• Le secret maçonnique (Partie 24)

    La commune était avant tout un essai de démocratie directe. C’est ce qui faisait la force des communards : ils étaient convaincus que la souveraineté ne s délègue pas, ne se représente pas, mais qu’elle s’exerce. Ils se sont dressés contre ce qui leur était inacceptable, se sont organisés eux-mêmes, souverainement, au sens le plus fort de ce terme. La souveraineté populaire est imprescriptible, inaliénable et indéléguable. Les élus du peuple, parce qu’ils sont nantis d’un mandat impératif, sont désignés sous l’appellation de mandataires. Ils doivent être incessamment contrôlés et peuvent être révoqués à merci.

    Le secret maçonnique (Partie 24) 

     

    Deuxième partie : La Commune de Paris de 1871.

    CAPITALISME ET SOCIALISME

     

    Introduction :

     

    L’œuvre de la Commune a des valeurs partagées avec la franc-maçonnerie. Les deux objectifs les plus urgents, si la Commune voulait triompher, étaient :

    • L’appui indispensable de la province ;
    • La lutte contre l’armée versaillaise.

     

    Il serait nécessaire, aujourd’hui, au XXI° siècle, de recruter des francs-maçons dans tous les milieux, y compris les milieux les plus pauvres, en mettant en œuvre une politique d’aide – par la prise en compte du quotient familial --, concernant la cotisation annuelle.

     

    Lors de la Commune de Paris, la bourgeoisie redoutait tellement le prolétariat que, malgré son « humanité » traditionnelle, présente notamment dans l’affirmation des idéaux maçonniques, elle déchaîna contre lui l’une des répressions les plus sanglantes de notre histoire. Depuis, les valeurs bourgeoises ont cessé d’être crédibles. La fin de l’ « humanisme » bourgeois, déjà écorné par les journées sanglantes de 1848, met un terme aux illusions des élections bourgeoises, c’est-à-dire aux élections organisées par la classe bourgeoise pour procéder au rituel d’un choix biseauté entre plusieurs fractions de la bourgeoisie.

    Si la répression a été féroce, inhumaine et barbare, c’est qu’elle était à la hauteur de la peur et de la frayeur ressenties par la bourgeoisie à l’égard de la dictature du prolétariat, régime démocratique à tout point de vue, tel que le peuple n’en avait jamais connu auparavant. La conception du monde prolétarien s’oppose frontalement à la fausse démocratie des riches bourgeois. Le prolétariat parisien, avec ses alliés de la petite-bourgeoisie, a démontré au monde entier, pendant les 72 jours de la Commune, par des actes, qu’il était tout à fait capable de gérer la société sur la base de nouvelles valeurs, l’humanisme prolétarien, véritables valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, qui sont aussi les valeurs prônées par la franc-maçonnerie.

    Les ouvriers parisiens ont joué un rôle essentiel dans la gestion des affaires courantes, leur œuvre et leurs idéaux demeurent actuels et d’une étonnante modernité. Aujourd’hui, de nombreuses mesures démocratiques et sociales de la Commune ne sont toujours pas mises en œuvre :

    • Une démocratie directe qui permette au peuple d’être entendu et d’exprimer sa pleine souveraineté ;
    • La reconnaissance de la citoyenneté pour les étrangers ;
    • La réquisition des logements vacants pour les sans domiciles fixes et les mal logés ;
    • L’égalité des salaires des femmes et des hommes ;
    • Les remises en marche des entreprises abandonnées pour cause de délocalisations ;
    • La démocratie sociale sous le contrôle des salariés ;
    • La justice accessible à tous ;
    • Une école redevenue laïque et gratuite.

    Si l’on compare le statut des élus de la Commune et le statut des élus d’aujourd’hui, la comparaison est incontestablement à l’avantage des élus de la Commune. L’objectif des élus de la Commune est de servir, avec un salaire modéré, en instituant un gouvernement « à bon marché », et la démocratie réelle. Les élus d’aujourd’hui se servent, étant, pour les plus titrés, milliardaires. : soit les élus sont déjà riches avant d’entrer dans la carrière, soit ils s’enrichissent par tout moyen au cours de leurs multiples mandats. Ils gèrent avec un gouvernement bureaucratique, dominé par la finance, dans démocratie, mais avec des manipulations, de la propagande, tout cela baptisé « communication ». Le gouvernement bourgeois, de fait, exclut les ouvriers, les petits employés et les paysans pauvres, et donc le traitement des véritables problèmes du peuple, comme le chômage, le mal logement et les bas traitements.

     

    I)                 La dictature du prolétariat :

     

    A)   Les premières mesures de la Commune :

     

    Les premières mesures sont :

    • La suppression de la vente des objets du Mont-de-piété : les objets déposés au Mont-de-piété pour moins de 25 francs furent rendus.
    • L’abolition du budget des cultes.
    • La confiscation des biens de mainmorte.
    • Les pensions alimentaires pour les fédérés blessés en combattant, réversibles à la femme, légitime ou non, à l’enfant reconnu ou non, de tout fédéré tué en combattant.
    • La femme qui demandait contre son mari la séparation de corps, appuyée par des preuves valables, avait droit à une pension alimentaire.
    • La procédure judiciaire ordinaire était abolie, et l’autorisation était donnée aux parties de se défendre elles-mêmes.
    • L’interdiction de perquisitionner sans mandat régulier.
    • L’interdiction du cumul des traitements (mesure prise le 4 mai) et le maximum des traitements est fixé à 6000 francs par an, réduisant ainsi considérablement l’écart dans la hiérarchie des salaires ; dans un rapport du 23 avril apparaît la très moderne notion de « minimum de rémunération ». Les salaires doivent être égaux pour un travail égal.
    • Les émoluments des membres de la Commune étaient de 15 francs par jour.
    • L’élection des magistrats, l’organisation du jury et le jugement par ses pairs.
    • On procéda immédiatement à la jouissance des ateliers, abandonnés, pour les sociétés de travail.
    • Le traitement des instituteurs fut fixé à 2000 francs.
    • Le renversement de la colonne Vendôme, symbole de force brutale, affirmation du despotisme impérial, fut décidé ; ce monument était attentatoire à la fraternité des peuples.
    • Plus tard, afin de mettre un terme aux exécutions de prisonniers faites par Versailles, fut ajouté le décret sur les otages pris parmi les partisans de Versailles (ce fut en effet la seule mesure qui ralentit les tueries de prisonniers : elle eut lieu tardivement, lorsqu’il devint impossible sans trahir, de laisser égorger les fédérés prisonniers).
    • La Commune interdit les amendes dans les ateliers, et abolit le secret politique et professionnel.

     

    Les frères Adolphe Assi et Benoît Malon proposent des coopératives de production. La solidarité envers les plus démunis trouve tout son sens dans l’interdiction des expulsions pour loyers impayés et le décret du frère Jourde, daté du 7 mai, permettant aux débiteurs de retirer du Mont-de-piété des objets de petite valeur, vêtements, meubles, outils de travail. Les exemples sont nombreux de mesures prises durant la Commune et qui seront abolies par l’ordre réactionnaire de Mac-Mahon. Certaines seront reprises des années plus tard par des maçons bourgeois, l’école laïque par le frère Jules Ferry, ou la séparation de l’Eglise et de l’Etat par le frère Emile Combes.

     

    B)    La démocratie directe :

     

    Est instaurée la démocratie directe, construite à partir d’en bas, avec une auto-administration et des pouvoirs locaux à l’échelle des quartiers parisiens.

     

    Sans attendre un quelconque ordre, les citoyens du XI° arrondissement décidèrent de procéder à la destruction des eux guillotines qu’ils avaient trouvées dans une annexe de la sinistre prison de La Roquette. Le 137° bataillon de la garde nationale se chargea le 6 avril 1871 de cette tâche.

     

    L’idée des Communards était d’établir une justice égale pour tous. Cela signifie la gratuité ? Furent supprimés le 23 avril la vénalité des offices. Le 16 ami est décrétée la gratuité des actes. Protot déclare : « Sans doute, le principe de l’élection des magistrats par le suffrage universel doit être la loi de l’avenir ».

     

    La Commune effectue deux réformes essentielles : elle fixe la limite des salaires les plus élevés à 6000 francs par an (décret du 2 mai) et abolit le serment politique (décret du 2 mai). Le premier décret a pour but la création d’un gouvernement « à bon marché », idée reprise par Lénine dans « L’Etat et la révolution ». Tout régime qui s’en écarte va vers la création d’une bureaucratie privilégiée, dont les membres ne tardent pas à constituer une nouvelle « classe » d’oppresseurs. Par ailleurs, la Commune voulait confier les postes clés de l’administration à des citoyens élus par le peuple, donc responsables devant lui et révocables par lui. Faute de temps, cette expérience décisive n’a pas pu être tentée.

    Par un décret du 28 avril 1871, la Commune supprime le système des amendes. Ce système, institué sous l’Empire, permettait de frapper les ouvriers pour retards, malfaçons, déplacements, refus de dénonciation d’un camarade, etc.

    Un des premiers soucis de la Commune, pouvoir ouvrier, a été de décréter l’instruction gratuite et obligatoire.

    Pour les membres de la Commune, être collectiviste, ou communiste, c’est vouloir la collectivisation des moyens de production, condition préliminaire à toute égalité sociale.

     

    La commune était avant tout un essai de démocratie directe. C’est ce qui faisait la force des communards : ils étaient convaincus que la souveraineté ne s délègue pas, ne se représente pas, mais qu’elle s’exerce. Ils se sont dressés contre ce qui leur était inacceptable, se sont organisés eux-mêmes, souverainement, au sens le plus fort de ce terme. La souveraineté populaire est imprescriptible, inaliénable et indéléguable. Les élus du peuple, parce qu’ils sont nantis d’un mandat impératif, sont désignés sous l’appellation de mandataires. Ils doivent être incessamment contrôlés et peuvent être révoqués à merci. Pierre Denis estimait qu’était révolue l’époque où le peuple «était comme un troupeau appelé à jour et à heure fixes par ses gouvernants, à voter son abdication de tout pouvoir et de tout droit […] ». « La souveraineté nationale étant dans le suffrage universel lui-même, [ce dernier] avait toujours le droit de se convoquer, c’est-à-dire que ce droit appartenait à tout groupe d’hommes qui avaient à consulter l’opinion sur une idée, sur un fait surtout, quand les événements sollicitaient et nécessitaient cette consultation ».

     

     

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