• Les francs-maçons sont-ils tous des « Charlie » ? (Première partie)

    Il y a « Charlie » et « Charlie ». La manifestation du 11 janvier 2015 comprenait bien deux France, bien distinctes :

    • D’un côté ceux qui disent « Je suis Charlie », et qui sont les partisans du maintien du statut quo, c’est-à-dire de la défenses des privilèges « de ceux qui ont » (la possibilité d’exercer effectivement les droits de l’homme bourgeois, qui possèdent des biens, un travail, un logement,etc.). Il s’agit de tenir à l’écart le peuple, dont les pauvres. Ce sont les partisans de mobiliser la police avec des « patrouilles avec les armes chargées », contre l’ « ennemi intérieur », d’organiser des « fouilles des clients à l’entrée des magasins », d’instaurer un « état de guerre sur le territoire français », d’installer des « balises » sous les voitures, etc.
    • De l’autre côté ceux qui disent aussi « Je suis Charlie », mais souhaitent appliquer les droits de l’homme à tout le peuple. Ceux là courent le risque d’un déclassement, et souhaitent la généralisation des droits de l’homme, y compris à toutes les personnes qui vivent « en dehors », « en-desous », « en bas », et qui sont de plus en plus nombreux : chômeurs, travailleurs précaires, SDF, exclus du système scolaire,…

    Les francs-maçons sont-ils tous des « Charlie » ? (Première partie)

     

    Introduction :

    La première question qui se pose est : qu’est-ce qu’être « Charlie » ? Quand, dans le numéro de « Charlie Hebdo », il est écrit : « Tout est pardonné », on peut se demander pardonner quoi et à qui ? Faut-il pardonner aux extrémistes islamistes ? Bien sûr que non. Il faut au contraire les combattre absolument sans craindre la mort. Faut-il pardonner aux dessinateurs de « Charlie Hebdo » les caricatures de Mahomet ? Bien sûr que non. Soit c’est une bonne action, et il n’y a rien à pardonner. Soit c’est une action débile, alors pourquoi la reconduire ? Connaissant le Mahomet historique, aurait-il agit, puis pleuré sur son action ? Pas du tout. C’est lui prêter une réaction très « chrétienne ». Faut-il pardonner à Dieudonné son antisémitisme ? Sûrement pas. Faut-il pardonner au Front national son fascisme ? Pas non plus. Ainsi, chacun se réclamant « être Charlie » devrait préciser ce qu’il entend par là. On constate alors que les motivations sont très variables et même parfois contradictoires.

     

    La question des religions :

    Le rire est le propre de l’homme, disait Rabelais, mais peut-on rire de tout avec tous ?  Les religions sont un sujet complexe, et on ne peut pas dire que « Charlie Hebdo » ait une ligne éditoriale très limpide à ce sujet, comme à propos d’autres sujets.

    Les religions sont une question humaine. Il y a des différences très marquées entre les diverses religions : christianisme (différences aussi au sein du christianisme), islamisme, judaïsme, bouddhisme, etc. Et aussi des différences au sein de chaque religion : religions catholiques, protestantes et orthodoxes, pour le christianisme ; sunnites et chiites pour l’Islam, etc. Quelle est la manière juste de traiter ces différences ?

    Les contradictions au sein du peuple, y compris en matière de religions, sont des contradictions non antagoniques. Pour les résoudre, il faut donc appliquer des méthodes non antagoniques. A savoir, le dialogue et la persuasion. L’erreur, c’est de traiter ces questions de façon antagonique, par la violence et même le massacre. C’est une faute politique.

    Par contre, les contradictions entre le peuple et les ennemis du peuple sont antagoniques, et il faut leur appliquer des méthodes antagoniques, dont la guerre et la lutte à mort. La question est alors : qui sont les ennemis du peuple, en matière de religion ? Ce sont bien évidemment les extrémistes de toute religion, qui veulent imposer leurs points de vue par la force, qui massacrent ceux qui ne partagent pas leurs avis, et dans ce cadre on trouve notamment les extrémistes islamistes qui ont massacrés les dessinateurs de « Charlie Hebdo », mais aussi les chrétiens comme le norvégien Anders Behring Breivik, fondamentaliste chrétien, ou les rabbins qui appellent au massacre des palestiniens, etc. On trouve également, dans la catégorie des ennemis du peuple tous les thuriféraires des idées racistes, antisémites, islamophobes, homophobes, sexistes, etc. dont évidemment les grands chefs fascistes. On ne doit ni pardonner, ni oublier tous les criminels contre l’humanité, et en premier lieu les nazis, et leurs émules, comme la « bande des barbares », ou Mohammed Merah.

    Dieu, s’il existe, n’a pas de religion, et aime tous les hommes de la même manière. Ce serait là la meilleure définition de Dieu pour un croyant, quel qu’il soit : Dieu n’a pas de religion, et il aime tous ses enfants de la même façon.

    Les fondateurs de religion, comme Moïse – Bouddha – Jésus – Mahomet, étaient tous à l’avant-garde de leur temps. Ce sont sans aucun doute de beaux archétypes humains. Peut-être pas des Francs-maçons, mais des « Francs-maçons sans tablier ». Sans aucun doute, des initiés de la meilleure Tradition : des amis du peuple. On peut bien évidemment les caricaturer, mais il faut également les respecter comme prototypes de l’humanité.

    Que feraient-ils aujourd’hui ? Sans aucun doute, ils se battraient pour que les droits de l’homme soient universellement appliqués.

    Donc, ils auraient les positions suivantes :

    • Condamnation des barbares fascistes, meurtriers de dessinateurs ;
    • Condamnation de l’homophobie, notamment dans des pays qui se disent musulmans ;
    • Condamnation de tous les racismes, antisémitismes, et autres ségrégations (refus d’enterrer un enfant Rom dans un cimetière public,…) ;

    La meilleure définition de Moïse – Bouddha – Jésus – Mahomet, en tant que représentants de l’être humain, par un athée serait qu’il s’agit de quatre êtres humains, plutôt progressistes et universalistes. Il n’y a qu’à considérer leur œuvre. Mais évidemment, comme tout être humain, ils n’étaient pas sans défauts, que l’on peut critiquer et caricaturer.

    Moïse – Bouddha – Jésus – Mahomet n’étaient pas pacifistes. Ils ont été eux-mêmes persécutés pour leurs idées. Et ils ont combattu les mécréants, et aujourd’hui, ils dénonceraient ceux qui refusent d’appliquer les droits de l’homme à tous les êtres humains. Ils seraient partisans de l’idéal de Liberté, Egalité, Fraternité.

     

    Les deux France :

    Il y a « Charlie » et « Charlie ». La manifestation du 11 janvier 2015 comprenait bien deux France, bien distinctes :

    • D’un côté ceux qui disent « Je suis Charlie », et qui sont les partisans du maintien du statut quo, c’est-à-dire de la défenses des privilèges « de ceux qui ont » (la possibilité d’exercer effectivement les droits de l’homme bourgeois, qui possèdent des biens, un travail, un logement,etc.). Il s’agit de tenir à l’écart le peuple, dont les pauvres. Ce sont les partisans de mobiliser la police avec des « patrouilles avec les armes chargées », contre l’ « ennemi intérieur », d’organiser des « fouilles des clients à l’entrée des magasins », d’instaurer un « état de guerre sur le territoire français », d’installer des « balises » sous les voitures, etc.
    • De l’autre côté ceux qui disent aussi « Je suis Charlie », mais souhaitent appliquer les droits de l’homme à tout le peuple. Ceux là courent le risque d’un déclassement, et souhaitent la généralisation des droits de l’homme, y compris à toutes les personnes qui vivent « en dehors », « en-desous », « en bas », et qui sont de plus en plus nombreux : chômeurs, travailleurs précaires, SDF, exclus du système scolaire,…

    Enfin, il ne faut pas oublier de troisième part, une grande partie du peuple, dont les habitants des quartiers dits difficiles, qui n’ont pas défilés le 11 janvier 2015. Tout ceux là aimeraient sans aucun doute être aussi des « Charlie ». Ce sont les « sans dents », sans dignité, méprisés par ceux « d’en-haut ».

     

    Forces pour le bien et forces pour le mal

    Les terroristes, Chérif Kouachi, Saïd Kouachi et Amédy Coulibaly, sont français, élevés dans l’école de la république française. La police aurait pu les intercepter vivants. Or l’Etat a préféré les tuer et les abattre en direct, devant les journalistes et les caméras. Pourquoi ? Il semble que l’Etat n’a pas souhaité un grand procès public qui aurait mis en exergue de nombreux aspects de la société française. Notamment les responsabilités des élus qui n’ont rien fait pour appliquer les droits de l’homme, y compris dans les quartiers populaires. Après plus de trente années de politique de la Ville et dix années de distributions des subsides de l’A.N.R.U. (43 milliards d’euros), le bilan est l’existence d’une seconde France, cachée, avec de plus en plus de pauvres, des quartiers dégradés, et comme par « hasard », le regroupement des populations d’origine arabe, et de religion musulmane.

    La même force, qui a conduit à des meurtres barbares et fascistes, aurait pu être utilisée pour le bien, si la société avait joué son rôle d’éducateur. Si ces barbares avaient bénéficié des droits de l’homme, que la république française leur garantit en parole, mais leur a refusé dans les faits, la force mise dans des actes mauvais aurait contribué à construire une société plus juste et plus égalitaire. C’est ce qu’aurait révélé un procès public !

    Le premier ministre, Manuel Valls a déclaré : « Nous sommes en guerre… », Sous-entendu, en guerre contre le terrorisme. D’accord ^pour se défendre contre les fascistes islamistes : mais la meilleure façon de les combattre, n’est-ce pas, enfin, d’inverser la vapeur, et de donner à tous des conditions de vie dignes ?

    Où s’arrête la tolérance et où commence l’intolérable ? « Je suis Charlie Coulibaly », « Je suis Charlie Martel », voilà des propos qui indiquent que l’on a affaire à des ennemis du peuple !

    La période actuelle est un accélérateur de l’histoire. En peu de temps, le peuple apprend à connaître la réalité sociale, ce qui, en d’autres temps, peut prendre des dizaines d’années.

    Ce que veut le peuple, c’est le dialogue en son sein : donc ne pas mépriser quelqu’un qui a des idées différentes, et sûrement pas le tuer. Toute liberté d’expression doit être donnée au sein du peuple. Mais la lutte doit être intransigeante contre les ennemis du peuple. Il faut refuser la liberté d’expression pour les ennemis du peuple.

     

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