• « Les deux voies du rite écossais ancien et accepté » (Première partie)

    L’initiation est le passage du plan humain au plan universel. L’initiation est le passage du monde visible au monde invisible. L’initiation est la porte qui mène du monde à la vérité du monde. L’initiation est un mensonge qui dit la vérité  (rôle de l’imaginaire). C’est une fiction théâtrale. Exemple des deux épines : l’une est enfoncée dans la peau (le monde) ; la seconde nous sert à extraire cette première épine (l’initiation). Ensuite, on jette les deux épines, devenues inutiles.

    « Les deux voies du rite écossais ancien et accepté » (Première partie)

     

    PREAMBULE :

     

    1) On peut imaginer deux cas :

    D’un côté, une loge qui se préoccupe de ses membres les plus âgés, ainsi que des membres malades (Alzheimer, impotence, etc.). Cette loges, chaque année, a minima, adresse un courrier à ces membres absents, courrier accompagné d’une revue maçonnique. Et parfois, la loge pousse l’amour fraternel jusqu’à organiser le transport de ces frères, éloignés par l’âge ou la maladie, pour les faire venir au moins une fois l’an, à une tenue, afin de présenter ces membres méritants aux plus jeunes frères et aux dernières recrues, ceci permettant de perpétuer leur mémoire et de maintenir un lien chaleureux, ceci par delà l’âge et la maladie.

    D’un autre côté, il y a la loge qui a coupé les ponts avec ses frères les plus anciens, les considérant comme inutiles, et même une charge pesante pour la loge. Les membres de cette loge là se jugent eux-mêmes, et par leur comportement indécent, ils dévoilent, par delà l’hypocrisie, leurs conceptions réelles de l’idéal maçonnique et des relations fraternelles qui devraient souder des frères initiés.

    La sentence : « La vérité du monde est éternelle et vient de l’Eternité » renvoie directement au comportement des frères de la première loge, et s’oppose frontalement au comportement des frères de la seconde loge. C’est ce que je vais démontrer dans mon travail de ce jour. C’est ce que l’on peut appeler les deux voies du rite écossais ancien et accepter. Dans le premier cas, les frères font l’effort d’appliquer l’idéal maçonnique, même s’il cause quelques tracas : il ont su créer un égrégore fraternel, qui a un cœur, l’amour fraternel, et une colonne vertébrale, la Règle. Cette loge conserve la mémoire des frères absents et sait perpétuer le lien fraternel. Dans le second cas, la « franc-maçonnerie » est un miroir aux alouettes, sans cœur et sans colonne vertébrale, une simple association de services profane, sûrement pas une loge maçonnique au sens plein du terme.

    2) Dans la question qui est posée, chaque mot a son importance, et il est demandé qu’est-ce qu’INSPIRE cette sentence : « La vérité du monde est éternelle et vient de l’Eternité ». L’inspiration est le « mouvement intérieur, l’impulsion qui porte à faire, à suggérer ou à conseiller quelque action ». et cette faculté se trouve entre l’intuition et l’illumination. Il convient de faire en sorte de toujours être guidé par la raison et l’expérience personnelle, mais le terme d’inspiration laisse une très grande liberté pour traiter le sujet.

     

    INTRODUCTION : La corde et le serpent

     

    Dans une histoire traditionnelle, un homme voit une corde, au crépuscule, dans la pénombre, et, la prenant pour un serpent, est effrayé sans raison. Il s’agit d’une illusion. Le substrat du serpent, c’est la corde. Tant que dure cette perception illusoire, la corde n’est pas perçue en tant que telle. Ainsi, l’illusion a une part de vérité, et la réaction de peur de la personne est vraie aussi.

    Il en est de même du monde et de la vérité du monde. Le monde est perçu comme espace, temps et causalité. Il est notamment, maladie, vieillesse et mort. Mais, selon la sentence, cela est illusion. Le substrat du monde est éternel, et il s’agit de l’Eternité. C’est la vérité du monde. Lorsque le monde cesse d’être perçu comme espace-temps, perception illusoire, on perçoit enfin sa vérité : c’est l’Eternité. L’Eternité est la nature et le substrat du monde. Si je perçois cette réalité, alors cesse la peur (peur de vivre et peur de mourir).

    Le substrat, ou vérité, du serpent, c’est la corde. Tout comme le substrat, la vérité du monde espace-temps, c’est l’Eternité. Un constat : le serpent et la corde sont un seul et même monde, et non deux mondes séparés. Ce qui change d’un aspect à l’autre, c’est mon regard, ma vision du monde.

    Pourtant, les religions séparent les deux mondes : terre/ciel, Elohim, homme d’en haut/ Adam, homme d’en bas, etc.

    De même, de nombreux philosophes séparent les deux mondes, comme s’il s’agissait de deux mondes différents : phénomènes/noumènes, monde d’ici-bas/ monde d’au-delà, mondes des illusions/ monde des archétypes, etc.

    Le monde est comme cette image qui, selon la façon dont on la regarde, peut aussi bien représenter une sorcière qu’une jolie fille. Il s’agit donc de vision et de regard.

     

    Du deux au UN, puis du UN au deux. Du monde à l’éternité, puis de l’éternité au monde. Montée et descente de l’échelle.

    L’INITIATION : UNE VISION NOUVELLE, UN REGARD NOUVEAU :

    L’initiation est le passage du plan humain au plan universel. L’initiation est le passage du monde visible au monde invisible. L’initiation est la porte qui mène du monde à la vérité du monde. L’initiation est un mensonge qui dit la vérité  (rôle de l’imaginaire). C’est une fiction théâtrale. Exemple des deux épines : l’une est enfoncée dans la peau (le monde) ; la seconde nous sert à extraire cette première épine (l’initiation). Ensuite, on jette les deux épines, devenues inutiles.

    L’initiation est aussi l’expérience d’un passé commun. C’est une expérience commune et l’intégration dans un groupe.

    « Le seul, le vrai, l’unique voyage, c’est de changer de regard ». (Marcel Proust).

    L’initiation maçonnique est la mort du vieil homme : c’est-à-dire c’est une nouvelle naissance, puisque l’initiation contribue à changer le regard sur le monde : c’est une vision nouvelle, grâce au dévoilement de la vérité du monde.

    Initier, c’est faire mourir. C’est une sortie du monde, franchir une porte donnant accès ailleurs. Initier, c’est aussi entrer, introduire. L’initié est celui qui franchit le voile du profane au sacré, et il va d’un monde à l’autre. Il change de niveau et se métamorphose. Et c’est la naissance d’un être nouveau. Tout en vivant encore dans le monde profane – auquel il ne cesse d’appartenir – l’initié pénètre dans l’éternité. L’immortalité n’appartient pas à la condition post-mortem, mais elle se forme dans le temps, et elle est le fruit de la mort initiatique. L’initiation préfigure la mort physique, qui est la seule initiation essentielle.

    L’initiation est une déconstruction du « petit je », dans l’humilité, la persévérance et la prudence. C’est une désendidentification d’avec l’ego (corps, mental,…) et une identification avec le Soi.

    La plus grande difficulté pour répondre à la question : « Qui suis-je ? » est que la réponse ne peut être discursive. Elle ne peut pas être de l’ordre de la parole, ni même du sentiment et du ressenti. Elle n’est pas de l’ordre de l’ego. Il faut aller chercher la vérité, non à l’extérieur, mais à l’intérieur de soi-même, au sommet de la montagne et au fond du puits. Il faut aller au centre : Vitriol (Visita Interiora Terae Rectificando Invenies Occultum Lapidem : Visite l’intérieur de la terre et en rectifiant, tu trouveras la pierre). La dernière étape est : non pas trouver une réponse, mais simplement être. « Toi, tu es Cela ».

    Nous existons sur deux plans différents, celui de la temporalité et celui de l’éternité, et ces deux plans ne font qu’Un.

    « Connais-toi toi-même » : Pour parvenir à connaître notre être, il existe une méthode expérimentale, rationnelle, scientifique (l’analyse), et une méthode plus intuitive, harmonique, analogique, artistique (la synthèse). C’est la voie du cœur.

     

    PREMIERE PARTIE : LOGOS

     

    1)    Définitions : Double conception de la vérité, du monde et de l’éternité

     

    La vérité 

    Du point de vue de l’ego, la vérité est l’adéquation de la chose et de l’intelligence. La vérité est rationnelle et s’exprime par le langage. Elle s’expérimente et se démontre. Du point de vue du Soi, la vérité est mon Etre réel, l’expérimentation du Soi, l’identification avec l’Etre et le témoin. Elle ne s’exprime pas par le langage, elle est hors du champ de la conscience habituelle (éveil, rêve, sommeil profond), mais correspond à un quatrième état. On ne peut mettre l’autre que sur la voie, et l’expérimenter soi-même. Lorsque Ponce Pilate interroge Jésus : « Qu’est-ce la vérité ? », Celui-ci répond par le silence. Cela signifie que dans ce sens, la vérité ne s’exprime pas par des mots, mais s’expérimente et se vit.

     

    Le monde :

    Du point de vue de l’ego, le monde est l’ensemble des choses, des objets, opposés au sujet. Au sens ex-istentiel (hors de l’être), le corps fait partie des objets, mais l’âme de l’homme occupe une place privilégiée : L’homme a une « raison » (logos), qui « pense » le monde. Du point de vue du Soi, l’homme appartient au cosmos, à côté des minéraux, des plantes et des animaux, dont il est une espèce parmi d’autres. –

     

    L’éternité 

    Du point de vue de l’ego, l’éternité est un temps sans commencement ni fin, une ligne infinie des deux côtés, dont le « petit je » n’occupe qu’un infime segment. Du point de vue du Soi, l’éternité est hors du temps et de l’espace.

     

     

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