proprement dit : c’est l’étape supérieure qui voit la disparition des classes sociales et de l’Etat.

     

    A l’époque à laquelle est rédigé le Manifeste, que désigne le mot de « socialisme » dans l’esprit du lecteur en général ?

    Ce mot désigne les tenants des systèmes utopiques, disciples d’Owen (19) en Angleterre, de Fourier (20) en France. Si ces systèmes présentaient quelques intérêts quand ils furent conçus, si les créateurs de ces systèmes furent de grands génies, maintenant que le mouvement ouvrier a atteint une plus grande maturité, les disciples de ceux-ci ne forment plus que des sectes, à l’esprit étroit.

    Le mot de « socialisme » évoquait aussi les charlatans du socialisme, les faussaires, des individus qui, en fin de compte, ne voulaient pas s’attaquer au capitalisme et qui servaient les intérêts de la bourgeoisie dans les rangs du prolétariat. Ce sont des valets des gouvernants qui sont étrangers à la classe ouvrière.

    A l’époque à laquelle est rédigé le Manifeste, que désigne le mot de « communisme » dans l’esprit du lecteur en général ?

    Ce mot désigne un groupe d’ouvriers désirant une transformation radicale de la société, mais cette conception était « vulgaire », c’est-à-dire encore très instinctive. Les représentants les plus typiques de cette tendance sont Cabet (21) en France et Weitling (22) en Allemagne.

    Quelle était la nature de classe de ceux qui s’intitulaient « socialistes » ? Ils représentaient les classes moyennes. C’était des doctrinaires et des phraseurs de salon.

    La nature de classe des « communistes », malgré les limites et les défauts, était prolétarienne. Ils représentaient les intérêts des ouvriers. C’est pourquoi le Manifeste s’intitulera Manifeste du parti communiste, car : « L’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. » (23).

     

    « Liberté, égalité, fraternité (Partie 3) Liberté, égalité, fraternité (Partie 5) »
    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter