• Le secret maçonnique (Partie 53)

    Il est certain que la bourgeoisie n’acceptera pas de disparaître sans recours à la violence. En particulier, en refusant la socialisation des moyens de production, elle maintient toute la société dans un état anarchique de la production qui crée misère et chômage. On peut dire qu’elle a donné toutes les preuves de son incapacité à gérer encore l’Etat.

    Le secret maçonnique (Partie 53)

     

    A) « Elections, piège à cons » : La fin de la démocratie bourgeoise :

    §1) La France est-elle une démocratie ?

    La définition de la démocratie est « le gouvernement du peuple par lui-même, ainsi que le contrôle de ce gouvernement par le peuple ».

    La démocratie se manifeste aujourd’hui essentiellement par les élections. On dit qu’en France, on vote beaucoup, pour désigner des « représentants ». Mais ce n’est sûrement pas le nombre d’élections qui peut faire que l’on qualifie la France de « démocratie », car dans ce cas, de nombreuses « républiques bananières » seraient également des démocraties. A noter également que le mode des élections n’est pas le seul, ni d’ailleurs le principal mode, d’accès au pouvoir : dans notre vieille société, c’est surtout l’argent qui donne du pouvoir. Les autres moyens, comme l’hérédité, peuvent se ramener à ce moyen unique : la propriété privée et l’argent. A noter également que, dans les domaines essentiels de notre vie, comme par exemple, l’économie ou l’entreprise, ce n’est pas par le moyen des élections que l’on désigne les dirigeants. Pourtant, à certaines périodes historiques, comme les débuts de la Révolution française, ou lors de la Commune de Paris de 1871, il n’était pas considéré comme incongru d’élire, par exemple, les gradés dans l’armée ou les magistrats judiciaires.

    D’ores et déjà, on ne peut considérer la France comme une démocratie très moderne, et il existe incontestablement en matière de  démocratie des marges de progrès et de modernisation.

    Si l’on caractérise notre système politique, on peut le décrire comme un « ancien système », avec un « vieil Etat » : c’est une démocratie bourgeoise, et la classe bourgeoise détient tous les pouvoirs, sans en laisser échapper aucun : armée, police, journaux, gouvernement… Le gouvernement n’est qu’un conseil de gestion des intérêts fondamentaux de la bourgeoisie. L’étape historique actuelle vise à briser cet Etat ancien et à le remplacer par un Etat socialiste, qui, à la fois instaure une plus grande démocratie pour 97 % du peuple, sous la direction de la dictature du prolétariat, et une dictature sur 3% de la classe bourgeoise, les très riches. Cette classe bourgeoise, comme l’aristocratie dans le cadre du féodalisme, est devenue parasitaire, n’a plus aucun rôle social ou économique, mais maintient l’ensemble de la société dans un état de sous-développement à tout point de vue. Il est certain que la bourgeoisie n’acceptera pas de disparaître sans recours à la violence. En particulier, en refusant la socialisation des moyens de production, elle maintient toute la société dans un état anarchique de la production qui crée misère et chômage. On peut dire qu’elle a donné toutes les preuves de son incapacité à gérer encore l’Etat. Elle se présente sous trois aspects différents, qui sont : la bourgeoisie classique, bonapartiste et néo-libérale, la bourgeoisie dite « socialiste », sociale-libérale, et la bourgeoisie fasciste. Il est certain que, se sentant menacée, elle est prête aujourd’hui à laisser les manettes de l’Etat ancien à sa fraction la plus agressive : le fascisme.

    La démocratie bourgeoise a connu des développements récents : le suffrage est devenu enfin universel en 1944, soit il y a soixante dix années, en s’étendant au sexe féminin, et il y a quarante années, en 1974, en s’étendant aux jeunes hommes et femmes de plus de dix-huit ans.

    Au « début » du règne de la bourgeoisie, alors que celle-ci jouait encore un rôle révolutionnaire, jusqu’en 1848, le suffrage était censitaire : il fallait payer un certain montant d’impôt pour pouvoir participer au vote, et un montant d’impôt encore plus important pour pouvoir être représentant élu. Cela manifeste une certaine crainte de la bourgeoisie à l’égard du peuple.

    Très vite, elle s’est réfugiée dans la « démocratie représentative ». C’est une forme de « démocratie » parfaitement décrite par Jean Jacques Rousseau dans son ouvrage « Le Contrat social ». Dans cette forme, il s’agit de désigner périodiquement ses maîtres, par exemple pour une durée de six années pour les élections municipales. C’est donc le contraire de la démocratie, puisqu’une partie de l’élite s’approprie tous les pouvoirs, locaux et nationaux, en acceptant de passer périodiquement devant l’épreuve du suffrage. En quelque sorte, le peuple, parmi diverses fractions, choisit la chaîne d’esclavage qu’il va porter pendant le mandat à venir. Comme l’indique Jean-Jacques Rousseau, le peuple est « libre » le temps de l’élection, « libre » de choisir les maîtres pour une période donnée, et une fois choisi ceux-ci, il retombe en esclavage. Les philosophes politiques du XVIII° siècle (Montesquieu…) ne faisaient d’ailleurs pas mystère sur le fait que la « démocratie représentative » a pour objet réel de dessaisir le peuple de tout pouvoir pour le remettre dans les mains de la classe dominante : le peuple est considéré comme incapable de gouverner, et de se gouverner lui-même. La « démocratie représentative », tel que manipulée par la classe dominante, est donc le contraire de la démocratie.

    Lénine a déclaré : « La démocratie a une importance énorme dans la lutte que la classe ouvrière mène contre les capitalistes pour son affranchissement. Mais la démocratie n'est nullement une limite que l'on ne saurait franchir; elle n'est qu'une étape sur la route de la féodalité au capitalisme et du capitalisme au communisme (…). Il s'ensuit donc qu'à un certain degré de son développement, la démocratie, tout d'abord, unit le prolétariat, la classe révolutionnaire anticapitaliste, et lui permet de briser, de réduire en miettes, de faire disparaître de la surface de la terre la machine d’État bourgeoise, fût-elle bourgeoise républicaine, l'armée permanente, la police, la bureaucratie, et de les remplacer par une machine d'Etat plus démocratique, mais qui n'en reste pas moins une machine d’État, sous la forme des masses ouvrières armées, puis, progressivement, du peuple entier participant à la milice. »

    Ici, "la quantité se change en qualité" : parvenu à ce degré, le démocratisme sort du cadre de la société bourgeoise et commence à évoluer vers le socialisme.

    Jean-Jacques Rousseau a écrit dans Du contrat social  (Livre de poche, classique Garnier Flammarion):

    ·                    Pages 122-123 : « La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu’elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point : elle est la même, ou elle est  autre ; il n’y a point de milieu. Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses commissionnaires ; ils ne peuvent rien conclure définitivement. Toute loi que le peuple en personne n’a pas ratifiée est nulle ; ce n’est point une loi. Le peuple anglais pense être libre ; il se trompe fort, il ne l’est que durant l’élection des membres du parlement ; sitôt qu’ils sont élus, il est esclave, il n’est rien. Dans les courts moments de sa liberté, l’usage qu’il en fait mérite bien qu’il la perde. »

    ·                    Page 124 : « Quoi qu’il en soit, à l’instant qu’un peuple se donne des représentants, il n’est plus libre ; il n’est plus. »

     

     

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