• Le secret maçonnique (Partie 32)

    Aux francs-maçons de tous les rites et de tous les grades.

    Frères,

    La Commune, défenseur de nos principes sacrés, nous appelle à elle.

    Vous l’avez entendue, et nos bannières vénérées sont déchirées par les balles et brisées par les obus de ses ennemis.

    Vous avez répondu héroïquement ; continuez avec l’aide de tous les compagnonnages.

    L’instruction que nous avons reçue dans nos respectables ateliers dictera à chacun de nous, à tous, le devoir sacré que nous avons à remplir.

    Heureux ceux qui triompheront ; glorieux ceux qui succomberont dans cette lutte sainte.

     

    Le secret maçonnique (Partie 32) 

     

    a)    Annonce franc-maçonnerie. Journal Officiel de la Commune de Paris du 5 mai 1871.

    La franc-maçonnerie a fait partir hier deux ballons de la place de l’Hôtel-de-Ville, l’un à deux heures, l’autre à quatre heures et demie.

    Ces ballons portaient les emblèmes maçonniques des trois rites réunis, et étaient chargés de circulaires adressées aux loges de la province.

    Le vent les a portés dans la direction du nord.

     

    b)   Annonces des francs-maçons. Journal Officiel de la Commune du mercredi 17 mai 1871 :

    Les francs-maçons et compagnons fédérés ont établi pour les vingt arrondissements, par une délégation, un service officieux qui a pour but de signaler à toutes les administrations civiles et militaires les abus qui existent ; ils recueillent également les plaintes pour y porter remède. Ils se proposent de faire exécuter strictement les décrets de la Commune. Un bureau est établi dans chaque mairie.

     

    Les francs-maçons et compagnons fédérés du XV° arrondissement prient leurs frères dudit arrondissement de se réunir demain 17  courant, à sept heures du soir, dans le pavillon de la justice de paix.

     

    c)    Nécrologie. Journal Officiel de la Commune, jeudi 18 mai 1871 :

    Les francs-maçons sont priés d’assister au convoi du F.°. Pierre-Jean Budor, mort en combattant pour la liberté, qui aura lieu jeudi 18 mai à trois heures et demie. On se réunira au G.°. O.°. de France, 16 rue Cadet.

     

    d)    Proclamation des francs-maçons de tous les rites :

    Journal Officiel de la Commune du mercredi 24 mai 1871 :

    Aux francs-maçons de tous les rites et de tous les grades.

    Frères,

    La Commune, défenseur de nos principes sacrés, nous appelle à elle.

    Vous l’avez entendue, et nos bannières vénérées sont déchirées par les balles et brisées par les obus de ses ennemis.

    Vous avez répondu héroïquement ; continuez avec l’aide de tous les compagnonnages.

    L’instruction que nous avons reçue dans nos respectables ateliers dictera à chacun de nous, à tous, le devoir sacré que nous avons à remplir.

    Heureux ceux qui triompheront ; glorieux ceux qui succomberont dans cette lutte sainte.

     

    Les doctrines de la Commune :

     

    La Commune est l’expression de diverses tendances : jacobine, blanquiste, internationaliste,…

    Les éléments participant à la Commune sont très hétérogènes :

    ·   Les ouvriers internationalistes ;

    ·   Les blanquistes, fidèles à la tradition du coup de force politique ;

    ·   Les proudhoniens, qui admettaient en théorie la lutte des classes, mais s’enlisaient dans un vain corporatisme ;

    ·   Les petits-bourgeois, qui s’élevaient avec fureur contre la loi des loyers et la loi des échéances ;

    ·   Les républicains, qui s’insurgeaient contre l’assemblée réactionnaire de Bordeaux ;

    ·   Les autonomistes, qui ne voulaient ni du centralisme napoléonien, ni de la décapitalisation de Paris ;

    ·   Les patriotes, meurtris par la défaite militaire.

     

    L’action de la Commune a été indécise et vacillante : on a tardé à marcher sur Versailles, et on a respecté avec une sorte de piété la Banque de France.

     

    Démocratie directe :

    Villiers de l’Isle-Adam, dans son « Tableau de Paris » : « On entre, on sort, on circule, on s’attroupe. Le rire du gamin de Paris interrompt les discussions politiques. Approchez-vous des groupes, écoutez. Tout un peuple s’entretient de choses graves, pour la première fois on entend les ouvriers échanger leurs appréciations sur des problèmes qu’avaient abordés jusqu’ici les seuls philosophes. De surveillants, nulle trace ; aucun agent de police n’obstrue la rue et ne gêne les passants. La sécurité est parfaite. Autrefois, quand ce même peuple sortait aviné de ses bals de barrière, le bourgeois s’écartait, disant tout bas : Si ces gens-là étaient libres, que deviendront-nous ? – Ils sont libres, et ne dansent plus. Ils sont libres, et ils travaillent. Ils sont libres et ils combattent. Quand un homme de bonne foi passe auprès d’eux aujourd’hui, il comprend qu’un nouveau siècle vient d’éclore, et le plus sceptique reste rêveur. ».

     

    Blanqui

    Blanqui affirmait que la révolution devait être le résultat d’une impulsion donnée par un petit groupe organisé de révolutionnaires, qui donneraient le « coup de main » nécessaire à amener le peuple vers la révolution. Les révolutionnaires arrivant ainsi au pouvoir seraient en charge d’instaurer le nouveau système socialiste. Engels définit ainsi le blanquisme dans Le programme des émigrés blanquistes de la Commune en 1873 : « Blanqui est essentiellement un révolutionnaire politique, qui n’est socialiste que de sentiment, par sympathie pour les souffrances du peuple, mais il n’a pas de théorie socialiste ni de projets pratiques de transformation sociale. Dans son activité politique, il fut avant tout un « homme d’action » qui croyait qu’une petite minorité bien organisée pourrait, en essayant au bon moment d’effectuer un coup de main révolutionnaire, entraîner à sa suite, par quelques premiers succès la masse du peuple et réaliser ainsi une révolution victorieuse. (…) De l’idée blanquiste que toute révolution est l’œuvre d’une minorité dérive automatiquement la nécessité d’une dictature après le succès de l’insurrection, d’une dictature que n’exerce naturellement pas toute la classe révolutionnaire, le prolétariat, mais le petit nombre de ceux qui ont effectué le coup de main et qui, à leur tour, sont soumis d’avance à la dictature d’une ou de plusieurs personnes. L’ont voit que Blanqui est un révolutionnaire de la génération précédente. ».

    En 1870, l’organisation de ses disciples comptait en France 2500 membres.

    Sur les 90membres élus le 26 mars à l’Assemblée de la Commune, 78 vinrent siéger à l’Hôtel de Ville. Sur ces 78 communeux, 15 membres formaient le groupe blanquiste. A la tête se trouvaient Raoul Rigault, François Eudes et Théophile Ferré.

     

    Proudhon

    La Commune réalise les options fondamentales de l’anarchisme : gestion collective, suppression de l’armée permanente, fédération, élection des hauts fonctionnaires, égalité des salaires ouvriers et des traitements de la fonction publique.

    Les principes de l’autonomie et du fédéralisme procèdent de Proudhon, qui voulait remplacer l’autorité étatique par des accords contractuels librement consentis. L’influence de Proudhon dépérit depuis 1868, et la Commune marque le point d’arrêt de la propagation de sa doctrine.

    Au sein de l’Association internationale des travailleurs, il y eut une scission entre les anarchistes proches de Bakounine et ceux qui étaient proches des idées de Proudhon. Les mutualistes proudhoniens pensaient que la propriété collective était indésirable et que la révolution sociale pouvait être atteinte pacifiquement.

    La théorie de Proudhon ne signifiait pas soulèvement violent, ni guerre civile, mais plutôt transformation de la société par l’avènement d’une classe moyenne.

    Proudhon désapprouve l’action révolutionnaire. Fils d’artisans, il se méfie de la classe ouvrière dont il redoute la violence.

    Dans Misère de la philosophie, en réponse à Philosophie de la misère de Proudhon, Marx démontre le caractère petit-bourgeois des théories de Proudhon.

     

     

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