• Le secret maçonnique (Partie 45)

    Il faut en finir avec les clichés et les mythes concernant la résistance des francs-maçons, globalement, au fascisme :

    • Le cliché du martyrologue des francs-maçons, alors que bien peu, à l’exception des enseignants, perdirent leur emploi ou souffrirent de la répression.
    • Le cliché de la résistance franc-maçonne, alors que celle-ci n’exista jamais e tant que telle. S’il est vrai que de francs-maçons s’engagèrent dans la résistance, la plupart se contentèrent dans les postes où ils étaient, de « gérer le malheur », … quand ils ne se rallièrent pas ouvertement au régime. Pourtant Vichy a « profané le Temple ». Parmi les 468 parlementaires, 93 sont des maçons, qui voteront pour les pleins pouvoirs à Pétain. En face, ils ne seront que 80 opposants aux pleins pouvoirs, et parmi eux, seulement 20 sont maçons.

     

    Le secret maçonnique (Partie 45) 

     

    De toute façon, aucun effort n’est entrepris pour recruter des éléments de la classe ouvrière ou de la paysannerie pauvre. Ce type de recrutement pourrait se concevoir en appliquant le quotient familial et une participation au mouvement maçonnique en fonction des revenus. Il en résulte que les valeurs « liberté, égalité, fraternité », sont censitaires et réservées à une catégorie privilégiée. Seuls sont aidés les francs-maçons de cette classe moyenne qui sont déjà initiés, et qui connaissent des difficultés occasionnelles, de plus en plus nombreuses, dans une période de crise – chômage, licenciement, divorce, etc. – Il en découle un recrutement consanguin : les bourgeois recrutent dans leur milieu et donc de nouveaux bourgeois. Aucun effort n’est fait pour recruter dans les classes inférieurs ne serait-ce pour regrouper les éléments les plus représentatifs de ces classes, à même d’appliquer les principes de « liberté, égalité, fraternité », et donner à la franc-maçonnerie les bases de l’universalisme dont elle se revendique.

    Il en résulte notamment depuis 1945, un conformisme et une tendance des francs-maçons vers l’apolitisme, la « neutralité », la conciliation, et la défense du statut quo, et donc la soumission à l’idéologie dominante. Une fraction non négligeable des francs-maçons se distingue par un anticommunisme outrancier. Pourtant, la franc-maçonnerie bien conçue a pour objectif immédiat l’instauration du communisme. En effet, le communisme, c’est la fraternité réelle vécue entre personnes libres et égales. C’est dans la société collectiviste qu’est mise en œuvre la plus grande égalité pour l’ensemble des individus. Le communisme est, ici et maintenant, l’expression de ce qui correspond le mieux à la devise fondamentale de la franc-maçonnerie : « liberté, égalité, fraternité ».

    Peu à peu se dessine l’objectif de la république sociale, correspondant à une réalité sociale fondée sur la liberté, l’égalité et la fraternité. Les principaux idéaux de la Commune de Paris, tels la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la laïcité, en particulier dans l’enseignement, ont peu à peu pris palace dans la réalité. Il y a extension des droits sociaux, et affirmation des droits de l’homme au niveau international, avec la création de la Société des Nations d’abord, puis de l’O.N.U. Un point spécifique du XX° siècle, en France, est l’existence pendant plus d’une trentaine d’année du Parti Communiste Français, qui a donné son autonomie à la classe ouvrière par rapport à la classe bourgeoise. Après la mort de Staline, ce parti est devenu de plus en plus ouvertement un embryon de la bourgeoisie social-démocrate.

     

     

    Et aujourd’hui ? Le Parti « Communiste » Français est complètement gangrené par le révisionnisme, et il est devenu un embryon de la social-démocratie bourgeoise. Les conditions objectives pour transformer la formation capitaliste en une formation socialiste sont réunies. Mais il manque les conditions subjectives, dont la création d’un nouveau parti révolutionnaire prolétarien.

     

    Il faut en finir avec les clichés et les mythes concernant la résistance des francs-maçons, globalement, au fascisme :

    • Le cliché du martyrologue des francs-maçons, alors que bien peu, à l’exception des enseignants, perdirent leur emploi ou souffrirent de la répression.
    • Le cliché de la résistance franc-maçonne, alors que celle-ci n’exista jamais e tant que telle. S’il est vrai que de francs-maçons s’engagèrent dans la résistance, la plupart se contentèrent dans les postes où ils étaient, de « gérer le malheur », … quand ils ne se rallièrent pas ouvertement au régime. Pourtant Vichy a « profané le Temple ». Parmi les 468 parlementaires, 93 sont des maçons, qui voteront pour les pleins pouvoirs à Pétain. En face, ils ne seront que 80 opposants aux pleins pouvoirs, et parmi eux, seulement 20 sont maçons.

     

    B) Le Grand Orient de France n'est pas vraiment un phare de la résistance à l'oppression. L’obédience fait acte de soumission à tous les pouvoirs.

    En effet, les instances dirigeantes, à leur habitude, font acte de soumission aux autorités en place, que ce soit le régime fasciste de Pétain, ou bien la république bourgeoise de de Gaulle.

     

    Arthur Groussier (1863-1957) : Ingénieur des arts et métiers. Secrétaire de la Fédération nationale des ouvriers métallurgistes (1890). Député de Paris (1893-1902) et (1906-1924). Rapporteur du projet de loi sur la codification des lois ouvrières. Vice-président de la Chambre (1917). . Syndicaliste. Franc-maçon. Initié le 25 mai 1885 à la loge « L’Emancipation », orient de paris. Compagnon le 22 février 1896. Maître le 4 novembre 1896. Il s’affilie, en 1898, à la Loge « Bienfaisance et Progrès », à Paris. Il en devient le vénérable et la préside presque sans interruption jusqu’en 1922. Elu au Conseil de l’Ordre du Grand Orient en 1907. Chapitre et Conseil philosophique « L’Avenir ». 33° (1925). Admis au Grand Collège des Rites (1926). Grand Maître d’honneur ad vitam (1945). Grand Commandeur du Collège des Rites (1949,1951). Président du Conseil de l’Ordre en 1925, 1926, 1927-1930, 1931-1934, 1936-1939 et 1944-1945. . Auteur d’un Mémoire sur l’histoire de la franc-maçonnerie.

    Voici la lettre d'Arthur Groussier, président du Conseil de l'Ordre, au maréchal Pétain, envoyée le  7 août 1940 :

     

    « Paris le 7 août 1940

    A M. le Maréchal Pétain, chef de l'Etat français

    Monsieur le Maréchal,

    Devant les malheurs de la patrie, tous les Français doivent consentir les plus grands sacrifices ; mais en est-il de plus douloureux que celui de détruire l'œuvre à laquelle on a donné le meilleur de sa pensée et de son cœur ? Si pénible que cela nous soit, nous croyons accomplir notre devoir présent en nous soumettant à la décision du gouvernement français concernant la Franc-maçonnerie du Grand Orient de France, tout en vous présentant, en raison des mensonges répandus sur cet Ordre philosophique, une déclaration aussi solennelle que respectueuse.

    Dans l'impossibilité absolue de réunir l'Assemblée ou le Conseil qui détiennent les pouvoirs statutaires en cette matière, mais nous appuyant sur la confiance qui nous a maintes fois été accordée et prenant l'entière responsabilité de notre charge, nous déclarons que le Grand Orient de France cesse son fonctionnement et que toutes les Loges qui en relèvent doivent immédiatement renoncer à poursuivre leurs travaux, si elles ne l'ont déjà fait.

    Sans doute, comme toutes les institutions humaines, la Franc-maçonnerie française a eu ses faiblesses, mais durant ses deux siècles d'existence, elle compte à son actif de belles pages d'histoire depuis les encyclopédistes jusqu'au maréchal Joffre, vainqueur de la Marne. Elle a brillé par sa grandeur morale, elle ne peut rougir ni de son idéal ni de ses principes. Elle succombe victime d'erreurs à son endroit et de mensonges, car dans son essence elle a le respect de la pensée libre, des convictions et des croyances sincères. Elle a toujours honoré le travail. Son but suprême est l'amélioration morale et matérielle des hommes dont elle voudrait poursuivre l'union par la fraternité. Elle a conscience, dans les événements douloureux que la France vient de traverser, de n'avoir failli ni à sa tradition, ni au devoir national. A de nombreuses reprises, elle a fait appel aux bons offices du président Roosevelt dans le but de maintenir la paix entre les peuples et c'est le cœur saignant qu'elle a vu se déchaîner l'effroyable conflit.

    Combien d'hommes politiques et autres a-t-on prétendu être Francs-maçons qui ne l'ont jamais été. Et comme l'on se trompe facilement en affirmant que le Grand Orient de France, dans les vingt dernières années, a été le maître du pouvoir ou son serviteur.

    Il n'a jamais non plus subi une direction étrangère, notamment celle de la Grande Loge d'Angleterre avec laquelle il n'a aucun rapport, ni officiel ni officieux depuis 1877. En sens contraire, il n'a jamais cherché à influencer aucune puissance maçonnique d'autre pays, qui ont toujours eu le haut souci de leur indépendance nationale.

    Si, actuellement, nous ne pouvons donner personnellement la preuve de nos affirmations, puisque nos archives ont été saisies au siège et à nos domiciles par les autorités d'occupation, il doit exister en France non occupée une documentation qui peut sans conteste en démontrer la véracité.

    On insinue que nous sommes aux ordres de la finance internationale. Les signataires de cette lettre qui figurent parmi les plus hauts dignitaires de l'Ordre maçonnique sont restés de situation modeste ; la simplicité et la dignité de leur vie, faciles à contrôler, leur permettent de dédaigner une si déshonorable imputation.

    La Banque de France est le seul établissement bancaire, avec les chèques postaux, où le Grand Orient de France possède un compte courant. Des titres, au reste bien modestes, sont des titres français : rentes sur l'Etat et Bons de la Défense nationale.

    Enfin, le principal grief qui est fait, c'est d'être une société secrète, ce qui est encore inexact au sens légal du mot. Le 3 janvier 1913, le Grand Orient de France devenait une association déclarée, ayant personnalité civile en déposant ses statuts et en renouvelant tous les ans, à la préfecture, le dépôt des noms de ses trente-trois administrateurs. Il suffit du reste de consulter l'annuaire universel Didot-Bottin-Tome Paris pour trouver aux "Professions" à la rubrique "Franc-maçonnerie" toutes les indications du Grand Orient de France avec les noms et professions des membres du Bureau.

    Le Grand Orient de France comptait parmi les forces spirituelles qui composaient notre nation. Sa fermeture suffira t'elle à apaiser certaines haines ? Puisse-t-elle au moins aider au rapprochement de tous les Français qui, avec des tempéraments différents, ont l'intention de travailler loyalement au redressement moral et à la prospérité de la France.

    Nous vous prions, Monsieur le Maréchal, de vouloir bien agréer l'assurance de notre profond respect... ».

     

    Lors du Convent du Grand Orient de 1945, Arthur Groussier revendique pleinement la paternité du texte. Il a tout fait pour qu'on ne poursuive pas les Francs-maçons. Il remarque que, pendant toute la durée de la guerre, aucun Franc-maçon ne lui a adressé de reproche pour cette lettre. Les frères moralistes ne sont pas non plus des modèles de la résistance à l'oppression. 

    Il rajoute : "Mon sentiment était que pesait sur moi la responsabilité du sort des Maçons. Il ne fallait pas qu'un acte de moi pût servir à faire traiter les Maçons, puisqu'on en avait la liste, comme on a traité les Juifs. Les Maçons qui ont été poursuivis et maltraités l'ont été comme résistants, et non pas comme Maçons." 

     

    « Le secret maçonnique (Partie 44)Le secret maçonnique (Partie 46) »
    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter